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Depuis un moment maintenant, j'avais très envie de découvrir l'univers de Daphne du Maurier, cette autrice à l'aura fascinante qui semble hypnotiser une grande partie de la bookosphère… Sans la connaître encore, j'associais son nom à des atmosphères sombres et pesantes, aux accents gothiques et aux frontières du fantastique. Curieuse de lire ses grands succès, Rebecca en tête, j'ai pourtant pris le temps de la découvrir d'abord par un recueil de nouvelles, Les Oiseaux, éponyme à la première d'entre elles qui inspira d'ailleurs son célèbre film à Alfred Hitchcock.

Cette première nouvelle, donc, m'a beaucoup plu. J'ai aimé observer le personnage principal et sa famille faire face à cette absurde crise de violence des oiseaux, prendre des précautions là où d'autres voisins choisissent de ne pas s'inquiéter… Si les premières pages placent un décor plutôt banal, la tension monte assez rapidement. Sans avoir recours à des artifices grandiloquents, tout en subtilité, l'autrice parvient à créer une situation de plus en plus oppressante. La paranoïa grandit, et je me suis laissée prendre au jeu des protagonistes : face à une telle situation, est-ce que je la prendrais au sérieux ? Comment réagirais-je ? La nouvelle se conclut sur une fin profondément déconcertante mais qui, avec du recul, ne donne que d'autant plus de force au récit qui lui a précédé…

Les nouvelles suivantes explorent toutes ce procédé, où la situation banale des personnages, presque pesante d'ennui, monte graduellement en tension. Immanquablement, l'ambiance malaisante s'installe, oscillant entre la psychose des personnages et l'introduction d'éléments réellement fantastiques. Si toutes ne m'ont pas autant plu les unes que les autres, selon les univers abordés par l'autrice, j'ai néanmoins été captivée à chaque fois par l'atmosphère qu'elle parvient à mettre en place : quelque chose de l'ordre de la torpeur, où le rêve tourne au cauchemar sans que l'on puisse dire précisément quand tout a commencé…

Je suis donc absolument ravie de cette première rencontre avec Daphne du Maurier, profondément convaincue de la qualité de sa narration et des atmosphères qu'elle crée.
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D'une écriture fluide, pétillante et envoûtante, l'auteur nous emmène ici dans des contrées imaginaires.

Des nouvelles à caractère fantastique, gothique, l'angoisse suintant des pages, que nous ne pouvons qu'imaginer le pire advenir. Je crois que je garderai le Vieux et son épouse bien-aimée dans un recoin de ma tête pendant très très longtemps. Par sa plume, la limpidité de son écriture, Daphné du Maurier nous guide et nous emporte avec elle. Que ce soit cet homme qui voit sa défunte épouse dans le pommier décrépi de son jardin, de cette Marquise qui prend un amant pour s'amuser et qui en paye les conséquences, de ces oiseaux qui sonnent le glas de l'humanité. 

Je ne conseillerais que trop bien aux amateurs de fantastique de se plonger dans les oeuvres stupéfiantes de cette auteure. 
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Sous le charme de Daphné du Maurier.
Voilà un livre qui me réconcilie avec le genre des nouvelles.

Les histoires qui composent cet ouvrage sont en effet presque des "mini-romans", non pas par leur longueur (car elles sont relativement courtes, en moyenne une cinquantaine de pages) mais par la capacité de l'auteure à nous faire pénétrer dans un univers et des personnages mystérieux dès les premières lignes. Ces nouvelles m'ont tenue en haleine et, à ma grande surprise, je les ai toutes aimées (excepté la troisième intitulée "Encore un baiser").

- Les oiseaux -

Mon coup de coeur va bien entendu à la première nouvelle. C'est d'ailleurs la photographie de l'actrice Tippi Hedren en couverture qui m'a attirée. Petite, j'avais été impressionnée par ce film et comme j'avais beaucoup aimé le roman Rebecca, j'étais curieuse de découvrir le récit originel des oiseaux. Étonnamment l'histoire est assez différente de l'adaptation cinématographique. le personnage de la blonde hollywoodienne est en effet une pure création d'Hitchcock. le récit de Daphné du Maurier a pour personnage principal Nat Hocken, un ancien combattant de guerre. C'est son histoire ainsi que celle de sa famille qui intéressent le lecteur ici. L'auteure fait subtilement référence au Blitz, ces attaques aériennes qui ont touché la Grande-Bretagne pendant la Seconde guerre mondiale. Un récit prenant, presque cinématographique, avec une montée de la tension au fil des pages. Superbe ! On regrette presque que cette nouvelle ne soit pas plus longue.

- le pommier -

Dans la seconde nouvelle, on retrouve un univers mystérieux à la limite du fantastique. "Le pommier" met en scène un veuf plutôt égoïste. Insensible à la mort de son épouse, il souhaite apprécier pleinement sa tranquillité. Mais pour une raison énigmatique, la vue d'un vieux pommier l'en empêche. Chaque jour, il se montre de plus en plus exacerbé par la présence de cet arbre dont l'aspect hideux ne cesse d'évoluer. La qualité d'écriture de l'auteure est remarquable. Les descriptions des arbres rendent ceux-ci vivants. « Il n'avait pas l'air d'un arbre, il ressemblait plutôt à une tente abandonnée sous la pluie par des campeurs, ou encore un plumeau, un plumeau géant décoloré par le soleil. La floraison était trop épaisse, trop lourde pour le long tronc maigre, et l'humidité qu'elle contenait l'alourdissait encore. Déjà, comme épuisées par l'effort, les fleurs des basses branches se tachaient de brun ; pourtant il n'avait pas plu. Voilà. Willis avait raison. L'arbre avait fleuri. Mais, au lieu de fleurir en vie, en beauté, il s'était, par quelque trait profond de sa nature, mal développé, et avait produit un monstre. Un monstre qui ne connaissait ni sa texture ni sa forme et s'imaginait plaire. Il avait l'air de dire avec une grimace un peu timide : « Regarde, tout cela est pour toi. » » (p89). Ou encore : « Il y avait quelque chose de monstrueux, de repoussant, dans cette fécondité, et, en même temps, de pitoyable pour l'arbre soumis à un tel supplice, car c'était un supplice, il n'y avait pas d'autre mot. le pommier était torturé par ses fruits, brisé par leur poids, et le plus affreux était qu'aucun d'eux n'était mangeable. » (p95). Une nouvelle au rythme lent mais très intriguante.

- Encore un baiser -

Cette troisième nouvelle est plus courte. J'ai moyennement aimé l'écriture. Celle-ci est plus simple car elle se veut proche de la manière de s'exprimer du narrateur. Ce dernier, mécanicien, rencontre une ouvreuse au cinéma. La chute est assez évidente. Je n'ai pas aimé l'ambiance ni la relation entre ces deux personnages.

- le Vieux -

"Le Vieux" est une nouvelle également courte également. Un observateur et un personnage apparaissant comme un patriarche autoritaire. Je ne détaille pas pour ne pas révéler l'intrigue. Mais la chute m'a beaucoup plu. Je ne m'y attendais absolument pas. À relire en connaissant la fin, la lecture prendra une toute autre forme !

- Mobile inconnu -

La cinquième nouvelle commence avec le suicide d'une jeune femme. Personne ne comprend ce geste désespéré. Sur le point de devenir mère, Mary Farren était pleinement heureuse dans son mariage. Son époux engage alors Black, un détective pour tenter de trouver une explication. Black enquête sur le passé de Mary. Je dois dire que j'ai trouvé ses investigations passionnantes même si la chute m'a légèrement déçue. Une lecture plutôt distrayante.

- le petit photographe -

Le personnage principal de la sixième nouvelle est une marquise un peu prétentieuse délaissée par son mari qui donne la priorité à son travail. La marquise est en vacances avec ses deux enfants. Elle s'ennuie terriblement. Elle aime plaire et sentir tous les regards dirigés sur elle. Pour tromper l'ennui, elle va se rapprocher du photographe de la petite ville où elle séjourne. Encore, une fois, dès les premières lignes, je suis entrée dans l'histoire. La fin m'a plu.

- Une seconde d'éternité -

madame Ellis est veuve. Elle a une fille Susan, âgée de neuf ans, qui vit en pension. Mme Ellis attend avec impatience l'arrivée des vacances pour profiter avec Susan. En attendant, pour occuper son esprit, elle remplit ses journées, tout doit être ordonné. Un jour, en rentrant chez elle après une promenade, des individus ont investi les lieux. S'agit-il de cambrioleurs ? Ou la folie s'est-elle emparée de Mme Ellis ? Cette dernière nouvelle n'est pas ma préférée mais on peut tout de même saluer le talent de Daphné du Maurier !
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Ambiance Angleterre années 50, un peu dans tous les milieux, Daphné du Maurier prend le temps d'installer l'intrigue avant de laisser monter la tension et c'est vraiment plaisant!

Brave gars enfin veuf, qui se défait de sa femme de journée et de son jardinier, enfin libre pour abattre un pommier... récalcitrant, distopie angoissante quand les oiseaux prennent le pouvoir, douce rencontre entre un mécano et une ouvreuse de cinéma pas si douce que ça, étrange famille dans la cabane au bord du lac, enquête sur le mystérieux suicide de Lady Farren (les détectives sont bien les plus menteurs;), ce que peut avoir d'anxiogène la relation extra-conjugale entre la marquise et le photographe au pied bot, l'étrange métamorphose de la maison de madame Ellis.
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Une lecture tout à fait rafraîchissante en ce mois d'août caniculaire en Périgord.
Je connaissais Rebecca, mais n'avais jamais lu Les oiseaux et autres nouvelles.
J'ai été surprise par les oiseaux dont le récit est très différent de ce qu'en a tiré le maître du suspens, mais pas du tout déçue tellement DDM nous tient en haleine jusqu'au bout, grâce à la personnalité du père perspicace, obstiné et protecteur de sa famille.
Les autres nouvelles sont tout aussi réussies, le pommier très original et effrayant.
Encore un baiser nous révèle une chute tout à fait inattendue à la dernière minute.
Mobile inconnu est mené par un détective pertinent et futé pour découvrir la vérité.
Le petit photographe suit une marquise oisive, languissante et prétentieuse qui nous interdit toute empathie à son égard.
Et deux autres encore..... A découvrir.
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Daphné du Maurier version nouvelles angoissantes, une première pour moi. Étant davantage connaisseuse du film d'Hitchcock je m'attendais à trouver les réponses que l'on n'a pas dans le film.
C'est un texte très court d'une cinquantaine de pages où l'ambiance est là, tendue, angoissante, le danger est là mais sa source est inconnue. A découvrir !
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LES OISEAUX et autres nouvelles, de Daphné du Maurier 🦢🩸

🩸Je découvre pour la 1er fois, cette autrice au travers des Oiseaux, nouvelle ayant inspiré Hitchcock pour son film sorti en 1963, ce dernier m'ayant fortement marqué j'ai été surprise et contente de découvrir qu'il y avait une autrice derrière tout ça.
Bref
Je vais vous présenter les nouvelles de ce recueil qui m'ont le plus marqué!

🦢 Les oiseaux : Malgré la couverture aguicheuse faisant référence au film, l'histoire de cette nouvelle en est toute autre. En effet mise à part les oiseaux meurtriers et fous, il n'y a pas d'autres similitudes entre la nouvelle et le film.
La nouvelle est angoissante et très réaliste (et très simple). On
est amené à comprendre pourquoi le oiseaux se comportent de la sorte.
Dans le film ce que j'avais bien aimé c'était la méfiance et la superstition des habitants envers Mélanie, et le lien fait entre elle et les oiseaux fous. Ici c'est complètement différent on suit une famille en particulier confrontée à ces évènements.

🩸 « le pommier » : je crois que celle-ci est ma préférée car elle respect tellement les codes du fantastique pur et dur! Un homme ayant récemment perdu sa femme observe l'un de ses curieux pommiers dans son jardin, perdu dans ses pensées, il se sent étrangement oppressé...
J'ai adoré le fait qu'observer un « objet » nous mène à autant de confessions de la part du personnage. C'était super !

🦢 « Mobile Inconnu »
Ma grande affection pour les romans d'Agatha Christie m'a fait rentrer directement dans cette intrigue...: une femme pour qui tout « réussi » (bonne situation financière , mari aimant, futur enfant grandissant en elle..) se suicide avec une arme sans raison apparente. Son mari veut savoir, est ce un coup de folie passagère ou bien...?

🩸« le petit photographe » quand j'ai terminé cette nouvelle, je me suis dit qu'il y avait un fond à la madame de Bovary, femme insatisfaite et capricieuse (?) qui ayant la belle vie cherche inlassablement le plus petit truc qui la fera vibrer, mais...à ses risques et périls !!!

'J'ai beaucoup aimé les thèmes variés et le style de Daphné du Maurier. Certaines de ses nouvelles étaient si agréables à lire 🖤 j'en veux plus ! Haha
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C'est la première fois que je lis un recueil de nouvelles de du Maurier. J'avais un peu la crainte de ne pas retrouver l'ambiance et la tension qu'elle sait si bien créer. Mais il n'en fut rien. Même si le nombre de pages est moins conséquent qu'un roman, chacune des nouvelles avaient une ambiance propre et plus les mots défilaient, plus la tension montait. J'ai bien apprécié la nouvelle qui donne le nom au recueil, même si ce ne fut pas ma préférée. J'ai particulièrement apprécié le petit photographe. Bord de mer, aristocrate, histoire passionnelle d'un homme, le malheur… Bref, une nouvelle qui m'a fait passer un très bon moment. Mais les autres ne sont pas en reste non plus. La plume est majestueuse. J'ai hâte de me replonger dans les écrits de du Maurier.
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J'étais curieux de découvrir Daphne du Maurier dans la forme courte et le fantastique. "Les oiseaux" est une nouvelle redoutable d'intensité, mettant en scène les attaques violentes des volatiles. Contrairement à Hitchcock, l'autrice suggère un début d'explication avec un changement de pression atmosphérique. Très vite, le récit devient un huis-clos oppressant, la famille se barricadant à l'intérieur d'une maison, alors que les radios du pays cessent d'émettre. Ce texte s'inscrit aussi dans la filiation de la fameuse nouvelle d'Arthur Machen "The terror". Dans "Le pommier", Du Maurier démontre son talent de portraitiste, en décrivant la vie d'un couple mal assorti, jusqu'à la mort de l'épouse acariâtre, qui reviendra sous une forme inattendue. Un fantastique allusif, d'une belle subtilité. "Encore un baiser" s'amuse d'un pauvre diable face à une femme fatale et étrange. L'autrice endosse avec réalisme et humour le point de vue du monsieur en question. Les autres nouvelles relèvent de registres variés : symbolisme dans "Le vieux", énigme holmésienne dans "Mobile inconnu", romance dans "Le petit photographe". On n'a pas fini de redécouvrir Daphne du Maurier et son évidente modernité...
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Dans cet avis sur ce recueil la partie sur Les oiseaux date d'août 2021, j'ai repoussé la lecture des autres nouvelles jusqu'à récemment.
Les oiseaux, c'est un petit bijou, deux pages pour planter le décor et on est immergé sans crier gare dans l'attaque inexpliquée des oiseaux contre les hommes. Tout est dans l'économie des mots pour suggérer l'horreur pure. le décor : un tranquille coin de campagne anglaise en bord de mer. Les attaques des oiseaux suivent le rythme des marées, ce qui laisse aux hommes la possibilité de se barricader, de s'organiser, mais tous n'auront pas cette intelligence et cette sagesse. le héros est un père de famille, modeste, patient, introverti et très lucide. Tout sonne juste, le déroulé de l'histoire est fluide, avec une tension qui monte, des petits signes inhabituels aux premières attaques jusqu'au drame. C'est concis, cela va à l'essentiel sans fioriture, avec une fin ouverte, laissant notre imagination faire le reste. On peut y voir une allégorie des bombardements allemands sur l'Angleterre pendant la seconde guerre mondiale.
C'est une nouvelle qui relève du fantastique, et en même temps si proche de ce que nous connaissons, que nous pouvons sans peine ressentir les émotions des personnages. Peut-être relève-t-elle aussi de la science-fiction, une sorte de pendant à La route de Cormac McCarthy...
« le pommier » aussi nous plonge dans un univers parfaitement réaliste s'il n'y avait ce vieux pommier qui évoque à un veuf son épouse Midge. le pommier moribond s'obstine à survivre, ce qui exaspère le veuf qui n'a de cesse d'arriver à abattre cet arbre tenace.
« Encore un baiser » est une nouvelle dans laquelle l'auteur montre tout son talent en réussissant à nous plonger dans un univers inquiétant à partir de l'histoire toute simple d'un jeune homme qui s'amourache d'une ouvreuse de cinéma.
« Le vieux » ne m'a pas beaucoup plu, si ce n'est par sa fin que je n'avais pas du tout vu venir.
« Mobile inconnu » est une nouvelle policière peu surprenante mais bien ficelée et très agréable à lire pour suivre les péripéties du détective.
« Le petit photographe » est une nouvelle bien plus basée sur la psychologie des personnages, surtout celui d'une lady d'un autre temps, très égocentrique et très oisive.
Dans « Une seconde d'éternité » on retrouve l'irruption du fantastique dans un univers par ailleurs très réaliste. C'est savoureux, dépaysant et surprenant.
Pourquoi donc ai-je toujours repoussé la lecture de Daphné du Maurier, et pourquoi n'ai-je pas poursuivi la lecture de toutes les nouvelles ? Dans mon esprit c'était un auteur de romances ! Dans ce recueil ce n'est absolument pas le cas !
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