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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Robert McCammon est mon auteur à moi et à Masa. C’est un auteur que j’affectionne particulièrement. Quand j’ouvre un de ces livres, je m’évade à coup sûr dans un autre-monde.

«Croyez-vous en la sorcellerie ? Les livres sur la démonologie s’appuient sur des bases solides. Oubliez les livres. J’ai demandé ce que vous croyez.»
Qu’est-ce que ça raconte cette histoire ? Le récit se passe en Nouvelle-Angleterre, en 1699. Les villageois sont inquiets de leur ville, qui se nomme Fount Royal. Ils trouvent qu’elle n’est pas prospère, les champs ne récoltent plus, que le feu se propage. Les gens quittent de plus en plus le village. Des rumeurs circulent, c’est à cause de la belle Rachel Howart. Apparemment, elle est une sorcière, et c’est à cause d’elle que le mal se répand…
«Vous n’avez pas peur de me toucher ? Je pourrais vous changer et vous écraser sous mon pied !»

Au fil des premières pages, on sent que les villageois sont anxieux, et on s’aperçoit qu’ils pensent que c’est à cause de Rachel Howart… Pour qu’elle puisse être condamnée, pour qu’enfin le village renaisse… ils attendent un juge. Mais hélas, les juges tardent à venir à Fount Royal. Qu’est-ce qui peut bien les retardés ? Par chance, malgré leur mésaventure, on voit arriver le juge Woodward et le clerc Matthew. Quel soulagement ! Les habitants pensent que ça va se faire vite et la sorcière va brûler enfin… Mais non ! Le juge Woodward veut bien faire les choses et il aura un procès. Il veut entendre Rachel et les autres témoins… Rachel lui dit : «Pourquoi ne pas gagner du temps et me déclarer coupable ? Pendez-moi ou brûlez-moi, peu importe ! Je n’aurai jamais un procès équitable dans cette ville.» Et le juge lui répond : «Mon objectif, est de trouver la vérité !»

C’est ainsi, que le roman tourne autour de deux héros : Le juge Woodward et le clerc Matthew. On suit leur histoire et on s’attache à ses deux êtres différents mais avec leurs personnalités propres. On s’imagine dans un environnement rempli de plantations, de marais. On s’imagine être dans de grandes maisons avec leurs servantes noires et leurs repas grandioses. Et il ne faut pas oublier que ces messieurs, en leur temps, portaient des perruques. C’est toute une autre époque. L’auteur démontre bien sa vive imagination, son écriture fluide. Il traite des sujets tels que le diable, la sorcellerie et le mal. Il aborde aussi des notions : « Est-ce que ça l’existe vraiment ? Qu’est-ce que le diable ?»

C’est certain que le sujet tourne autour de la sorcière : «Est-elle une sorcière ? Est-ce qu’elle jette des sorts ? » On retrouve aussi un humour délicieux, malgré toute cette mise en scène. Je rajoute une citation : «Mais bien sûr ! Voyons voir, quel sort vais-je pouvoir jeter cette nuit ? Vais-je me changer en corbeau et voler de cage en cage ? Où danser la gigue dans les airs, pendant que Satan m'accompagnera de son violon ? Mieux ! Pourquoi ne pas vous transformer en morceau de fromage et laisser les rats vous dévorer ? Pensez-vous que cela impressionnera monsieur le juge ?»

Dès le départ, Matthew se fait dire d’être prudent car ils sont en danger.
Pendant le procès, Matthew a des doutes et le juge Woodward subit une grande pression.
On se rend compte que Matthew a un esprit curieux et il cherche à trouver la vérité coûte que coûte. Le juge Woodward a un bon esprit d’analyse mais en cours de route il tombe malade.
Est-ce que Matthew va pouvoir sauver Rachel à temps ?
Est-ce que le juge Woodward va s’en sortir ?

«La vie semblait devenue si compliquée, pleine d’étranges tours et détours, comme une route qui serpentait à travers un territoire sauvage qu’aucun homme ne pourrait complètement dominer, et encore moins comprendre.»

On y retrouve des moments profonds entre les personnages.
On voit naître une belle complicité entre Matthew et Rachel.
L’auteur aborde aussi les thèmes sur les légendes, les plantes et sur l’instruction. Il y a un passage où il me marque quand il parle de la sodomie d’animaux. Je n’ose pas en dire plus, les détails parlent forts. C’est un roman bien sûr mais je suis certaine que c’est déjà arrivé même si on n’en parlait peu à cette ère.

Pour terminer, c’est certain que ce livre n’est pas un calibre comme «La malédiction de Bethany», «Scorpion» ou «l’heure du loup», c’est un autre genre. C’est un bon thriller, avec une belle enquête, qui avance au fil des indices. C’est une ambiance un peu gothique, un peu enchanteur. C’est vrai que le malheur des uns, fait parfois le bonheur des autres… Par endroits, je trouve qu’il y a des longueurs mais l’auteur te tient en haleine avec sa plume ensorcelée… C’est un bon moment de lecture en compagnie de mes deux héros… et de Rachel bien sûr, à sa façon, c’est aussi une belle héroïne.
Je me demande si on a tous une personne qui est notre oiseau de nuit…

«Celui qui commence par aimer le chant de l’oiseau de nuit en arrive à aimer l’oiseau… »
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J'avoue avoir été surpris lors de la lecture de ce premier tome. L'auteur m'ayant habitué au fantastique… Eh bien à l'image d'un Masterton et de son excellent « Diamant de Kimberley », force est de constater, qu'il dispose de nombreuses cordes à son arc. L'on plonge dans les intrigues de Fount Royal, petite colonie en déperdition où le juge Woodward et son clerc, Matthew, doivent faire la lumière sur une supposée sorcière, responsable de tous leurs maux. D'un point de vue historique, le roman est très abouti et l'on en apprend beaucoup sur la sociologie et les croyances à l'aube du XVIIIe siècle en nouvelle Angleterre. L'intrigue est également savamment construite. La plume de Robert McCammon est toujours aussi agréable… Seul bémol, certains passages sont exagérément longs… Si come moi, vous aimez les « polars » historiques, n'hésitez pas !


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Robert McCammon fut jadis un des principaux pourvoyeurs des collections « Terreur » et « J'ai lu épouvante » (MARIE TERREUR, L'HEURE DU LOUP, etc.), recevant notamment trois fois le prestigieux Prix Bram Stoker. Après LE MYSTERE DU LAC, considéré par beaucoup comme son chef d'oeuvre, McCammon fit une pause de dix ans avant de revenir aux affaires avec le diptyque « le chant de l'oiseau de nuit », écrit en 2002 et traduit en 2008. Depuis McCammon a publié cinq autres romans mais aucun ne furent traduit en français.
Première partie de ce « chant de l'oiseau de nuit », LE PROCES DE LA SORCIERE a été décrit comme la rencontre de « Sleepy Hollow » et du « Nom de la Rose ». Il s'agit, comme le titre l'indique, d'un roman de procès, un « procedural » comme disent les Américains. Sauf que l'action se déroule à l'approche de l'an 1700 (qui comme toutes les fins de siècle annoncent, pour certain, l'Apocalypse), dans un village du Nouveaux Monde, Fount Royal. Rachel, une métisse trop belle pour sa propre sécurité, se voit accusée par les villageois de faire commerce avec Satan et d'avoir tué son mari ainsi que le révérend. Un juge, Isaac Woodward, est chargé d'un procès dont l'issue ne fait pas le moindre doute. Pourtant, son clerc, le jeune Matthews, croit à l'innocence de Rachel et va s'employer à la démontrer…quitte à fouiller un peu trop dans les secrets de la petite ville.
Epais roman, LE PROCES DE LA SORCIERE se prolonge avec LE VISAGE DU MAL, les deux livres constituant une seule histoire. Autrement dit, c'est du costaud, pratiquement mille pages au total, pour une enquête dans la droite ligne des « polars historiques ». le fantastique y est discret. Est-il présent ou pas ? le lecteur l'ignore à l'issue de ce premier tome. Rachel est-elle une sorcière ? Sans doute pas mais l'auteur laisse penser qu'un véritable sorcier (ou sorcière) se cache dans le village. Sinon comment expliquez certains événements ? Rationnel ou fantastique…la réponse (peut-être) dans le tome 2. Sinon McCammon a toujours un style bien huilé, il sait poser son ambiance, ne lésine pas sur les détails scabreux qui devaient être monnaie courante dans ce genre de patelin (adultère, commérage, trafic de relique et même zoophilie, l'inceste aussi sans doute). Tout ce côté historique, bien documenté, est fascinant. Cela dit il faut avouer que le roman comporte quelques longueurs préjudiciables. On aimerait, parfois, un peu plus de nervosité, davantage de retournements de situation dans cette enquête que seul le jeune Matthew semble vouloir faire aboutir. Près de 500 pages sans avoir véritablement avancé peut sembler décourageant…Mais, dans l'ensemble, le livre se lit agréablement et les derniers chapitres voient (enfin) une montée de la tension (et donc de l'attention du lecteur) qui encourage à lire rapidement la suite afin de recevoir (on l'espère !) les réponses aux nombreuses questions posées par cette longue (mais agréable) entrée en matière.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Le procès de la sorcière (Le Chant de l'Oiseau de nuit tome 1) – Robert Mc Cammon.
Bragelonne, 2008.

Il est étonnant de voir comment des auteurs qui se sont fait un nom dans le domaine de la terreur, du fantastique ou de la SF sont capables d'investir un autre genre et d'y connaître la même réussite. Je pense à des auteurs comme Serge Brussolo, Jean-Pierre Andredvon ou Michel Jeury, pour ne citer que des français. Nous allons étudier le cas de Robert Mc Cammon, journaliste et auteur américain qui s'est fait connaître dans le domaine de la terreur. Ces romans Scorpion, le Mystère du Lac restent pour moi des souvenirs de lecture assez prenantes, dans lesquelles l'irrationnel était fortement promu par une écriture nerveuse et inventive. Mc Cammon a pris sa retraite d'écrivain dans les années 1990 (à à peine 40 ans), mais est revenu sur sa décision en lançant la publication du Chant de l'Oiseau de nuit, dont le premier tome, le procès de la sorcière, sort aujourd'hui en France.
Les premières pages révèlent un style intact, et même meilleur que ce qu'il faisait précédemment, au service d'un polar médiéval de haute tenue.

Les citoyens de Fount Royal, petit village de Caroline, croient leur ville maudite par une sorcière. Comment expliquer autrement les incendies spontanés, les récoltes gâtées et les meurtres épouvantables ? Persuadés que la trop belle Rachel Howarth, la veuve du pasteur récemment décédé, est responsable de ces maux, ils la jettent en prison en attendant son procès et son exécution. le juge itinérant Isaac Woodward vient bâcler l'enquête et présider un procès écrit d'avance, avec l'aide de son astucieux clerc Matthew, qui, en dépit de tout, croit à l'innocence de Rachel. Et ce qu'il va découvrir va en effet bouleverser ses croyances et sa vision du monde… Parviendra-t-il à sauver une innocente ? Ou va-t-il au contraire tomber dans le piège d'une femme aux charmes trompeurs et diaboliques ?

J'ai très vite été pris dans l'histoire. Pas forcément du fait de son sujet – que l'on nous présente comme se situant entre le Nom de la Rose et Sleepy Hollow-, mais plutôt par les éléments d'écriture que l'auteur y insère. En effet il prend le parti de bien nous présenter ses personnages, en particulier Woodward et Matthew, en leur installant qui un passé formidablement décrit, qui une zone d'ombre concernant son passé. le tandem traditionnel des polars est ainsi réinventé, avec des postures narratives bien différentes. Ces deux personnages sont d'ailleurs les seuls, dans ce premier volet, à être ceux dans les pensées desquels le lecteur s'immisce. Là encore, cela donne deux points de vue parfois bien différents sur un même évènement, ce qui lui confère une importance accrue.

Le roman se situe en 1699, dans le sud de l'Amérique naissante, à une époque où la chasse aux sorcières battait son plein. Arkham, 18 exécutions, Salem, 25 exécutions. Qu'en sera-t-il à Fount Royal ? Fount Royal, où les preuves contre Rachel Howarth s'accumulent. Plusieurs habitants l'ont vue s'adonner à des pratiques contre nature avec le diable en personne. On a trouvé des poupées apparemment sacrificielles dans sa maison. Pourtant la plupart des témoignages semblent contenir une faille, une incohérence qui n'apparaît pas à première vue. Pendant ce temps, Fount Royal se vide l'entement de sa population, Fount Royal se meurt. La disparition de la sorcière pourra-t-elle inverser la tendance ? Nombreux sont ceux qui souhaitent voir aboutir très rapidement le procès. Mais une affliction fiévreuse du magistrat et l'incarcération temporaire de son clerc retardent l'échéance, un répit que tous deux mettent à profit pour tenter d'élargir leurs investigations.

Le roman, qui constitue la première partie d'une somme plus importante, puisque le tome 2 est prévu pour septembre (déjà !), et que l'auteur vient d'achever le tome 3. le héros de cette somme est clairement Matthew Corbett le clerc. Intelligent, mais pas trop dans le sens où il est un peu téméraire, plutôt ouvert, c'est un personnage intéressant. le roman est très prenant, car il nous plonge, comme je l'ai dit, non seulement dans les pensées des deux personnages principaux, mais nous permet également de suivre une enquête judiciaire telle qu'elle devait de passer à la fin du 17ème siècle. Comportant des éléments de modernité, c'est une époque encore engoncée dans une pensée obscurantiste, comme en témoigne la récente affaire de Salem. Mc Cammon n'appuie pas sur le registre fantastique, essayant de réaliser une étude sociologique plutôt fine d'une ville-utopie de cette époque, avec l'environnement correspondant. Il y a finalement assez peu d'action dans ce premier tome, puisque Mc Cammon pose les bases de son univers, très réaliste. Un classique, sous réserve de lecture de la suite.


A voir sur le site officiel du roman (http://www.leprocesdelasorciere.com/), une bande-annonce.
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Un roman historique en deux tomes, dont c'est le premier, bien documentés sur la vie dans les colonies d'Amérique au 17ème siècle. L'auteur, grâce à des descriptions précises des lieux et de l'atmosphère si particulière de l'époque, plonge le lecteur au plus profond de son histoire.
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Ce que j'ai apprécié dans ce livre, c'est l'aspect historique de la chose, qui donnait à cette histoire davantage de réalisme. Par contre, ça traînait en longueur, et j'avais un peu le sentiment d'assister sans arrêt à la même scène ! Matthew essaie de tempérer l'aversion dont Rachel est la victime, se fait rembarrer par la population de Fount Royal, sous l'oeil désapprobateur du juge. Une fois, deux fois, trois fois... c'est bon, on a compris !
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