Une enquête qui prend le lecteur à rebrousse-poil.
Nous suivons le personnage principal dans ses pérégrinations à vélo à travers la France d'après guerre. Rapidement, il s'avère qu'il se comporte plus comme un psychopathe que comme un détective justicier. Plus proche de Hannibal Lecter que d'Hercule Poirot. La veuve et le paysan dromois, comme tous les témoins qu'il rencontre, passent un sale quart d'heure quand il se pointe à l'heure de la soupe pour mener l'interrogatoire.
Ce type a une idée fixe: retrouver une gamine et sa mère, mystérieusement disparues sans laisser d'adresse. Ce fil conducteur n'explique pas les comportements inconsequents du personnage. Faire du vélo en redingote dans le Vercors, en transportant une fortune dans son vieux sac à dos, c'est pas crédible. Faire sa prière du soir et se comporter en criminel, ça colle pas.
Mais le plus gros défaut, c'est le style du récit. Des détails inutiles, des tournures approximatives, une pauvreté qui voudrait passer pour du dépouillement.
Quant au suspense inhérent à un polar, désolée mais on est loin de
Japrisot ou de
Boileau-Narcejac . Peut-être qu'une adaptation au cinéma pourrait rattraper ces erreurs. Un bon scénar avec un gros méchant dans le rôle principal, ça peut se tenter.