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4,33

sur 5614 notes
Si j'avais fait attention, j'aurais réalisé avant de le débuter que l'auteure de ce livre a aussi écrit le terrible L'été où tout a fondu (il y est fait quelques allusions). Alors je ne l'aurais pas lu, tant l'autre m'a marquée au fer rouge.
C'eût été dommage. L'écriture est envoûtante, magnifique, vous emporte comme un torrent. Mais alors on est ballotté(e) par les flots, projeté(e) contre les rochers, asphyxié(e), avec quelques passages où le courant s'apaise, juste assez pour reprendre souffle avant de couler de nouveau.
Par moments, surtout au deux tiers, j'ai eu envie d'abandonner, pensé "trop c'est trop". Trop de drames, trop d'horreurs, trop de violence. Et puis reviennent la poésie la tendresse, le rêve, et je me surprends à poursuivre. La fin est si belle, si pleine d'espoir et de renouveau, que ça vaut vraiment la peine de s'accrocher.
Tout de même, si Tiffany MacDaniel s'est inspirée de l'histoire de sa propre mère je comprends qu'il lui faille écrire, encore et encore, pour se libérer de la lourdeur de la transmission familiale.
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Betty, la petite indienne, née d'une mère blanche et d'un père cherokee, est l'enfant de la famille qui ressemble le plus à son père. C'est elle-même, Betty, personnage fortement inspirée de la vie de la mère de l'auteur Tiffany McDaniel, qui retrace son enfance et son entrée dans le monde des adultes. Ses premières années sont baignées dans les contes et légendes indiennes que lui raconte son père. Cependant, la réalité est rude : errance, famille au banc de la société du fait de ce mariage mixte, racisme, secrets de famille, bipolarité de sa mère. Certainement inspirée par les transmissions orales de son père, elle, instruite, se réfugie et tient grâce à l'écriture en rédigeant des textes et poésies en lien avec les événements familiaux traumatisants et ses ressentis. C'est une battante, une féministe avant l'heure, prête à se mobiliser face aux injustices et horreurs que peuvent subir les femmes de la famille. Dans une note en début d'ouvrage, l'auteure espère que le lecteur trouvera du plaisir à lire cette histoire et qu'il aimera cette terre de l'Ohio autant qu'elle l'aime. J'ai vraiment vécu un moment de lecture intense, je n'ai jamais quitté Betty très longtemps tant je m'inquiétais pour elle et les siens. La poésie du texte aide à accepter l'inacceptable. L'écriture sauve Betty qui nous donne une belle leçon de vie.
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Une plongée dans l'Amérique du XXème siècle et un grand coup de coeur pour ce roman qui m'a littéralement happée ! Ici la violence alterne avec la plus grande beauté. Betty est la quatrième enfant d'une fratrie de huit. Métisse Cherokee, elle entretient un lien très fort avec son père Landon, un personnage superbe, écrasé par les vicissitudes et le racisme de cette société des années 50.
Pour ses enfants, il ressuscite sans cesse le merveilleux et apprend à ses enfants comment cultiver la terre selon les traditions indiennes. Sa présence va permettre à Betty de trouver son chemin dans un monde où se succède les violences, sociales, sexuelles, intra-familiales, les deuils et où rode la folie.
J'ai été autant bouleversée qu'éblouie par ce roman, un bel hommage que Tiffany Mc Daniel rend à sa mère Betty, inspiratrice de ce roman sombre et lumineux tout à la fois !
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Il n'est pas dans mon habitude d'être sévère dans mes avis, mais ce roman encensé par la critique et les fidèles de Babelio reste pour moi une énigme.
Ce n'est pas un réel plaisir de lecture. C'est âpre, cruel, souvent douloureux et pénible.

On suit le quotidien difficile et miséreux des Carpenter, à hauteur des yeux de Betty, la cadette, la plus typée Cherokee de la famille.

Le mystérieux s'invite sans cesse avec les leçons de nature prodiguée par P'pa, l'Indien, naturopathe avant l'heure. On navigue ainsi au milieu de métaphores sans échos avec le réel, on partage des moments hallucinés avec les cailloux De Lint, le cadet un peu dérangé. On s'interroge sur le sens et la portée de tous ces petits cailloux semés au fil de l'intrigue.
Le néant? Non, pas tout à fait. L'horreur d'un viol incestueux fait basculer le récit, jusque là lénifiant, dans les secrets de la famille Carpenter. Mais décidément la magie n'opère pas. le récit entremêle propos féministes, images clichés et allégories aussi répétitives qu'ennuyeuses.
Je n'ai rien vu des collines ondulantes et des forêts luxuriantes du sud de l'Ohio. je n'ai pas vu d'analyse psychologique réelle des personnages. du vent.

Il y a des gens qui s'écoutent parler. Que dire de ceux qui se regardent écrire?
On est aux antipodes de Steinbeck avec A l'Est d'Eden.
La fin est malgré tout émouvante et je souhaite que P'pa, Landon, ait rejoint le paradis. « Le Sud du Paradis ».
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C'est une copinaute, bibliothécaire, qui m'a fait découvrir ce livre et je l'en remercie.

Mais revenons à ce roman que j'ai emprunté à la bibliothèque: déjà énorme pavé de plus de 700 pages. Je me suis dit que j'avais intérêt à aimer, sinon cela allait être long, très long. Et puis j'ai commencé la lecture. Les 100 premières pages avalées en 1h. Autant dire que cela se lit très bien même si j'avoue que les tous premiers chapitres m'ont laissé un peu perplexe et que j'ai eu peur de décrocher. Heureusement que j'ai continué.

Car très vite, on a envie de connaitre la suite de l'histoire de cette famille qui a réellement existé puisque Betty était la mère de l'auteure.

Que ce livre peut être dur à certains moments et magnifique à d'autres! C'est un fait: je l'ai trouvé horrible et beau à la fois. Horrible de par toute cette douleur, toute la tristesse qu'a pu emmagasiner cette famille, tous ces moments de honte, ces viols, ces morts, cette cruauté face à des enfants à demi cherokee dans l'Amérique du 20eme siècle qui faisait encore tant de ségrégation.

Et en même temps beau à travers le regard de cette jeune fille qui malgré tout ceux qui l'entourent, tout ce qu'elle va vivre, est arrivée à rester digne et à développer une force de caractère incroyable.

On découvre également dans ce livre tout le caractère et les croyances des indiens Cherokee, de culture non pas patriarcale mais au contraire matriarcale, qui avaient découvert l'importance de la femme au sein de la société et pour qui la Terre, mère nourricière prenait une importance capitale.

Au final, une belle découverte.

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Un roman qui fait rire,sourire,pleurer et enrager.
On y trouve de la poésie, la rudesse de le réalité avec une écriture d'une beauté incroyable.
Le décalage entre cette famille dont la mère est blanche et le père Cherokee dans l'Amérique des années 1950.Le père transmet à ses enfants les coutumes ancestrales de son peuple ce qui fait de Betty une enfant particulière.
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Betty... J'ai tellement tourné autour de ce livre, j'ai tellement attendu avant de l'entamer. Trop d'attentes ? Trop de commentaires entendus sur ce roman ? Je m'y suis plongée enfin, prudemment !
Betty, m'aura fait passer par tous les sentiments. Je me suis interrogée sur la finalité de l'intrigue. J'y ai trouvé certaines longueurs et m'y suis perdue. J'ai ressenti colère et exaspération devant un excès de malheurs accumulés au sein d'une même fratrie. Je n'étais pas loin de m'en détourner parfois.
Mais j'y ai aussi trouvé beaucoup de lumière. Un texte remarquable avant tout. Une pléthore de métaphores sur la vie plus belles et intéressantes les unes que les autres. Un père que l'on aimerait tous avoir dans sa vie. Une construction d'identité sincère et tenace. Des personnages riches et complexes.
C'est sûr Betty remue les tripes et touche le coeur. C'est un livre qui laisse des traces...
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Betty nous raconte son enfance et son adolescence, jusqu'à ses 19 ans. C'est quelque part en Ohio que son père, Cherokee, et sa mère, blanche américaine, ont finalement posé leurs valises. Et bien que bercée par les merveilles de la nature, le vie n'est pas un long fleuve tranquille pour la jeune Betty, victime d'un racisme rude à l'école, détentrice de secrets de famille dont aucune enfant ne devrait avoir la responsabilité et se sentant un des piliers de la maison. Les années 60 étaient pleines de promesses, elles furent aussi pleine de chagrins.

Je suis mitigée à la fin de ma lecture.
J'ai apprécié la plume de l'autrice, que l'on sent poète. J'ai d'ailleurs lu ce roman relativement vite car l'ensemble est assez fluide.

Mais j'ai assez vite ressenti un certain malaise qui n'a fait qu'amplifier. N'ayant évidemment pas échappé aux avis dithyrambiques publiés dès la parution du roman, j'avais retenu des mots comme "sublime", " magnifique"... et j'ai pris une claque en découvrant une famille, dont des parents, finalement hyper toxiques pour la narratrice et pourtant presque idolâtrée par celle-ci. En premier niveau de lecture, on pourrait penser que l'image du père véhiculée par le récit est formidable, lumineuse... mais en y réfléchissant bien, cet homme, tout pétri de bonnes intentions soit-il, se voile la face à chaque instant pour ne pas prendre à bras le corps les problèmes graves qui se déroulent sous son toit, sous ses yeux. Et que dire de la mère.... Finalement, ils sont tous mentalement en difficulté dans cette famille et aucun n'est parvenu à vraiment me toucher.

En sus de ce malaise, je suis restée un peu en retrait en raison du ton de la narration. Même si on se doute assez vite que le moment de cette narration n'est pas simultané avec les faits qu'elle relate, je ne suis pas parvenue à y croire vraiment. Si l'âge et l'expérience aidant, il peut être normal que la narratrice pose un regard plus analytique sur les faits de son enfance, dans les dialogues ou dans certaines actions, ça ne peut être le recul qui parle. Et je n'ai que rarement vu une petite fille alors que dans la majorité du récit, elle n'a pas dix ans.

Une lecture en demi teinte, que j'aurais aimé apprécier plus mais qui me laisse un goût amer.
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Je n'étais pas prête.
Pas prête à partager autant de malheurs.
Pourtant, au fil des presque 700 pages de l'enfance de Betty, qu'on accompagne jusqu'à son envol vers l'âge adulte, elle trouve le soutien indéfectible de son père.
Un récit très prenant émotionnellement, mais à chaque fois qu'une larme coule, elle est sublimée par la poésie et l'amour si bien retranscrite dans l'écriture de Tiffany McDaniel.
Et malgré les larmes, on ne peut lâcher ce livre.
Je n'en suis pas sortie indemne, il m'a fallu plus d'une semaine après avoir refermé le livre pour pouvoir en parler. Mais quelle plume.
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Coup de coeur pour "Betty" ce roman pittoresque et touchant qui nous fait partager l'enfance d'une jeune métisse indienne qui grandit aux États-Unis dans les années 1950- 1960 et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas facile pour elle.
Pas facile pour de multiples raisons: enfant du milieu dans une famille de huit enfants, elle est aussi celle qui ressemble le plus à son père, descendant cherokee, ce qui lui vaut une réelle stigmatisation de la part des autres enfants et même des adultes de son école, et enfin parce que c'est une fille...
Comment Betty réussira-t-elle à grandir dans cette grande famille connectée à la nature?
Trouvera-t-elle sa place ou souffrira-t-elle continuellement du racisme et du sexisme ambiant?

"Betty" est un roman fort et émouvant qui nous secoue et nous pousse dans nos retranchements. Il nous renvoie un miroir cruellement réaliste de la société et nous offre, le temps de la lecture, de nous plonger dans la peau d'une jeune fille indienne des années 1950 avec toutes les injustices que cela apportait.
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