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3,48

sur 292 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans un long monologue, une femme raconte : son mari s'apprêtait à la quitter lorsqu'un accident de voiture l'envoie à l'hôpital, paralysé.
Après les multiples scènes qui avaient entaché leur couple, elle se reprend à espérer.
Elle dévide son histoire dans de longues phrases (Il aime ça Laurent Mauvignier)
Et le fil se déroule, de phrase en phrase, de page en page.
Une longue mélopée.
La foi en un nouveau départ alterne avec l'abattement, le désespoir.
On retrouve le style si particulier de l'auteur.
L'émotion se dégage des paroles de la femme.
Se sortira-t-elle du piège dans lequel elle est enfermée ?
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Et parfois j'ai comme une grande envie de ressortir un livre qui traîne dans ma pile à lire depuis des lustres....
À vrai dire en ce moment c'est constamment. Je regarde ces bijoux qui m'attendent et que je dédaigne au profit des nouveautés, et je me dis que STOP. Je veux prendre le temps de découvrir ces « déjà presque classiques » qui m'ont échappé à leur sortie.

Aujourd'hui c'est « Apprendre à finir » de Laurent Mauvignier, qui est passé entre mes mains, le Prix Inter 2001 (et oui le temps file ma pauvre Lucette...).
Un texte court donc rapidement lu mais qui me laisse un sentiment mitigé. Je ne sais dire si j'ai aimé ou pas. D'un côté j'ai été clairement gênée par le style (de longues phrases hachurées, un récit saccadé, une succession de pensées intimes, une ambiance pesante) et en même temps il y a tellement de puissance dans le long monologue intérieur de cette femme blessée en amour que je n'ai pas pu abandonner ma lecture.
J'ai eu l'impression de lire une prouesse littéraire, un exercice de style (parfaitement mené au demeurant) mais que l'auteur souhaitait mettre le lecteur à distance des sentiments de la narratrice. Finalement mon intellect a été plus stimulé que mon coeur. Étant une lectrice en recherche d'émotions, je ne peux que rester dubitative tout en saluant une écriture singulière.
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Ce livre est un long soliloque d'une femme qui parle de sa relation avec son mari et père de leurs trois enfants qui, nous dit-elle, aime une autre femme. Il a failli partir avec elle mais un accident (il a été renversé par une voiture) l'en a empêché. Après un séjour à l'hôpital où sa femme est venu le voir chaque jour, il est de retour à la maison et peu à peu il retrouve ses forces et sa mobilité. Au fur et à mesure que sa convalescence se confirme, sa femme s'inquiète de le voir repartir un jour vers l'autre femme.
Cette femme qui parle est obsédée par ce qu'elle redoute : l'abandon de son mari.
De lui, on sait seulement qu'il a eu une enfance solitaire dans une ferme, qu'il a combattu pendant la guerre d'Algérie et qu'il est éboueur. D'elle, on ne sait rien, sinon que pour amener un peu d'argent à la maison après l'accident, elle devient femme de ménage pour une famille voisine. Visiblement, elle n'a pas d'ami(e) à qui se confier, elle est seule face à cet abandon et elle ressasse sa crainte et sa douleur d'être délaissée. Elle a une fille aînée qui est elle-même mère mais elles ne parlent pas de la situation (cette éventualité n'est d'ailleurs même pas évoquée). On est dans l'enfermement, dans l'obsession. Pas très loin de la psychose.
On peut admirer (et de nombreux critiques et lecteurs l'ont fait) l'art de Laurent Mauvignier à exprimer cette situation dramatique en s'en tenant au seul discours de cette femme. Mais c'est aussi le choix de l'auteur d'enfermer ce personnage dans une voie qui semble sans issue, de rendre son personnage incapable de communiquer avec les autres sans nous en donner la moindre explication. En enfermant son personnage, il enferme aussi son lecteur et, pour ma part, ça me rend mal à l'aise. Par la position radicale dans laquelle il met son personnage, Mauvignier m'empêche de communiquer avec lui et j'assiste impuissant à sa descente en enfer. Cela relève certainement d'un parti-pris littéraire, esthétique, peut-être aussi politique de l'auteur (pariant peut-être sur le fait que toute tentative de compréhension serait un malentendu ?) mais cela ne correspond pas à ma conception de la littérature qui doit, à mon avis, non fermer des portes, mais les ouvrir, donner accès aux autres, quand bien même une bonne part de cet accès serait illusoire et fantasmé. Ici l'accès est bloqué, non par le personnage qui, par sa plainte, tente de s'exprimer, et aimerait (selon moi) en dire davantage. Mais bien par l'auteur qui nous prive de tout ce que son personnage principal aimerait nous dire, sans parler des autres qui restent muets.
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Encore un livre que je n'aurais jamais lu si mon club de lecture ne l'avait pas inclus dans sa liste. D'ailleurs, je n'avais jamais entendu parler de Laurent Mauvignier. J'ai donc découvert ce roman et maintenant je suis très partagé. Indiscutablement, cet écrivain est original et surtout il démontre l'exceptionnelle maîtrise de son écriture. Pourtant, j'ai trouvé la lecture difficile et parfois franchement pénible.
C'est la forme choisie pour ce roman qui me pose problème. Il s'agit du très long monologue d'une femme qui recueille son époux gravement accidenté. Cet homme n'a plus d'attachement à elle, il a une maitresse, mais elle reste amoureuse et souhaiterait le reconquérir. Inlassablement, cette femme revient sur son douloureux passé conjugal et exprime ses espoirs et ses angoisses sans fin. C'est une plainte continue, dramatique et dérisoire, passant du coq à l'âne, oscillant entre les petits griefs et la dévastation morale. La pensée de cette femme tourne en boucle, avec d'énormes redondances qui lui sont nécessaires… mais qui a fatigué le lecteur que je suis; et pourtant ce livre est très court ! (Pour illustrer ces redondances, je vais aussi ajouter une citation, prise au hasard dans le livre, mais qui me semble caractéristique de l'écriture voulue par Mauvignier).
Cette lecture me laisse vraiment perplexe. Pour moi, c'est presque un exercice de style ! De la première à la dernière page, l'auteur nous oblige à pénétrer dans l'univers affectif de cette femme, il nous rend prisonnier de sa subjectivité et il nous impose sa manière lancinante d'exprimer sa souffrance. Ce n'est vraiment pas une partie de plaisir !
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Au départ, l'histoire est banale : une femme délaissée pense pouvoir reconquérir son mari en lui prodiguant soins et attentions suite à un grave accident de la route. Adroit, l'auteur choisi le monologue avec tout ce qu'il comporte de creux, de dérives, d'hésitations, d'interrogations, de doutes et de silences pour dresser, en creux, le portrait d'une femme perdue...
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J'ai découvert Laurent Mauvignier avec "Continuer" et "Histoires de la nuit", et je dois dire que ces deux livres m'ont laissé une forte impression.
Peut-être l'auteur, dans ces deux romans, a t-il proposé une sorte d'aboutissement de sa recherche stylistique, de son regard d'auteur.

Concernant "Apprendre à finir" je suis plus sceptique.
Certes, le langage employé dans ce court roman - dans sa forme comme dans le fond - est parfaitement en adéquation avec le propos du livre : l'écrivain a voulu nicher le lecteur dans l'esprit déstabilisé de sa protagoniste.

En ce sens, c'est plutôt une réussite. le texte se présente comme un long monologue continu, c'est une coulée de pensées chahutées, prises dans la tourmente, les questionnements et le doute. En se contorsionnant, le style a écarté les virgules, raréfié les points. La pauvre femme suffoque, et nous aussi. Toutefois, j'y ai trouvé des passages justes et beaux.

D'un point de vue du plaisir de lecture, c'est une autre histoire.
Je n'ai pas vraiment adhéré. Est-ce le flot torrentiel du texte qui m'a contraint à tenir mes distances ? Toujours est-il que je suis resté spectateur de cette histoire un peu pathétique. Je ne l'ai pas trouvée émouvante.

Je précise que "Histoires de la nuit" s'articule autour d'un même procédé stylistique. Mais selon moi, cela fonctionne pourtant beaucoup mieux : ses longues phrases déroutantes finissent par créer un rythme singulier qui rendent le livre hypnotisant.



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J'ai rencontré et discuté avec l'auteur au Salon du Polar de Toulouse cette année. J'ai choisi ce roman mais j'aurais pu jeter mon dévolu sur un autre de ses livres. Pour le découvrir. Pour le style. Savoir si son univers me plairait. La rencontre ne s'est pas faite ou du moins je n'ai pas accroché à ses phrases très longues. A cette histoire. C'est à vrai dire un monologue plus qu'un récit; une introspection lourde d'interrogations, d'impasses. Cette histoire m'a fait pensé à un labyrinthe dans lequel le personnage se perd. Est-elle folle cette femme qui donnerait tout pour que son mari qui fût infidèle reste à ses côtés? Victime d'un accident, il rentre chez lui et celle-ci s'en occupe jusqu'à son rétablissement. Repartira t-il?
L'auteur a le sens des mots et des nuances pour décrire des choses difficiles à raconter: le silence, la lenteur, le temps et les agacements... Malgré tout je me suis ennuyée à la lecture. Trop de mots peut-être qui défilent et que l'auteur enfile sur le temps des phrases. Dommage.
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Je viens de terminer "Apprendre à finir" :
C'est d"une telle force que je ressens des tensions presque physiques en refermant ce livre ........
En lisant les premières pages , c'est une grande perplexité qui m'a envahie : comment un homme peut traduire si brillamment la complexité psychologique d'une femme trompée, son cheminement intérieur ........ cette femme qui passera par un tumulte de violence , espoir , rancoeur , vengeance (par l'aliénation et la dépendance de son mari que lui offre le destin ,à travers l'accident de celui-ci ),pour enfin accepter ce qui fut longtemps pour elle l'impensable ..... la mort de son couple ...
Un texte court , dense , oppressant : Laurent Mauvignier nous renvoie à la trivialité de la vie ...à laquelle personne n'échappe d'une manière ou d'une autre ....et il le fait avec brio : le lecteur se trouve englué dans cette histoire ....la nôtre , la sienne , la leur ......impossible de ne pas être touché car il parle de nous , de lui , d'eux ....dans la banalité de la douleur affective ........toujours unique mais universelle ....
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Intéressante, cette histoire de femme trompée qui raconte son vécu mais aussi ses éventuels fantasmes, ses rapports avec son mari qu'elle aide avec amour et haine à sortir des séquelles d'un grave accident de voiture. La place qu'ont les deux enfants. Rapidement, j'ai tourné des pages...
Aurait fait une excellente nouvelle
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Je n en retiendrai que deux pages, flamboyantes, foudroyantes. Là où son écriture concentre toutes les colères et tout l art d incarner une femme rongée de solitude...
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