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sur 2584 notes

Mocha Dick


Surgi des océans du monde en creux,
dans les rêves de John Cleves Symmes,
aux yeux d'Adam Seaborn, moi, monstrueux
animal, né d'amours sérénissimes,
dans le continent Symzonia, l'ultime,
d'un léviathan et d'un béhémot,
après avoir repoussé tous les assauts,

j'ai nagé loin, jusqu'à l'île Mocha,
moi, cachalot albinos, oubli de Dieu,
pour demander aux hommes si, comme moi,
ils ont pénétré les sources des mer bleues,
et cherché les abîmes au fond des yeux,
aux portes des pays de l'ombre des morts,
ouvertes dans la pénombre des remords.

Moi, que les marins appelèrent du nom
de Mocha Dick, j'ai été la substance
des rêves de cent lanceurs de harpons,
qui m'ont percé comme pour une vengeance,
en la fardant du nom de subsistance,
pour vendre mon huile et mon spermaceti,
et mes fanons, aussi mon ambre gris.

Physeter recouvert de mille pousse-pieds,
fantôme des gouffres de l'antarctique -
où se sont engloutis les baleiniers,
fils perdu des vapeurs alcooliques,
dans des maelstroms, entonnoirs mythiques -
moi, poisson borgne j'ai séduit un éclopé
pour qu'il me donne un peu d'humanité.

Il a porté mon nom de baleine blanche,
aux oreilles d'un capitaine boiteux,
pilon en bois arrimé sur les planches
du pont, échappé de livres très vieux,
à la poursuite des secrets des cieux;
sur les océans j'ai porté son âme,
quand Asmodée chantait des épithalames,

aux noces de Mocha Dick et de Moby Dick.





Mocha Dick était un cachalot blanc – certainement albinos – vu pour la première fois près de l'île Mocha (au Sud du Chili). Il fut tué, très âgé et borgne en 1859, il portait sur son corps19 harpons (à certaines périodes de sa vie, les baleiniers en avaient compté plus de 100). Il mesurait 33 m et pesait plus de 100 tonnes. Herman Melville ne l'a jamais écrit, mais il est très vraisemblable que Mocha Dick ait été présent dans Moby Dick.

John Cleves Symmes (1780 – 1829) à la suite de Edmond Halley (plus connu par la comète qui porte son nom ) , il a développé la théorie de 'la terre creuse', imaginant même que le monde souterrain avait ses entrées aux deux pôles.
Sous terre, il y aurait un continent habité, appelé Symzonia dans un roman attribué à un Capitaine Adam Seaborn, mais dont Symmes pourrait être le véritable auteur.
Cette théorie de la terre creuse a encore des adeptes; au 20° siècle elle a été une des bases de réflexion (?) de l'ordre de Thulé – société secrète Allemande raciste et mystique qui inspira le nazisme (Hess, Goering et bien d'autres étaient membres de cet ordre)


© Mermed
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C'était un deuxième essai et j'abandonne de nouveau, plus loin qu'à ma première lecture cependant (à plus d'un tiers).. Je n'arrive vraiment pas à entrer dans ce roman, il ne se passe pas grand chose et toujours pas de Moby Dick à l'horizon... Hormis peut-être la rencontre entre Queequeg et Ismaël, je trouve tout ça long et ennuyeux...
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Quelle belle façon de terminer mon année de lecture . Longtemps j'ai retardé le moment de lire cet extraordinaire roman et je ne sais pas pourquoi j'ai tant hésité. Je le qualifie d'extraordinaire non pas à cause du thème de la chasse à la baleine mais par sa façon de traiter le sujet. Il est extraordinaire aussi par la variété de thèmes qu'il aborde: l'étude des baleines, le déroulement d'une chasse, l'entêtement d'un homme qui va jusqu'à l'obsession criminelle, le passage incroyable sur l'histoire de Jonas dans la baleine, l'aspect religieux ou spirituel de l'entreprise, l'inquiétude d'in des seconds à propos de la possibilité d'épuisement de la ressource en cas de surpêche, les métaphores magistrales, la poésie de certains passages etc.

Je me suis régalé à la lecture de roman immortel et on pourrait passer des jours à étudier ce texte sans épuiser le sujet. Ce qui m'a convaincu de le lire c'est une vidéo sur You Tube de Benjamin McAvoy qui en parle avec enthousiasme. Quand on parle de littérature classique moderne on pense aux français, aux anglais, aux russes, mais rarement aux américains pourtant Moby Dick est sûrement un classique tout comme le capitaine Achab a sa place parmi les personnages mythiques de la littérature. Moby Dick est un livre que je relirai certainement dans le futur comme on relit Hugo, Tolstoï, Dickens et autres.
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Oh, je ne vais pas m'étendre (d'ailleurs il n'y a pas la place sur le Pequod), tant de choses ont déjà été dites. Oui, c'est un monument, un chef-d'oeuvre, à lire absolument etc. Et pourtant j'ai attendu le crépuscule de ma (forcément trop courte) vie pour m'y atteler.
Pas déçu (forcément, après ce que je viens de dire…). Mais c'est tout de même un peu long, je dois dire. Enfin, disons qu'il y a des longueurs. du moins à mes yeux. Oui, je l'avoue, j'ai sauté quelques pages détaillant un peu trop à mon goût certains aspects technico-historiques liés à la pêche à la baleine. Ah, modernité, quand tu nous tiens ! Allez à l'essentiel, mon cher. Eh bien non. Car c'est grand, l'océan, et en plus, il n'y en n'a pas qu'un. Moby Dick et le capitaine Achab le savent bien. Et Herman Melville aussi, au risque de parfois noyer le lecteur.
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« Qu'ils aient une vie courte et une mort joyeuse ! » comme le souhaitait un capitaine anglais amputé du bras à de braves marins. Cela ne sera pas le cas du capitaine Achab, comme on le sait.

Ce roman qui a une vertu didactique, vous deviendrez incollable sur le classement des cétacés, l'organisation hiérarchique d'un baleinier du 19eme siècle, la liste des provisions nécessaires au bateau, le dépeçage et l'exploitation des ressources issues de l'animal, conserve sa puissance aventureuse puisque la chasse se faisait alors au contact de l'animal et non pas traitreusement à l'aide d'un canon à harpon du haut d'un bateau métallique.

On suit donc les périples du village flottant qu'est le baleinier Pequod au travers du témoignage d'un jeune homme qui y embarque de l'île américaine de Nantucket, accompagné d'un cannibale. Il nous fait le récit des péripéties au milieu de trois océans, au sein de l'équipage bigarré du Pequod parti à la chasse à la graisse et l'ambre gris.

Le récit exalte la grande pêcherie baleinière en général et le viril métier de baleinier en particulier, de préférence Nantuckais mais c'est bien sur aussi l'histoire tragique de la vengeance monomaniaque du capitaine à la jambe d'ivoire, seul maitre à bord après dieu, celle de l'obsession impie d'un homme orgueilleux qui souhaite rejoindre sa destinée dans son combat à mort avec le léviathan.

Un étonnant et subtil équilibre entre l'encyclopédie et l'odyssée qui constitue une brique littéraire qui sent l'humidité océane et l'haleine de requin, l'iode et les viscères de cachalot où se mêlent exotisme, mysticisme et superstition. Symbolisme, mythologie grecque (on peut y retrouver certaines conventions théâtrales : les apartés et les descriptions de mouvements entre parenthèses) et astrologie se retrouvent au milieu des cris des goélands et des bancs de krill.

Même si la lecture est envoutante et je me suis retrouvé avec plaisir sur le pont du Pequod plusieurs soirées de suite, je retire une demi étoile à cause de la fin qui m'a semblé moins épique que l'adaptation qu'en avait faite John Houston.
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Ce mardi 27 juillet 2021 matin, je me suis enfin décidée à lire mon premier Melville : Moby Dick.

D'ordinaire, je ne suis pas friande de ce type de récit. Mais lancée dans cette grande aventure qui est la lecture ou la relecture des grands classiques jeunesse - je devais m'y plier.

Comme il fallait s'y attendre, je n'ai pas spécialement accroché au récit mais ai cependant été touchée par sa force et son puissant message. Moby Dick est le nom de la baleine blanche qui a privé de sa jambe le taciturne capitaine Achab. Décidé à se venger de ce monstre marin, Achab embarque à bord du Pequod et entraîne son équipage dans sa folle poursuite de la terrible baleine à travers les océans. Témoin de son obsession, le jeune Ismaël, qui rêvait de mer et d'aventures, sera servi.

Je dois reconnaître qu'il y a une certaine majesté dans le périple d'Achab qui, aveuglé et obsédé par sa quête vengeresse, ignore volontairement tous les présages funestes qui lui sont donnés en cours de route. le récit est truffé de références bibliques et cette histoire, majoritairement portée par des hommes, est tout de même parsemée de quelques touches féminines symboliques représentées par les navires, épouses des hommes de mer. La cruauté et la beauté de la vie de marin est très bien illustrée et la tragédie annoncée à plusieurs reprises, symboliquement aussi dans le nom - Ismaël - de notre jeune héros.

À trop vouloir se rendre justice par soi-même, à être aveuglément guidé par l'impatience et ses obsessions, on prend beaucoup de risques, assurément. Et à trop vouloir se mesurer à des forces et des êtres qui nous dépassent, on sème souvent le carnage autour de soi, laissant des âmes brisées et orphelines être le témoin d'un orgueil démesuré qui mène le plus souvent à une chute vertigineuse laissant un goût amer en bouche. Une leçon.

Lu : texte abrégé paru chez le livre de Poche Jeunesse
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Autant le dire tout de suite c'est vraiment un chef d'oeuvre de la littérature que ce Moby Dick...et j'ai mis 5 étoiles car il y en a pas tant que ça...
Poétique, surréaliste, onirique, cruel, réaliste, technique, voici tous les critères qui font de ce roman d'aventures, une épopée épique, ou Achab règne en maître despotique mais où on sent parfois une petite once d'humanité envers ses marins fidèles et courageux.
Après, Melville sait de quoi il raconte, lui même parti en aventure à bord de nombreux vaisseaux, mais j'avoue avoir été un peu perdu quand il parle de baille, de gaillard avant, de lignes en rabiot ou autres waif...
Et que dire du descriptif animalier hyper précis des différentes baleines et cachalots...
Mais ce qui m'a le plus plu dans ce roman, ce sont les parties poétiques lorsque Herman Melville décrit l'océan, la mer et les cieux...
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Même si, comme il est dit dans ce roman, « il n'y a que de grandes peines et de petits gains pour ceux qui demandent au monde de leur donner l'explication de tout », je vais tenter d'expliquer ce qu'est Moby Dick…pour moi seulement.
Cette histoire, ce serait Homère qui rencontrerait la Bible, dans un tonnerre qui résonne horriblement et non moins sublimement. C'est aussi l'histoire d'un fou (Achab) occupé par un « projet qui insulte le ciel ».
Tout ça se passe sur les océans, ces infinitudes qui, par leur immensité, signifient mieux que partout ailleurs la finitude humaine. Et pourtant…le capitaine Achab n'en a cure, lui qui croit défier le gardien de cette immensité, la Baleine Blanche, portant sur son corps les stigmates de ses luttes avec l'homme insignifiant qu'elle a toujours terrassé.
Mais Moby Dick est plus encore qu'un titan des mers, elle est d'une blancheur immaculée, ce qui fait dire au témoin-narrateur de ces événements, Ishmaël, que le capitaine Achab n'est rien moins qu'un « vieillard grisonnant et impie chassant, le blasphème à la bouche, une baleine de Job autour du monde […] quelque chose de mystique, voire d'ineffable, qui désespérait l'entendement ».
Et Achab parvient à tenter son équipage comme le ferait le diable. Il l'invite à pénétrer dans « la joie démoniaque des vagues », où l'espoir est à déposer au vestiaire des enfers, comme le préconisait déjà Dante. Achab, qui semble se résumer dans ce propos : « La misère des autres quand elle n'est pas folle m'impatiente. » Folie qu'il entend mener à bien (ou à mal), malgré les signes et les injonctions de l'équipage : « Dieu ! Dieu est contre toi, vieillard ; renonce à ton projet. » Quant au navire le Péquod, il semble « le double de l'âme de son capitaine fou ». Capitaine atteint, au bord de la fin, d'éclairs de lucidité mais qui n'en ira pas moins défier vainement « la grande et suprême majesté [de] la glorieuse Baleine Blanche nageant comme une divinité »…

Moby Dick est donc un chef-d'oeuvre, le mot semble même faible quand on y pense. D'abord dans sa structure narrative : oscillant entre l'intrigue, les digressions, les pauses méditatives – dont certaines très shakespeariennes –, comme autant de vagues contraires prises dans un même grand bain.
Chef-d'oeuvre des profondeurs, surtout, où l'on se sent tour à tour Jonas, Achille et Dante (encore lui !), comme si Melville avait décidé de noyer tous les mythes dans son roman océanique. Un roman qui ne se baigne pas seulement dans l'aventure périlleuse mais, tel un miroir, révèle l'homme dans sa passion meurtrière, car « il ne pouvait être question de pitié ici », dit le texte en évoquant le martyre d'une vieille baleine.
Mais lire Moby Dick est avant tout une épreuve. Pourquoi ai-je dit épreuve, qu'on pourrait comprendre comme un désaveu ? Parce que certaines oeuvres sont précisément des épreuves. C'en fut, par exemple, une pour moi que de contempler les fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine. Et c'est peut-être ça l'acmé de l'art, nous éprouver.
Aller du côté de Moby Dick c'est donc accepter les terreurs qui peuplent le monde des hommes et leur font dire ceci : « Comment le prisonnier pourrait-il s'évader, atteindre l'air libre sans percer la muraille ? Pour moi, cette baleine blanche est cette muraille, tout près de moi. Parfois je crois qu'au-delà il n'y a rien. Mais tant pis. Ça me travaille, ça m'écrase ! Je vois en elle une force outrageante avec une ruse impénétrable. C'est cette chose impénétrable que je hais avant tout, et que la baleine blanche soit l'agent ou que la baleine soit l'essentiel, j'assouvirai cette haine sur elle. »
Enfin, cette fantastique aventure, pour être pleinement appréciée, implique, selon moi, que le lecteur se défasse d'une approche rationnelle tout en convoquant la pleine mystique dont il est capable ; car ce qui se joue ici n'est rien moins que le Jugement dernier.
Melville sait ménager le suspense, et les nombreuses digressions – apparentes puisqu'en réalité elles servent un final apocalyptique – sont là pour freiner nos ardeurs romanesques. Puis il y a ces phrases qui s'élèvent au-dessus des contingences et font qu'une oeuvre littéraire en est une : « Tout le monde doute et beaucoup nient. Mais, en contrepartie du doute et de la négation, il y a l'intuition. On peut douter de toutes les choses terrestres et avoir des intuitions de certaines choses célestes. La combinaison des deux ne fait ni un croyant ni un sceptique, mais un homme qui regarde les deux d'un oeil égal. »
Ailleurs, le narrateur dissèque la baleine de bout en bout pour nous faire toucher du doigt ce gigantesque Léviathan, jusqu'à le « déboutonner ». Rien n'y fera cependant puisque la plus mystérieuse d'entre toutes, passé ses démonstrations de terreur, repartira avec ses secrets.
Les océans ne sont-ils pas l'infini sur Terre ? Qu'il est vain de défier l'infini…
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Lors de ma lecture de Moby Dick, j'ai souvent eu l'impression de lire du Zola. C'est une histoire avec beaucoup de description et peu d'action. Melville décrit la vie des pêcheurs de baleine au début des années 1830. Dès cette époque, des gens se demandaient si les chasseurs allaient exterminer complètement la ressource. On apprend donc ici comment était la vie sur les bateaux et comment se faisait la chasse à la baleine.

Plus le livre avance, plus on sent l'impatience du Capitaine Achab grimper. Celui-ci veut se venger du cachalot albinos que la légende nomme Moby Dick. le problème c'est que cela le rend de plus en plus fou.

Il y a quelques longueurs dans ce roman qui m'empêchent de lui donner une meilleure note. Ce roman reste intéressant par le fait qu'il m'a permis de mieux connaitre un difficile métier du XIXe siècle.
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730 pages d'ennui... Il y a beaucoup de descriptions mais il ne se passe pas grand chose. le récit aurait pu être 3 fois moins long, on n'aurait rien perdu.
La lecture était pénible, beaucoup de descriptions inutiles, des personnages vides et pas attachants, l'histoire est tout le temps coupées par d'interminable digressions inintéressantes sur la vie et la mort des cachalots. Lecture longue en ce qui me concerne!
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