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EAN : 9782264081698
192 pages
10-18 (06/04/2023)
3.68/5   181 notes
Résumé :
1951. Il est un peu plus de quinze heures quand l'inspecteur Michel pose son vélo et entre dans une silencieuse ferme de la Drôme : un couple de retraités y a été assassiné quelques semaines plus tôt. La scène de crime est implacable : les époux Delhomme ont été tués au fusil de chasse. Et Juliette, leur fille de onze ans, s'est volatilisée.
L'inspecteur enquête et questionne : pourquoi assassiner ces paysans sans histoire ? La fillette a-t-elle été enlevée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (62) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 181 notes
A la seule vision de son titre, on comprend que derrière un prétendu livre policier se cache une autre histoire qui ne sera développée que dans la dernière partie de celui-ci.

Le propos de l'auteur est donc original en débutant par une classique enquête autour du meurtre d'un couple dans une ferme de la Drôme avec en filigrane la disparition de leur fillette. Mais, dommage, il s'enlise assez vite dans les arcanes et les invraisemblances d'un scénario chaotique qui effleure l'histoire, la déportation des juifs, les quelques justes qui les ont cachés, sauvés, au péril de leur vie bien souvent.

On suit donc les recherches du héros principal du livre, que l'auteur désigne comme l'inspecteur, mais dont le comportement laisse vite pressentir une autre personnalité. Son enquête se déroule en 1951, donc peu de temps après la fin de la guerre, au moment où toutes les plaies sont encore ouvertes et la méfiance entre les survivants toujours réelle.

Cet homme a un objectif qui se dessine peu à peu, à mesure que les pages se tournent, dévoilant des découvertes bien éloignées d'une simple enquête de police. Il ne devient jamais un personnage attachant pour le lecteur qui peut mettre du temps à découvrir sa vraie nature. de ce point de vue, François Médéline a réalisé une construction correcte d'anti-héros, mais son roman pèche sur plusieurs aspects.

Il est écrit sans style, dans un récit presque parlé et les dialogues eux-mêmes ne rachètent pas cette perception de carence dans l'art littéraire. S'il cite de nombreux lieux de la Drôme et du Vercors, il s'abstient de toute description de l'environnement, des villages, et de tout ce qui fait l'âme d'une région.

Quant à la partie sur l'univers concentrationnaire nazi, même si elle comporte quelques faits exacts, elle sombre dans un mélo que je trouve manquer de dignité à l'égard des déportés juifs. Je n'imagine pas de nazi, officiant au coeur de l'univers d'extermination d'Auschwitz, avoir un sentiment pour un juif au point de lui retirer son étoile.

Bon, c'est du roman, mais lorsqu'on insère un sujet ayant trait à la Shoah dans une histoire, il me semble qu'il convient d'être aussi proche que possible du plausible et de l'Histoire elle-même.

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Bon polar historique ancré dans l'après-guerre avec en toile de fond le thème des enfants cachés non rendus en Isère et la Déportation. En 1951, I'énigmatique inspecteur Michel se rend sur les lieux du crime, une ferme isolée dans laquelle un couple de retraités a été assassiné. le plus étrange c'est que leur fille Juliette, âgée d'une dizaine d'années, a disparu.
Très rapidement le romancier sème le doute. L'inspecteur possède « une identité crédible pour traquer les assassins », et « son temps est compté depuis le 17 Janvier 1945 ». Au lecteur de cogiter, d'analyser les comportements du protagoniste, et de le suivre, de Grenoble à Paris, sur les traces de l'enfant disparue.
Après La Sacrifiée du Vercors, qui se déroulait lors de la Libération, François Médéline renoue avec la seconde guerre mondiale. de l'action, peu de psychologie, peu d'allusions aux pensées des personnages, mais une intrigue solide, une écriture sèche, incisive, parfois brutale, efficace, qui fait naitre une atmosphère à la Simenon. Les Larmes du Reich est un roman glacial sur une époque troublée, les personnages ne sont pas dignes d'admiration pour faire pleurer Margot, ils vivent, subissent, trahissent ou résistent comme ils le peuvent, parce que c'est la guerre, avec pour certains d'entre eux, la clandestinité, la Déportation, les Sonderbauten, à l'Est.
Médéline ne délaye pas dans l'eau tiède. Il est efficace en peu de mots. Les lecteurs d'Hannelore Cayre qui apprécient la concision et les chapitres courts, et les férus de behaviorisme ne bouderont pas leur plaisir avec Les Larmes du Reich. Pour ma part, je l'ai lu d'une traite.
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Un crime odieux vient d'être commis dans une ferme de la Drôme et l'inspecteur Michel est chargé de l'enquète .Qui a bien pu abattre les deux retraités d'un coup de fusil ? Où est passée Juliette , leur fille de onze ans ? A l'inspecteur de faire toute la lumière sur une affaire dont les habitants de la localité se seraient bien passés .C'est que nous sommes en 1951 et subsistent encore bien présents les stigmates d'une guerre pas si lointaine
L'inspecteur Michel sera le fil rouge d'une histoire rocambolesque , remontant le temps , soulevant des tapis recouvrant une poussière dont on se serait bien passé .
Débutant comme un banal fait divers , ce crime nous fera découvrir certains aspects de la vie ( !) dans les camps de la mort et nous montrera combien cette vie pouvait ne tenir qu'à un fil .
Roman ? Document historique ? récit de vie ? Cet ouvrage , s'il mélange un peu tous les genres , nous crée un chemin un peu obscur dans les méandres du passé , s'arrangeant aussi un peu trop du présent , peinant à convaincre le lecteur qui , un peu dérouté au début , comprend assez vite la trame qui se dessine avec ses tenants et ses aboutissants .
J'avoue m'être un peu plus interessé à la fin qui me semble plus claire , plus convaincante .
Le style est direct , tout à fait respectable mais sans fioritures , ce que le récit n'exigeait d'ailleurs pas forcément .
Une lecture à ne pas ignorer , au contraire mais dont il ne faut pas attendre un sommet d'émotions ou une originalité sans précédent, ni même des personnages approfondis ou charismatiques .
J'avais envie de lire cet ouvrage , c'est fait , il m'en restera un souvenir un peu empreint d'un sentiment d'inachevé , de superficiel .En même temps , au delà de l'intrigue , j'ai eu accés à un autre témoignage sur la vie dans les camps de la mort .
Bonne soirée à tous et toutes et , à bientôt , si vous le voulez bien et bon voyage , à vélo , mais oui , avec l'inspecteur Michel .Souvenez vous , le Fil Rouge , à ne pas quitter des yeux ...
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Les larmes du Reich est un roman détonant dans tous les sens du terme que je n'ai pas lâché jusqu'à la dernière page. J'ai vraiment apprécié cette intrigue sulfureuse qui allie L'Histoire et la petite histoire de deux individus : Rachel et l'inspecteur Michel.
Le roman démarre sur les chapeaux de roues, sans jeu de mot perfide puisque l'inspecteur Michel pédale en direction d'une ferme dans la Drôme.
Mais qui est ce drôle d'inspecteur qui se bourre d'amphétamines et impose à son corps une discipline de fer ?
L'histoire prend corps et l'on comprend qu'au travers d'un double assassinat de deux fermiers, il cherche la trace d'une femme et d'une fillette.
A-t-il-aimé la femme dans le passé ? Est-il le père de la petite ? Est-il juif ?
L'intrigue est magnifiquement ficelée et le suspense haletant de bout en bout.
Je ne dévoilerais pas l'intrigue sous peine de gâcher votre futur plaisir de lecteur potentiel.
Pour ma part, j'ai été littéralement fascinée et emportée par les larmes du Reich.
Je vous en souhaite tout autant.
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Quelle histoire ! F. Medeline continue de nous raconter les petites histoires, à la marge, qui ont fait la grande Histoire. Et, ce polar est si bien. fait que je suis incapable de vous parler des personnages tant on en apprend sur eux tout du long : chacun jouant un rôle. Qui est qui ? On découvrira ici un sujet tabou de la Seconde Guerre Mondiale : les "puff", autrement dit les "sonderbrau", autrement dit les bordels du Reich, autrement dit ces prostitués qui, parfois, survécurent pour avoir donner autre chose que leur vie. Un réveil nocturne pour en lire plus de la moitié d'une traite est plutôt signe d'un livre... prenant.
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critiques presse (1)
Telerama
16 mai 2023
Médéline reprend les thèmes de son précédent roman, La Sacrifiée du Vercors, pour plonger dans les contradictions et l’apparente banalité des monstres.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
L'accent russe est comme l'allemand : il suffit de lui ajouter de l'amour et du chagrin. L'inspecteur n'a jamais compris ce peuple, le seul à brûler sa terre et les maisons. Les Russes ne respectent pas les règles de la guerre et préféreront toujours l'enfer à la défaite. Ils ont fait pareil avec Napoléon.
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L’homme pédale sur le vélo de Fausto Coppi. C’est une façon comme une autre de se punir. Il a acheté sa bicyclette, avec dérailleur à levier unique, aux Cycles Longoni. Grâce à elle, Coppi a remporté le Paris-Roubaix l’année dernière. Le Campionissimo a bouclé 247 kilomètres à une vitesse moyenne de 39,12 kilomètres/heure. Au regard des conditions météorologiques et de l’enfer des secteurs pavés, c’est proprement prodigieux. L’homme roule depuis un peu plus de neuf heures, dont trois sous le crachin. Il est parti à 7 heures pile. Il a séché dans la descente après Hauterives, à la fin des Terres froides. Bien qu’il ne maîtrise pas encore les subtilités du rétropédalage et qu’il soit trop grand pour faire un bon cycliste, il s’entête.
Il vient de Charly, dans le Rhône. Son identité est crédible pour traquer les assassins : « inspecteur Michel ». Tous les policiers de haut rang ont une légende. La sienne est solide. Il vit avec sa mère dans la banlieue lyonnaise, n’est pas marié et n’a pas d’enfants. Il travaille à la brigade criminelle de Lyon. Il devrait être commissaire, mais il a la phobie de la paperasse et de la réussite. Accessoirement, il aime bien son patronyme. Le double prénom tient de la malédiction. Sans doute parce qu’il est d’usage de l’affecter aux enfants de l’Assistance et que ceux-là garnissent les rangs du crime dans une proportion conséquente.
Présentement, l’inspecteur a pincé son pantalon derrière ses mollets, sa casquette en laine est tournée vers l’arrière et ses lunettes lui donnent un air à la Walter Oesau un vrai as des airs. Avant de quitter la grand-route de Montélimar pour un chemin cabossé, il relève la manche de sa redingote et déchiffre le cadran. Il dit toujours que sa mère lui a acheté la montre-bracelet aux Galeries Lafayette pour son quarantième anniversaire et qu’elle ne le dirait pas ainsi. Elle dirait : « Les Grands Magasins des Cordeliers ». Sa mère n’a d’ailleurs jamais de prénom.
À présent, il est 15 h 22. L’inspecteur se courbe sur son guidon de compétition, contracte ses biceps. Il est en apnée, la côte monte sec. Puis il se met en danseuse. Son temps est compté depuis le 17 janvier 1945. Jusqu’à présent, il a échoué. L’investigation de sa vie est un fiasco.
Il récapitule : il s’est arrangé pour faire appeler la gendarmerie de Crest il y a soixante-douze heures. Il est envoyé par la brigade à cause d’une affaire qui fait du bruit jusqu’à Lyon. Il l’a apprise par Le Progrès : « Les époux Delhomme ont été assassinés. »
Des Delhomme, il y en a beaucoup. Vingt, trente, mille, qui sait ? Il s’est mis dans l’idée de faire l’estimation et il a arrêté.
Il a aussi lu : « Une fillette a disparu. » Elle a onze ans et l’inspecteur vient pour elle. Il s’est spécialisé dans les disparitions, faute de mieux. Celle-ci est la cinquième. Les quatre première n’ont rien donné, si ce n’est le tournis.
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Le rituel est millimétré. Toujours. L’inspecteur positionne la boîte métallique sur le lit, ôte le couvercle et secoue son briquet en aluminium pour faire monter l’essence puis flambe la mèche de la bougie. Ensuite, la chaîne dorée : il la pince entre son pouce et son index. Le médaillon ovale pendule, les arabesques forment un dédale invincible et mouvant. Il éteint la lumière et s’agenouille sur le plancher. Quand le pendentif est immobile, il fixe le portrait : la femme a les yeux coupables, des paupières mi-closes qui la rendent triste. Son nez n’est pas anguleux, ses narines s’ouvrent sur une petite bouche qui voudrait dire non mais qui dit oui. Les cheveux sont noirs, frisés, peignés sur le côté. Pour elle, il a prié deux mille deux cent cinquante-deux fois. C’est une certitude. Tout le temps, il compte. Il le lui doit. Après, il fait couler trois gouttes de cire sur le sol et fixe la bougie. Il passe la chaîne autour du cierge, la flamme brille sur les pommettes et le front. Et il ferme les yeux. C’est l’incendie, le feu. Ses nerfs chauffent, ses secrets fondent jusqu’à la déflagration.
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L'orgueil est un péché inventé tant qu'on n'a pas connu les baraquements d'Auschwitz II-Birkenau, le marécage. Là, ça devient le plus mauvais parce que vous vous laissez pas mourir à cause.
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"La Russe ressemble à une Russe. Elle rince le linge au lavoir derrière la bicoque que son mari a rafistolée. Elle a un fort accent, une voix grave, elle roule les r. L’accent russe est comme l’allemand : il suffit de lui ajouter de l’amour et du chagrin. L’inspecteur n’a jamais compris ce peuple, le seul à brûler sa terre et les maisons. Les Russes ne respectent pas les règles de la guerre et préféreront toujours l’enfer à la défaite. Ils ont fait pareil avec Napoléon. "
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Vidéo de François Médéline
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, François Médéline vous présente son ouvrage "La résistance des matériaux" aux éditions La manufacture de livres.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2979551/francois-medeline-la-resistance-des-materiaux
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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