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Citations sur Le fleuve de feu (9)

Pendant des jours, nous avons désiré d'étreindre un corps. Nous nous persuadons qu'un corps peut être possédé. Et le voici enfin contre le nôtre. Nous nous brûlons à ce feu de sang. Par la science des caresses, nos mains le voient, nos yeux le touchent ; il ne se défend pas, il nous est tout livré. Nous entrons en lui, nous buvons son souffle, nous ne le possédons pas. La marée furieuse assiège, bat ce mur vivant, le traverse, revient et ne le trouve plus.
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Que de fois, face à face dans la solitude avec une créature pourchassée, conquise enfin et à sa merci, l'avait-il vue se décolorer, se réduire à rien. Alors il ne lui restait plus que d'accomplir vite les gestes inévitables, de bâcler les rites de la possession pour qu'il n'en fût plus question et qu'il pût tromper de nouveau son désir sur une piste neuve. Cette Gisèle qu'il n'avait pas tenue entre ses bras, n'allait-il pas connaître aujourd'hui qu'elle n'existait pas ? S'il n'avait fait que la désirer, il l'aurait recréée à l'image de son désir. Mais il allait chercher en elle, au delà du désir, quelle source entendue autrefois, quel parfum respiré ailleurs ? Sa passion ne modelait plus à son gré la créature choisie. Il redoutait d'elle la pire trahison : celle qui consiste à être une autre.
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"je comprend aujourd'hui seulement ce qu'alors je ressentis. Ce garçon connaissait ma honte...je n'avais plus rien à perdre...Dieu était loin...Résister à cause de toi ? Quelle tentation au contraire de te braver Il ne te suffisait plus de me tenir par Marie, pensais-je. Tu voulais encore chasser de ma route tout amour, pour rester seule...
- Ce n'est pas vrai".

P.111
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Nous aimons qui nous pouvons. Comme un enfant sans jouet se fait, avec des chiffons, une poupée, c'est l'ingéniosité du coeur qu'il (sic) crée un amour avec les plus pauvres dons du destin.
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La présence n'est pas nécessaire de celui qui d'abord nous y précipita, pour que de nouveau nous plongions dans le Fleuve de Feu. Le Fleuve de Feu est au-dedans de nous. Il était dans Gisèle : récente blessure des caresses, souvenirs plus cuisants que des plaies, suppurants souvenirs.
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C'était la minute délicieuse et désespérée où deux êtres, bien qu'ils feignent de résister encore, se savent perdus. L'abîme n'a pas reçu encore leurs membres confondus, mais ils se penchent assez sur sa profondeur pour être sûrs qu'aucune force ne les en arrachera désormais - aucune puissance sur la terre ni dans le ciel.
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En tramway, en train, en métro, il suffit d'une paupière, d'une bouche, d'une main posée sur des genoux, d'une main nue, pour que la vie misérable me paraisse moins misérable...
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Ils écoutaient le vent qui n'est pas le bruit des feuilles froissées mais une voix mouillée et tiède contre l'oreille.
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Evitons-nous jamais de subir l'empreinte d'un être qui nous aime avec quelque ardeur ? Plus fortement que ceux que nous aimâmes, ceux qui nous ont aimés nous marquent.
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