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Citations sur Solaire (51)

En admettant qu'elle en ait besoin, ce dont il doutait, comment pourraient-ils sauver la planète, tellement plus grande que le vestiaire ?
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C'était toujours le moment présent qui avait raison de lui, la confrontation ponctuelle avec l'irresistible bon morceau, le plat voire le repas superflu où la faction du court terme l'emportait.
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Comme si l'excès dans un domaine pouvait l'immuniser dans un autre.

Comment pouvait-il sauver la planète, tellement plus grande qu'un vestiaire?
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Il racontait tout cela sur fond de conversations de plus en plus animées, les vingt artistes du réchauffement climatique finissant leur vin tandis qu’on desservait. Insensible à l’autodérision, ou préférant ne pas relever, Jésus déclara solennellement, tournant son visage triste et désabusé vers la salle à manger pleine de monde, qu’à aucun moment de l’existence il ne fallait perdre espoir… Ses pingouins les plus réussis, les plus réalistes, ceux dont les lignes étaient les plus pures, avaient été sculptés ces deux dernières années, et depuis peu il s’attaquait aux ours blancs, créatures menacées par la hausse des températures et naguère hors de portée de ses talents artistiques. À son humble opinion, il était important d’avoir foi en la possibilité d’un profond changement intérieur. De toute évidence, un chercheur comme le señor Beard devait formuler sa propre théorie, tendre vers cette beauté, car qu’était la vie sans nobles ambitions ?
Comment avouer à Jésus qu’il n’avait pas entrepris de recherches sérieuses depuis des années, qu’il ne croyait pas en un profond changement intérieur ? Seulement en une lente déchéance intérieure, et extérieure. Il ramena la discussion vers le terrain moins risqué de la sculpture sur glace des pingouins comparée à celle des ours blancs, mais se remit à broyer du noir. L’action des antidouleurs s’estompait ; le vin, toujours le même, avait désormais l’âpreté de la piquette ; la bonne humeur ambiante lui rappelait que son mariage avait tourné court. Il se sentait las, trop cynique pour apprécier la compagnie. Ses prises de position animées n’étaient qu’une imposture, un effet conjugué du traumatisme, des médicaments et de l’alcool.
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Il appartenait à cette classe d’hommes – peu avenants, souvent chauves, petits et gros, intelligents – que certaines belles femmes trouvaient inexplicablement séduisants. Du moins le croyait-il, ce qui semblait suffire à en faire une réalité. Que ces femmes le prennent pour un génie ayant besoin qu’on le materne jouait en sa faveur. Mais le Michael Beard de cette période était un homme aux facultés intellectuelles amoindries, un monomaniaque anhédonique et blessé. Alors que son cinquième mariage se désintégrait, il aurait dû savoir que faire, prendre du recul, reconnaître sa part de responsabilité. Les mariages, les siens en tout cas, ne ressemblaient-ils pas aux marées, refluant avant l’arrivée du suivant ? Or celui-ci était différent. Michael Beard ne savait que faire, prendre du recul lui coûtait et, pour une fois, il ne se reconnaissait aucune responsabilité. C’est sa femme qui avait une liaison, au grand jour de surcroît, une liaison punitive et sûrement sans remords. Il se sentait en proie, entre autres émotions, à d’intenses accès de honte et de désir. Patrice voyait un maçon, leur maçon, celui-là même qui avait rejointoyé leurs murs, aménagé leur cuisine, refait le carrelage de leur salle de bains, ce type épais qui, un jour, devant une tasse de thé, avait montré à Michael une photo de sa maison simili-Tudor rénovée et tudorisée par ses soins, avec un bateau posé sur sa remorque sous un réverbère de style victorien au milieu de l’allée bétonnée, et un emplacement où ériger une cabine téléphonique rouge à usage décoratif. Beard découvrait avec étonnement la difficulté d’être cocu. Le malheur n’avait rien de simple. Et qu’on ne vienne pas dire que son âge le mettait à l’abri de nouvelles expériences !
Il l’avait bien cherché. Ses quatre ex-femmes – Maisie, Ruth, Eleanor et Karen -, qui, toutes, s’intéressaient encore vaguement à son sort, auraient exulté, et il espérait qu’elles n’en sauraient rien. Aucun de ses mariages n’avait duré plus de six ans. Au moins était-il parvenu à rester sans enfant. Ses épouses avaient très vite compris quel père médiocre, voire épouvantable, il ferait, elles avaient préféré se protéger et partir. Il aimait se dire que, s’il les avait fait souffrir, ça n’avait jamais été bien long, et d’ailleurs il restait en bons termes avec elles.
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Troublant, après l'amour,que les femmes ne puissent pas instantanément se défaire de leur personnalité intime préludant aux ébats amoureux, mais se complaisent dans une continuité de sentiment oppressant.
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Avant les grandes décisions,son esprit ressemblait à un parlement,un lieu de débats.Des factions rivales s'affrontaient;les enjeux à court et à long terme se retrouvaient otages de vieilles haines.Non seulement des motions étaient déposées,repoussées,mais certaines d'entre elles ne servaient qu'à en masquer d'autres.
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Il se méfiait de tout individu portant une casquette de base-ball ailleurs que sur un terrain de base-ball,que la visière soit devant ou derrière.
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« Il appartenait à cette classe d'hommes - peu avenants, souvent chauves, petit et gros, intelligents - que certaines femmes trouvaient inexplicablement séduisants. »
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