Amran
Amran, en vieil irlandais, signifie chanson. C'est aussi le nom du groupe de folk et rock celtique formé par six amis, six jeunes de l'île de Lewis, dans les années 90 : Roddy, le clavier et le leader, Strings, le guitariste, Skins, le batteur, Rambo, le bassiste, Whistler le flûtiste, et la belle Mairead, chanteuse et violoniste. Daniel, maintenant pasteur (voir
L'ile des chasseurs d'oiseaux et
l'Homme de Lewis) en était le manager. Alors que le succès était enfin au rendez-vous, un jour, Roddy disparaissait au large de l'île de Mull, alors qu'il pilotait son petit Piper Comanche…
Dix-sept ans plus tard, voici que l'avion réapparait au fond d'un lac, sur Lewis, vidé à la suite d'une poussée de tourbière : à bord, le cadavre de Roddy, manifestement assassiné. Pour Fin Macleod qui a fait cette découverte macabre avec son vieil ami Whistler, c'est un choc qui le ramène à l'époque où il était roadie pour Amran…
L'intrigue démarre quelques semaines à peine après la fin du second tome et on y retrouve l'atmosphère si particulière de l'île de Lewis où Fin a décidé de se réinstaller pour de bon. Un peu à contrecoeur, il a accepté le poste de chef de la sécurité de Red River, un immense domaine de pèche et de chasse gangréné par le braconnage, Fin et son expérience d'ex-flic étant sensés y mettre fin. Mais ce n'est pas aussi simple, d'autant que l'un de ses plus vieux amis, chasse et pèche en toute illégalité depuis toujours sur ces terres…
La découverte du corps de Roddy va raviver la mémoire de Fin, les débuts du groupe, les amitiés, les rivalités, les amours. Roddy, Strings, Mairead et les autres étaient tous ses amis, il leur doit (et il se doit) de trouver ce qui s'est passé ce jour là, quand l'avion de Roddy a disparu et surtout, qui l'a tué…
Dernier opus de
la trilogie écossaise, ce roman est au moins aussi bon que les deux premiers.
A nouveau, les souvenirs de jeunesse de Fin s'entremêlent avec une enquête dont l'intensité dramatique va crescendo. C'est aussi l'occasion pour l'auteur de régler quelques comptes avec la religion, et plus précisément avec l'Eglise libre d'Ecosse, dont il dénonce l'intransigeant puritanisme et l'hypocrisie criante de certains de ses membres. Mais ce que je retiens, c'est surtout la force de l'amitié qui sous-tend ce roman et globalement cette trilogie, l'amitié multiple et indéfectible, contre vents et marées.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Fin Macleod, ce père en deuil qui tente de retrouver un sens à sa vie. Et bien sûr, j'ai adoré le décor de ces trois romans, l'île de Lewis & Harris, une Ecosse insulaire battue par les vents et la pluie, une nature hostile mais magnifique encore préservée qui se prête parfaitement aux thèmes (noirs) des romans. C'est donc avec un pincement au coeur que je referme cette excellente trilogie, Fin va me manquer !