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Première déception avec Mauriac. J'ai eu du mal à accrocher à une intrigue pour le coup très datée et aux émois de ces jeunes corps qui ne parviennent pas à assumer leurs désirs, d'autant plus que j'ai mal compris où l'auteur voulait précisément faire peser le poids de la religion. Même l'écriture, tourmentée mais sèche, m'a semblé un cran en dessous des autres oeuvres.
Ce n'est pas grave, d'autres Mauriac m'attendent pour me rattraper.
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Il y a bien longtemps que je n'ai pas ouvert un ouvrage de François Mauriac. "le fleuve de feu" se trouvait dans ma bibliothèque . J'ai décidé de le lire pour alimenter le challenge Solidaire 2021.

Écriture agréable mais sujet légèrement ennuyeux : Séducteur et débauché Daniel, en vacance dans un petit hôtel des Pyrénées, est attiré par Gisèle. La jeune femme est rejointe par son amie Lucile accompagnée d'une petite fille. Daniel découvre que Gisèle n'est pas "la pure jeune fille" qu'il désirait mais la mère de la petite fille. Lucile est le chaperon ou la conscience qui veille sur Gisèle "Elle (la petite fille) était cet enfant, la faute incarnée de Gisèle, sa faiblesse inguérissable, son péché mortel mais à jamais vivant...".

Ce livre est paru en 1923. Son premier titre "la pureté perdue" en dit long sur les mentalités de l'époque. Il est beaucoup question de religion, de pureté, de honte, de péché.
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Une valse hésitation entre trois personnages : un séducteur, jeune débauché en quête de pureté (mais qu'est-ce donc que la pureté et que faut-il entendre par là), une jeune fille qui paraît correspondre à l'ange recherché par le jeune homme et une femme obsédée par la pureté de l'âme et du corps et dont le but dans la vie est de sauver les âmes !
Entre Daniel, le séducteur, Gisèle de Plailly dont le nom seul va au début retenir l'attention du jeune homme et Madame de Villeron, l'implacable chaperon de la jeune femme va se jouer une cruelle partition, sur fond de peur d'aimer, de quête d'absolu, de renoncement, de difficulté d'exister, de foi et de pratique religieuse bien ou mal vécue, bien ou mal conçue.

Le fleuve de feu qui brûle dans les veines de Daniel et Gisèle pourra-t-il gronder, s'épanouir et permettre aux deux jeunes gens d'exulter ?

Ou bien le sens des convenances et la crainte de vivre viendront-ils à bout de leurs tendres ardeurs ?

François Mauriac se livre, comme à son habitude dans un style éblouissant, à une fine analyse de l'approche amoureuse entre deux êtres qui ont peur d'aimer. Mais le véritable objet de son étude, c'est la religion et la manière dont elle façonne les âmes, les enrichit (?), les pervertit (?) les ennoblit (?) ou peut-être leur insuffle la crainte de vivre et d'accepter l'être humain comme être de chair.
Et en cela il déploie le talent étourdissant de celui qui sait vraiment de quoi il parle.
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Le fleuve de feu/ François Mauriac
Daniel Trasis, débauché en ballade, qui a un goût secret pour la limpidité, séjourne dans les Pyrénées et fait la rencontre d'une jeune fille, Gisèle de Plailly elle-même en voyage. Il éprouve avec humiliation un vertige inavouable devant l'être intact dont il envie de ravir le corps avec la terreur qu'il ne soit pas vierge. C'est chez lui une obsession :
« Que n'eût-il donné, ce soir, pour obtenir cette assurance qu'elle ignorait toute caresse. »
Gisèle attend son amie Lucile de Villeron accompagnée de la petite Marie.
Ces trois personnages tourmentés et passionnés chacun à sa façon vont être aux prises justement à la passion sous toutes ses formes.
Daniel, lui, a plutôt tendance à vivre de ses fantasmes, faisant référence constamment à son ami Raymond Courrèges, son mentor, qui lui, aurait une idée fixe, celle de conquérir à la fin la pauvre proie qui passe à sa portée, Gisèle qu'il voit comme le symbole de la pureté et de l'innocence.
L'éducation puritaine de Lucile, sainte femme qui porte à l'excès le mépris de soi et ne se glorifie pas d'être angélique, l'a conduite à prendre soin de l'âme de Gisèle la pécheresse à l'adolescence bouillonnante, tel un fleuve de feu qui la consume. Un secret les lie.
Comme toujours chez Mauriac, la notion de pécher et de rédemption et omniprésente.
Gisèle va connaître plus tard cette passion chrétienne de l'examen de conscience.
Et puis :
« …Gisèle à genoux et ramassée sur soi, contractée, créant de ses mains unies sur sa face pénitente cette ténèbre où le fidèle entend et voit son Sauveur. »
Dans un style fluide et très précis, Mauriac sait à merveille recréer une atmosphère autour de ses personnages qui se débattent dans des conflits intérieurs incessants, l'acte de chair étant inscrit dans la destinée de chacun avec sa connotation de pécher selon la religion dans laquelle ont été éduqués les personnages, des personnages complexes, composites, torturés. Que de mystères recèle l'âme de chacun !
Le style :
« Il s'endormit de ce sommeil léger des nuits lunaires, où un moustique, un frisson de feuilles, les coqs, les longs abois des chiens religieux, une roulade, où l'indéfinie vibration des prairies maintient en contact avec la vie universelle les jeunes corps étendus, plus brûlants dans l'ombre que les mondes. »
Un très beau roman, pas le plus connu de Mauriac certes. Mais une telle écriture ne se dédaigne pas.
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Roman où Mauriac explore, une fois encore, l'âme et les sentiments humains, à travers les passions, les préjugés qui portent ou freinent les attitudes des personnages. Séduction feutrée, incertaine, indolence, renoncement émaillent l'écriture toujours très forte de Mauriac dans ce roman finalement assez classique de son époque et de son style.
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On retrouve dans ce roman de Mauriac les thématiques chères à cet auteur. Elles peuvent paraître un peu datées, certes, mais tout de mêmes toujours dignes d'intérêt. A mes yeux de lectrice de 2021, j'ai été frappée par l'actualité et l'intemporalité du personnage de Daniel en quête d'une femme vierge, intacte qu'il veut posséder et dominer. Je trouve que Mauriac touche là un thème délicat et qui crée le malaise. A lire pour moi pour cet aspect là.
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Voilà un livre qui a bientôt un siècle ! Pourtant il dépeint une nature humaine inchangée. Une histoire entre un homme et une femme dans un hôtel de province dont les paysages alentours ne semblent pas particulièrement toucher nos protagonistes, tout occupés par leurs émotions...

Daniel, homme jeune encore mais déjà plein d'expérience, fuit Paris pour échapper à une maîtresse trop pressante. Il s'enterre dans une pension au pied des montagnes. L'ennui se fait sentir mais l'arrivée de Gisèle va changer la donne. Il assiste à l'arrivée de la jeune femme qui vient y retrouver une amie. Cette mystérieuse amie est retenue chez elle par la maladie de son enfant et n'arrivera que dans une huitaine. Voilà qui laisse le temps aux deux pensionnaires de faire connaissance.

Daniel en connaît un bout sur les femmes et Gisèle est la proie parfaite car elle est ce genre de personne qui ne vivent que par le regard des autres.

De promenades en confessions, Daniel va réellement s'éprendre de la jeune fille. C'est tout ce processus de séduction et de jeu que dépeint à merveille Mauriac. L'auteur arrive à mettre des mots sur les sentiments qui naissent entre deux êtres, à exprimer avec justesse ces basculements de l'âme que provoque l'amour.

Mme de Villeron, la confidente de Gisèle, finira par débarquer, accompagnée d'une petite fille pâle. Leur arrivée va complètement bouleverser l'équilibre établi dans la pension et la pudeur et la rigidité toute catholique de cette nouvelle venue éloigne Gisèle du charmant manège sur lequel elle s'était laissée entraînée.


Cette Lucile de Villeron va ramener dans le roman la foi et la religion auxquelles Mauriac fait si souvent allusion dans ces romans. Elle emprisonne Gisèle sous une chape de plomb et les jugements de cette dévote pèsent sur les autres personnages comme sur l'ambiance du roman. On étouffe et on se sent prisonnier de cette bienséance bourgeoise. On aimerait s'enfuir et emmener avec nous cette jeune femme au sang chaud afin que puisse s'exprimer tout son élan de vie.

Je pense que le roman n'est plus édité aujourd'hui mais il m'est tombé dans les mains au détour d'une boîte à livres et il m'a ramené à mes jeunes années, lorsque je dévorais avec avidité les livres de Mauriac, découvrant les passions humaines. L'écriture est si fluide qu'elle n'a pas tant vieilli et le sujet est intemporel. Alors si vous le découvrez au détour d'un rayon de bibliothèque, n'hésitez pas !
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Si en 1923 les authentiques chefs-d'oeuvre de Mauriac sont encore à venir, ce roman m'a marqué à plus d'un titre.
D'abord, les maladresses mêmes de certaines lignes ou paragraphes montrent un écrivain en route vers l'accomplissement d'une oeuvre qui sera reconnue par le prix Nobel. Par maladresses, j'entends la valse d'hésitations et d'actions, le va-et-vient entre le désir de pureté et la pulsion sexuelle qui pousse à souiller tout ce qui est pur, alors même que le héros rêve de recouvrer la pureté de son enfance. On dirait que le personnage manque de consistance; mais n'est-il pas à notre image ? S'y ajoute la fin : la dernière ligne est très voire trop symbolique : un débauché, touché par la grâce, abandonne sa tentative de séduction. Sans oublier l'étonnante conversion de Gisèle à un christianisme rigoureux qui fait fi des plaisirs de la chair, femme que l'aiguillon taraudait sans cesse au point de courir les hommes et de se donner à eux.

Mais tout cela n'est rien face à l'art de Mauriac. Je pense d'abord à son art de décrire en quelques mots des personnages qu'il met à mort par leur physique disgracieux et par une ironie cinglante. Ainsi de ce père de famille "gallinacé majestueux portant haut sa tête rouge et chauve de coq d'Inde". S'y ajoutent des pages d'affrontement entre Daniel et Lucile où se développent deux visions antagonistes de la vie : le plaisir égoïste de séduire une femme qu'on abandonnera après l'avoir consommée, ou l'altruisme qui permet de sortir une fille-mère de l'opprobre sociale.
Enfin, le style de Mauriac a son importance : dense et poétique avec des tournures que ne renierait pas Gide : raccourcis expressifs, vocabulaire rare et métaphores réussies.
Même si la fin peut sembler quelque peu invraisemblable (un débauché qui respecte la pureté et la religion), l'essentiel est ailleurs : la force de ce livre réside dans l'empreinte qu'il laisse en nous. Et elle est forte et durable.
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je ne vais pas ajouter le 4ème de couverture, celui-ci étant fait déjà, mais des livres que j'ai lu de François Mauriac, c'est un de ceux que j'ai le moins apprécié et je l'ai vraiment lu en diagonal
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En vacances dans le Pyrénées, Daniel Trasis, un jeune marchand de voitures originaire des Landes, est séduit un jour à l'hôtel par l'arrivée de Gisèle de Plailly, une jeune fille offrant toutes les apparences d'une pureté virginale. Daniel est un séducteur, un chasseur, un prédateur pour qui toute jeune fille devient rapidement un objet de convoitise...
Lien : http://www.danslabibliothequ..
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