Lignes de fuite

Qu'est-ce que disait Faulkner, déjà ? "Le passé n'est jamais mort. Il n'est même pas passé." A une époque, j'avais du mal à saisir cette phrase. A présent, je comprenais très bien ce qu'elle signifiait.

On peut aussi considérer que nous sommes devenues amies il y a cinq ans, quand j’ai écrit le premier livre sur Scarlett. Ni elle ni moi ne nous attendions à ça. Mais on s’est bien entendues et cette entente a continué. Elle était différente de son image publique. Je ne suis pas fière d’avouer que le portrait que j’ai fait d’elle n’était pas fidèle à la réalité, mais pour tout un tas de raisons, essentiellement économiques. C’est le cas et ni elle ni moi ne l’avons regretté.

J'ai remarqué que ce sont toujours les femmes sur qui j'écris qui décèlent une critique dans la plus anodine des questions. Les hommes ( même ceux qui se font passer pour des héros qu'ils ne sont pas ) sont rarement en proie au doute.

- Je ne crois pas que les menaces soient la bonne stratégie pour le moment, madame.
- De mon point de vue, c'est la seule stratégie, puisqu'en appeler à votre humanité ne sert à rien.

Un nègre littéraire est un hypocrite professionnel. A force de corrections, nous transformons la personne en face de nous en celle qu'elle veut montrer au reste du monde. Nous sommes les chirurgiens esthétiques de l'image.

Pensez à ça : on estime qu'un quart de tous les enfants ne sont pas engendrés par l'homme qui croit être le père.

Mais aux États-Unis, la fouille était quasiment une agression ; les agents lui écrasaient les seins et les fesses comme un adolescent maladroit.

Nick alla vers le placard de la cuisine d'où il sortit un paquet de cantucci et un sachet de florentins.
- Est-ce que cela ira?
- Encore une preuve que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, répliqua Stephanie.
Moi, je n'aurais jamais ça chez moi. Enfin si, je pourrais, mais ils disparaîtraient en un après-midi.
Et si j'avais su que tu en avais, ils ne seraient déjà plus là.

C'est censé être des Camel. Ça a plutôt un goût de bouse de chameau.

Elle se débattit et lui envoya un coup de talon sous le tibia.
Le brouhaha des voix devint de plus en plus indistinct. Un troisième agent se mêla à la bagarre et se jeta sur elle par-derrière. Stephanie sentit ses genoux lâcher et elle s’écroula par terre.
- Mon fils, marmonna-t-elle en tâtant sa poche à la recherche de leurs cartes d’embarcation.
Tout à coup, les agents qui la maintenaient au sol disparurent et elle se retrouva libre. Etonnée mais soulagée qu’on prête enfin attention à ses paroles, elle se mit à genoux.
C’est à ce moment-là qu’ils actionnèrent le taser.