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sur 2609 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
S'attaquer à Moby Dick c'est embarquer sur le Pequod pour un voyage exigeant à travers un récit encyclopédique sur la baleine en général et une baleine blanche en particulier. Les pages défilent et défilent, Achab s'assombrit, Queequeg essaie son cercueil, et vous vous demandez quand est ce qu'enfin va survenir le combat épique dont on sent frissonner les prémisses tout au long des chapitres mais dont on ne voit rien venir avant les dernières pages. C'est un livre du temps long, des plages désertes ou de prison, mais c'est une oeuvre dont on ne peut se défaire avant la fin, un monument de littérature. Il y a des pages ennuyeuses, des détails sur la baleine dont vous vous passeriez volontiers mais dans une écriture remarquable, avec des passages très drôles et une maîtrise qui vous oblige à tenir jusqu'à la dernière page.
Bref, un chef d'oeuvre.
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Roman et film inoubliables ( Moby Dick, réalisé par John Huston avec Gregory Pecket et Orson Welles ).
Jeune adolescent, cette oeuvre m'a marqué par la crainte de ce capitaine, par ces tatouages sur les visages, par ce début d'aventure dans l'auberge)…
Qui ne connait pas l'histoire ?

Donc inutile de résumer celle-ci.

Un certain nombre de lecteurs se posent la question de ce sujet et de son opportunité, pourtant rien d'illogique :

Le récit se déroule dans les années 1840. La chasse à la baleine est alors proche de son âge d'or. Les baleines sont déjà exploitées par les hollandais depuis plusieurs décennies au large des côtes européennes, mais elles sont encore abondantes près du continent américain.
À l'époque, l'huile de baleine est utilisée pour de multiples usages : l'éclairage ou la lubrification des machines. Jusqu'à la première exploitation du pétrole, le commerce d'huile de cachalot, fut incroyablement rentable.
L'activité est aussi une activité suivi par les monarques anglais, … ) qui financent et équipent de nombreux baleiniers afin de ramener du précieux spermaceti pour la production de bougies, savons et autres cosmétiques, de l'ambre gris pour la parfumerie ou encore des os de cachalot dans lesquels sont taillés des objets dont raffole l'aristocratie (cannes, manches et baleines pour ombrelles…). La baleine et, surtout, le cachalot sont considérés comme des poissons royaux.

Une histoire de baleine…sujet délicat, mais maitrisée d'une main de maître :

Herman Melville, fut lui aussi marin, et notamment baleinier de 1840 à 1842,

D'autre part, il s'est inspiré de faits réels :

1)Les cachalots poursuivis portaient souvent un nom : Melville en cite quatre au chapitre 45 : Don Miguel du Chili, Morquan du Japon, Jack de Nouvelle-Zélande (qu'il nomme Tom quelques lignes plus loin), Tom Timor.
2)Le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir été éperonné par un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l'Amérique du Sud.
Cette aventure fut retranscrite dans un livre par l'un des naufragés et dont l'auteur, s'est inspiré.

Au-delà de la première lecture ou vision de base, il est possible d'avoir un autre regard sur ce roman
1) Une information culturelle : de nombreux chapitres sont consacrés à décrire minutieusement la technique de la chasse à la baleine.
2) Une lecture philosophique :une traque de l'animal qui cache quoi précisément ?
La lutte entre Achab et Moby Dick symbolise celle du Bien contre le Mal.
Le capitaine Achab est obsédé par Moby Dick non seulement pour la renommée qu'il pourrait en tirer, mais aussi parce qu'il souhaite se venger de l'animal. Ainsi l'orgueil du capitaine, à qui Moby Dick arracha la jambe, et sa quête de vengeance le mèneront à sa perte. C'est donc, métaphoriquement parlant, non seulement la lutte entre le Bien et le Mal, mais aussi la condamnation de l'orgueil et de la vengeance.
Achab, capitaine respecté, idolâtré, entouré d'une légende, impose une quête irrationnelle et conduit son troupeau vers une fin inéluctable.
3) La place de l'homme dans cette société du XIXème siècle :à travers le voyage de son personnage principal, les concepts de classe et de statut social, du Bien et du Mal, et de l'existence de Dieu
La lutte entre Achab et Moby Dick symbolise celle du Bien contre le Mal.
Ce roman, celui-ci fut presque ignoré par la critique littéraire, lors de sa publication. Une oeuvre imaginaire basée sur une très forte réalité sociale qui a existé, une écriture basée sur une expérience avérée de l'auteur, et même le personnage central ( moby dick) en quelque sorte n'est pas issue d'une imagination d'écrivain :
Pendant longtemps, la critique a pensé que le cachalot blanc n'existait pas .Or, en 1952, un baleinier, capturait un cachalot de de couleur blanche.

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On a de tout temps évoqué l'analogie entre la haute montagne (les alpinistes) et la haute mer (les marins). Leurs caractères bien trempés se recoupent : un certain orgueil accompagné d'un côté ours et un engagement de soi qui écarte les couards de toutes espèces.
S'engager sur les cimes ou au milieu des océans revient à se couper du monde et ne plus compter que sur soi-même pour faire face au déferlement des foudroiements naturels sur ces contrées désertes, plus fréquents que dans les zones tempérées.
Dans le roman fleuve, heu océanique, de Melville, il n'est question que de baleines. Plus qu'un roman d'aventure c'est un précis d'anatomie, de comportement, de caractère du cétacé, produit sous tous les angles. Melville se révèle être un fabuleux sociologue des mammifères marins. Il sait disséquer ce qui fait d'une baleine une baleine, avec des précisions d'ethnographe peu communes, même de nos jours où tout a été annoncé, décrit, pensé. Et pourtant, ça partait mal : il annonce mordicus que le cachalot n'est rien moins qu'un poisson sans se rendre compte qu'il se contredit pendant tout le roman en assurant, par exemple, que la baleine respire, possède un coeur et du sang chaud, qu'elle ne pond aucun oeuf... C'est un peu dommage car son récit est, par ailleurs, d'une vérité troublante. Nul doute que Melville connait son sujet et qu'il a été lui-même marin, voire baleinier.
Reste tout de même un cruel paradoxe. Comment ce passionné de cétacés (le narrateur et l'auteur d'un même mouvement) peuvent-ils cautionner cette chasse particulièrement meurtrière ? L'extermination, plus que la simple chasse, des cétacés est au XXème siècle ce que le génocide des bisons fut au XIXème dans les grandes plaines américaines. Comment peut-on à ce point ériger en quasi Dieu cet animal formidable qui n'a son pareil sur la terre que chez l'éléphant, le loup et l'ours et vouloir le posséder ? Il y a du requin chez l'homme : dès qu'il voit un animal qui le dépasse, il se vautre à sa poursuite, à son extermination, comme voulant expier un sentiment d'infériorité. Et c'est un peu ça. Malgré les qualités d'honneur et de dignité que présentent ces baleiniers, ils n'égaleront jamais les vertus des grands mammifères marins.
Reconnaissons tout de même que le XIXème siècle n'a rien de commun avec les campagnes d'extermination qu'on a connues plus récemment. le baleinier payait de sa personne, à cette époque, laissant dans ces combats titanesques un bras, une jambe, voire, plus grave, son âme. Il n'en reste pas moins qu'on a quelque difficulté à comprendre comment des marins qui éprouvent un véritable amour pour ces bestiaux peuvent-ils les exterminer pour quelques barils d'huile ?
Cela est cependant un autre débat et nous nous contenterons de savourer ces merveilleuses aventures sur toutes les mers du globe, là où la vie est plus dense, plus intense, plus magique.
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Tel le cachalot sondant les grands fonds, je me suis plongé dans ce pavé de près de 1000 pages. J'ai été surpris par le style littéraire avec ces phrases très longues, alambiquées, souvent au subjonctif passé, par une peinture extrêmement détaillée de la pèche aux cétacés au 18 et 19eme siècle et de ses protagonistes, des enjeux économiques, et par le fait que l'on ne rencontre Moby Dick qu'à la toute fin de l'ouvrage. Comme le capitaine Achab, personnage mythique, on attend , on espère, on redoute le monstre. Ce livre est fort, puissant comme l'océan immense, j'ai pleinement ressenti la vie rude de ce matelot à bord du "Pequod". le seul bémol que j'apporterai est que ce livre est un peu daté dans son style et dans son approche de la faune sauvage, mais cela lui donne aussi un certain charme suranné.
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Herman Melville est un auteur extraordinaire qui est mort dans l'anonymat et qui, bien heureusement, a été redécouvert après son décès. Il y a des passages merveilleusement bien écrits et qui exprime avec beaucoup de vérité notre condition humaine. La quête du capitaine Achab est mystique et vous prend au tripe. le livre pose aussi, rétroactivement, la question de notre impacte sur le monde animal et la cruauté avec laquelle nous avons exterminé des espèces fantastiques pour répondre à notre simple confort.
Par contre, même si j'ai appris beaucoup de choses, la version longue est alimenté d'une grande quantité de détails qui rendent la lecture parfois un peu compliqué. Personnellement j'aurai pu me passer de nombreux passages sur les tailles, outils utilisés, etc. et lirai la version abrégé si je ressens le besoin de me replonger dans cette histoire par la suite.
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"Moby Dick est un chef-d'oeuvre." J'ai souvent lu cette phrase mais, on le sait, tant que l'on n'expérimente pas nous-même, on reste empli de doutes... Maintenant que je l'ai découvert, je comprend: oui, ce livre est un monument.

Ismaël, jeune homme solitaire, s'embarque à bord du Péquod, un navire baleinier en partance pour une saison de chasse qui doit durer trois ans. Accompagné de son nouveau grand ami Queequeg, un harponneur cannibale rencontré peu de temps auparavant, Ismaël va vivre des péripéties toutes plus intenses les unes que les autres. C'est une fois embarqué seulement, et sans retour au port envisageable, que le mystérieux capitaine Achab se montre et fait une proposition des plus insolites aux hommes d'équipage: quiconque signalera une baleine blanche, LE terrible cachalot blanc que l'on nomme Moby Dick, remportera une précieuse pièce d'or. Mais les semaines défilent sans que Moby Dick soit repéré et Achab ne semble pas près de baisser les bras; à mesure des rencontres avec d'autres navires, auxquels il est inlasssablement demandé s'ils ont aperçu la baleine blanche, des chasses et autres aventures, Ismaël le narrateur nous dévoile toutes ses connaissances sur les cétacés, sur les matelots qui l'entourent et sur ce sombre capitaine à qui il manque une jambe...

Ma lecture de cet ouvrage fut longue car le texte est lourd. Je n'ai jamais rien lu d'aussi détaillé, développé. Herman Melville ne nous sert pas seulement une histoire, il l'entrecoupe d'une étude complète des baleines en précisant leurs formations organiques, leurs mensurations, régimes alimentaires, caractères, ce qui les différencie les unes des autres, jusqu'à leur place dans L Histoire... Au cours de 136 chapitres, dans un ouvrage de 576 pages qui m'a paru en faire le double, l'auteur passe par tous les états et l'avoue lui-même par la voix d'Ismaël: "On entend souvent dire de certains auteurs qu'ils font mousser leur sujet et qu'ils le gonflent. Qu'en est-il alors de moi qui écris sur le léviathan ? Malgré moi, mon écriture s'enfle en caractères d'affiches. Qu'on me donne une plume de condor et le cratère du Vésuve pour l'y tremper ! Amis, retenez mes bras ! car le seul fait d'écrire mes pensées sur le léviathan m'accable de fatigue et me fait défaillir dès que je songe à l'envergure de mon étude, comme s'il fallait y faire entrer toutes les sciences, toutes les générations de baleines, d'hommes, de mastodontes passés, présents et à venir, de tous les panoramas des empires terrestres, à travers l'univers entier et ses banlieues aussi. Un thème si vaste et si généreux est exaltant !".
Il s'étend également, forcément, sur la chasse à la baleine, un art pour lui. En résulte des scènes qui m'ont parfois été douloureuses à lire, j'en ai même eu les larmes aux yeux à un certain moment, et cependant la volonté farouche de ces marins est troublante et fascinante: ils sont émerveillés par l'animal qu'ils chassent à un degré égal qu'ils veulent le voir mort pour en retirer la glorieuse huile !
Ismaël ne paraît que simple spectateur de cette histoire, comme nous, il en est pourtant la voix et son amitié pour Queequeg est sublime. En vérité, j'ai eu du mal à dissocier Ismaël d'Herman Melville lui-même. Achab, lui, est toute la complexité de ce roman. Il est dévoré par un désir de vengeance sans pareils, il voue une haine puissante à l'encontre de Moby Dick, à tel point que ses hommes le pensent fou et que nous, lecteurs, ne pourront jamais le comprendre.

Que dire de plus ? il n'est pas aisé d'exprimer au mieux son ressenti face à une telle oeuvre... Quoi qu'il en soit, j'ai été agréablement étonnée par la plume philosophique et parfois poétique de Melville, ce roman est un puits de jolies citations et il va de soi que c'est un classique à découvrir !
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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Je viens de relire Moby Dick et je trouve que c'est un livre tout a fait génial : l'histoire du capitaine poursuivant la baleine blanche je conseils ce livre a toute les personnes qui sont fan d'aventures.
A la lecture au premier degré fort passionnante le lecteur dot percevoir le coté mythique, poétique, surnaturel qui enchante ce roman
Ce livre est un des mellieurs livres de ma collection .
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Faire la critique d'un grand classique de la littérature est hors de ma portée.
Tout le monde connaît cette histoire de volonté, de lutte, d'acharnement, ce récit biblique, cette ode à la Nature et à l'Homme.
On peut le voir aussi comme un livre d'avertissement politique pour la jeune nation américaine qui vient de vivre sa plus grande crise juste avant la publication de l'oeuvre...
Mais j'ai aussi découvert une volonté d'initiation à la vie en mer et à la chasse à la baleine en particulier. Certains passages de cétologie sont bien longs mais entrecoupés de pointes d'humour et on voit bien la volonté de pédagogie de Melville pour les "Terriens".
Moby Dick m'a touché justement par sa richesse.
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Echo romantique d'un fait divers du dix neuvième siècle.

Combat et lutte de deux valeurs, l'orgueil de l'homme bafoué par un animal luttant pour sa survie.

Et la lutte d'une vie contre l'acharnement meurtrier de l'homme pour sa fierté d'être vainqueur d'une vie sans défense.

Très beau texte, souvent commenté et illustré par de grands noms.

Aventure d'homme et de situation à découvrir avec curiosité et intérêt.
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Critique complète sur le site.

Moby-Dick est un roman tout à fait passionnant. Cependant, il peut faire peur : que signifie la baleine ? Comment comprendre tout ce vocabulaire sur les navires du XIXème siècle ? Quel est le véritable message du roman ?

Vous n'avez pas à avoir la réponse à toutes ces questions avant d'entamer la lecture. Ce dont vous pouvez cependant avoir besoin dans votre ‘kit de survie' sont les choses suivantes : [...]
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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