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3,64

sur 499 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour lui rien n'est dû au hasard ou à une quelconque intervention divine ; son esprit cartésien est capable d'élaborer une explication rationnelle sur tout. Ou presque, car pour des sujets plus complexes tels que la littérature, l'art, l'amour, ou l'intérêt de faire la guerre en Irak, il n'a pas toujours de réponses satisfaisantes.

Mais il a un moyen d'éviter les questionnements qu'il estime stériles : privilégier les évènements de sa vie privée, et bien sûr se réjouir quand tout va bien de ce côté-là, oubliant du même coup le chaos du monde. Une attitude que l'on pourrait qualifier de matérialiste et individualiste, assez commune il est vrai.

Mais ça c'était avant l'accident. En fait un banal accrochage engendrant une violence qui transforme les perspectives du brillant chirurgien du cerveau. Car son bel édifice de certitudes va prendre l'eau, pour ne pas dire sombrer. Désormais il ne pourra plus se leurrer, ni ignorer le reste du monde et ce qui l'agite.

Ha ! le grain de sable qui fait dérailler la belle mécanique et nous révèle à nous-mêmes. Un sujet, qui nous concerne tous, traité non sans ironie, évidemment, avec ce diable de McEwan qui pointe, avec ce Samedi magistral et inoubliable, nos faiblesses, nos compromissions, nos contradictions et notre égocentrisme.
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Samedi.... comme un jour sans fin !
Non ! Pas comme un jour répétitif qui se rejoue à l'infini, mais comme un jour dont on ne voit pas le bout.
Chaque minute s'étend avec une pesanteur lancinante.
Chaque heure semble contenir dix fois plus de minutes qu'à la normale.
Et les pages de ce livre que j'ai tournées avec une lenteur terrifiante.

Samedi... comme un roman dense, sans chapitres, sans espace.
350 pages pour décrire un seul jour dans la vie d'Henry Perowne.
Un petit trajet en voiture, par exemple, est motif à de nombreuses digressions mêlant le "ici et maintenant" avec des pensées philosophiques, politiques, sociales, médicales et familiales.

Samedi... comme ce roman que j'ai aujourd'hui de la peine à évaluer.
D'un côté, le manque d'action et la lenteur du texte m'ont déconcertée, ennuyée et on fait traîner cette première "vraie" lecture de l'année.
De l'autre, un suspense présent malgré tout qui invite à continuer, à faire confiance et une écriture riche et passionnée qui m'a, à certains moments, réellement envoûtée.

Au final, une impression que ce Samedi, même s'il ne m'a pas particulièrement transcendée, restera gravée dans ma mémoire comme un jour qui a vraiment compté !
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Une journée dans la vie d'Henry Perowne, neurochirurgien réputé, père et mari comblé, bien décidé à faire en sorte que ce samedi reste ce havre de paix et de plaisirs personnels en dépit des bruits cahotiques et menaçants du monde.

Une journée dans la ville de Londres où, contrairement à Perowne, les deux millions de manifestants qui affluent dès le matin sont bien décidés à inscrire cette marche dans un engagement citoyen contre la guerre en Irak qui s'annonce.

Une journée dans les médias dont les écrans déversent en boucle leurs flots d'images dépourvues de clés de lecture et comme issues de réalités parallèles, alternant menaces et propos faussement rassurants.

Une journée dérangeante pour le lecteur, qui ressent dans sa propre chaussure le caillou qui va faire dérailler la route bien tracée de la journée de Perowne : quand celui-ci se retrouve mis en danger par Baxter, un petit malfrat atteint d'une maladie neurologique dégénérative incurable que Perowne reconnait mais qu'il se révèle incapable de contrer, c'est toute la fragilité, l'égoïsme et la lâcheté de notre modèle individualiste et consumériste occidental qui nous saute au visage.

En explorant toutes les zones d'ombres tout en forçant le lecteur à garder les yeux ouverts, l'écriture précise, inquisitrice et sans concessions de McEwan contribue à ce malaise. C'est un peu masochiste mais c'est ce qui force mon admiration pour cet écrivain que j'apprécie un peu plus à chaque nouvelle lecture.
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Un roman déconcertant au premier abord mais franchement réussi. le pari n'était pourtant pas facile: unité de temps avec un récit sur une journée, "banalité" en apparence (seulement) du récit de la vie d'un homme et de ses états d'âme, tempo lent, actions réduites... Mais au final, un des meilleurs romans contemporains que j'ai lus récemment. Il faut dire que les mots sont là, ciselés, étudiés, choisis, que l'humour est piquant et que l'ambiance est remarquablement recréée. de plus l'auteur décortique à merveille notre monde et ses absurdités et donne à réfléchir.
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Pour Henry Perowne, personnage central de ce roman, c'est un samedi ordinaire qui se prépare. Samedi ordinaire dans la vie d'un homme ordinaire ? Ou plutôt samedi privilégié dans la vie d'un homme privilégié? Marié et toujours amoureux, deux enfants aimés et brillants, un métier qui lui plait. Il est neurochirurgien. Il répare les cerveaux et s'efforce de respecter chez les autres ce qui lui semble le plus important, la conscience. Et pour cela, il faut que tout soit bien rangé, à la bonne place. le cerveau n'aime pas le désordre.... Mais ce n'est pas quelqu'un de borné, Henry Perowne, pas du tout. Simplement, il y a des choses qui lui sont moins accessibles , qui le déroutent. Par exemple, la littérature, il ne voit pas bien ce que cela apporte. Il ne veut pas non plus changer le monde, ce qu'il veut, c'est qu'on lui explique. Tout a une explication, en neurologie, une logique, et cela convient très bien à cet adepte du rationnel.

Sauf que..... et bien sauf que dès le départ, cette journée ne va pas suivre le cours prévu par son acteur. La vision très matinale d'un moteur d'avion dans le ciel londonien ( terrorisme, accident?) , les rues bloquées par les manifestants contre la guerre en Irak ( à quoi va aboutir cette guerre?), l'altercation avec un autre automobiliste ( présentant des signes visibles à l'oeil d'un spécialiste d'une grave anomalie neurologique, s'en servir ou non? ), et finalement, l'intrusion de la violence , la vraie, au sein même de sa vie familiale. Perowne débute sa journée dans la certitude d'une vie établie, il l'achève avec la seule certitude possible, la constatation de "la vitesse à laquelle les conséquences d'une action vous échappent et engendrent de nouveaux évènements."

Réflexion banale..... et oui..., mais en fait ( je laisse de côté les aspects narratifs et descriptifs du roman, très bien faits, presque cinématographiques), le thème de réflexion est là. A quoi sert à ce neurochirurgien de comprendre, comprendre ce qu'était le problème de l'avion matinal avec ce " besoin compulsif de communier avec nos semblables dans une anxiété généralisée", comprendre la pathologie exacte de son agresseur, vérifiée plus tard sur l'iconographie? A quoi, concrètement? Est-ce qu'on peut tout comprendre, tout prévoir? Est-ce qu'il ne faut pas savoir revenir au "peut être que...", au doute? Est ce que pour pénétrer l'esprit humain, les mots ne sont pas plus efficaces que le bistouri? Est-ce que les métiers choisis par ses enfants doivent vraiment n'être considérés qu'avec indulgence? Sa fille écrit des poèmes, et, ironiquement, c'est la lecture d'un poème qui le sauvera, lui et les siens. Son fils est musicien , et finalement, le point fort de cette journée a été de l'entendre:

" C'est alors qu'ils - les musiciens- nous offrent un aperçu de ce que nous pourrions être, de ce que nous avons de meilleur, de ce monde impossible où l'on donne tout aux autres sans rien perdre de soi-même . Dans le monde réel, il existe des programmes détaillés, des projets visionnaires de sociétés paisibles, sans conflit, promettant le bonheur à tous et pour toujours- des mirages au nom desquels les gens sont prêts à tuer et se faire tuer. le royaume du Christ sur terre, le paradis des travailleurs, l'état islamique idéal. Mais seule la musique, en de rares occasions, laisse vraiment entrevoir cette communauté de rêve, séduisante illusion qui s'évanouit avec les dernières notes ."

Ian Mc Ewan pose des questions sur l'époque dans laquelle nous vivons, dont il n'a évidemment pas les réponses, car il n'y a pas de réponse à tout, mais l'intérêt de la littérature est bien de savoir poser les questions....
" L'avenir est plus difficile à déchiffrer, l'horizon rendu indistinct par la multiplicité des possibles. Cent ans plus tôt, peut-être un médecin dans un peignoir de soie méditait-il sur le siècle qui venait de naître. On peut envier à ce gentleman édouardien tout ce qu'il ignorait encore.S'il avait de jeunes fils, il risquait de les perdre douze ans plus tard sur le front de la Somme".....
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Que dire de l'écriture de McEwan, toujours précise dans ses descriptions tellement réalistes qu'on s'y croirait et qui m'a menée jusqu'à la moitié du livre sans qu'il se passe quoi que ce soit qui ne soit de l'ordre du quotidien. On est dans les pensées de son héros, dans ses sentiments, ses impressions jusqu'au bout des ongles et, à aucun moment, je ne m'en suis lassée. À la moitié du roman et de la journée de ce mémorable samedi, arrive un incident inquiétant voire angoissant puis le suspense se dégonfle et j'ai pensé, à ma grande déception anticipée, être dans une construction en arche où le paroxysme du récit aurait coïncidé avec le centre physique du livre. En fait, il n'en est rien: il y a un sursaut d'action, une tension presque insoutenable (même si les détails paraissent peu vraisemblables, j'ai embarqué dans l'ambiance) avant la fin du livre qui s'éteint avec la journée. J'ai aimé ce roman qui m'a rappelé un autre de ce même auteur (écrit après Samedi mais que j'ai lu avant), L'intérêt de l'enfant: même milieu social, même réflexion sur la valeur des vies humaines, même ambivalences des décisions et actions des personnages….
Je suis encore une fois tombée sous le charme de McEwan que je considère comme un des très grands écrivains contemporains.
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Comme l'indique son titre, lhistoire se passe sur une journée. Henry Perowne - neurochirurgien réputé, mari heureux, père comblé s'apprête à vivre un samedi fait des menus plaisirs de la vie. Alors que se déroule une manifestation contre la guerre en Irak, Henry, lui se rend en voiture pour faire une partie de squash avec un ami. Mais la vision d'un avion en feu puis un banal accrochage en voiture vont faire basculer la vie plaisible et bien ordonnée d'Henry. Si l'action est minimaliste, la force du roman de McEwan vient des questions existentielles que nous soumets l'auteur. Comment notre culture occidentale s'est fragilisée avec le 11 septembre 2001 ? La réflexion politique, philosophique est l'un des intérêts du livre mais c'est aussi par sa qualité narrative que l'écrivain anglais nous éblouie. Roman après roman, l'oeuvre de McEwan scrute le monde avec finesse et force. Un livre passionnant.
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C'est le récit d'une journée, un samedi du mois de février 2003. La journée pas tout à fait ordinaire d'un neurochirurgien, Henry, qui s'apprête à des retrouvailles familiales le soir même, après ses habituelles activités du samedi...Sauf que la journée commence par l'embrasement d'un avion dans le ciel londonien aux premières heures du matin et se poursuit sur fond de manifestation contre la guerre en Irak...
Au delà du débat contemporain sur la légitimité de l'intervention occidentale dans cette guerre à la fois proche et lointaine, ce roman nous offre une admirable plongée dans les circonvolutions du cerveau humain et les interrogations qu'il suscite : le déterminisme biologique, la part ou non du hasard dans la destinée humaine, le rôle omniprésent de notre cerveau dans ce que l'on pense être notre libre arbitre, la place des maladies neurologiques dans les comportements déviants...
Malgré quelques lourdeurs un très bon roman à l'humour impitoyable.
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Comme dans le précédent roman que j'ai lu de lui, Expiation, Ian McEwan prend le temps de détailler la vie de son personnage tout au long du roman. On aime ou pas, pour moi c'est une réussite. le neurochirurgien Perowne passe un sacré samedi, il va lui arriver de nombreuses péripéties tout au long de l'intrigue jusqu'au dénouement final, toujours réussi chez cet auteur.
Ma lecture fût en demi-teinte, j'adore le style de l'auteur toutefois je le trouve aussi rempli de longueurs. C'est ce qui me rebute un peu mais comme j'avais adoré Expiation et sa fin, je me suis dit que cela valait le coup de le terminer. Au final j'ai aimé la plume comme la fin, reste ces fameuses longueurs qui empêche le coup de coeur.
Je ne m'attendais pas à croiser de Villepin dans le livre, ça m'a fait sourire.
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c'est un samedi de février 2003 bien chargé pour Henry Perowne, neurochirurgien, qui est nous est contée par l'auteur ! Après une semaine de travail intense, comme à l'accoutumée, un repos qui semblait bien indiqué va lui être contesté par une succession d'événements qui font tout le charme de ce roman. Cette journée est celle d'une manifestation contre la possible intervention militaire du royaume uni en Irak, aux côtés des Etats-Unis, elle intervient frontalement comme source déclenchant la principale vicissitude, mais aussi par les interrogations et les discussions qu'elle provoque dans la cellule familiale, avec Daisy, la fille d'Henry et Rosalind. Toute la narration de ce qui advient et entrecoupé de « pauses scripturales » de l'action qui valorisent réflexions et commentaires sur le contexte et enrichissent l'intérêt de l'histoire. Ian McEwan développe ici un grand talent d'écrivain.
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