Voici la fin de cette trilogie écossaise, une bien belle découverte. Ce troisième tome est à la hauteur des deux premiers, le tout est d'une grande cohérence. Je pense que ces romans peuvent se lire indépendamment les uns des autres, mais cela serait dommage de ne pas accompagner les personnages sur les quelques années que retrace la trilogie.
Fin, l'ex-enquêteur de police, dorénavant établi sur l'île de son enfance, accepte un travail de surveillance : les lacs de Lewis, regorgeant de truites saumonées et saumons sauvages, attisent la convoitise de braconniers de plus en plus gourmands, menaçant l'écosystème et l'économie locale déjà bien éprouvée. L'occasion pour nous d'arpenter les endroits les plus sauvages de l'île, et de se retrouver, comme si on y était, coincés sous un orage de montagne.
Dans ce tome, Fin retrouve un vieil ami, braconnier pittoresque : Whistler, qui est en soi un magnifique personnage.
Peter May a vraiment ce talent de renouveler et de créer des personnalités fascinantes. Leurs souvenirs communs vont revenir au premier plan après la découverte d'un avion disparu depuis plusieurs années. Sur le même mode que les deux premiers romans, l'auteur alterne passé et présent, entre l'adolescence de Fin et son présent. C'est intrigant, passionnant, éducatif aussi. Certains événements tragiques ayant eu lieu sur l'île sont mis en avant par l'auteur qui démontre que l'histoire peut très vite s'effacer.
Enfin, je trouve que le final est parfaitement calibré
le chauffard ayant tué l'enfant de Fin s'est suicidé, sans que cela ne lui apporte le moindre soulagement. Son avenir reste aussi indécis qu'en début de trilogie .
Une série de très grande qualité : le cadre, l'île de Lewis, est un personnage à part entière. Il est rare de voir un roman policier autant inscrit dans un écosystème. Les personnages, même les plus secondaire d'entre eux, apportent une plus-value au récit. Et les intrigues : je les ai parfois oubliées au profit de la destinée de Fin et ses compatriotes. Elles forment un fond policier, mais ces romans sont vraiment plus que cela. Ce qui, d'ailleurs, pourrait rebuter les amateurs purs et durs de polars sanguinolents…