Nous (...) devons laisser passer la minute difficile, pour ensuite sourire de nouveau et tendre vers le bonheur.
Quand les intégristes auront compris l'utilité de l'art ,il y aura peut-être l'équivalent du Louvre à Raqqua...
Depuis, on appelle ''syndrome de Stendhal'' l'évanouissement que tout un chacun peut avoir face à un déluge de beautés.
- Oblomov, c'est le roman de la décroissance !
- Cette ode à la somnolence et au refus du monde extérieur, c'est notre problème et notre chance. La vie, c'est un tas de souvenirs, de mensonges, une succession de moments regrettables. Rien n'est sacré à part la sieste. Ne rien branler, c'est tout un art.
- J'adore Wolinski. Il dit toujours exactement ce que je pense.
- Moi, ce qui m'a paru le plus précieux, après le 7 janvier, c'est l'amitié et la culture.
- Moi, c'est la beauté.
- C'est pareil.
La bravoure tient probablement à la vanité et au plaisir de faire parler de soi.
Chacun a ses petites stratégies de survie, quoique stratégie soit aussi un grand mot : chacun bricole comme il peut, comme un marin d'eau douce pris dans une tempête qui le dépasse. Le monstre a ouvert sa gueule. Pour les uns c'est un requin. Pour les autres, une baleine. Catherine, comme Jonaz ou Geppetto, est dans le ventre du cétacé. Elle se souvient de Moby Dick; elle essaie de l'oublier; elle n'y arrive pas. A l'intérieur, elle allume sa petite lampe. Sur la membrane, elle lit comme dans une grotte les souvenirs de nos amis morts, ses propres débuts à Charlie, sa vie, depuis le 7 janvier, en forme de survie. Elle conjugue Charb et Wolinski et les autres au futur antérieur, en imaginant les blagues qu'ils auraient pu dire. Elle les fait circuler dans son imagination et la nôtre comme les artistes et les écrivains qu'elle aime, puisque ce sont des artistes et des écrivains qu'elle aime - puisque ce sont ses amis.
(Philippe Lançon)
« T’es pas mort ! On n’est pas mort. Fuck’em all !! » (p. 21)
A quoi bon chercher le syndrôme de Stendhal? Finaleùent, je l'ai eu, mais à l'envers.
D'abord l'évanouissement, intérieur, dû au choc de l'attentat, puis, au réveil, l'obsesssion de la beauté.
Une fois le chaos éloigné, la raison se ranime et l'équilibre avec la perrception est retrouvé. On voit moins intensément, mais on se souvient d'avoir vu.
Je compte bien rester éveillée, attentive au moindre signe de beauté.
Cette beauté qui me sauve, en me rendant la légèreté.
Déplumée et les semelles en plomb, je me sens incapable de m’élever. Qu’est-ce qui peut m’aider à sentir, aimer, vivre, dessiner de nouveau ? Qui peut me sauver ?