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3,68

sur 182 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les larmes du Reich est un roman détonant dans tous les sens du terme que je n'ai pas lâché jusqu'à la dernière page. J'ai vraiment apprécié cette intrigue sulfureuse qui allie L'Histoire et la petite histoire de deux individus : Rachel et l'inspecteur Michel.
Le roman démarre sur les chapeaux de roues, sans jeu de mot perfide puisque l'inspecteur Michel pédale en direction d'une ferme dans la Drôme.
Mais qui est ce drôle d'inspecteur qui se bourre d'amphétamines et impose à son corps une discipline de fer ?
L'histoire prend corps et l'on comprend qu'au travers d'un double assassinat de deux fermiers, il cherche la trace d'une femme et d'une fillette.
A-t-il-aimé la femme dans le passé ? Est-il le père de la petite ? Est-il juif ?
L'intrigue est magnifiquement ficelée et le suspense haletant de bout en bout.
Je ne dévoilerais pas l'intrigue sous peine de gâcher votre futur plaisir de lecteur potentiel.
Pour ma part, j'ai été littéralement fascinée et emportée par les larmes du Reich.
Je vous en souhaite tout autant.
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Dans ma chronique de la Sacrifiée du Vercors, j'écrivais :
Le style de François Médeline est remarquable. Il propose un roman court de 174 pages, se démarquant de la tendance à écrire des romans de 250 à 300 pages voire plus, contenant souvent des longueurs…
Encore une fois, à partir de faits historiques avérés, (les bordels dans les camps de concentration et le retour de parents juifs rescapés cherchant à récupérer leurs enfants confiés à des familles ou des institutions catholiques), l'auteur construit une histoire plus que crédible et fait revivre l'atmosphère de la période de l'après guerre en France. Une période peu glorieuse où s'affrontent encore (pas toujours à fleurets mouchetés) les tenants de la collaboration, reconvertis en notables, et les supposés vainqueurs de la guerre, privés de leur victoire.
Un jeu de dupes dans lequel ne se reconnaissent pas les victimes.
François Médéline comme dans son précédent roman dresse un portrait très juste de femmes brisées par la guerre.
Rachel Schwarz, une prostituée juive de Pigalle dont la fille Elsa a été confiée à un couvent de religieuses dans la région de Grenoble. Monique Rozier, une résistante de la première heure, retirée d'un monde qu'elle ne comprend plus. Natacha une femme russe mariée à un salarié agricole de la région du Vercors qu'elle a connu lors de leur captivité en Allemagne. Louise Delhomme qui ne se remet pas de la mort de son fils tué au combat.
L'histoire commence lorsque l'inspecteur Michel de la brigade de Lyon se présente à la gendarmerie de Crest pour enquêter sur le meurtre des époux Delhomme et la disparition de leur fille Juliette, 11 ans.
L'inspecteur surprend. Il se déplace à vélo. Il prie. Se prend de sympathie pour les témoins qu'il interroge. Semble suivre une logique qu'il est le seul à comprendre.
C'est au travers de son enquête que l'auteur tisse petit à petit les liens entre les différents personnages, pendant la guerre et l'après guerre.
Le talent de François Médéline est de créer une grande confusion, égale à celle que semble connaître l'inspecteur Michel, sans pour autant dévoiler au lecteur les secrets qui se cachent derrière chacun des personnages.
Il délivrera le lecteur seulement dans les dernières pages.
L'écriture est courte, hachée, brutale, ne s'embarasse pas de détails, mais donne la part belle au ressenti et au comportement des personnages :
"L'inspecteur la renifle. Il invente une odeur de patchouli et de vanille alors qu'elle pue la sueur et la lessive."
"Marc Escoffier l'enlace et lui pose un baiser dans le cou."
"Je t'ai dit d'être gentil. Ca va bien se passer. Eteins cette cigarette et tiens toi tranquille."
"Ca sent l'humus, le bois, et c'est dans ce genre d'endroit que les hommes ont inventés les vampires et les cannibales."
"Monique Rozier pleure, elle essuie sa morve sur la manche de son chandail."
"J'étais pas Joséphine Baker, non. Mais j'en avais dans le ventre."
Encore une fois BRAVO pour ce roman construit avec intelligence, donnant des clefs de lecture sur une période et des faits qui sont restés largement tabou jusque dans les années 1990 comme il est précisé dans la notice historique en fin d'ouvrage.
Notice historique qui donne une bibliographie et des données précieuses sur l'éducation d'enfants juifs soustraits à la déportation par des institutions catholiques ou protestantes. L'affaire Finaly est citée. de même sont citées des personnalités comme Boris Cyrulnik, Saül Friedlander ou André Glucksman qui ont fait partie de ces enfants rescapés.
L'autre fait historique sur lesquel repose la fiction de Médéline est la création de Bordels dans les camps à l'instigation de Himmler, dès 1942. Deux ouvrages sur le sujet sont référencés.
Pour résumer, un roman réussi qui s'empare de sujets sensibles restés longtemps tabou et propose une fiction permettant au lecteur de découvrir une période de l'histoire française.
Merci M. Médéline !
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Qu'il est étrange cet inspecteur Michel qui parcourt les routes montueuses de la Drôme sur son vélo de course en cette année 1951 pour enquêter sur le meurtre d'un couple de paysans et l'enlèvement d'une fillette . Mais peu à peu l'énigme du crime cède le pas à celle de l'enquêteur . Que signifient les étranges rituels qu'il pratique , vers quels buts tendent réellement ses techniques de recherche aussi brutales qu'atypiques ? Une nouvelle fois ,François Médéline nous emmène aux abords du Vercors et dans les années de l'immédiat après-guerre où abondent les stigmates de la barbarie , les secrets inavoués et les pieux mensonges. Une nouvelle fois , il explore ses zones grises de l'histoire où s'estompent et se confondent bons et méchants, traitres et héros . En phrases courtes et brutales , en courts chapitres très rythmés il construit un récit haletant et angoissant . Deux petits reproches tout de même :un titre inutilement mélodramatique et une résolution un peu alambiquée.
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Son roman précédant "La sacrifiée du Vercors" traitait déjà de l'immédiat après guerre et de l'épuration.
"Les larmes du Reich" se passe quelques années après et nous suivons l'enquête ou plutôt la quête d'un inspecteur de police à la recherche d'une enfant et d'une femme disparues mais qui est réellement cet inspecteur et qui sont cette femme et cet enfant ...
Après un départ laborieux tout se met en place et sans être exceptionnelle l'histoire est prenante et surtout pose comme dans le roman précèdent des questions sur l'attitude des gens pendant et après la guerre .
Un bon moment de lecture.
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Cet ouvrage m'a laissée "cahos" ! Nous sommes entraînés dans l'après guerre, l'année 1951 où tout est encore fragile et que les langues commencent à se délier mais pas trop... Bref, nous suivons l'inspecteur Michel qui enquête pour retrouver l'assassin (ou les assassins) du couple Delhomme qui ont eu une enfant Juliette sur le tard... le couple a perdu leur fils pendant la guerre... Je ne peux vous en dévoiler plus au risque de vous en dire trop. Par contre, tout ce que je peux vous dire est que je ne m'attendais pas du tout à ce dénouement incroyable !

Ce livre est dans la sélection Gouttes de Sang d'Encre pour laquelle je fais partie du jury. le Festival Sang d'Encre va se dérouler à Vienne les 25 et 26 novembre prochain. Un très grand Festival.
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Entre polar et roman historique, ce récit nous emmène dans la France de l'après-guerre.
Nous sommes en 1951 dans une ferme de la Drôme où l'inspecteur Michel pose son vélo pour enquêter sur le meurtre d'un couple de retraités. de plus, leur fille, Juliette, 11ans s'est volatilisée.

Cet inspecteur atypique, qui n'est pas celui qui prétend, part dans une quête absolue pour retrouver cette fillette en passant par les villes de Crest, Grenoble, Pigalle, Le Havre et même jusqu'aux couloirs d'Auschwitz pour nous révéler des secrets bien sombres d'une histoire dont personne ne parle.

Je ne vous en révèle pas plus car l'intrigue est diabolique. Je dirais même surprenante et déstabilisante

Le style de l'auteur est percutant avec des phrases courtes et il vous balade avec un malin plaisir.

J'ai très envie maintenant de découvrir "Les sacrifiés du Vercors".

Si vous ne l'avez pas lu, je vous invite à vous le procurer de toute urgence !

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Le récit commence dans les années 50.
L'inspecteur Michel parcourt les routes, visite les lieux, de Crest, de Grenoble et d'ailleurs. Il enquête. Et on enquête avec lui. Tout est raconté au présent. le vocabulaire est pointu, les descriptions sont soignées, précises. La narration est à la troisième personne mais c'est bien le sens de l'observation et de la déduction de l'inspecteur Michel qui nous guide. Son acuité et son instinct. Son opiniâtreté aussi, pour ne pas dire son obsession.

La formulation, la syntaxe sont atypiques. Comme l'est cet inspecteur.
Car le mystère n'est pas seulement autour du double homicide sur lequel il enquête : peu à peu le lecteur comprend que le personnage principal, lui aussi, est une énigme.
Et justement, l'intérêt est bien double dans cette intrigue, ce qui détonne et étonne dans ce court roman particulièrement marquant, construit comme une nouvelle à chute.

"Les larmes du Reich" est un polar qui n'est pas qu'un polar. Seul son titre, à mes yeux, n'est pas une réussite.
L'intrigue, elle, et son personnage principal, sont de véritables trouvailles à côté desquels il serait dommage de passer.

La notice historique, en outre, est à lire absolument (mais seulement après avoir fini le roman!)
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Je n'écris pas que des chroniques !
Découvrez mes deux romans : "Le soleil ne brille pas pour tout le monde" et "Les Naufragés" .
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François Médéline continue d'explorer la période qui a suivi la libération de la France de l'occupation nazie. Il nous a parlé du Vercors en septembre 1944 ( voir « La sacrifiée du Vercors » ), cette fois-ci le temps a passé, nous sommes en mars 1951 avec l'inspecteur Michel dans la Drôme, non loin du Vercors. L'inspecteur est venu de Lyon pour se renseigner sur le meurtre des époux Delhomme. Ils sont originaires du Vercors qu'ils ont quitté après la Guerre avec leur fille Juliette aujourd'hui âgée de onze ans. La fillette a disparue après l'assassinat des Delhomme.

L'auteur a un style qui ne laisse pas indifférent. Narration impersonnelle, sans fioritures mais un regard incisif et des mots justes qui ont tous leur importance. Il est suspect cet inspecteur. Il manque des documents lui permettant d'enquêter sur la circonscription de la Gendarmerie locale. Il porte un sac à dos étonnamment lourd. Il est manipulateur lors des interrogatoires. Ses méthodes s'avèrent violentes et inacceptables pourtant il prie Dieu. Il se déplace exclusivement à vélo. En montagne c'est un véritable exploit sportif. La pervitine l'aide à tenir. Il rejoint le plateau du Vercors.

La vie reprise après-guerre dans le Vercors se veut normale, l'élevage et l'exploitation forestière ont repris, il y a des remonte-pentes. Mais personne n'a oublié que certains se sont mal comportés. La haine n'a pas disparu. Des héros ont tué, pour des raisons bonnes ou plus viles.

La quête de l'inspecteur est de plus en plus sanglante et se poursuit à Paris pour s'achever au Havre. Entre temps le lecteur a vu s'exprimer beaucoup de haine. Il imagine une vengeance. Il pense à la traque d'un criminel de guerre. Rachel est entrée en scène, c'est un prénom juif. Elle devient la narratrice, elle raconte son histoire, le lecteur a les réponses aux questions qu'il s'est posé tout au long d'un roman très noir et qui brutalement met en avant les tragédies qui ont été vécues en dehors des combats du second conflit mondial. le lecteur est invité à s'interroger sur la place de l'Amour dans ce contexte d'horreur.

François Médéline s'inspire de faits réels d'une période complexe et propice aux énigmes avec des êtres humains qui ont faits des choix. Dans les pas de l'inspecteur Michel, le lecteur vit un polar historique où tout est questionnement. Des faits héroïques peuvent aussi dissimuler de viles actions. Les silences des personnages, et tout particulièrement ceux de l'inspecteur, cachent des secrets. Cette ambiance est propice au suspense et aux rebondissements.

François MÉDÉLINELes larmes du Reich. Parution le 7 avril 2022, Éditions 10 / 18. ISBN 9782264080134. Réédition au format poche le 6 avril 2023, ISBN 9782264081698 .
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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François Médéline a ce talent de mener le lecteur par le bout du nez. Dès le début du roman l'ambiance est étrange avec ce mystérieux Inspecteur Michel qui parcourt des kilomètres à vélo. J'ai senti qu'à travers son enquête c'était une sorte de quête obscure à accomplir.
Et puis tout bascule et le lecteur se dit que quelque chose n'était pas du tout normal.
Petit à petit le voile se lève, les pièces du puzzle se mettent en place jusqu'à donner une fin pour le moins déstabilisante.
L'auteur aborde encore une fois un des sujets tabous d'après-guerre et montre que la guerre révèlent les côtés les plus sombres, les plus nauséabonds d'hommes et de femmes qui sont bons ou qui ont un statut qui devraient les inciter à rester dans l'aide de son prochain, dans la bienveillance. La mère supérieure par exemple à cette phrase terrible "un bon juif est un juif converti".
Ce n'est pas un jugement de valeur mais un constat.
Une écriture intelligente et très bien rythmée qui se dévore.
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Pour se remettre dans le contexte, la seconde guerre mondiale terminée officiellement, s'en est suivi durant des années ce qu'on appellera ensuite « l'épuration ». Cette période était une sorte de chasse « au traitre », véritable chasse à l'homme faite d'expéditions punitives envers celles et ceux qui avaient « collaboré » avec les Allemands que cela soit par intérêt mais aussi parfois par amour ou de traque de nazis qui se sont enfuis et se cachent partout sur la planète.
François Médéline revient dans le Vercors où il avait déjà raconté l'histoire de « la Sacrifiée ». Un couple de paysans a été assassiné quelques semaines avant le début de ce nouveau roman. Leur fils ainé a été tué pendant la guerre et leur fillette a disparu depuis le jour du meurtre.
L'inspecteur Michel arrive à la ferme, fermement décidé à retrouver la petite. Mais est-il vraiment mandaté pour mener l'enquête ? Aurait-il d'autres motivations ?
Pendant son enquête qui le conduit à sillonner la France sur sa bicyclette, l'inspecteur Michel soulève bien des questions concernant ce que sont devenus les « disparus », ceux qui se sont volatilisés avant les rafles de la Gestapo, ceux qui ont fui et ont franchi la ligne de démarcation aidés par les maquisards, tous ces juifs qui ont été cachés.
Au-delà de ça, François Médéline dévoile un aspect assez méconnu des camps de concentration (et d'extermination), de choses que les déportés étaient forcés de faire mais aussi de leur devenir après la libération.
L'aspect choisi par l'auteur est tout à fait inattendu. Il m'a dit avoir testé le mélange polar/mélodrame. Je dois dire qu'il a réussi à merveille ce cocktail et je me suis réellement passionnée pour cette histoire, si bien que j'ai regretté que le roman ne soit pas un peu plus long. L'auteur parvient à nous insuffler un peu de miséricorde face à un homme qui n'en méritait certainement pas au départ.
J'ai aimé l'histoire mais aussi l'écriture et ce mélange de mes deux « genres » de prédilection fait mouche.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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