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Citations sur La deuxième femme (94)

Elle fait très attention à ce qu’elle porte. Son corps mou et graisseux ne lui laisse pas le droit à l’erreur. Elle n’a même plus besoin de consulter les conseils des experts en morphologie qui disent qu’en forme de huit il faut souligner la taille, qu’en forme de larme il faut accentuer le décolleté. Son corps à elle n’est jamais dans les magazines, il est en forme de débâcle et elle a appris lentement et douloureusement à sélectionner ce qui gommera au mieux ses défauts. Elle porte des hauts aux épaules structurées, qui compensent l’écoulement de son propre cou directement dans ses bras trop gras. Des blouses floues qui cachent les rouleaux de son ventre, vagues d’une marée qui refuse de refluer, quelles que soient l’obstination des exercices, la violence de la famine. Des jeans taille haute qu’elle commande spécialement, qu’elle fait ajuster à la main. C’est cher, elle en a peu.
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Elle est de celles qui portent des jeans par temps de canicule, de celles qui frémissent quand l’époque des étoffes légères revient. Si elle le pouvait, elle vivrait dans un perpétuel hiver, cachée sous ses pelures de honte et d’embarras. Dissimulée dans les vêtements, parce que c’est ce qu’on fait aux grosses vaches comme elle, grosse, grosse moche, tête de conne, tête de conne. On les cache.
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C’est tellement étrange de se regarder dans la glace et de ne pas vouloir hurler, de ne pas vouloir tout effacer, charcuter, dissoudre. De ne pas marmonner grosse vache, grosse, grosse moche, tête de conne, tête de conne. Elle cherche ce mépris aux mots coupants qui infuse dans ses veines depuis qu’elle se souvient de s’être regardée, ne le trouve pas. Comme neuve, elle observe ses épaules, tombantes, étroites ; ses petits seins en poire, nés fuyants et aplatis ; son ventre qui n’a jamais été plat ; ses cuisses trop grasses qui la font souffrir dès les premiers beaux jours, leur peau à vif au moindre pas d’été, lui interdisant les jupes, sous peine de terminer les journées avec les chairs meurtries, la démarche grotesque. Elle est de celles qui portent des jeans par temps de canicule, de celles qui frémissent quand l’époque des étoffes légères revient. Si elle le pouvait, elle vivrait dans un perpétuel hiver, cachée sous ses pelures de honte et d’embarras. Dissimulée dans les vêtements, parce que c’est ce qu’on fait aux grosses vaches comme elle, grosse, grosse moche, tête de conne, tête de conne. On les cache.
Elle est la même. Mais quelque chose.
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Elle a tout gâché. Sale débile, sale grosse, sale moche, sale conne, t’as tout pété, putain, grosse nulle, grosse vache, c’est ta faute, ta faute, ta putain de faute, tout ça, c’est à cause de toi.
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