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3,85

sur 397 notes
Les rêveurs, c'est ce couple de camerounais qui ont cru que la vie serait meilleure aux Etats-Unis.
Ils y passent cinq ans.
Jende décroche un bon job de chauffeur.
Mais ça ne dure pas et ils attendent toujours leur carte de séjour.
Un livre dense et intense qui raconte bien les rêves illusoires de millions d'individus qui pensent que l'herbe est plus verte ailleurs.
Ils sont très sympathiques Jende et sa femme Neni .
Chaleureux, sincères et attachants
Leurs joies les rapprochent et leurs déboires les séparent.
Mais ils y croient, ils espèrent tellement de ce pays mythique.
C'est une histoire ordinaire mais d'une grande humanité qui démystifie les espoirs de rêve américain.
C'est bien écrit, ça se lit agréablement, ça semble très réaliste.
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Nous sommes en 2007, en pleine crise financière des marchés américains. Jende Jonga est un camerounais originaire de Limbé, une station balnéaire anglophone située en bord de mer, et résidant illégalement sur le sol états-unien après que son visa ait expiré. Après plusieurs années à vivre de petits boulots, son cousin Winston lui obtient un entretien avec Clark Edwards, un associé de la banque d'investissement Lehman Brothers. Lorsque ce dernier l'engage comme chauffeur pour la famille, la vie de Jende s'en voit bouleversée.

Sa femme Neni et leur fils de six ans vont enfin pouvoir jouir de sa prospérité nouvelle, et la famille réfugiée dans un minuscule deux pièces de Harlem imagine déjà la Green Card à portée de main, leur ouvrant alors toutes les perspectives de réussite et de bonheur. Neni travaille dur pour espérer débuter un jour ses études afin de devenir pharmacienne, et ce nouvel emploi au service des Edwards les soulage des difficultés financières.

Entre Jende et son patron Clark, un respect mutuel s'établit, et les deux hommes partagent même quelques bons moments, ainsi que quelques secrets. C'est que, malgré leurs positions si distinctes, ils savent s'appuyer sur ce qui les rassemble : une certaine vision de la morale, le plaisir simple d'un coucher de soleil, le sens de la famille.

Mais pour les Jonga, l'attente de la réponse des services de l'immigration concernant leur demande d'asile, se fait chaque jour un peu plus difficile, l'épée de Damoclès d'une expulsion étant toujours bien présente, et « ils perdraient la chance de grandir sur une terre merveilleuse, peuplée de rêveurs » . Chez les Edwards, tout prend l'eau, et les tensions professionnelles de Clark à propos de sa banque, alors en plein remous, n'aident pas à apporter de la stabilité à son couple. Alors que tout vacille, vers quoi se tourneront-ils pour ne pas s'effondrer ?

Premier roman d'une camerounaise elle-même originaire de Limbé et partie étudier aux États-Unis en 1998, Voici venir les rêveurs s'est fait remarquer lors de la Foire du livre de Francfort il y a deux ans, et l'éditeur américain l'a alors acheté pour un joli montant. Réjouissons-nous qu'il sorte en France cinq jours avant les États-Unis, car ce magnifique roman est un des immanquables de cette rentrée littéraire, une magnifique histoire pleine d'humanité, confrontant deux hommes à l'American Dream. C'est beau, c'est touchant, c'est bruyant comme une avenue de Manhattan, ça sent la cuisine africaine à chaque page, et j'ai lu chaque dialogue en imaginant la voix chantante et mélodieuse d'Alain Mabanckou. Bref, c'est un coup de coeur : vous allez adorer !
Lien : https://www.hql.fr/voici-ven..
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Voici venir les rêveurs raconte l'histoire de Jende Jonga, un immigrant illégal camerounais qui se bat sans relâche pour obtenir la précieuse Carte Verte qui lui permettra de rester aux Etats-Unis. Alors que Jende et sa femme sont prêts à tout pour accomplir leur rêve américain, leur route va croiser celle de la famille Edwards dont le père, Clark, est le patron de Jende, et dont la vie va également être bouleversée par la crise financière de 2008.
On sent que Imbolo Mbue, l'auteur américano-camerounaise, connaît bien son sujet et que son récit est nourri de nombreux détails sans doute vécus ou arrivés à des personnes proches. L'arrivée de Jende et Neni aux Etats-Unis, leur déchirement entre deux cultures, leur lutte sans fin pour gagner les quelques dollars nécessaires à leur survie, tout sonne juste et nous offre un éclairage intéressant sur les difficultés rencontrées par les émigrants et surtout le chagrin de devoir abandonner son pays et ses racines.
Malheureusement malgré cette justesse de ton, j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman et à m'y attacher. J'ai trouvé que les personnages étaient très caricaturaux, la famille Clark n'échappe à aucun des clichés sur "la pauvre famille riche américaine" . le comportement de Jende dans la seconde moitié du livre et son renoncement à son rêve américain m'a également souvent paru peu crédible, on a du mal à croire qu'il puisse changer aussi soudainement en si peu de temps. Il m'a semblé qu'il y avait aussi quelques longueurs, le livre avançant plutôt par à coups et certaines situations étant un peu trop délayées au fil des pages.
Cela reste un roman intéressant et une vision originale de l'immigration aux Etats-Unis mais je n'ai pas pris autant de plaisir à le lire que ce à quoi je m'attendais.
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Voici venir les rêveurs débute aux Etats Unis juste avant l'élection d'Obama. Jende, arrivé du Cameroun quelques années auparavant, fait venir Nemi la mère de son fils Liomi, restée au pays. A partir de là, il n'a de cesse d'obtenir le droit d'asile pour lui et sa famille. Les choses semblent bien parties puisqu'après de multiples petits boulots, il décroche un emploi de chauffeur auprès de Clark Edwards, cadre chez Lehman Brothers. Sa femme, Nemi, reprend des études pour réaliser son rêve de devenir pharmacienne. Obtenir la green card, devenir de vrais américains, voilà ce dont ils rêvent. Travailleurs, sérieux, économes, ils vont pourtant déchanter. La faillite de Lehman Brothers va détruire la famille de Clark entraînant des répercussions tragiques sur le sort de cette famille africaine.

Le roman d'Imbolo Mbue évoque avec beaucoup de justesse et de sensibilité cette période cruciale de l' Amérique. Décrivant avec bienveillance ce pays, l'auteur n'élude pas les travers d'une société égoïste et sans scrupules fondée sur la finance, mais reconnaît aussi les valeurs de liberté inhérentes à ce pays.Clark Edwards lui-même est lucide sur la vanité de sa vie. Son fils, Vince, en fait d'ailleurs exploser le carcan, refusant d'avancer dans une société dirigée par une poignée d'élus.

Le récit entremêle habilement culture américaine et africaine qui, somme toute, font bon ménage. Mais l'administration, dans sa rigide dureté, ne laissera aucun espoir aux doux rêveurs.Et c'est finalement Nemi, qui, après s'être battue comme une diablesse, en paiera le prix fort, fragilisée par sa condition de femme africaine soumise.

Dans ces temps de » trumpisation « , ce très beau roman résonne d'une étrange manière.
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Jende rêve d'un vie meilleure. Pour lui et sa petite amie, il n'y a aucune chance de mariage au Cameroun, car le père de sa douce l'estime un moins que rien. En Amérique, il gagnera beaucoup d'argent et pourra les faire venir, elle et leur fils. Et justement, grâce à l'un de ses cousins, la chance arrive: un poste de chauffeur pour un des employés de Lehman Brothers. Maintenant, Jende est sûr que les chances ne vont aller que mieux.
Evidemment, tout est beaucoup plus compliqué, et pas seulement pour Jende: pour son patron aussi, car déjà les premières fissures se discernent dans la célèbre banque.
Premier roman, Voici venir les rêveurs mêlent les destins avec talent, de la jeune femme immigrant pour rejoindre l'homme de sa vie et bâtir leur vie et étant confrontée à la façon terrible dont l'échec change celui-ci, à la femme riche, épouse d'un banquier prospère, qui est arrivé à ce qu'elle voulait dans la vie mais n'a jamais été aussi fragile en passant par Jende, pas toujours sympathique mais tellement humain.
Les rêveurs souffrent dans le monde réel mais jamais le roman n'est déprimant, fataliste, ou réellement sombre: les personnages s'accrochent, se relèvent, enfin presque tout et partent à la recherche du bonheur sous une autre forme. Il y a un détail que je regrette surtout dans ce roman, entre autres petits points qui m'ont fait tiquer: . Pas parfait, mais assez sympa.
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Mais qui sont ces rêveurs dont nous parle @Imbolo Mbue ? Ce sont ces clandestins si bien mis en musique par Manu Chao. Jende Jonga le Camerounais est lui aussi parti travailler dans la grande Babylone qu'est New-York pour s'offrir une vie meilleure que celle qui lui était promise à Limbé et offrir des études de pharmacienne à son épouse Neni.
L'action commence en 2007 lorsque Jende décroche un travail de chauffeur auprès de Clark Edwards cadre chez Lehman Brothers. J'ai beaucoup aimé la complicité qui se créée entre ces 2 hommes qu'à priori tout oppose. le sérieux et la discrétion de Jende est appréciée par Clark, le salaire est bon et la carte verte sera probablement au rendez-vous d'ici quelques mois mais c'est sans compter sans la crise des subprimes qui va bouleverser la vie de tout ce petit monde.
Jusqu'où Neni est-elle prête à aller pour devenir américaine ? Comment Jende va-t-il pouvoir nourrir sa famille et payer les études de Neni alors que la crise fait des ravages ? le jeu en vaut-il la chandelle ? Pourquoi les Edwards ne sont-ils pas heureux alors qu'ils possèdent tant ? Voici les thématiques développées par @Imbolo Mbue.
Et Manu Chao de chanter :
Soy una raya en el mar, Fantasma en la ciudad, Mi vida va prohibida Dice la autoridad
Solo voy con mi pena, Sola va mi condena, Correr es mi destino Por no llevar papel
Perdido en el corazón de la grande Babylon Me dicen el clandestino Yo soy el quiebra ley

Un premier roman dont j'ai apprécié la justesse de ton, l'humour et le fait que l'on ne sombre jamais dans le pathos même quand les choses se gâtent.

Challenge pavé
Challenge multi-défis

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Les rêveurs ? Qui sont ils ?
Le titre fait référence à un décret d Obama (que Trump a voulu supprimer ou amender ,c est toujours en cours je crois )Aidant les immigrés San papiers ,arrivés enfants sur le sol américain ,et ayant de bonnes performances scolaires ou s étant engagés dans l armée à obtenir l asile et un droit de travailler :les spécialistes de la politique américaine me corrigeront )Connu à la base sous l acronyme de DACA (deferred action of childhood arrival )
Voilà pour le contexte et très beau titre

Mais ceci est Avant tout un beau roman ,emmené de main de maître par une jeune auteure camerounaise Vivant aux États Unis dont c est le premier roman ,écrit en anglais .

Premier roman et vraie réussite on ne lâche pas cet ouvrage !

Jende ,jeune homme ambitieux part rejoindre un cousin qui a « réussi « ,un visa touristique En poche et ayant juré les grands dieux devant les officiers d immigration qu il ne comptait pas rester au pays de l oncle Sam.

Il est bien vite rejoint par sa compagne et de son jeune fils Rêvant de devenir pharmacienne Et d'avoir une belle maison ,elle a un visa d étudiante.

Contaminés par le syndrome de l ‘American DreamIte,vivant de petits boulots et logeant dans un appartement miteux infesté de cancrelats de Harlem ,ils essaient d obtenir un titre de séjour

Nous sommes en 2008 , en pleine crise des subprimes et de la dépression Économique qui s'ensuivit

Ils découvriront que tout n est pas rose ,loin s en faut, Dans ce pays idéalisé

Je vous laisse lire leur parcours tracé avec brio par l auteure (À mon sens qq invraisemblances au début vite rattrapées par l autre moitié du roman )
Encore une jeune auteure à suivre !



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Jende part en Amérique pour gagner de l'argent. Ce camerounais étant issu d'une famille moins riche que la famille de la femme qu'il aime, il doit devenir riche pour être digne de l'épouser. Par relation, il trouve un emploi de chauffeur pour un cadre supérieur de Lehman Brothers, entreprise phare de Wall Street. Nous sommes en 2007. Les discussions entre Clark et Jende sont savoureuses car le décalage est immense entre eux. Jende apprend vite et bien, se conforme aux besoins et ne perd pas une miette des conversations téléphoniques de Clark.
Neni, la bien-aimée, et Liomi leur petit garçon rejoignent Jende à New-York. Pour Jende et Neni, l'américain (ou l'américaine) a toujours raison. Etant étrangers, ils doivent s'adapter en acceptant les règles et en se taisant. Cela va loin parfois, quand, par exemple, la femme de Clark explique à Neni avoir souffert de la misère.
Tout au long de ce roman, émaillé de scènes joyeuses et tendres, on a peur pour cette famille candide qui risque l'expulsion d'un jour à l'autre. On devine aussi ce dont la famille Edwards est capable, contrairement à Neni et Jende.
Quand les ennuis commencent, il est impossible de lâcher ce livre : vont-ils pouvoir rester ? Diront-ils ce qu'ils endurent ? Est-ce que la vie américaine aura raison de leurs valeurs ?
Jende et Neni font tout ce qu'ils peuvent et sont presque parfaits. Malgré tous leurs efforts, les dangers surgissent et les obstacles s'accumulent.
J'ai adoré ce très beau roman.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Ah ! le rêve américain, l'idée selon laquelle n'importe quelle personne vivant aux États-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère. C'est cela qui a poussé Jende à quitter sa ville de Limbé au Cameroun pour s'installer à New York puis faire venir Neni sa fiancée et leur fils Liomi.

Voici venir les rêveurs nous raconte ce rêve américain. Il nous plonge dans la vie de ces migrants qui espèrent obtenir le graal, la Green Card. Il nous fait vivre le quotidien de Jende et Neni leur découverte de l'Amérique et leur intégration en gardant un lien avec leurs compatriotes, leurs espoirs et leurs déceptions. C'est un formidable récit naviguant entre le quotidien, ici et les flashbacks, là-bas, permettant d'apprécier d'autant plus leurs attentes et leurs choix.

Les personnages sont attachants, et la relation entre les patrons blancs, adultes et enfants, et leurs employés noirs est décrite tout en subtilité. J'ai beaucoup aimé la voir se construire et s'exprimer.

C'est aussi une véritable déclaration d'amour à la ville de New York.

J'ai trouvé l'auteur un peu moins inspiré dans la seconde partie du roman . le comportement de Jende et de Neni m'a semblé moins crédible car moins nuancé.

Il n'en reste que cette lecture à été fort agréable et pleine de saveur.


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Ce que j'aime des défis, c'est qu'il nous sorte de notre zone de confort et nous font faire de bien jolies découvertes et ce fut le cas pour ce livre. En fouillant pour trouver un auteur camerounais, je suis tombé sur ce livre et le thème m'a beaucoup plu. Celui du rêve américain... ou le sentiment que tout sera plus beau et plus clair partout ailleurs que chez soi. C'est en inspirant de sa vie et celle de ses proches que Mbue nous raconte l'histoire de ces deux personnages qui aspirent à une vie meilleure... C'est plein de tendresse, d'humanité, d'amitié... Mais le roman est parfois dur, comme la vie, lorsqu'on se rend compte qu'il n'y a rien de facile. Une très belle lecture !
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