J'ai lu plusieurs fois ce texte et je n'ai toujours pas réussi à détester ses défauts ! Il est clair que ce n'est pas une biographie de Noureiev. Dès le départ, le ton est donné. Oufa, l'enfance, la guerre, la misère, le poids de la révolution russe et cet enfant blond qui va danser pour les soldats.
Subtilement, le petit garçon qui se tend vers la danse devient cet homme étincelant et vulnérable, ce grand artiste, ce monstre sacré qui défend sa légende, ce boulimique de travail et cet amoureux inconditionnel de cette Belle Dame sans merci qui s'est tournée vers lui quand il était très jeune : la danse.
Difficile de mieux dire les grandeurs de la star russe de la danse et ses noirceurs qui jamais ne suffisent à ternir son image.
La danseuse vieillissante exilée à Oufa,
Alexandre Pouchkine à l'école Vaganova,
Margot Fonteyn et Erik Bruhn, le père taciturne et la mère aimante et adorée, la fuite brutale à l'ouest et la punition des siens et le triomphe de l'art et de la danse, partout dans sa vie, malgré les errements, les "amis" bizarres et la maladie qui sait tuer...
Pour moi, un grand texte à la fois âpre et bouleversant sur un des plus grands danseurs que la terre ait porté.
La dernière scène avec le don de la soucoupe et l'au-revoir de Rudolph dans une dernière pirouette est d'une beauté renversante.
Un livre que j'aime profondément.