Un roman qui monte en tension doucement. Des faux-semblants, les choix d'une vie... Une lecture prenante où l'on attend le moment qui fera exploser la tension.
Je n'ai pas pu lâcher le livre !
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Chaque nouvelle parution d'un livre de Joyce Maynard est pour moi un bonheur ! On peut lire deux de ses romans coup sur coup sans problème : non seulement elle ne se répète pas, mais son style même varie souvent d'un livre à l'autre, d'un narrateur à l'autre. Dans Prête à tout, par exemple, beaucoup de personnes prennent la parole à tour de rôle, et chaque voix possède un ton, un vocabulaire, une manière de s'exprimer bien à elle. Le roman que j'ai préféré jusqu'à maintenant reste Les règles d'usage, superbe roman d'apprentissage.
Dans De si bon amis (titre original Under the Influence), Helen, la narratrice, se présente sans concession dans le premier chapitre : elle vit avec son fils, continue à manquer d'argent bien qu'elle ait réussi à payer ses dettes, conduit une vieille voiture et va régulièrement aux réunions des Alcooliques anonymes. Arrêtée à un feu rouge, elle remarque une limousine dans laquelle se trouve Ava Havilland qu'elle n'a pas vue depuis presque dix ans. Ava et Swift, son mari, ont été quelque temps des amis très proches d'Helen qui fréquentait assidûment leur maison de Folger Lane. On sait dès le début que les choses ont mal tourné : « j'aurais voulu ne jamais y avoir mis les pieds », conclut Helen (p. 8).
Dans des chapitres presque tous courts, Helen va nous raconter ce qui s'est passé, réfléchir à la manière dont les Havilland ont dirigé sa vie pendant onze mois et expliquer comment leur influence a brutalement cessé (chapitres 2 à 73), avant de revenir à son présent plus apaisé sans être serein (74 à 77). Joyce Maynard met ici en scène différentes personnes issues de milieu sociaux très divers et vivant dans la région de San Francisco. Ava et Swift Havilland semblent très riches, même selon des critères californiens. Helen, qui a grandi avec des parents irresponsables, indifférents et dilapidant le peu d'argent qu'ils avaient, sera d'abord éblouie par tous leurs signes extérieurs de richesse : oeuvres d'art, vêtements de luxe en quantité, voitures, fêtes somptueuses, domestiques, etc., et séduite par l'attention que lui porte Ava. Une domestique, Estella, travaille depuis toujours chez les Havilland et semble corvéable à merci… Immigrée sans-papiers d'origine guatémaltèque, elle a atteint son but : sa fille Carmen est née sur le sol américain. Un groupe d'habitués gravite autour des Havilland ; cela va des riches donateurs généreux envers leur fondation pour chiens, en passant par des artistes divers, sans oublier leur retors avocat, ami d'enfance de Swift. En revanche, bien peu de monde autour d'Helen…Dwight, l'ex-mari d'Helen, que sa violence n'empêche pourtant pas de refaire sa vie. Il entretient une relation bizarre avec sa famille, amour ou dépendance ?, et ses relations avec Helen sont le plus souvent conflictuelles : c'est lui qui a obtenu la garde d'Olliver, et il empêche souvent Helen de voir son fils. Alice, l'amie des mauvais jours, mais ça, c'était avant… Et puis arrive Elliott ! Gentil, doux, prévenant, sans une once d'originalité mais doté d'un humour pince-sans-rire. Terne. Beaucoup trop terne pour le cercle des Havilland...
C'est un bon roman. Il est construit comme certains polars, en commençant par la fin. Helen nous fera remonter le temps et nous comprendrons sa dépendance et les raisons qui la poussent à rester et à acquiescer aux demandes de plus en plus pressantes d'Eva, en ce qui la concerne, comme à celles de Swift en ce qui a trait à Ollie, son fils adoré. J'ai trouvé son manque d'assurance, son besoin d'être rassurée et de plaire le plus souvent touchants. Les personnages de Joyce Maynard se retrouvent fréquemment « en apprentissage », qu'ils soient adultes, ados ou enfants. Pour cette auteure, les blessures de l'enfance ne guérissent jamais et orientent toute la vie de ceux qui les ont subies. Elles constituent un autre point commun à beaucoup des personnes que l'écrivaine nous présente : ici, c'est essentiellement le cas d'Helen, mais aussi celui d'Elliot.
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Pépite ! L'auteur a pris le parti de plonger le lecteur au coeur d'une amitié : une femme seule et un couple, elle en fauteuil roulant et lui, excentrique. L'héroïne s'auto-analyse dans cette relation avec ces personnes qu'elle admire au plus au point, jusqu'à peut-être accepter d'être sous emprise. Il faudra un évènement déclencheur pour qu'elle ouvre les yeux face à son ressenti, ses assertions et pour l'amour des siens. C'est le 4è livre que je lis de l'auteur, et le plaisir de la lecture est à chaque fois, un moment d'émotion et d'admiration pour le talent de l'auteur, tant par l'écriture que par la profondeur.
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Helen est une femme d'une quarantaine d'années divorcée qui a perdu la garde de son fils Oliver car elle avait un problème avec l'alcool. Photographe de profession, elle a du mal à gagner sa vie et à régler ses dettes. Elle fait des extras comme serveuse de temps en temps lors de soirées par exemple. C'est à cette occasion qu'elle va rencontrer un couple de gens aisés de la haute société : Swift et sa femme Ava. Swift est un homme d'affaires, sa femme Ava est en fauteuil roulant suite à un accident de voiture, tous deux ont créé une fondation pour le bien être des animaux.
Très rapidement, Ava va s'intéresser de près à Helen, lui parler avec gentillesse, lui poser des questions sur sa vie et petit à petit, Helen va se confier et devenir amie avec elle. Elle va se sentir de plus en plus proche d'eux, partageant leurs diners, des weekends. Ava lui offrira des vêtements, des cadeaux. Elle se sentira importante et acceptée par le couple.
Elle va faire profiter de ce confort à son fils également et il se rapprochera d'elle. Sa vie entière va tourner autour du couple.
Lorsqu'elle rencontrera un homme sur un site, elle hésitera à le leur présenter craignant leur jugement.
Le couple va prendre énormément de place dans sa vie, l'empêchant de décider par elle-même et de se réaliser.
A force de les côtoyer de si près, elle va finir par voir aussi leurs côtés sombres. Il faudra un drame pour qu'elle reprenne sa liberté et s'éloigne de cette emprise toxique.
Un roman qui m'a tenue en haleine du début à la fin, on sent monter la tension de manière subtile.
Les personnages sont très travaillés et ont une vraie épaisseur, on croit vraiment à cette histoire.
Un très bon moment de lecture.
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Helen vient de perdre la garde de son petit garçon. Déprimée, tirant le diable par la queue, elle travaille comme extra pour un traiteur. Lors d'un vernissage, elle fait la connaissance d'Ava femme élégante et riche, très riche.
Une amitié, une emprise se noue.
Il va être question d'amitié, de trahison, de perversion, de loyauté, d'amour, d'honnêteté, de malhonnêteté, de classes sociales qui se croisent.
L'amour maternel est formidablement décrit.
Le suspense monte crescendo.
Le style et le rythme rendent parfaitement le sentiment que "quelque chose ne va pas" que "cela va mal finir".
Un roman addictif qui se lit d'une traite.
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