Une vie

Ce fut une lecture "déprimante" pour parler franchement.
Bien que je lui ai trouvé des longueurs inutiles, des personnages ennuyeux et des éléments prévisibles, j'ai compris l'intérêt de cette lecture. le but De Maupassant était justement de déprimer le lecteur, pour dénoncer - ou retranscrire - des faits qui lui étaient contemporains. Bien que l'héroïne enchaîne les malheurs - ceux de Sophie sont ridicules, en comparaison -, la fin était plutôt optimiste et c'est cela qui m'a plu.

Un chef d'oeuvre trop méconnu. Les lycéens étudient souvent, et à raison, Bel-ami. Mais Une vie est plus complet. du plaidoyer pour l'instruction des femmes - quelle cruche, cette Jeanne, au fond - à la dénonciation de la noblesse provinciale, en passant par une bonne critique du dogmatisme d'une partie de l'Église catholique.. Tout y est. Maupassant voulait sans doute se moquer de Jeanne en l'accablant de tous les malheurs de la terre, il n'en reste pas moins que l'histoire de cette femme au coeur pur m'a bouleversée.
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Jeanne est dotée d'un père et d'une mère aimants, mais qui se révèlent de fort mauvais parents puisqu'ils la laissent épouser un homme dont ils ignorent tout. le mariage à l'époque étant une condition dont une femme ne pouvait guère s'évader, n'est-ce pas le moins qu'on aurait pu attendre d'eux qu'ils se renseignent quelque peu sur le prétendant de leur fille, le vicomte Julien de Lamare, grand jeune homme élégant, qui leur a été présenté par le curé au sortir de l'office ? On tremble pour Jeanne, éduquée au couvent, si ignorante et désarmée, si avide de bonheur à l'aube de sa vie de femme, que son père, adepte de Rousseau, rêvait de "tremper lui-même dans un bain de poésie raisonnable". Même si elle découvre - non lors de sa nuit de noces, bien décevante, mais pendant leur voyage nuptial en Corse - en pleine nature, le plaisir sensuel, l'entente conjugale n'est qu'éphémère, Julien se révélant cupide, avare et infidèle. Jeanne est désoeuvrée, son mari "ayant pris la direction de toute la maison pour satisfaire pleinement ses besoins d'autorité et ses démangeaisons d'économies". Un événement vient bousculer cette routine ; Rosalie, la bonne de la famille, soeur de lait de Jeanne, accouche pratiquement aux pieds de celle-ci d'un fils dont elle refuse de révéler le géniteur. Plus tard, Jeanne découvre son mari dans le lit de Rosalie et apprend que leur liaison a commencé dès avant le mariage. Sous le choc, Jeanne s'enfuit, pieds nus dans la neige. Elle-même enceinte, Jeanne met au monde un petit Paul, surnommé Poulet, sur lequel elle reporte tout son amour. le couple fait la connaissance du comte et de la comtesse de Fourville. Peu après, Jeanne, résignée, s'aperçoit que son mari a noué une liaison avec la comtesse. Cet adultère étant découvert par le comte, les deux amants connaîtront une fin tragique. Après la mort de son mari, sa mère étant décédée auparavant, l'existence de Jeanne et de son père est tout entière absorbée par Poulet qu'ils étouffent d'affection et élèvent sans bon sens. Devenu grand, celui-ci tourne mal et fait des dettes. le père de Jeanne mourant à son tour, celle-ci se retrouve dans une solitude complète et n'est sauvée de l'abandon total et de la ruine que par Rosalie, qui revient auprès d'elle et prend ses affaires en main. le roman s'achève sur une note un peu plus optimiste, Jeanne et Rosalie recueillant la fille de Poulet. Rosalie dit à sa maîtresse : " la vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon, ni si mauvais qu'on croit".

A la différence d'Emma Bovary capable de prendre des initiatives - même si celles-ci tournent en général à la catastrophe - Jeanne subit passivement sa vie et chemine sans révolte de désillusion en chagrin. C'est ainsi qu'après la mort de sa mère, elle découvre à la lecture d'une correspondance que celle- ci a eu un amant.

Malgré de brefs moments de joie, 'histoire est amère et mélancolique, la langue de l'auteur pure, dépouillée et belle.

Une professeure de français me l'a conseillé et je dois dire que j'ai a-do-ré !! Sur tous les livres imposés en cours, il est celui sur lequel j'ai le plus accroché, faisait ainsi un livre que je pourrais lire des centaines de fois.
Sublime.
Triste.
Révoltant.
On s'attend, en le lisant que la vie ne sera pas rose pour Jeanne. Et je dois reconnaître qu'elle a bien du courage entre son mari qui se tape tout le monde et son fils qui l'ignore sauf pour demander de l'argent , Jeanne est vraisemblablement la jeune femme la malheureuse que j'ai pu rencontrer;

Que rajouter sur ce chef d'oeuvre De Maupassant... Tout a été dit et écrit.
Roman amer, désespéré, réaliste ... un peu démoralisant . A ne pas lire en période dépressive !
Sinon c'est superbe.

Une Vie...et laquelle ? Maupassant a sû avec ce roman décrire le vide d'une vie qui n'en est pas une. Cette succession de malheurs dont Jeanne est victime dresse un tableau sombre de son vécu. Un mariage qui se révèle être une catastrophe, un mari arrogant , infidèle, la mort de sa tendre mère, puis celle du baron , ainsi que la disparition de son fils ; voilà les évènements de la vie de Jeanne.
Une vie morne et triste où le personnage de Jeanne va sombrer peu à peu dans la vieillesse et dans la solitude, au fond de sa campagne normande. Le personnage de Lison , servante du domaine illustre en quelque sorte celui de Jeanne poussé à l'extrême. Celui d'une existence terne, sans relief.

Le roman avait pourtant débuté sur une note singulière, et teintée d'espoir. La sortie du couvent, l'amour naissant avec Julien , l'amour de son territoire natal. Guy de Maupassant dresse un paysage normand pittoresque dont il n'est pas peu fier à la manière d'un poète.
Mais au fil des pages, le roman devient plus sombre, le sort s'acharnant sur cette pauvre Jeanne...

À mon sens un portrait pessimiste de la condition féminine est dressé, l'échec de son mariage, les infidélités sont regardés comme une fatalité contre lesquelles la Femme de cette époque est impuissante. Il n'en demeure pas moins que c'est justement cette situation que l'auteur a semble-t-il voulu dénoncer.


La dernière phrase du roman a la beauté et la force de résumer l'ensemble de l'oeuvre : "La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit." On pourra y déceler une lueur d'espoir... À méditer ...

Le récit d'une vie où tout ce qui aurait pu aller bien reste en projet avorté, où rien ne se passe comme désiré... quand il se passe quelque chose. Tout ce temps passé à attendre que le temps passe, à regarder par la fenêtre, pendant 1 jours, 1 mois, 1 an, fait froid dans le dos tant notre héroïne subit sa vie sans chercher à y remédier. Une vie grise et terne, avec toutefois un espoir de petit soleil à la toute fin.

Franchement d'habitude ce genre de livre ne me plait pas mais celui-ci est vraiment bien ! Il est tres bien ecrit. je le conseille !

Jeanne est une jeune fille naïve qui a été enfermé très jeune dans un couvant. Elle ne connait donc que la vie a travers de diverses romans qu'elle adore lire. de plus, elle rêve d'un mari aimant et d'avoir une famille. Son éducation est loin d'être complète. C'est pourquoi Jeanne est très décontenancée par le comportement de Julien vis-à-vis d'elle. Cette ignorance est la cause de nombreuses déceptions. Jeanne ne s'endurcit pas mais s'affaiblit peu à peu au contact du monde : elle cède sans aucun effort de volonté face au temps, à la mort, à l'absence d'amour, à la solitude ou à l'égoïsme de son enfant.

Le lecteur rentre rapidement dans le personnage, dans sa tête dans son esprit. L'auteur réussit à nous faire passer toutes ses émotions. L'histoire que l'on suit s'étale sur un certains nombres d'années, mais l'on vit toujours le désespoir de Jeanne à chaque instant. On voudrait lui dire d'être moins naïve... Mais voilà, on ne peut pas. Je me suis beaucoup identifier à elle, car c'est un rêve que l'on peut avoir et l'on voit très bien que la vie ne nous réserve parfois pas de bonne chose...

L'écriture est quand même assez ancienne, mais j'ai toujours aimer comment écris Maupassant. Les mots peuvent être compliquer, mais dans les nouvelles versions, nous avons des mots en note pour les remplacer. Donc accessible au plus grand nombre.

En général, un coup de coeur pour ce roman, ce qui est rare chez moi pour un classique. J'ai adoré l'héroïne, qui me ressemble beaucoup.
Lien : http://fifty-shades-darker.b..

Certains disent que Maupassant s'est amusé en écrivant ce roman : il fait pleuvoir à verse aux premières pages du récit, quand Jeanne quitte le couvent, et quand il ne pleut pas, c'est Jeanne qui pleure. Roman lacrymal donc, qui propose une version allégée de Madame Bovary, sans l'art difficile ni l'ironie très subtile de Flaubert, le maître à écrire De Maupassant. le sort s'acharne sur la pauvre Jeanne, et une telle accumulation de malheurs (dont certains font l'objet d'un récit saisissant) risque de faire rire le lecteur.