Roman et film inoubliables (
Moby Dick, réalisé par
John Huston avec Gregory Pecket et Orson Welles ).
Jeune adolescent, cette oeuvre m'a marqué par la crainte de ce capitaine, par ces tatouages sur les visages, par ce début d'aventure dans l'auberge)…
Qui ne connait pas l'histoire ?
Donc inutile de résumer celle-ci.
Un certain nombre de lecteurs se posent la question de ce sujet et de son opportunité, pourtant rien d'illogique :
Le récit se déroule dans les années 1840. La chasse à la baleine est alors proche de son âge d'or. Les baleines sont déjà exploitées par les hollandais depuis plusieurs décennies au large des côtes européennes, mais elles sont encore abondantes près du continent américain.
À l'époque, l'huile de baleine est utilisée pour de multiples usages : l'éclairage ou la lubrification des machines. Jusqu'à la première exploitation du pétrole, le commerce d'huile de cachalot, fut incroyablement rentable.
L'activité est aussi une activité suivi par les monarques anglais, … ) qui financent et équipent de nombreux baleiniers afin de ramener du précieux spermaceti pour la production de bougies, savons et autres cosmétiques, de l'ambre gris pour la parfumerie ou encore des os de cachalot dans lesquels sont taillés des objets dont raffole l'aristocratie (cannes, manches et baleines pour ombrelles…). La baleine et, surtout, le cachalot sont considérés comme des poissons royaux.
Une histoire de baleine…sujet délicat, mais maitrisée d'une main de maître :
Herman Melville, fut lui aussi marin, et notamment baleinier de 1840 à 1842,
D'autre part, il s'est inspiré de faits réels :
1)Les cachalots poursuivis portaient souvent un nom : Melville en cite quatre au chapitre 45 : Don Miguel du Chili, Morquan du Japon, Jack de Nouvelle-Zélande (qu'il nomme Tom quelques lignes plus loin), Tom Timor.
2)Le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir été éperonné par un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l'Amérique du Sud.
Cette aventure fut retranscrite dans un livre par l'un des naufragés et dont l'auteur, s'est inspiré.
Au-delà de la première lecture ou vision de base, il est possible d'avoir un autre regard sur ce roman
1) Une information culturelle : de nombreux chapitres sont consacrés à décrire minutieusement la technique de la chasse à la baleine.
2) Une lecture philosophique :une traque de l'animal qui cache quoi précisément ?
La lutte entre Achab et
Moby Dick symbolise celle du Bien contre le Mal.
Le capitaine Achab est obsédé par
Moby Dick non seulement pour la renommée qu'il pourrait en tirer, mais aussi parce qu'il souhaite se venger de l'animal. Ainsi l'orgueil du capitaine, à qui
Moby Dick arracha la jambe, et sa quête de vengeance le mèneront à sa perte. C'est donc, métaphoriquement parlant, non seulement la lutte entre le Bien et le Mal, mais aussi la condamnation de l'orgueil et de la vengeance.
Achab, capitaine respecté, idolâtré, entouré d'une légende, impose une quête irrationnelle et conduit son troupeau vers une fin inéluctable.
3) La place de l'homme dans cette société du XIXème siècle :à travers le voyage de son personnage principal, les concepts de classe et de statut social, du Bien et du Mal, et de l'existence de Dieu
La lutte entre Achab et
Moby Dick symbolise celle du Bien contre le Mal.
Ce roman, celui-ci fut presque ignoré par la critique littéraire, lors de sa publication. Une oeuvre imaginaire basée sur une très forte réalité sociale qui a existé, une écriture basée sur une expérience avérée de l'auteur, et même le personnage central (
moby dick) en quelque sorte n'est pas issue d'une imagination d'écrivain :
Pendant longtemps, la critique a pensé que le cachalot blanc n'existait pas .Or, en 1952, un baleinier, capturait un cachalot de de couleur blanche.