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sur 231 notes
L' OISEAU DU BON DIEU de JAMES MCBRIDE
McBride revisite l'histoire de John Brown, abolitionniste forcené, persuadé que la libération des noirs en esclavage viendrait exclusivement de leur révolte armée. Pour raconter cette véritable odyssée, proche du western, McBride va utiliser un gamin de 12 ans, Henry, qui va suivre plus ou moins volontairement, selon les moments, Brown dans ses aventures.
Idéaliste, Brown va croiser quelques figures emblématiques de la lutte anti esclavagiste comme Frederik Douglass ou Harriet Tubman, mais malgré leurs promesses, ils laisseront aller Brown vers son destin funeste, sans lui être d'aucune utilité.
Personnage haut en couleur, imprégné fortement de religion,assez peu connu, l' histoire de Brown est assez incroyable et McBride nous l'a fait vivre intensément et avec beaucoup d'humour.
James McBride a obtenu le prix National Book Award 2013. Je l'avais découvert il y a quelques mois avec l'excellent Miracle à Santa Anna qui raconte l'histoire d'un régiment noir en Italie pendant la seconde guerre mondiale.
McBride en plus d'être un très bon auteur est un saxophoniste de grand talent, qui passe en France régulièrement.
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Avec « L'oiseau du bon dieu » on plonge dans la grande Histoire des Etats-Unis en suivant les événements qui vont entraîner le début de la guerre de Sécession. N'hésitez pas à le lire avec Wikipédia ouvert à côté pour compléter votre lecture.
Dans ce roman on suit le personnage d'Echalote, jeune garçon déguisé en fille qui malgré lui/elle se voit embarquer dans la libération des esclaves à côté de John Brown, célèbre abolitionniste.
C'est très bien écrit, le fait de suivre l'histoire à travers les yeux d'Echalote donne une certaine innocence à l'aventure tout en gardant l'aspect dramatique de cette époque.
Malgré quelques répétitions dans le récit, et même si on sait comment cette épopée va se terminer on reste en haleine du début à la fin.
Un très beau roman, un grand roman Américain.

Lien : http://le-club-des-incorrigi..
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John Brown, homme blanc, abolitionniste un peu cinglé, complétement habité par sa cause se lance en guerre pour libérer les esclaves noirs. Sur sa route, il rencontre un jeune garçon qu'il prends pour une fille qu'il surnomme l'Echalote. L'Echalote, le narrateur, va le suivre, va souvent tenter de se sauver et va assister à toutes les folies du "vieux" Brown.
Cette histoire souvent drôle, avec certes parfois des longueurs, raconte un pan de l'histoire américaine et comment certains ont eu le courage de se soulever contre l'esclavage.
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Le thème du livre est loin d'être inintéressant, l'histoire très originale, mais les longueurs ont un peu gâché mon plaisir.
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Quelle découverte ! Quel fabuleux moment de lecture ! J'ai adoré chaque page de ce bouquin....
Je ne l'ai pas lu d'une traite parce que c'est tout de même un pavé mais quasiment...

C'est une histoire racontée par Henri Shackleford , dit Henrietta, dit la petite échalote, jeune esclave noir, sa propre histoire qui débute le jour où il va croiser la route de l'emblématique John Brown. Cette rencontre déterminante va changer totalement le cours de sa vie.

Libéré sans le vouloir, il se retrouve, déguisé en fille, à la traîne d'une armée dépenaillée menée par un vieux fou, la tête pleine d'utopie. Je n'avais jamais entendu parler de ce John Brown et le portrait qui en est fait est saisissant... personnage charismatique, totalement halluciné, empreint tantôt de grandeur, tantôt de ridicule, qui cite sa propre interprétation de la Bible à tout va et trucide tous ceux qui se mettent sur son chemin sans état d'âme. A la fois protecteur, aimant, loyal mais aussi outrancier, violent, obsédé par son objectif, c'est un homme complexe et fascinant.

Toute cette troupe va sillonner un pays désorganisé où la mort rode, où les tensions se cristallisent entre esclavagistes et abolitionnistes.
Page après page se déroule tout un pan d'histoire décryptée par les yeux sarcastiques d'un jeune noir futé. C'est un roman historique, d'aventure, plein d'action, de fureur, de sang, de folie et d'abnégation, mais c'est aussi d'un humour décapant (Le passage de l'échalote qui va donner son surnom au jeune héros est un must !) et parfois d'une vraie irrévérence !

On rit, on tremble, on est captivé par ces péripéties hors normes et on s'attache à la galerie de personnages tous plus troublants les uns que les autres : Fred le fils simple d'esprit, Owen très pragmatique, Bob, Pie, Sibonia, etc....les lâches comme les héroïques.... tous sont marquants.

Mais la force du récit c'est avant tout la narration brillante, c'est vivant, piquant, drôle, saisissant. Que j'ai aimé ce style ciselé, à la fois si familier et tellement travaillé, avec sa foison d'expressions colorées, imagées, un style que j'ai savouré tout du long comme une véritable friandise rare et subtile.

Et que dire de la fin si ce n'est que la dernière page, superbe, vient tout magnifier, vient grandir le dérisoire et délivrer un message profond et poétique. du grand art !

Un récit vivant, des personnages saisissants, un style particulièrement savoureux, un roman parfaitement maîtrisé qui m'a emportée dès les premières pages et m'a chamboulée sur la fin. Une lecture mémorable !

Un grand merci aux éditions Gallmeister et à Babelio pour cette formidable découverte !

Lien : http://chezbookinette.blogsp..
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Pour cette rentrée littéraire 2015, il me fallait un livre d'un auteur américain, étant donné que la littérature américaine m'a toujours séduite par sa richesse, sa diversité, son originalité et ses racines profondément enfoncées dans le terreau humain et social. J'ai donc choisi le livre de James Mc Bride paru aux éditions Gallmeister, récompensé par le National Book Award en 2013 : L'oiseau du bon dieu et je n'ai pas été déçue! Quel roman à la fois hilarant et grave, profond, généreux et humain!
Nous sommes en 1856, James McBride place son héros, un garçon noir d'une douzaine d'années, auprès d'un personnage historique John Brown dont la figure légendaire marque un moment de l'histoire des Etats-Unis et de la lutte contre l'esclavage. C'est ce même John Brown, condamné à mort en 1859 par le gouvernement américain, qui a inspiré l'hymne chanté par les nordistes en son honneur pendant la guerre de Sécession qui éclate en 1861; et l'on peut dire qu'il a fait avancer par son action la cause des abolitionnistes.

Henry Sackleford, petit esclave, est enlevé contre son gré par John Brown qui le prend pour une fille (et quand John Brown est persuadé d'une chose, rien ne le fera jamais changer d'avis) et c'est donc sous les vêtements de fille que « Henrietta » dit Echalote, va suivre (tout en cherchant à lui échapper) ce personnage haut en couleur, calviniste convaincu, exalté, illuminé puisqu'il tient sa mission de Dieu lui-même avec qui il est en conversation directe. Illuminé, oui, fanatique, oui, complètement à la masse, oui, mais John Brown est absolument sincère dans son désir d'abolir l'esclavage et profondément convaincu de l'égalité des races comme des sexes. Et, bien sûr, voilà qui le rend profondément sympathique encore que.. ne vous y trompez pas! Quand John Brown décide d'agir, le sang coule et son « armée » qui rassemble une poignée d'aussi fous que lui, composée en grande partie de ses fils, sème la terreur! Son dieu est celui de l'Ancien Testament et il est persuadé que seule la violence pourra venir à bout de l'esclavage. Il n'a pas tort, d'ailleurs! Il a fallu une guerre civile, une des plus meurtrières de l'histoire des Etats-Unis, pour y parvenir!
L'oiseau du bon dieu a tout du roman picaresque puisque le jeune héros subit une rude initiation à la suite de son mentor parcourant les états du Kansas et de Virginie mais aussi les grandes villes de Philadelphie, de NewYork et du Canada, et échouant même pour un temps dans un bordel. Il y a des moments hilarants même si l'humour est souvent féroce. le portrait de John Brown vu par Echalote qui ne le comprend pas mais l'observe avec un bon sens terre à terre est désopilant! Les personnages sont passionnants. On s'intéresse aux tribulations d'Echalote, à ses aventures marquées par des hauts et des bas. L'enfant est souvent plein de défauts, d'égoïsme, et de faiblesses; il est beaucoup plus prompt à essayer de sauver sa peau qu'à accomplir des actes héroïques mais il a une humanité, des sentiments qui fait qu'on le trouve attachant. Quant aux actes héroïques, ils sont accomplis par les autres, la noire Sibonia qui est pendue pour s'être rebellée ou Harriett Tubman qui impressionne même John Brown! Et cela, il faut le faire!
Le roman, pourtant, n'hésite pas à poser les responsabilités des uns et des autres : Les blancs remplis de haine et de mépris, les noirs, étant les derniers à venir secourir la lutte de John Brown surtout ceux qui, libérés et instruits, semblent plus habiles dans l'art oratoire que dans la bataille! Ainsi en est-il de Frédérik Douglass que McBride semble avoir dans son collimateur!
En lisant L'oiseau du bon dieu j'ai pensé à Beloved de Toni Morrison et bien que le style des deux écrivains soient aux antipodes, j'ai retrouvé ici l'art de nous faire vivre par l'intérieur ce qu'est l'esclavage, de nous faire sentir comment il détruit la personnalité, comment il sape la confiance, la dignité.
Un excellent roman, donc!


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J'ai découvert l'auteur et son livre à l'émission « La grande librairie ». le bonhomme m'a bien plu ainsi que la présentation de son roman. Quand je l'ai vu sur la table des nouveautés dans ma médiathèque préféré, j'ai sauté dessus…. Et je ne l'ai pas lâché ! Ce roman est prodigieux. Superbement écrit, drôle et grave à la fois.
En 1856, le narrateur, un jeune esclave noir américain de 12 ans, est adopté par un homme blanc abolitionniste, John Brown. Cet homme a réellement existé mais c'est la première fois que j'en entends parler, pourtant il est à l'origine de la guerre de Sécession.
John Brown, homme d'une cinquantaine d'années, est à la fois humaniste et terroriste, il est fou, illuminé, persuadé que Dieu est avec lui. Sa folle obsession, aussi noble soit-elle, est de délivrer tous les Noirs de l'esclavage mais peu importe les moyens : massacres, tueries en tout genre, attaques suicidaires.
Henri, ce gamin de 12 ans, croise la route de John par le plus grand des hasards. Ce dernier le prend sous sa coupe tout en pensant que c'est une fille. Affublé, d'une robe et d'un bonnet, l'échalote, c'est ainsi que John l'appelle, le suit partout. Il finit par s'attacher à cet homme. Et, pendant trois ans, de campements en bordels, de courses poursuites (à cheval !) en filatures, d'espoir en désespoir, on assiste à cette folle expédition jusqu'à la pendaison de John Brown.
C'est un vrai western dont le cinéma pourrait s'emparer sans problème. Les scènes sont tellement bien écrites qu'elles se projettent sur notre écran mental. le livre et le film en même temps, pas mal, non ?
Bref, des rebondissements, des scènes ubuesques, des personnages décalés, du rire, des larmes, du sang, de l'action, de la tendresse, j'ai ADORÉ ! Vraiment, n'hésitez pas, sa lecture est un vrai régal. C'est aussi un autre regard sur l'esclavage aux Etats-Unis et l'histoire de son abolition.
Lien : https://lesravissementsdeval..
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Je me suis plongée dans ce roman avec d'autant plus de plaisir et de curiosité que c'est une période de l'histoire des USA que je connais très peu : les années pré-guerre de sécession et les événements qui ont joué dans la montée de la pensée anti-esclavagiste. Cela m'a en plus permis d'avoir une vision plus réaliste de ces années-là, dont on a malheureusement une vision assez hollywoodienne, entre la conquête de l'Ouest (version Petite Maison dans la Prairie ou Lucky Luke), l'esclavage (12 years a slave) et l'après-guerre civile (les 4 filles du Dr March ou la couleur pourpre). Mais toutes ces histoires parlent plutôt d'individus et n'abordent pas ou peu le contexte historique et politique qui les entoure (sans parler bien sûr de la caricature générale ou du révisionnisme historique qu'on peut trouver par exemple dans les westerns).

L'oiseau du Bon Dieu arrive à joindre les deux histoires, grande et petite, grâce au personnage de l'Echalote, petit esclave qui se fait libérer par le Capitaine John Brown, qu'il suivra bien malgré lui dans sa lutte contre l'esclavage, du Kansas rural au siège de l'arsenal de l'armée fédérale à Harper's Ferry. A travers les yeux de ce petit garçon déguisé en fille, on suit donc la quête de ce personnage historique méconnu en France mais considéré comme un héros aux USA, pour avoir sacrifié sa vie à une cause noble et avoir permis de la faire connaitre dans tout le pays. Ce livre est un véritable hommage à cet homme, et le montre tel qu'il était, vieux fou illuminé et bigot, vivant de foi et d'eau fraîche, entouré de compagnons d'armes tout aussi timbrés.

L'auteur ne donne jamais de références historiques, n'explique jamais le contexte et montre donc plutôt la vie quotidienne, dans des villages, des bourgs (et leur bordel local), des grandes villes. Cela donne envie d'en savoir beaucoup plus sur cette période, mais n'est pas gênant car on en apprend beaucoup sur d'autres aspects. Dans un langage très cru (et drôle !) et sans faux-semblants, l'auteur casse en effet de nombreux stéréotypes et généralités que l'on peut avoir sur cette époque. J'ai été marquée par exemple par le fait que tous les esclaves ne voulaient pas être libérés, et que la plupart n'avaient pas du tout envie de se battre pour cela. Cela parait logique, mais ce n'est en général pas ce qu'on nous montre. Cela permet également de bien voir la différence pas seulement entre nord et sud, mais aussi et surtout entre les américains des zones rurales, qui avaient toujours vécu avec l'esclavage et ne le remettaient pas en question, pas toujours par conviction mais également par habitude et nécessité économique ; et citadins de la côte Est, qui échafaudaient des théories et décidaient de ce qui était meilleur pour le reste du pays, sans forcément en connaitre la vie quotidienne. Cela explique bien pourquoi cela n'a pu se régler que par une guerre civile, mais aussi la disparité qui persiste aujourd'hui, avec une Amérique rurale qui se sent exclue et incomprise par l'élite citadine et pense que tout se règle mieux individuellement, l'arme au poing. Et cela fait assez bien comprendre également les problèmes de racisme qui subsistent aujourd'hui…

Un livre passionnant donc, bien qu'un poil trop long (le passage où l'échalote travaille dans un bordel est assez interminable), qui donne une vision nouvelle de la lutte anti-esclavage, met en lumière l'incroyable personnage de John Brown et aide à mieux comprendre la société américaine aujourd'hui. Et en plus, contre toute attente pour un sujet si grave, il est vraiment très drôle ! A lire donc !
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Quel singulier bouquin !
La croisade abolitionniste du Capitaine John Brown au milieu du XIX e siècle, racontée par un jeune esclave noir d'une douzaine d'années libéré et embarqué malgré lui dans cette folle épopée.

Je ne connaissais pas l'histoire de cette figure symbolique aux États Unis, ce Blanc totalement illuminé, qui se dit investi par Dieu pour libérer les Noirs de l'esclavage, qui mène ses maigres troupes à coup de prières interminables et de citations multiples de la Bible, mais qui n'hésite pas à trucider tous ceux qui se mettent en travers de sa route ! Une espèce de prophète fou, un Vieux un peu barjo, certes, mais sincère dans ses convictions, qui mène le combat du Kansas à la Virginie , les armes à la main et la Bible à la bouche et qui a sans doute, par ses actions et ses écrits, favorisé le déclenchement de la Guerre de Sécession.
A côté de cette figure truculente , le personnage du gamin,affublé en fille suite à un malentendu et intronisé mascotte de la bande par un John Brown très protecteur, est à la fois drôle dans le regard lucide qu'il porte sur cette aventure et touchant dans sa quête d'identité.

Un sujet original donc, mais c'est surtout le style et le ton du livre qui impressionne. James Mc Bride a fait de cette histoire un genre de western truculent, un roman d'aventures bourré d'humour, très visuel (je viens de voir qu'il avait été adapté en série , ça ne m'étonne pas !). L'écrivain Alain Mabanckou a qualifié James Mc Bride de « Tarentino de la littérature américaine », avis aux amateurs !

Un petit bémol pour moi malgré tout : j'ai trouvé le roman un poil trop long (475 pages quand même ..) d'où mes 4 étoiles .
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Un roman picaresque pour évoquer l'une des facettes les plus obscures de l'Histoire américaine, il fallait oser! Et finalement ça passe très bien: l'humour pour désamorcer l'horreur mais sans tuer le caractère profondément humain des personnages. Un style enlevé avec lequel on ne s'ennuie pas une seconde, un rythme soutenu, on a beau connaître la fin, prédire la catastrophe inévitable, on se surprend à espérer le rassemblement des "abeilles"... L'histoire de John Brown qui sèmera les graines de la Guerre de Sécession vue aux travers les yeux d'un jeune esclave libéré à son corps presque défendant nous permet de regarder cette période à hauteur d'homme: ni diable ni héros...simplement humain, parfois lâche parfois courageux. Et vous, que seriez-vous prêt à sacrifier de votre confort, de votre sécurité pour une cause qui vous paraît juste?
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