Tango, tome 1 : Un océan de pierre

Cela va fait bien longtemps que n'avais pas lu de bande dessinée d'aventure étant plutôt portée sur les biographies, les adaptations ou l'humour. Alors je me suis laissée tenter par ce nouvel album « Tango » de Matz et Philippe Xavier, proposé par Babelio.
En résumé, c'est très bien sur la forme et assez affligent sur le fond.
Tango est le pseudonyme du héros qui s'est installé incognito depuis quelques années dans la cordillère des Andes afin d'oublier son passé obscure et ne rien faire ou pas grand-chose. Etre tranquille comme il dit. Son nom est John, il est beau, jeune et très riche. Dans ce premier album, il se cache et va devenir justicier.
Tango pourrait être Diego de la Vega alias Zorro. Certes, le Mexique n'est pas la Bolivie mais c'est l'Amérique latine. C'est plus chaud et l'époque est différente. Pour ma part, je préfère l'épée au flingue.
Le Tango en question trouve quand même une femme pour assouvir ses besoins d'autant plus qu'elle n'est pas trop basanée et qu'elle ne ressemble en rien aux habitants du village bolivien prêt duquel il vit. Elle a une culture occidentale, comme si il était inconcevable qu'il couche avec une paysanne. Sur ce point, il rejoint Zorro (pas trop de mélange de classe).
John va être dévoilé pour être intervenu en tuant trois hommes afin sauver un de ses nouveaux amis. Ce dernier a un fils, Diego, avec qui Tango fait de longues balades à cheval. le petit garçon n'est pas non plus celui qu'il semble être (quoi qu'il ne fait pas très bolivien). John dévoilé va donc avoir à faire à deux ennemis : son ancienne bande qui le recherche et la bande de malfrat qui recherche le jeune garçon.
Il va agir dans l'intérêt de l'enfant mais ne remet pas vraiment en cause le fait qu'il participait au blanchiment d'argent de la drogue et qu'il vit avec. Et ça je n'ai pas aimé car c'est trop grave pour être banalisé.
Sinon, je dois dire que c'est très bien dessiné, presque trop, ce qui donne un côté un peu froid aux personnages. le scénario est bien rodé mais au final rien d'original car j'ai l'impression d'avoir déjà lu ou vu cette histoire.
Les auteurs font des efforts pour ne pas être trop macho en donnant du caractère aux femmes, un côté aventurières sexy, mais cela me laisse perplexe tant les personnages sont caricaturaux. Je ne sais pas si c'est du deuxième degré ou pas. En tout cas je ne partage pas les propos pseudo-moralisateurs sur le mensonge à savoir que tout le monde ment et a des raisons de le faire. Je pense que ce n'est pas vrai.
Alors dans le genre, cet album est très bien fait mais c'est peut-être le genre qui ne m'emballe pas.

Ce livre m'a été offert par les éditions du Lombard dans le cadre d'une opération masse critique et je les en remercie.

Bien que particulièrement friande de bandes dessinées fantastiques, j'apprécie aussi celles s'inscrivant dans le registre policier ou thriller, ce qui est le cas de Tango. Sa couverture donne d'ailleurs une idée précise du genre grâce à son décor aride, cet homme à l'allure de "lonesome cowboy" et ces impacts de balles laissant présager des échanges de tirs façon western...

Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché à ce premier tome. J'ai trouvé l'intrigue banale et les personnages stéréotypés. Qui plus est, en dépit des multiples scènes d'action, l'histoire peine à avancer. Elle manque non seulement de rythme mais aussi d'émotions. Je n'ai pas du tout adhéré à la galerie de personnages proposée. Quant aux dessins, j'y suis restée complètement hermétique. Le trait manque cruellement de finesse à mes yeux. Les décors sont à peine esquissés, les visages manquent d'expressivité.

En matière de lecture comme dans bien des domaines, tout est une question de goût. Cette BD n'était tout simplement pas au mien. Je pense que Tango vise clairement un public masculin et cela se ressent à la lecture. Malgré tout, j'adresse tous mes remerciements à Babelio et aux éditions Le Lombard. Grâce à vous, j'ai pu découvrir une nouvelle BD et me forger une opinion.