Spawn, Tome 3 : Réflexion

De nouveaux ennemis se dressent devant Spawn, qui le temps d'un instant croit retrouver ce pour quoi il a bravé l'Enfer... Mais sa place ne pourra plus jamais être la même, et il doit continuer à lutter contre ceux qui le traquent dans les ruelles sombres de New York, mais aussi pour sauver deux enfants de la violence paternelle, ou encore des victimes du Ku Klux Klan, dont certains membres paieront le prix pour le mal qu'ils ont fait...
Enfin, Spawn perçoit qu'il est désormais intimement lié au costume dont il a cru pouvoir, ou même vouloir se débarrasser, mais le monde dans lequel il évolue maintenant demande d'étranges pouvoirs, que seules sa cape et ses chaînes pourront lui apporter...
Un 3e intégrale toujours prenant, malgré l'absence de quelques mini-séries pour des questions de droits.

Les épisodes #26 à 32 de la série US nous livrent la suite des aventures de Spawn. Cette troisième intégrale contient également la minisérie «Blood Feud» #1-4, qui marque le retour d'Alan Moore sur la série après une première participation lors de l'épisode #8. Malheureusement, faute de droits éditoriaux, cet album ne contient pas la minisérie «Angela», où Spawn livre un combat au paradis.

Dans ce troisième tome, les auteurs vont principalement se concentrer sur le destin du lieutenant-colonel al Simmons, ex-agent des Forces Spéciales exécuté par ses supérieurs et ressuscité d'entre les morts sous la forme d'un Hellspawn suite à la signature d'un pacte avec le Diable. Cette âme torturée qui est revenue sur Terre cinq ans après sa mort tente de donner un sens à son existence et le lecteur découvre ici un héros bien décidé à prendre son destin en main et qui cherche son rôle au sein de la société. Spawn va ainsi passer du rôle de maudit, à celui de protecteur et délivreur des opprimés. Afin de ressusciter un clochard, ce Messie des ruelles sombres ira même jusqu'à user de ce précieux pouvoir qu'il ne peut utiliser sous peine d'être banni de la Terre et ainsi mourir une deuxième fois. Après avoir revendiqué son propre territoire, la relation entre l'homme à la cape rouge et les laissés pour compte continue d'évoluer de manière intéressante au fil des pages. Malgré sa condamnation à un enfer de non-vie, ce protecteur des déshérités parvient ainsi à donner un peu d'équilibre et de sens à sa vie.

Une aventure dans le sud des States va également permettre aux auteurs de sortir ce zombie au visage décomposé des bas quartiers de New York et d'aborder des thèmes tels que la maltraitance d'enfants et le racisme. Celui que ses collègues appelaient Banche Neige à l'armée et qui cache sa douleur derrière un masque va ainsi être confronté au KluKluxKlan et à un père qui maltraite ses deux gosses dans l'Alabama. Todd McFarlane développe également la relation entre le Spawn et son costume symbiote de manière très intéressante.

La minisérie «Blood Feud» porte bien son nom et est donc assez sanglante. le récit est déjà assez violent à la base avec un ‘héros' qui n'a pas peur de faire couler le sang, voire torturer ses victimes. Cela contraste énormément avec la plupart des superhéros US, qui essayent généralement de maîtriser leurs adversaires au lieu de les tuer. Cette minisérie d'Alan Moore et Tony Daniel va encore rajouter une couche de violence et d'hémoglobine à cette saga. Cette fin d'album va également permettre aux inspecteurs Sam & Twitch de venir prêter main forte au Spawn dans une affaire paranormale. Leur présence apporte incontestablement un plus au récit et l'on comprend pourquoi ces deux personnages créés par Todd McFarlane ont eu droit à leur propre série par la suite ("Sam and Twitch (Les enquêtes de)" également chez Delcourt et "Sam and Twitch" chez Semic).

Graphiquement, le travail de Greg Capullo reste très plaisant avec quelques superbes double-pages qui viennent mettre en valeur ce héros au costume en lambeaux. Un costume qui porte de plus en plus les traces de cette lutte que livre l'homme torturée qu'il camouffle.

« Spawn, tome 3, réflexion » m'a moins séduit que les précédents.

Bien entendu les aventures du super héros maudit sont toujours de bonne qualité et puissamment mises en page, mais le récit moins tortueux et jouant sur moins de plans s'avère moins passionnant à suivre.

En proie à ses éternels doutes intérieurs, Spawn progresse laborieusement dans la connaissance de lui-même tout en affrontement sporadiquement des ennemis aux pouvoirs souvent trop supérieurs aux siens comme le play boy blond Sansker qui s'avère être un hideux monstre body buildé.

Une bon cru certes, mais légèrement décevant.

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