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sur 820 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Août 1974, un funambule s'élance entre les tours jumelles du World Trade Center. Evénement extraordinaire dont sont témoins les habitants de New York. Tandis que l'équilibriste tient en haleine ses spectateurs et danse au-dessus du vide, en bas, d'autres habitants tentent d'échapper à un quotidien difficile.

John Corrigan, prêtre Irlandais, essaie de venir au secours de prostituées tout en se débattant avec des sentiments amoureux contraire à son engagement. Tillie et Jazzlyn voient leurs destins totalement changés à la suite d'une descente de police. Claire cherche du réconfort auprès d'un groupe de femmes qui, comme elle, ont perdu un enfant au Vietnam. L'accident de voiture provoqué par son mari transforme radicalement la vie de Lara. Ciaran cherche à comprendre les motivations de son frère, Corrigan.

Colum McCann tisse entre tous ces personnages un fil subtil et signe un roman choral âpre et prenant. Un roman qui happe le lecteur dès les premières lignes et ne le lâche plus. Si chacun de des personnages peut sembler dissemblable, un lien les relie : celui de l'impermanence. Cette sensation que tout peut changer et change à chaque instant. Au fil de la lecture, le puzzle se compose sous les yeux du lecteur, dressant le portrait d'une Amérique des années 70, divisée par la guerre du Vietnam et où se développe le mouvement hippie. Un monde où tout semble possible, comme marcher sur un fil à plus de 400 mètres de haut mais où la vie peut aussi être particulièrement cruelle.

L'écriture va à l'essentiel révélant la trame du roman petit à petit, s'adaptant à chacun des personnages et abordant de multiples sujets. Un livre absolument fabuleux, d'une grande justesse et aussi plein de mélancolie.
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En 1974, un funambule s'élance sur son fil, tendu entre les deux tours de World Trade Center qui ne sont pas totalement terminées. Malgré cet événement qui capte l'attention, " le vaste monde poursuit sa course folle". Colum McCann prend ce point de départ pour dresser un panorama foisonnant de New-York. Il déroule la vie de personnages tenaillés par des sentiments forts et dont les destins s'entrecroisent. Claire, femme blanche, aisée, de Park Avenue, qui pleure son fils Joshua, mort à Saïgon, et se lie d'amitié avec Gloria dont les trois fils sont également morts au Vietnam et qui adoptera les petites filles de Tillie, la prostituée, emprisonnée, lorsque sa fille droguée, Jazzlin, également prostituée meurt dans un accident de la circulation, dans le véhicule de Corrigan le jeune alcoolique Irlandais, qui devenu prêtre consacre sa vie à venir en aide aux filles du trottoir contre les souteneurs, contre la drogue. Adelita, la fille qui s'occupe d'un hospice et devient la maîtresse du prêtre. Solomon Soderberg, le juge, époux De Claire qui doit juger dans la même journée, Tillie et sa fille soupçonnées de vol, ainsi que le funambule. Les artistes, rongés de remords, d'avoir provoqué l'accident du Bedford de Corrigan et de s'être enfuis, plus la foule hétéroclite qui constitue l'humanité de la mégalopole. L'écriture bouillonnante, tantôt triste, tantôt comique, s'adapte totalement aux personnages, aux situations et nous entraîne dans un roman tourbillonnant, émouvant, qui laisse dans la tête des images fortes et donne envie de regarder en l'air pour distinguer un funambule. Il nous prouve que " la vie ne tient qu'à un fil, et que pour beaucoup d'individus elle se déroule sur le fil du rasoir ".
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Tout le livre s'articule autour de l'exploit d'un funambule qui, le 07 août 1974, s'élança entre les deux tours jumelles de New York. Il en est en quelque sorte le fil (!) rouge. Autour de lui vont graviter de nombreux personnages, complexes ou attachants, parfois détestables, rarement ridicules. le curé égaré dans un quartier du Bronx, qui vit sa foi en aidant de toute sa force des prostituées qui vivent dans la misère, des junkies en cavale, des mères ayant perdu un fils dans la sale guerre du Viet-Nam, tout un petit monde qui finit par se croiser. C'est un roman sur la vie, difficile parfois lorsqu'on cotoie la grande misère, et pourtant c'est un roman plein d'espoir. Un très beau livre, vraiment.
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C'est curieux car j'ai mis 2 semaines à lire ce livre (donc assez doucement pour moi un livre qui n'est pas vraiment un pavé) et pourtant je n'ai pas une seule fois eu envie de l'abandonner, je ne m'ennuyais pas, c'est juste que je l'ai lu doucement comme s'il fallait prendre son temps.

J'ai beaucoup aimé la construction même si je pense que cela pourrait rebuter certains lecteurs mais moi, j'ai trouvé ça intéressant. C'est un roman mais on pourrait croire qu'il s'agit d'une recueil de nouvelles car on change de point de vue en changeant de personnage central et pourtant ils sont tous liés d'une manière ou d'une autre.

J'ai beaucoup aimé ces portraits de personnages, tous cabossés, qui cherchent tous leur place dans leur vie, avec ceux qui les entourent. Mais c'est aussi un portait des Etats-Unis à la fois très urbain et presque sauvage, des gens tellement différents.

Il y a un côté brut et violent dans ces histoires de vies mais il y a aussi beaucoup de poésie.

Je ne vais pas en dire plus, je vous conseille ce roman!
Lien : https://ennalit.wordpress.co..
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Ce livre est un succès mondial et c'est mérité. Sa construction habile qui permet aux protagonistes de se croiser tout en venant d'horizons trés différents ne parait pas artificielle. Les personnages sont attachants même si le zapping entre les uns et les autres ne permet pas un approfondissement des personnalités. Les failles et la difficulté de la vie sont mises en avant. Elles permettent de rendre une image non glorifiée des Etats-Unis des années 70.
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New York, 7 août 1974. Un funambule s'élance le long d'une corde tendue entre les Twins Towers devant les yeux des passants ahuris. Cet évènement extraordinaire surgissant dans la vie de gens ordinaires marque le point de départ d'un roman polyphonique, fait de micros-récits entremêlés les uns aux autres. le lecteur découvre ainsi petit à petit une galerie de personnages extrêmement poignants : prêtre ayant préféré la pauvreté et les rues sales du Bronx, prostituées vivant dans la misère et la violence, mères pleurant leurs fils morts au Vietnam, junkies en cavales... Autant de vies brisées, malmenées, face auxquelles on se sent étrangement impuissants.
J'ai beaucoup aimé ce roman, son atmosphère tragique, ses personnages sensibles et effroyablement seuls, cette idée d'impuissance et de solitude extrême qui se retrouve dans le titre même du roman. Les personnages que l'on y découvre sont des personnages fatigués, broyés par l'existence. Ils contemplent un monde qui ne leur rend pas leur regard. le titre du roman, particulièrement poétique, rappelle par ailleurs la mécanique implacable des rapports humains. C'est sur ces mots que ce clôt le récit.
Je vous invite donc à découvrir ce livre et vous laisser séduire par la prose envoutante de Colum Mc Cann.
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Et que le vaste monde poursuive sa course folle / Colum Mc Cann
L'action se déroule en 1974 : un funambule s'élance sur un câble tendu entre les Twin Towers de New York. Les spectateurs sont ébahis. Parallèlement, la vie continue bien évidemment et Corrigan, un prêtre irlandais, continue sa mission d'aide après des prostituées, des drogués, des vieux et des clochards dans le Bronx. La guerre du Vietnam a semé la douleur dans les familles. Toute une série de personnages défilent au fil des 430 pages de ce livre atypique, hétérogène, polymorphe et polyphonique où tous les styles se mêlent selon les chapitres.
J'ai quand même eu du mal à suivre le fil du récit car de chapitre en chapitre j'ai eu vraiment l'impression de lire un livre différent. Puis finalement on retrouvait quelques personnages déjà rencontrés et notamment le funambule, et les repères se mettaient en place. Une sorte de roman puzzle. Plusieurs histoires en fait avec des personnages au destin bouleversant. Et si la liaison entre les différentes parties se fait difficilement, la symbolique du funambule qui mène son affaire en équilibre précaire crée un semblant d'unité.
En conclusion, j'ai trouvé un très bel extrait :
« Certains pensent que l'amour est au bout de la route et que, si on a la chance de la trouver, on s'arrête. D'autres vous diront que c'est plutôt une embardée, un vol plané, et la plupart de ceux qui ont un peu de jugeote savent qu'il change au fil du temps. Selon l'énergie qu'on lui consacre, on le garde, on s'y accroche ou on le perd. Sauf que, parfois, il est absent dés le premier jour.
Et puis un exemplaire des nombreux excellents passages du chapitre consacré à Tillie, la prostituée en prison :
« C'est dans le Bronx que je me suis mis sous l'ombrelle après avoir choppé un truc que je n'ai pas réussi à soigner. Comme ça, ils voyaient pas ma tête mais ils voyaient mon cul. J'avais assez d'énergie dans les fesses pour rallumer New York quand y avait plus de courant. »
Cela mis à part, j'ai trouvé trop de longueurs même si je reconnais la qualité de certains passages. Un livre qui peut plaire malgré tout.
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Si un puzzle devait muer en livre, il deviendrait "Et que le vaste monde poursuive sa course folle". Pas toujours évident de retrouver qui est qui, où on a croisé tel personnage, dans quelles circonstances, et de mettre à jour les liens des personnages entre eux. La chronologie elle aussi s'emmêle, se disloque, se remet en place ... Certains personnages sont des pièges, n'apparaissent que durant un chapitre, alors que d'autres reviendront. Mais pas forcément en tant que narrateurs.
Bref, ce roman est intrigant, éparpillé, et en même temps central. Il raconte les vies de personnes comme vous et moi, ainsi que de personnes très différentes de vous et moi, et pourtant on a l'impression de se reconnaître en chacun d'eux. Grâce sans doute à la narration de l'auteur, entre détachement et intime.
Belle lecture, prenante !
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Ce livre de Colum McCann, qui démarre en Irlande, à Dublin, sème les graines de ses futurs livres: Apeirogon et Une mère. Corrigan, devenu moine catho (on ne sait pas très bien à quel ordre religieux il appartient mais il a prononcé ses voeux) est envoyé aux États-Unis par son ordre. Des destins se croisent, qui illustrent ce qu'est la société américaine dans les années 70, plus particulièrement à New York. le mouvement des droits civiques n'a pas changé grand chose aux conditions de vie des Afro-américains: pour survivre, les femmes noires se prostituent et pour échapper à la réalité se droguent. Et Corrigan se retrouve auprès d'elles, en mission, quand son frère Ciaran le retrouve quelques années après son départ d'Irlande. Corrigan s'est épris d'une infirmière latino-américaine, mère de 2 jeunes enfants. Victime d'un accident de voiture avec une des prostituées qu'il protège, Jazzlyn, son destin bascule et suscite des rencontres improbables. Leur fil directeur? le filin tendu d'un funambule entre les 2 tours jumelles (Twin Towers). On sait qu'on est en 1974. Ce funambule intrigue tous ceux qui le voient. Des informaticiens arrivent à se connecter à des cabines téléphoniques et se font raconter l'événement et parient entre eux: tombera? Tombera pas? Ciaran, le frère de Corrigan, rencontre Lara, celle qui... (je ne dévoile pas l'intrigue...) Claire, bourgeoise de Park avenue, mariée à Solomon, le juge, et Gloria, afroaméricaine du Bronx, seule, se retrouvent dans un groupe de mères ayant perdu leurs fils au Vietnam. Tillie, prostituée, la mère de Jazzlyn, va s'éteindre en prison. A ces destins brisés, Colum McCann dessine l'espoir, la vie qui vibre et continue malgré tout. L'auteur nous transporte dans la vie de ses personnages, dont le destin et la détresse me touchent.
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Très belle découverte, avec différents "je" qui nous perdent et dans lesquels on s'abandonnent, malgré la lourdeur, la tristesse, les heurts (dans le fond, pas la forme). Tout est léger avec lui, notamment grâce à cette incroyable histoire de Philippe Petit, fil rouge de ce livre. Folle histoire que j'ai découvert grâce à ce livre et avec un peu plus de profondeur dans le documentaire "man on wire", à voir à tout prix si vous avez aimé ce livre... Transporté.
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