John un historien britannique et Jean un aristocrate français se rencontrent par hasard dans une petite ville de province. Les deux hommes n'ont rien en commun si ce n'est leur apparence : mêmes traits, même voix, même sourire, même gestuelle. Ils sont identiques. Si Jean s'amuse de la ressemblance, John lui en est troublé. Mais il se laisse entraîner par son sosie dans une soirée de beuverie. le lendemain, John se réveille seul. Jean a filé, emportant ses affaires et John se voit contraint d'endosser l'identité de son double. le voilà donc Comte de Gué, à la tête d'une famille aux relations pour le moins complexes et d'une verrerie en difficulté. Rapidement, John va découvrir la personnalité narcissique et cynique de son alter ego. Cet homme sensible ne peut rester indifférent aux souffrances de l'entourage de Jean et va tenter de réparer les erreurs de ce dernier.
Tout comme avec
Rebecca, je me suis totalement laissée porter par l'ambiance et les personnages de ce récit.
Daphné du Maurier construit une histoire complexe, mêlant secrets de famille et quête de soi. Alors que l'entourage de Jean de Gué est totalement confondu, le lecteur se fait complice de la supercherie, s'attachant à cet homme qui endosse peu à peu le rôle de bouc émissaire, supportant les fautes commises par un autre, répondant ainsi à ce que lui disait Jean lors de leur rencontre « la seule chose à faire est d'assouvir ces convoitises, de satisfaire les appétits des gens, de leur donner ce qu'ils désirent. »
Au final, cet échange répond aussi au désir secret et profond de John , amoureux de la France mais étranger dans ce pays qu'il aime tant et solitaire « être l'un d'entre eux, élevé, instruit parmi eux, uni à eux par des liens de famille et de sang qu'ils reconnaîtraient ».
Un roman passionnant qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin.
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