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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman fut une grande découverte. J'avais déjà lu Ian McEwan, mais jamais je n'avais ressenti un tel plaisir de lecture avec les autres livres. Outre la richesse et l'originalité de la trame narrative, le questionnement philosophique qui en découle est également d'une grande densité. Nous avons à faire avec les débats éthiques de l'immédiat après seconde guerre mondiale : le mal, l'intériorité spirituelle, l'Allemagne, l'engagement, la violence des hommes mais aussi de la nature, les grands idéaux politiques comme le communisme et le capitalisme…
Pour faire court, un jeune couple britannique découvre le communisme et s'engagent dans le parti communiste anglais. Pour une juste équité entre les personnes et les peuples, ils sont convaincus du bien-fondé de leur pensée. Bien que l'idéal en prenne un coup avec Staline, Prague en 1956… Bernard, lui, croit en ses idées et devient député pour changer le monde. June, elle, d'abord convaincue, va complètement se métamorphoser suite à un événement passé dans la campagne des Causses en 1946. Elle a du affronter le Mal et a vu sa propre mort en face. de l'idéal communiste, elle se recentrera sur une vision beaucoup plus mystique de l'existence après avoir acheté une bergerie en France. Bien sûr, ils vont rapidement se séparer. Lui regagne Londres et elle restera en France. L'Allemagne joue également un grand rôle. Des camps de la mort et la Gestapo à la chute du mur de Berlin. Encore ce questionnement sur le Mal et l'avenir. Derrière le narrateur qui n'est autre que le gendre du couple, qui épousera leur fille bien plus tard, on sent l'auteur partie prenante de ces interrogations, ce qui rend le roman encore plus palpitant. Je n'insisterai pas sur la métaphore des « chiens noirs » que je vous laisse découvrir. On est pas très loin du chef-d'oeuvre, à mon avis.
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Déniché sur les rayons rebondis de la bibliothèque d'un couple d'amis lecteurs compulsifs, ce livre constitue une expérience littéraire rare.
Une promesse, d'abord… Celle de découvrir une intrigue qui se déroule à quelques encablures de la maison familiale. Des noms que l'on ne s'attend pas à trouver dans un Folio et que je m'empresse de partager avec vous : Les Salces, Saint-Privat, Saint-Maurice Navacelles, la Prunarède… Ces lieux où j'ai travaillé, randonné, bringué… Ces lieux étranges, étranger moi-même, qui sont devenus miens par les liens que l'on dit sacrés avec une fille de cette terre âpre et envoûtante et, par transmission, mes enfants, donc, irrigués par ce puissant héritage tellurique.
Cette promesse a été tenue au-delà de l'envisageable pour la résonance particulière de certaines passages : la validation par la plume brillante d'un « estranger », que, sur ce plateau peu peuplé bruissent les échos des beautés et des laideurs de l'humanité toute entière, sans avoir besoin de mentionner les paysages géologiques et les richesses biologiques. Des phrases qui donnent sens à ce qui n'étaient jusque là que des ressentis quelque part entre malaise et colère. Ces « chiens noirs », je les connais, je les redoute…
J'ai aussi trouvé des mots qui permettent malgré tout d'envisager, que, même s'il n'y a personne là-haut, l'espoir est encore de mise… Résidant au Pouget, le village où fut tourné « Chien de la casse » (quelle coïncidence), Ian McEwan connaît aussi, par les sens, l'essence de ces terres secrètes… A travers le destin de ses beaux-parents, de ce couple où l'amour et le désamour sont inextricables, le narrateur, calme orphelin, nous plonge tout autant dans le tumulte de ce XX° siècle entre espérances et désillusions que dans l'interrogation introspective sur les tensions entre déterminisme et libre-arbitre.
Le Larzac, dont l'influence déborde largement sur ses terrasses, reflète les luttes ou les alliances entre les aspirations humanistes, les tentations mystiques, les utopies progressistes et les contingences du quotidien. Ici se côtoient les camps militaires et le pacifisme, le véganisme et le pastoralisme, les associations solidaires et les lobbys. Ici où l'on peut faire des pieds de nez aux néo-ruraux, comme inventer des nouvelles formules d'altermondialisme, où l'accent occitan se marie aux sonorités saxonnes. Dolmens, cromlechs, églises, murs de pierres sèches, glacières, hôpitaux, bagnes pour enfants, lavognes témoignent de l'inscription de ces phénomènes dans le temps long.
Les chiens noirs se déroulent aussi à Berlin où ce ne sont pas d' échos dont on parle mais du bruit et la fureur, des projecteurs aveuglants de la notoriété, pointés sur la vie des hommes et des femmes, misérables brindilles emportées dans le vent de l'histoire.
Un livre « Cinq étoiles » même si j'ai mis un temps fou à me plier aux exigences de ce récit qui m'a semblé, au début, obscur comme si je venais de plonger dans un climat digne des docks londoniens ou des novembres larzaciens…
Une expérience plus proche du stoïcisme que de l'épicurisme… Enfin, ce de ce que j'ai cru en comprendre… Un vertige davantage qu'une ivresse… Ça je maîtrise mieux !
Un voyage labyrinthique que je me garderai bien de vous inciter à accomplir sans la recommandation suivante « la direction décline toute responsabilité en cas d'égarement ».
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J'ai vraiment bien aimé ce roman. La première partie, où on découvre un jeune homme en quête de parents de substitution. La 2ème partie où l'on découvre Bernard et June. Et la 3ème partie où les choses se dénouent.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur et je lui ai une certaine fluidité d'écriture. Cette fluidité n'atténue en rien le détail des nombreuses descriptions, à s'y plonger les yeux fermés, même si certaines descriptions sont peut être exagérées, mais après tout c'est un roman, tous les écarts son permis!
Les personnages sont attachants même agaçants parfois, je trouve que c'est une réussite, cela veut dire qu'on se projète complètement du côté des différents protagonistes.
Par contre, il y a quand même plusieurs passages qui m'ont, non pas choqué, mais que j'ai quand même trouvé très ambigu...et suis d'ailleurs étonné que personne ne les ais soulevés ici avant moi, est-ce mon esprit détraqué qui me joue des tours....???
" Quand elle demanda si elle pouvait visiter l'intérieur de la bergerie, elle n'avait pas terminé sa question qu'il était déjà debout et se dirigeait vers la porte d'entrée, au nord. Bernard dit qu'il se sentait trop bien pour bouger. June pénétra à la suite du berger dans une obscurité totale. Il alluma une lampe qu'il souleva à son usage à elle. Elle s'avança d'un ou deux pas et s'immobilisa. Il planait une douce odeur de paille et de poussière. C'était un long volume de grange au toit élevé, partagé en deux étages par un plafond voûté en pierre qui s'était en partie effondré, dans un coin. le sol était en terre battue. June garda le silence durant une minute. L'homme attendait patiemment. quand enfin elle se retourna pour demander: "Combien?", il tenait son prix tout prêt." Et se n'est qu'un exemple.
Bref j'ai bien aimé ce roman et le relirait à l'occasion.
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