Spawn Volume 2: Endgame Part 2

Spawn a capturé un ange (femelle) qu'il a cloué au mur par les poignets et par les ailes, dans la zone de neutralisation apparue à New York. Il ne comprend rien à ce qu'elle raconte, et elle s'aperçoit un peu tardivement de sa méprise. Les réactions de Spawn sont très violentes, et sans aucune pitié. Jim Downing revient à l'appartement de Sara pour découvrir que des individus louches effectuent une planque en bas de chez elle. le Clown (l'un des frères Phlebiac) continue sa guerre d'influence pour faire avancer ses propres projets. Il découvre un atout inattendu dans les ruelles de New York. L'individu qu'il a recruté dans le tome précédent commence lui aussi à recruter pour le compte du Clown. Marc Rosen poursuit son enquête pour donner un sens à l'incendie ayant ravagé l'hôpital Saint Anthony et aux guérisons miraculeuses observées par la suite. Jim Downing se fait aborder par The Freak (Mister Kulbiczi) et là aussi la discussion défie la compréhension. La route va être longue pour apprendre ce qui se cache derrière le patient 47.

La première partie de cette histoire était laborieuse, lente et étirée. Évidemment, la deuxième partie de "Endgame" bénéficie de tous les éléments mis en place dans ladite première partie, et McFarlane (le scénariste) augmente fortement la proportion d'actions et de brutalité. Jim Downing adopte un rôle plus actif et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne se laisse pas faire. McFarlane installe doucement le nouveau Spawn dans la continuité du titre en faisant intervenir une ange et Violator, ce dernier mettant à profit le vide dans la structure de pouvoir. Cette insertion se fait progressivement ce qui met ces éléments à la portée de tous les lecteurs, même ceux qui n'ont pas lu de Spawn depuis des années (pas besoin de passer 1 heure sur des sites spécialisés pour comprendre qui est qui). En même temps, McFarlane continue de développer les éléments spécifiques à cette nouvelle incarnation et il dévoile enfin un aspect de la personnalité de Jim Downing. Comme évoqué dans la première partie, la pègre a investi du temps dans ce monsieur et elle souhaite savoir ce qu'il est advenu de son placement.

La narration augmente également en intensité du fait de séquences d'action plus nombreuses. Il subsiste une forte densité de dialogues, mais la première page donne le ton : l'ange ensanglantée, les poignets liés. Cette partie commence donc par un interrogatoire brutal et sanglant. Puis McFarlane se lâche un peu : tête tranchée, éviscération, membres arrachés, asphyxie par étranglement, dents cassées, etc. Il insère juste une touche d'humour crade (un individu en train de se soulager sur le pare-brise de Sam & Twitch) pour établir un contraste. Ces actes brutaux et barbares ressortent d'autant mieux que les illustrations s'améliorent également.

Whilce Portacio dessine les épisodes 191, 192 et 194, il participe à l'épisode 195, Greg Capullo dessine les épisodes 193 et participe à l'épisode 195, Rob Liefeld participe à l'épisode 196. Todd McFarlane participe aux épisodes 195 et 196, et il encre les 6 épisodes. Dans le tome précédent, le lecteur était trop conscient que Portacio faisait tout ce qu'il pouvait pour dessiner dans le style spécifique de cette série, tout en restant dans un registre adolescent en terme de représentation du quotidien, et en bâclant les décors. Ces travers se sont résorbés dans ce tome. Les dessinateurs se sont mis au diapason de la violence du scénario et la mise en couleurs n'hésite pas à rajouter du rouge carmin en quantité pour accentuer l'horreur des brutalités. Les tortures subies par l'ange sont rendus dans un style fortement encré et tirant vers les formes abstraites, sans que la barbarie ne perde de son intensité. Les pleines et doubles pages sont en nombre restreint et sont utilisées à bon escient. Il y a en particulier une double page consacrée à l'impact de Spawn sur une voiture qui est magnifique. À partir du deuxième épisode il apparaît également que McFarlane a passé beaucoup de temps pour l'encrage. En particulier la figure de Freak est magnifique. Avec l'arrivée de Capullo, les illustrations gagnent en détails et en impact (la mise en scène du fameux jet d'urine), les visages gagnent en personnalité et les décors se font plus présents et plus réalistes. le langage corporel s'améliore. Et les 3 derniers épisodes restent à ce niveau de dessins plein de force. Tout du long de ce tome, le découpage en cases de chaque action est d'une grande fluidité, avec une mise en scène efficace qui augmente la force du scénario.

Cette deuxième moitié d'Engame s'avère nettement meilleure que la première grâce à de solides illustrations sur la même longueur d'onde que le scénario, et grâce à une histoire qui avance plus vite. McFarlane développe le personnage de Marc Rosen (le journaliste) qui devient un véritable individu avec ses qualités et ses défauts, et un charme certain. Il reste à voir ce que Sara deviendra, si elle dépassera son rôle de potiche et d'otage potentiel. le lecteur peut continuer de découvrir le nouveau Spawn dans New Beginnings qui contient les épisodes 201 à 206.