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sur 231 notes
Nous connaissons la fin de l'histoire, désastre prévisible, néanmoins annonciateur de ce qui suivit cette folle épopée. L'idée d'un témoin réceptacle et symbole de l'illumination désamorce par l'humour le côté obscur de l'Histoire américaine. Le rythme est vif, enlevé et on ne s'ennuie pas une seconde. John Brown frise le ridicule à de nombreuses reprises, pathétique souvent, déterminé, toujours. Le fatalisme et l'ambiguité du comportement des noirs ruine tout espoir dans l'accomplissement de sa tâche messianique.
L'Histoire a retenu le nom d'Abraham Lincoln, non celui de John Brown, injustice dont seule la mémoire des hommes a le secret. Ici, nul calcul politique, il avance, sauvage rédempteur dont le seul maître est Dieu lui-même, pointant son doigt accusateur sur l'iniquité de l'esclavage, l'homme propriété d'autres hommes au même titre qu'un meuble. Comment ces individus pouvaient-ils se réclamer de Dieu ?
Un autre ouvrage, moins drôle, traite de l'équipée sauvage de John Brown :
Pourfendeur de nuages, du grand écrivain Russell Banks chez Actes Sud, livre épique, au sens biblique.
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Epopée trépidante de John Brown, Blanc abolitionniste poursuivant les esclavagistes de ses dérisoires et calamiteuses opérations punitives, avec une bande de bras cassés dont la plupart sont ses fils, qui crèvent la faim et supportent les frasques du Vieux la plupart du temps, pour se défiler et sauver leur peau au dernier moment. Racontée par un jeune esclave orphelin de fraîche date (et des oeuvres maladroites du Vieux lui-même), dans un style très fleuri mêlant poésie pragmatisme et observation fine du comportement des hommes et des lois auxquelles ils sont soumis même en essayant d'y échapper.
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L'Histoire du petit noir déguisé en fille qui déclencha la Guerre de Sécession.
Ce roman picaresque de James McBride avait tout pour plaire.
L'oiseau du Bon Dieu nous conte l'histoire véridique du Capitaine John Brown qui mit littéralement le feu aux poudres en 1859 et déclencha peut-être la Guerre de Sécession. En tout cas, il fournit le prétexte.
Un illuminé religieux qui déclame ses interminables sermons à tout va.

[...] - Capitaine, flinguez-moi tout de suite, je préfère qu'on en finisse rapidement, plutôt que de vous entendre me casser les oreilles une seconde plus avec votre sermon, vous me soûlez avec vos paroles. Vous me tuez à petit feu, là.

Le Capitaine part, avec ses enfants, la Parole de Dieu et son 'armée' de quelques égarés, combattre les esclavagistes et libérer les Noirs comme Don Quichotte partit combattre les moulins.

[...] Il était comme tout ceux qui partent en guerre. Il croyait que Dieu était de son côté. Dans une guerre, tout le monde a Dieu de son côté. Le problème, c'est que Dieu, Lui, Il dit jamais à personne pour qui Il est.

Cette incroyable épopée (ça dure trois ou quatre ans à travers tous les États-encore-Unis) nous est contée ici par un drôle de Sancho Pança : un jeune garçon Noir qui se retrouve déguisé en fille et qui ne quittera pas sa robe durant toute cette cavalcade.

[...] Je m'étais habitué à vivre un mensonge - être une fille -, pour moi les choses étaient claires : être Noir, c'est un mensonge, de toute façon. Personne vous voit tel que vous êtes vraiment. Personne sait qui vous êtes à l'intérieur. Vous êtes jugé sur ce que vous êtes à l'extérieur, quelque que soit votre couleur. Mulâtre, brun, noir, peu importe. Pour tout le monde, vous êtes un Noir, tout simplement.
Surnommé(e) l'Échalotte, il deviendra la mascotte porte-bonheur du Capitaine qu'il suivra dans toutes ses aventures surréalistes (qu'il pourra donc nous raconter).
Ce bouquin a la tête de son auteur que l'on imagine peut-être facétieux et malicieux mais pas que. Et on devine ce portrait de l'incroyable John Brown, respectueux de l'Histoire et fidèle au personnage.
Malheureusement on n'a pas entièrement accroché. Difficile de dire pourquoi exactement.
Peut-être des personnages examinés de trop loin ?
Sans doute un livre un peu longuet où, passée la surprise de la découverte initiale, les premières années manquent cruellement d'intérêt avant que l'épopée de l'armée de John Brown décolle vraiment.
Et surtout, même si l'on découvre de nombreuses pépites au fil des pages, on est dérangé par une écriture qui manque beaucoup de fluidité : des petites phrases sèches, ponctuées de nombreuses virgules où l'absence répétée du ne de la négation finit par heurter.
Curieux de cette curieuse Histoire, avide de savoir comment tout cela va mal finir, on lit quand même jusqu'au bout ce gros pavé de plus de 400 pages mais en regrettant que ne vienne s'y ajouter le plaisir habituel de la lecture.
PS : c'est aussi l'occasion de découvrir un mystérieux Chemin de Fer Clandestin, le Train du Gospel.
Pour celles et ceux qui aiment l'Histoire, même en noir & blanc.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Envie de plonger dans un livre d'aventure épique et drôle ? L'Oiseau du Bon Dieu pourrait bien vous plaire. On y suit le parcours chaotique et parfois absurde de l'Echalotte, un jeune esclave libéré malgré lui par le Capitaine John Brown. Un vieil homme laid, en loques, qui voue sa vie au combat pour l'abolition de l'esclavage et au Tout Puissant avec qui il communique.

Oubliez tout ce que vous pensez du Western. L'Oiseau du Bon Dieu révolutionne le genre ! Entre le jeune garçon obligé par un malentendu de se faire passer pour une fille, le Capitaine qui ne jure que par la guerre et la prière (longue, parfois des heures durant), la troupe de combattants qui comme par magie se disloque dès qu'une bataille approche… Nous avons bien affaire à une équipe d'anti-héros de choc, mais on s'attache à chacun d'eux avec une grande facilité.

Il est important de savoir que John Brown a réellement existé. L'auteur, via Henry, nous fait rencontrer ce personnage peu connu en France (je n'en avais jamais entendu parler) mais qui, aux États-Unis, a marqué les mémoires grâce au combat acharné qu'il a mené contre les esclavagistes. Atypique, fervent serviteur de Dieu, il aura donné sa vie pour libérer les noirs. Un homme guidé par une folie douce dans un combat abominable. En effet, L'Oiseau du Bon Dieu, bien que décapant, évoque un sujet douloureux de l'Histoire. Au fil des pages l'auteur nous propose de partager le quotidien d'abolitionistes, d'esclaves et d'esclavagistes. Il nous parle de guerre et de sang. L'humour de l'Echalotte est alors le moyen de rendre la gravité de la réalité plus digeste.

En bref : j'ai beaucoup souri, parfois même ri à la lecture des aventures houleuses et désopilantes du jeune Henry (Henrietta puisque forcé de porter la robe) libéré de l'esclavage par un vieil illuminé dont il cherche constamment… à se libérer. Grâce au récit de l'adolescent, on découvre aussi une Amérique en effervescence, à l'aube de la Guerre de Sécession et un personnage incroyable : John Brown.
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1856. Kansas. La guerre de Sécession sera déclarée cinq ans plus tard. En attendant, l'abolitionniste blanc John Brown est considéré par les esclavagistes comme un « voleur de nègres ».

Après avoir occis son père, il embarque dans son combat le jeune Henry qui, sur un malentendu, est pris pour une fille. C'est lui/elle qui raconte l'épopée rocambolesque de ce personnage haut en couleur qui a réellement existé.
Accompagné de ses fils, d'une bande de « pieds nickelés » qui tient lieu d'armée et de Dieu qui ne quitte jamais ses pensées à tel point qu'il invoque longuement la Bible dans des monologues interminables qui sont de véritables sermons, le vieil homme s'entête à libérer les Noirs. Parfois malgré eux. Et oui, la liberté fait souvent peur !
Avec un sens de l'humour jubilatoire et des dialogues enlevés, Henry/Henrietta fait le récit du périple épique qui emmena les « libérateurs » du Kansas vers l'est du pays pour récolter des fonds destinés à financer la lutte armée jusqu'en Virginie où s'acheva l'aventure. Et il ne ménage pas son mentor qu'il représente en vieux fou habité par la religion. Même si « L'Échalote » (c'est son surnom) éprouve de la tendresse pour cette « tête ridée comme un raisin sec ».
Mêlant description des combats et narration plus intimiste des états d'âme des protagonistes, en particulier du conteur, « L'oiseau du bon Dieu » est la chronique d'un épisode majeur de l'histoire des États-Unis qui fut l'un des éléments déclencheurs de la « Civil War », une réflexion sur l'esclavagisme et sur ce qu'est être Noir ainsi qu'un formidable roman d'apprentissage qui met en scène un enfant/adolescent doté d'un solide bon sens qui, tout en portant un regard aiguisé sur le monde qui l'entoure, s'éveille à la sensualité.
L'écriture est tellement visuelle et le sujet si américain qu'il devrait séduire quelques réalisateurs en panne de scénario.

EXTRAITS

- A dire vrai, mentir était une chose qui venait naturellement à tous les Noirs au temps de l'esclavage, car aucun homme ni aucune femme dans la servitude a jamais prospéré en étalant ses véritables pensées devant son patron.
- Comment une moitié de négresse peut posséder un nègre complet
- Tout le monde parvenait à faire un discours sur les Noirs, sauf les Noirs
- Un Yankee, y a rien qui l'exaspère plus qu'une personne de couleur intelligente
- Un fédéral, il a une odeur d'ours, car il utilise de la graisse d'ours pour ses cheveux, et il vit à l'intérieur
- (…) si vous pensez que les Blancs et les Noirs sont différents, vous avez plus beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre la vérité quand vous reniflez leur production naturelle, là, vous comprenez vite qu'y en a pas un qu'est supérieur aux autres
- Dans la vie, vous pouvez toujours jouer un rôle, mais vous pouvez pas être cette personne-là. Vous la jouez seulement. Vous n'êtes pas réel. J'étais un Noir avant tout, et les Noirs jouent aussi un rôle à eux: dissimulation. Sourire. Faire semblant d'être esclave, c'est bien, jusqu'au moment où ils se retrouvent libres, et puis après? Libres de quoi faire? D'être comme l'homme blanc? Est-ce qu'il est si bien que ça?
- C'est une chose de dire que vous êtes abolitionniste, mais chevaucher pendant des semaines dans les plaines en plein hiver, sans provisions de nourriture, pour mettre à l'épreuve les principes d'un homme, c'est comme vouloir attraper des mouches avec du vinaigre. A la fin de l'hiver, quelques-uns des hommes du Vieux étaient devenus partisans de l'esclavage.
- Il était comme tout ceux qui partent en guerre.Il croyait que Dieu était de son côté.Dans une guerre, tout le monde a Dieu de son côté.Le problème c'est que Dieu, Lui, il dit jamais à personne pour qui Il est.
- (…) être Noir, c'est un mensonge, de toute façon. Personne ne vous voit tel que vous êtes vraiment. Personne sait qui vous êtes à l'intérieur. Vous êtes jugé sur ce que vous êtes à l'extérieur, quelle que soit votre couleur. Mulâtre, brun, noir, peu importe.
- La terrifiante armée du Vieux John Brown dont j'avais tant entendu parler était rien qu'une bande dépenaillée composée de quinze individus les plus décharnés, les plus minables et les plus tristes que vous ayez jamais vus.
- J'avais beau avoir été kidnappé, une faim terrible me tenaillait, et je dois dire que mes premières heures de liberté sous John Brown ont été semblables à mes dernières de liberté sous lui : j'étais affamé comme je l'avais jamais été en tant qu'esclave.



Lien : http://papivore.net/
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Une épopée désopilante et réaliste sur les prémices de la Guerre de sécession en Amérique, narrée par un esclave noir de 12 ans, Henry, kidnappé par le légendaire abolitionniste John Brown. C'est une guerre sans merci qui va se jouer sous les yeux de ce jeune adolescent, victime innocente de la folie des hommes...

A. Raballand
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Lecture pour le mois de juillet sur le thème "adaptation ciné" et je retrouve James McBride avec L'oiseau du Bon Dieu. Et quel régal ! J'ai adoré cette lecture, la plume fluide de James McBride est juste parfaite. On découvre John Brown, un abolitionniste, appelé ici le Vieux, un personnage haut en couleur qui veut mettre fin à l'esclavage. On va suivre ici son aventure sur 4 ans avec Henry, jeune esclave qui décide de le suivre car suite à sa rencontre avec le Vieux, son père meurt et il est pris en charge par le Vieux qui le croit être une fille et va le surnommer l'Echalote. L'histoire est d'ailleurs racontée par l'Echalote avec un regard parfois naïf vu que c'est un enfant. John Brown c'est un fanatique, un vrai fou de dieu et un homme qui veut abolir par tous les moyens possibles l'esclavage. Tout ceci précède la guerre de sécession. Ce récit est vraiment dingue ! Terriblement réaliste et dur par moment et on arrive malgré tout à rire parfois ce qui montre vraiment le talent de James McBride avec les mots ! Bref je n'ai pas vu l'adaptation pour être honnête mais ce livre est une véritable pépite et me confirme que j'adore cet auteur.
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En 1856, Henry Shackleford, douze ans, traîne avec insouciance sa condition de jeune esclave noir lorsque le légendaire abolitionniste John Brown débarque dans sa ville avec sa bande de renégats. Henry se retrouve libéré malgré lui et embarqué à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille. National Book Award 2013.
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L'oiseau du Bon Dieu nous entraîne à la rencontre de John Brown, un Blanc qui a eu pour objectif d'abolir l'esclavage et qui a vécu aux Etats-Unis jusqu'à sa pendaison en 1859.

Ce roman retrace ici les dernières années de sa vie, juste avant la Guerre de Sécession, à travers le regard d'un esclave nommé Henry, âgé de 12 ans, qui se retrouve, contre son gré, libéré et emporté par le tourbillon infernal du Capitaine Brown et de sa bande.

Le jeune garçon nous raconte ici son périple en compagnie du fanatique John Brown et se retrouve, à la suite d'un quiproquo, paré de vêtements de filles.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Henry qui n'a pas la langue dans sa poche. J'ai apprécié sa naïveté face aux événements qu'il traverse.

Même si le style narratif m'a beaucoup plu, j'ai éprouvé quelques longueurs à certains moments. Cela ne m'a pas empêchée, malgré tout, de suivre avec plaisir les aventures rocambolesques du virevoltant John Brown grâce notamment à des personnages hauts en couleurs.

Une étonnante chevauchée qui mêle humour et action en plein coeur du Sud des Etats-Unis.

James McBride nous livre avec ce roman une épopée surprenante avec ce western décalé qui n'hésite pas à nous faire découvrir l'esclavagisme sous un angle pour le moins original. Une odyssée truculente et divertissante sur un pan méconnu de l'Histoire des Etats-Unis.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Je me suis fait recommander ce livre que je n'aurais pas choisi sur résumé. Agréablement surpris au début par les notes d'humour, le détail et le jeu des différents protagonistes avec leurs idées, j'ai trouvé quelques longueurs .... le Capitaine est un personnage, l'échalote un narrateur formidable et le voyage dans le temps et dans les idées formidables, mais c'est avec parfois trop de digression que sont abordés les différentes phases. Dommage à mon goût, ça reste un très bon roman historique.
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