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sur 260 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« L'argent fait ce qu'il veut. Il se fiche bien de ce qu'on préfère. Si tu lui barres la route d'un côté, il s'en ouvre une autre ailleurs. Je ne peux pas l'empêcher. Je ne peux pas dire à l'argent ce qu'il doit faire, ni où il doit aller. » Alors, puisque la chasse à la baleine ne nourrit plus aussi bien son homme qu'autrefois, la ressource mais aussi les débouchés se faisant de plus en plus rares, pour le capitaine Brownlee ce sera, au seuil de cet hiver 1859, la dernière campagne qu'il entreprendra avec son navire dans les eaux du Grand Nord. Soit il parviendra à remplir ses cales de graisse de baleine – et il tuera ses hommes à la tâche pour cela s'il le faut –, soit il coulera « accidentellement » son bateau dans les glaces pour toucher une grasse prime d'assurance. le voilà donc qui met le cap vers les eaux du Groenland, avec pour équipage le pire assemblage de sac et de corde qui soit, tous de furieux durs-à-cuire n'ayant guère de recommandable que leur force méchamment brutale, mais expérimentée. L'enfer sera glacé et l'aventure dans la blancheur arctique très noire...


Un intrus s'est toutefois malgré lui glissé à bord. Ex-chirurgien chassé de l'armée britannique pour une faute commise en Inde, Patrick Summer n'a pas pu faire la fine bouche, et désormais compagnon de galère de cet effrayant et peu ragoûtant ramassis, se retrouve non seulement médecin de bord, mais aussi à prêter main forte aux marins. Il est l'esprit élevé embarqué sur le Volunteer, le seul à faire preuve de raison et à s'attacher au « bien » dans cette expédition loin de la civilisation et de la loi. Déjà durement confronté à la souffrance des hommes trimant sans répit dans des conditions dantesques et périlleuses, à l'immonde boucherie que représentent le massacre et le dépeçage des baleines, phoques et ours, à la promiscuité dans la puanteur de la graisse et du sang, il va en plus devoir faire face à la noirceur de l'âme humaine, au « mal » le plus absolu, en la personne de Henry Drax, un harponneur brutal et sanguinaire au dernier degré, dont il est le seul à avoir compris le rôle dans la mort mystérieuse d'un jeune mousse peu de temps après l'appareillage.


Entre les rigueurs d'un environnement polaire ne pardonnant aucune erreur et le combat entre eux de fauves humains sans foi ni loi, y aura-t-il seulement des survivants ? Les péripéties s'enchaînent sans trêve, dans une violence crue curieusement relatée dans une telle sécheresse factuelle, presque prosaïque dans son absence d'émotion et de parti pris, qu'on la traverse comme anesthésié par le choc et l'urgence, lorsque par réflexe l'on oublie de penser et de ressentir pour se concentrer sur l'action face au danger. Ici, pas de romantisme, ni d'héroïsme : tandis que les personnages font face comme ils peuvent, la plupart en bêtes sauvages, au rouleau féroce de la vague sur le point de les écraser, seules quelques bribes de moralité survivent ça et là, éclats échappés au sauve-qui-peut général.


Et plus encore que l'immersive aventure relatée avec une exactitude des plus convaincantes, c'est bien cette mise à nu de la nature humaine profonde, la révélation de ce qui subsiste lorsque les rudesses de l'existence, l'âpreté d'un environnement et la bataille pour la survie font voler en éclats l'être social et son appareillage de lois et de conventions, qui font tout l'intérêt de ce roman, classé parmi les dix meilleurs livres de 2016 par le New York Times.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Voici un grand roman d'aventures et de survie, pétri de bruit et de fureur aveugle, l'incroyable épopée sauvage d'un chirurgien irlandais Patrick Summer , ancien de l'armée britannique , venant d'un hôpital du Cachemire , trainant une mauvaise réputation ——jusque dans un igloo sur le cercle polaire arctique .——

1859: Patrick embarque sur le Volunteer, un baleinier groenlandais qui entreprend un voyage de sis mois .

Brownlee , son capitaine a la réputation d'avoir la poisse.

L'équipage se compose de trois harponneurs , Henry Drax, qui n'a pas hésité à fracasser le crâne d'un homme pour lui prendre son argent et son tabac, meurtrier sanguinaire, Black qui a le projet d'être à la tête de son propre équipage , Otto , un homme bon, philosophe et mystique,.

Cavendish , sournois , sous- lieutenant qui passe son temps chez les putes...

On sent la crasse, l'alcool, les odeurs de viande avariée, la pisse , les arômes mêlés de sang et de pourriture , le harpon brandi, les chairs éparses de la baleine , les énormes icebergs d'un blanc bleuté , menaçants, les rafales de vent , l'air rare et nauséabond dans le huit- clos du bateau, la nature hostile où le froid devient glaçant et l'homme un diable.. en ajoutant le meurtre d'un mousse , victime innocente retrouvée sodomisée et étranglée par le sanguinaire Drax..

C'est un livre à l'écriture crue, réaliste, féroce , aux scènes saisissantes qui désarçonnent le lecteur, transporté , heurté par la violence de ces hommes sans scrupules .....les conditions de vie à bord du baleinier sont remarquablement décrites .
Les bagarres sont monnaie courante.
La chasse à la baleine ou à l'ours se parent de détails sanglants , parfois répugnants, à soulever le coeur ...
La blancheur du paysage se pare de poésie noire, très noire,...
L'auteur décrit le mal à l'état pur, infernal et terrifiant ——espèce d'opéra baroque et effrayant——-un ouvrage qui choque, impressionne, surprend , porté par la part sauvage de l'homme, sa cupidité et sa bestialité ,et la beauté sépulcrale des grands espaces , sorte de combat entre le bien et le mal.
C'est aussi une réflexion morale passionnante , poétique et diabolique .
Une vraie découverte pour un premier roman , page d'histoire de L'Angleterre du XIX° siècle



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Après ma croisière dans les mers du Sud avec l'ile des Perroquets de Robert Margerit , me voilà embarquée à bord du Volonteer pour un départ vers le Grand Nord pour la chasse à la baleine avec à son bord, Patrick Summer, un chirurgien , viré de l'armée des Indes .

Mais en cette fin du XIX ème siècle, la chasse à la baleine vit ses dernières saisons , les baleines se font plus rares et ses produits sont supplantés par le pétrole .

Ce n'est pas le sujet principal du roman, quoique cela tienne une place importante de part les descriptions qui sont toujours aussi difficilement soutenables et d'autre part par les répercussions sur le capitaine et l'armateur du navire qui voient avec inquiétude l'arrêt de cette activité lucrative et les moyens pas forcément honnêtes de s'en sortir .

Pour Patrick Summer, c'est surtout la découverte du meurtre d'un mousse à bord du bateau et sa confrontation avec un homme violent Drax qu'il sait être l'auteur du meurtre .

Une bande de marins brutes  et ivrognes  qui va se retrouver échouée finalement sur la banquise en plein hiver par la bêtise et la cupidité du capitaine et de son second dont on ne s'émeut pas du sort , le seul à sortir du lot est Summer qui mène son combat contre la violence à bord , un homme meurtri par son passé et dont la vraie place n'était pas sur ce bateau .

Roman d'aventures que j'ai trouvé original , bien rythmé, s'attaquant à des thèmes peu abordés comme la maltraitance des mousses à bord des bateaux et à la fin de la grande époque de la chasse à la baleine .
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L'écrivain britannique Ian McGuire signe avec « Dans les eaux du Grand Nord« , son tout premier roman. Précédé par des critiques presse plutôt élogieuse, c'est avec avidité que je me suis plongé dans cette reconstitution historique de la pêche à la baleine telle qu'elle était pratiqué au milieu du XIXème siècle.. Vous allez me signifier qu'il s'agit d'un ersatz du chef d'oeuvre de Melville « Moby Dick » et je vous répondrais par la négative car si le cadre historique est analogue et l'écriture de Ian McGuire affutée, nous sommes néanmoins très loin de ce récit mythique car ici la chasse à la baleine et la description de ce bateau, où s'entassent ces hommes féroces, n'est qu'une toile de fond. L'objet de cet ouvrage est avant tout de décrire les conditions terribles affronter par ces marins aguerris et de suivre l'histoire de Summer, un ancien chirurgien de l'armée britannique en Inde (à l'époque une colonie de l'empire britannique) qui échoue sur ce rafiot faute de mieux en temps que médecin à bord. Très vite, les raisons de ce voyage vont apparaitre et notre homme d'enquêter suite au meurtre sordide d'un jeune mousse.. La plume de Ian Mc Guire ne nous épargne rien des conditions de vie de ces marins. Il est beaucoup question de la mauvaise hygiène de ces derniers. L'auteur décrit les miasmes, la saleté, la crasse.. Sombre ce roman l'est assurément. J'ai trouvé l'ensemble original et le choix de porter l'action dans ces lieux éloignés de toute « civilisation » (du moins est-ce ainsi que l'on percevait les choses à cette période), judicieux. le personnage de Summer est pleins d'aspérité, de contraste.. La lumière, lorsqu'elle apparait dans ce récit secoué par les embruns, se fait rare mais elle peut prendre l'apparence d'une nature hostile certes, mais pourtant moins cruel que tous ces hommes damnés, aux yeux des prêtres, pour l'éternité. On est emporté par le souffle du récit et les descriptions du Grand Nord sans toutefois être totalement emballé, comme s'il manquait à ce premier roman un petit quelque chose qui l'aurait fait passer au rang de chef d'oeuvre absolu. Pour ma part, j'ai trouvé la dernière partie du livre plutôt prévisible et j'aurais préféré une fin moins attendu. Malgré cet écueil que je soulève ici, on passe un agréable moment de lecture. Efficace à défaut d'être pleinement transcendant.
Lien : https://thedude524.com/2018/..
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Violent, froid et viril, voici les mots qui me viennent après la lecture de ce roman.
Embarqués pour la chasse à la baleine, un équipage se trouve confronté à des faits de pédophilie, puis à un meurtre. le médecin de bord, homme au passé torturé, se charge "d'enquêter"... Mais il y a aussi les desseins du capitaine, qui vont mettre les hommes dans une situation de survie inextricable.
J'ai adoré cette lecture, âpre, engagée, certains moments même insoutenables sont d'une beauté monstrueuse. Une très belle écriture, un rythme parfait. Belle découverte de cet auteur !
Un roman qui ferait un excellent film...
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La vie, la mort, la violence des hommes et de la nature.
Nous partageons leurs conditions de vie et de survie. Nous respirons le même air qu'eux chargé d'odeurs et de relents.
Nous participons pleinement à la vie du baleinier et au destin de l'équipage.

Un super polar, noir à souhait, sur fond blanc, comme pour effacer la noirceur d'âme pour peu d'humanité, les machinations, le crime....






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Ian McGuire a livré ici un roman qui m'a proposé tout ce que j'en attendais : un voyage sombre et désabusé dans un monde ancien, une aventure dans les hautes mers, un conte plein de péripéties.

L'équipage qui s'apprête à voguer sur les mers du Nord à la recherche des baleines va entrainer le lecteur dans un récit sombre, où se manifeste l'aspect le moins glorieux de la nature humaine. Dans ce livre, le sens moral a bien du mal à éclairer le sinistre décor de cette farandole d'âmes perdues, ou chacun ne cherche qu'à préserver ses intérêts, ou chaque parole n'est motivée que par l'assouvissement et l'appât du gain.

Ian McGuire s'est manifestement amusé à ne rien épargner à ses lecteurs : marins repoussants à la moralité bafouée, tempêtes, trahisons, violences physiques barbares, manigances et autres imprévus oeuvrent à créer un climat étouffant, un livre où les catastrophes s'effondrent en cascades régulières sur ces pauvres hommes, comme pour se rire de leur bassesses.

"Dans les eaux du grand nord" est un roman haletant, un récit d'aventure épicé, qui nous plonge dans la noirceur d'une fable pour adulte, désespérée et drôle, dont on sort épuisé.
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1859, Patrick Summer, Irlandais, ancien chirurgien de l'armée britannique s'engage à bord du Volunteer, un baleinier du Yorkshire en route pour les eaux du Grand Nord. Alors que la chasse à la baleine est sur le déclin, qu'est-ce qui pousse le riche homme d'affaires Baxter a investir dans cette expédition ? Surtout quand on connait la réputation douteuse du capitaine Brownlee depuis l'histoire du Percival où la majeure partie de son équipage a péri.

Summer espère trouver un peu de répit à bord du baleinier en acceptant ce poste très mal payé et peu contraignant. Il pense pouvoir s'adonner à ses recherches, à la lecture de l'Illiade et sans doute oublier cette mésaventure en Inde. Mais très vite, notre médecin est rattrapé par le quotidien à bord du bateau et la violence des marins, un jeune mousse du nom de Joseph Hannah est découvert brutalement assassiné. Pris au piège dans les entrailles du navire, il espère faire la lumière sur ce meurtre mais les suspects sont légions : l'ambitieux Cavendish, Henry Drax, une pourriture brutale et sanguinaire, McKendrick le charpentier sodomite ou encore la horde de harponneurs Shetlandais. Les véritables objectifs de l'expédition se dévoilent et cet incident n'est que le premier d'une longue liste...

Dans les eaux du Grand Nord est un roman plaisant, bien mené, le rythme est nerveux et les rebondissements nombreux. On se croirait à bord du baleinier tellement les descriptions de Ian McGuire sont réalistes et crues. Les jurons, la violence, la puanteur et les giclées de sang pendant le débitage de la baleine rendent bien l'atmosphère de ce monde disparu. Un huis-clos sombre et glacial comme la banquise. Si vous avez encore un peu foi en l'humanité, ne lisez pas ce livre !
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Hermann Melville, ça te parle ? Si c'est le cas, t'as plus lu que l'adjointe à la culture de ma ville, quand je lui ai proposé un salon du livre… Tu vois l'idée ?
Pourquoi je te parle de Melville ? Parce que quand j'ai lu ce roman, j'ai bien sûr pensé à Moby Dick… Pas longtemps, mais un peu. L'océan, les baleiniers, les hommes, la vie quoi…
Derrière le bouquin, il y a écrit que c'est l'un des dix meilleurs livres de 2016. Mazette, comme disait mon grand-père…
Je déconne. Il disait pas « Mazette ».
En revanche, j'avoue avoir été bluffé par ce roman, et du début à la fin. Pas vraiment par l'intrigue, qui est somme toute assez banale, et sans réel rebondissement, mais par ce style, par ces images que Ian McGuire te donne à voir. Un vrai roman d'aventureS, dans la lignée de ceux de London, et tu sais comme je suis prudent avec London et ses imitateurs… Un de ses recueils de nouvelles, pas trop connu, s'appelle « Les enfants du froid », et j'ai retrouvé « Dans les eaux du Grand Nord », ses descriptions, sa capacité à te faire ressentir la morsure de la banquise et la rudesse de ceux qui partaient chasser à cette époque, de l'autre côté de la terre. Une époque où l'on croyait encore que chasser la baleine était nécessaire. Une époque où tu pouvais côtoyer des hommes sans concession, sans pitié, et sans morale. Quoi, tu en connais encore aujourd'hui, des hommes sans morale ?
Quid de ce qu'il y a dans la tête des personnages ? Quid de la psychologie, comme ils disent dans Télérama ?
Bluffé, j'ai été, et bluffé tu seras aussi, comme disait Maître Yoda.
Chacun des personnages a sa propre histoire, et Ian McGuire te la donne à partager. Chacun de ces hommes est brutal, sans pitié, sans remord, et pour certains d'entre eux, la quintessence du mal, sans aucune concession et surtout, sans envie de rédemption et tu sais que la rédemption, c'est mon truc…
Le personnage principal, c'est Sumner. Il était chirurgien dans l'armée britannique. Il a dû faire des conneries, parce qu'il est plus dans l'armée, mais je t'en dis pas plus. C'est un gentil.
Un autre personnage, c'est Henry Drax. Lui, c'est un méchant. C'est écrit sur la quatrième de couverture. « Le mal à l'état pur », ils disent. C'est vrai. Nonobstant le fait qu'au 19e siècle, sur les baleiniers, tu devais en croiser quelques-uns, des mâles à l'état pur, il semble être plutôt barré comme garçon.
Une histoire de survie, d'abord, un peu comme dans « Le revenant » de Punke, dont ils ont fait un Capriofilm, mais aussi une histoire d'hommes et de rapports entre les peuples. Ceux qui pensent que la nature est leur mère, et qu'il faut la protéger, et les autres, qui pillent, sans vergogne, et imaginent qu'un ours blanc sera mieux dans un zoo que sur la banquise. Ouais, déjà, au 19e, il y en a qui pensaient ça. Je sais, ça a pas beaucoup changé…
Monsieur McGuire, c'est un vrai raconteur d'histoires. Tu vas tourner les pages, et tu vas mettre un pull, parce que l'hiver, là-bas, ça caille.
C'est un vrai roman noir, avec tous les ingrédients pour que tu passes un super moment de lecture. le style est parfois poétique, parfois proche de cette barbarie dont font preuve les personnages, mais toujours passionnant. C'est suffisamment rare pour être relevé.
Les personnages sont toujours sur le fil du rasoir, oscillant entre héroïsme et lâcheté, entre humanité et bestialité, et ça non plus, c'était pas gagné de te le faire partager. L'écriture est de grande qualité, et le style, encore une fois, proche de ces écrivains qui t'emportaient au bout du monde, et dont tu pensais, toi aussi, qu'il n'y en avait plus.
La violence, présente en permanence, notamment dans les rapports avec la nature qui ne pardonne rien à ces hommes âpres et sans concession, est rendue parfaitement à travers les mots que McGuire nous donne à partager. C'est du super boulot d'écrivain.
Ça aussi, c'est rare.
Tu vas voir le soleil, crois-moi, et ces lumières presque magiques qui existent dans le Grand Nord, tu vas entendre craquer la glace, cette glace qui peut te retenir pendant des mois jusqu'à ce que la mort te semble être la seule issue.
Tu vas pénétrer dans l'âme de Drax, tu n'y verras que la noirceur de l'enfer, sans aucun espoir de retour, et comme Sumner, tu vas comprendre que certains hommes sont l'incarnation des plus bas instincts de l'humanité. Tu vas avoir peur, toi aussi, d'être happé par ce mal et cette bestialité.
C'est un texte cru, sans concession au romantisme ambiant dans certains romans noirs. Il te dit les choses, te montre les hommes, et si t'as envie de gerber, parfois, c'est normal. Quand tu chasses le phoque, c'est pas du chiqué. le gourdin, il est gluant de sang, et la baleine, quand elle meurt, elle souffre, et elle hurle sa douleur aux hommes qui la tuent.
L'océan la regarde mourir, et comme toi, il ne peut rien faire qu'assister à la folie des hommes.
Un bémol ?
D'accord, je te fais un bémol.
Deux bémols, en fait.
J'aurais aimé entrer encore plus dans le crâne de Drax. Apercevoir plus encore ce qui fait sa noirceur et parfois, son héroïsme, malgré tout…
Un manque de puissance, parfois, un peu en retrait de ce que Ian McGuire est sans doute capable d'écrire quand il se lâche totalement.
En résumé, va le chercher, tu vas pas regretter tes 18 euros.
Lien : http://leslivresdelie.org
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J'ai vraiment apprécié à ce roman pour lequel j'ai accroché quasiment dès les premières pages. Un rythme haletant, une ambiance plutôt noire, sale et extrêmement réaliste. C'est sur qu'il faut éviter de lire ce roman lors d'une période un peu déprimante...

Ce n'est finalement pas vraiment l'enquête pour trouver le coupable de meurtre qui est au centre du récit mais plutôt la vie à bord des baleiniers, les conditions extrêmement difficile, les rapports humains...

On alterne entre description de paysages désolés du grand nord et scène d'interaction entre des personnages particulièrement bien décrits.

Le style d'écriture convient tout à fait à cette ambiance dans laquelle l'auteur a souhaité nous immerger. Peut-être quelques longueurs (la poursuite de l'ours par exemple) mais pas vraiment dérangeantes et l'ensemble se lit plutôt vite et bien.

Ce n'est pas un roman policier à proprement parlé, du moins pas un policier ordinaire, mais ce fût un vrai coup de coeur pour moi et je recommande ce roman sans hésiter.
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