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sur 823 notes

Sandrine a peu d'estime d'elle même, elle ne se trouve pas jolie, trop grosse, stupide bref comment un homme pourrait l'aimer... Mais un jour, elle rencontre cet homme qui pleure, qui tente de survivre avec son fils depuis la disparition de sa femme. Et le rêve devient réalité, il la regarde, la considère, elle s'installe chez lui et une vie à trois prend naissance. Elle fait tout pour lui plaire, pour le rendre heureux, répond à tous ses caprices, accepte ses sautes d'humeur, sa violence verbale. Car après tout, que serait-elle sans lui...
Puis un jour, sa première femme réapparaît, elle a perdu une partie de ses souvenirs. Sandrine devient la deuxième femme. Les flics qui avaient enquêté lors de sa disparition , aident la première femme à se rappeler, ils veulent savoir. Bien entendu, cela agace le mari de Sandrine qui devient de plus en plus possessif, jaloux, exigeant, violent mais Sandrine le comprend, lui pardonne car finalement il n'est pas comme ça au fond de lui. Tout ce qu'il fait, c'est par amour...
Les mots sont très difficiles à trouver pour parler de ce livre. Louise Mey nous décrit comment un prédateur élabore et met en place une emprise totale sur une personne un peu fragile. du début à la fin on est dans la tête de Sandrine, qui décortique tous les faits et gestes, qui analyse tout et on assiste à l'emprise grandissante de l'homme sur elle. On regarde un monstre évoluer. On a envie d'aider Sandrine pour enfin sortir de cette ambiance de plus en plus anxiogène . C'est une lecture difficile, qui met parfois mal à l'aise. Louise Mey à travers son personnage a réussi à nous faire rentrer dans la tête, le corps de Sandrine mais franchement on n'en sort pas indemne. Bravo d'avoir mis des mots sur ce sujet délicat, malaisant mais qui doit être dénoncé.
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Gros coup de coeur pour ce livre ! Je viens d'en lire la dernière page et je l'ai adoré, littéralement dévoré ! Merci à Virginie qui l'avait conseillé et qui m'a permis de le découvrir.

Ce livre est une plongée dans les pensées de Sandrine. C'est elle, la "deuxième femme". C'est une femme qui manque grandement de confiance en elle, qui ne s'aime pas, qui se trouve grosse, moche, stupide, qui n'a pas reçu l'amour que tout enfant devrait recevoir de ses parents et qui s'est construite comme elle peut, avec ça...

Elle nous raconte sa vie auprès de celui qu'elle appelle l'homme qui pleure, dont elle partage la vie depuis quelques temps, qui a un petit garçon, et dont la première femme a disparu voilà un moment. C'est d'ailleurs "grâce" à cette disparition que Sandrine a rencontré l'homme qui pleure : elle l'a vu pleurer à la télévision quand sa femme a disparu et qu'on la recherchait et elle a été émue par cet homme qui semblait tant aimer sa femme. Mais voilà qu'un jour, la première femme réapparait.

L'histoire de Sandrine est très particulière. Déjà par la narration. J'ai eu peur au début de ne pas accrocher à l'écriture de Louise Mey car elle a pris le parti d'écrire comme si nous étions dans la tête de Sandrine, en racontant les scènes qu'elle vit et les échanges verbaux qu'elle a avec les gens. Par conséquent, pas de dialogue avec un tiret et un saut à la ligne, mais Sandrine qui nous raconte... de plus, les chapitres sont pour certains très longs et c'est quelque chose qui me rebute en général. Mais pas cette fois ! Et une fois que je me suis faite à cette narration, j'ai vraiment été embarquée dans l'histoire. Il n'y a pas de temps mort, la tension est toujours palpable. Je précise que la narration, bien qu'elle retranscrive les pensées de Sandrine, évoque cette dernière à la 3ème personne, choix d'autant plus perspicace, comme si Sandrine sortait d'elle-même pour nous raconter sa vie.

Je préfère ne pas évoquer le thème de ce livre pour ne pas gâcher le suspense mais c'est un thème qui me touche de façon générale et vraiment, je pense que l'autrice n'aurait pas pu mieux le raconter. On voit l'escalade, on ressent la montée crescendo de la tension, on sent le drame se nouer. L'autrice arrive à nous transmettre les sentiments ressentis par Sandrine, la peur qui va petit à petit la gagner. Mais on ressent aussi comme elle grandit, évolue et prend conscience qu'elle aussi a une valeur.

Bref, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur ce livre à l'écriture si particulière, si parfaitement maîtrisée, à partager la vie de cette douce Sandrine, qu'on a parfois envie de bousculer et dont on se rappelle ensuite que se construire dans un environnement toxique est tout sauf simple. Merci à l'autrice de s'être emparée de ce thème si important et tellement d'actualité et de nous donner conscience de la complexité de ce sujet.
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Sandrine se trouve "trop grosse, trop moche, trop con, " "une vraie grosse vache". Son père est le premier à l'en avoir convaincue.
Elle rêve quand même du grand amour, alors quand elle rencontre "l'homme qui pleure" d'avoir perdu sa femme, elle est prête à le consoler. Elle se glisse vite dans la peau de la deuxième femme. Elle s'installe chez lui et va tout faire pour qu'il soit heureux : le ménage, la cuisine. Elle s'occupe de Mathias le fils de la première femme. Et tous les soirs elle permet, en silence, à l'homme de se faire plaisir avant de dormir.
Il est exigeant, il surveille tout: le téléphone, les déplacements, les dépenses, les rencontres, les vêtements, la nourriture.
Mais tout va bien, il dit qu'il l'aime !
Un jour la première femme réapparaît, retrouvée en Italie complètement amnésique.
Pour retrouver la mémoire il faut qu'elle revienne chez l'homme. Elle doit revoir son fils. Elle est accompagnée de ses parents, de deux flics, une femme et un homme et d'une psy.
A partir de ce jour l'homme ne sera plus que l'homme qui pleure mais sera de plus en plus souvent Mr Langlois, celui qui humilie, qui gronde, qui cogne, pour ensuite pardonner ( de ce qu'elle n'a pas fait...) ! Sandrine continue à se taire, à servir, à faire attention, à l'aimer.
L'homme est un salop (def: homme moralement méprisable), un méchant (def: qui fait délibérément du mal), un pervers (def:qui aime faire le mal).
La première femme, mais surtout la flic vont oeuvrer pour sortir Sandrine de là , mais l'emprise est si forte....
Ce livre écrit à la troisième personne nous immerge totalement dans la tête et le corps de Sandrine.
C'est une lecture émotionnellement difficile. Elle nous instruit sur le processus infernal de l'emprise qui fait qu'une femme peut rester avec un homme malgré tout.

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Sandrine ne s'aime pas, ne supporte pas son corps qu'elle maltraite et lorsque l'homme qui pleure car sa femme a disparu s'intéresse à elle, elle espère le bonheur qu'elle a tant attendu. C'est ce qui se passe jusqu'à ce que la première femme, celle qui avait disparu réapparaisse … ne se souvenant pas de ce qui lui est arrivé. Cela bouleverse alors Sandrine et son entourage.
J'ai eu beaucoup de mal avec le style au début, les répétitions, l'attitude de Sandrine ... mais une fois que Caroline revient, c'est assez prenant. La fin reste assez classique, j'ai donc un avis mitigé sur cette lecture.
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Cinq étoiles pour ce livre, rien que pour la mise en lumière de ce fléau vécu par toujours trop de femmes. Je savais que ça existait, de la difficulté des victimes à s'extirper de leur bourreau, mais ce n'était pas concret, on parle de violences Psychologiques et / ou physiques... Ce livre concrétise ces faits.. Et c'est dur, nous entrons dans la tête de cette deuxième femme, à travers elle on vit son quotidien, des violences, des punitions, de la paranoïa, des excuses pour justifier l'injustifiable. Immersion complète, malaisante sur certains passages, on se demande comment on peut infliger de pareilles choses à quelqu'un que l'on prétend aimer et de réussir à toujours resserrer l'étau pour maintenir cette emprise...
J'ai trouvé ce livre très bien, nécessaire et important. Je tiens à mettre en avant aussi le personnage de Lisa, la flic qui joue un rôle incroyable et qui donne littéralement sa vie pour sortir cette deuxième femme de ce calvaire !
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Le sujet des violences conjugales est bien décrit dans ce roman. Hélas, j'ai eu du mal à être emportée dans l'histoire personnellement. La lecture a été plus fluide une fois les cent premières pages lues, mais j'ai eu du mal à accrocher avec le rythme saccadé des phrases.
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Merci merci Iris pour m'avoir orientée vers cette auteur et ce roman ! Tu avais raison,impossible de lâcher ma lecture. La deuxième femme est le récit terrifiant mais hyper réaliste d'une femme sous l'emprise d'un homme et du processus de violence qui va se mettre en place de façon implacable. Petite le désamour de ses parents avait bien préparé le terrain: mauvaise estime d'elle même, honte,peur de la solitude, quête d'amour. Alors,lorsqu'elle voit à la télévision "l'homme qui pleure" car sa femme à disparu,son fils prostré à ses côtés, elle est bouleversée et voudrait réparer cette souffrance. La souris était facile à attraper pour ce chat ,mais l'homme est bien plus pervers que le chat !
Par cette fiction ,Louise Mey rend compte avec une infinie sensibilité et une psychologie fine de la relation d'emprise et de violence dont sont victimes près de 300 000 femmes par an.
J'ai déjà hâte de recevoir son dernier roman " petite sale".
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Pas le premier livre de l'auteur mais j'ai commencé très fort avec celui-ci pour faire connaissance avec Louise Mey. J'en ressors stupéfaite par l'esprit de l'auteur, curieuse de la lire plus, enjouée car je trouve que c'est différent. Gros coup de coeur ❤
Je recommande à 1 000% et attention âmes sensibles s'abstenir !
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Je ne suis pas une grande lectrice de thrillers et j'ai longtemps entendu parler de Louise Mey avant de me décider à emprunter un de ses romans. le sujet était évident dès le départ et j'ai même eu peur de déjà trop en savoir sur le mécanisme de l'emprise et des violences conjugales pour pleinement apprécier le roman. Mais si l'idée de départ n'a pas été une surprise, tout le reste, oui. Ça a été un réel plaisir d'être à ce point captivée par ma lecture, et il y avait longtemps que je n'avais pas lu aussi tard dans la nuit pour finir un roman !
L'écriture de Louise Mey m'a totalement convaincue. Son style dans certains passages de forte intensité, avec souvent un jeu sur les répétitions, m'a fait beaucoup d'effet. Sa façon de gérer le rythme du récit fait aussi monter la tension. Tout ne nous est pas donné d'avance et les souvenirs de la protagoniste sont instillés au fur et à mesure qu'elle accepte de voir la violence de son conjoint. On nous met à la place de Sandrine, et même si on a conscience avant elle que son compagnon est violent, c'est à son rythme qu'on analyse les souvenirs de ses gestes. Ses hésitations à prendre la fuite, bien que prévisibles, créent elles aussi de la tension et une certaine angoisse. J'ai trouvé qu'à cet égard c'est un récit très habilement mené.
La présence de personnages féminins en colère sont de véritables bouffées d'air frais dans ce roman. Elle permet de souffler un peu et de se dire « ouf, quand même, quelqu'un voit quelque chose ». le soutien dont font preuve ces mêmes personnages à certains moments du récit font également beaucoup de bien. Sandrine est elle aussi un personnage très bien écrit. On peine souvent à se mettre à la place des personnes victimes de violences au sein de leur couple, et j'ai trouvé qu'on évitait ici la posture moralisatrice du « Mais pourquoi elle ne le quitte pas ? ». C'est un personnage qui est loin d'être une coquille vide, et on comprend ce qui peut pousser ses décisions. le conjoint, quant à lui, n'a pas de nom, si ce n'est « Monsieur Langlois ». le priver de prénom, c'est laisser la possibilité à tous les prénoms de le nommer. Monsieur Langlois, c'est monsieur-tout-le-monde. N'importe qui peut être auteur de violences conjugales sans être suspecté.
Je trouve que ce roman a presque une dimension pédagogique, dans le sens où je me verrais bien le conseiller à des personnes moins bien informées sur les violences conjugales. C'est un récit qui parvient à être à la fois clair et instructif sur les mécanismes de l'emprise sans rien perdre de son intensité. Une réussite !
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Ce livre est une claque monumentale.

Sandrine ne s'aime pas.
"Une sale moche, trop grosse, tête de conne » pense Sandrine d'elle-même.
Sandrine vit seule et se sent seule. Repoussante, inintéressante. C'est ce que son père lui a toujours répété. Secrétaire juridique dans un cabinet d'avocats, elle évite ses collègues car de toute façon, à quoi bon, elle n'a rien à dire d'intéressant.
Elle vit une petite routine de femme célibataire qui n'intéresse personne jusqu'au jour où elle croise « l'homme qui pleure », celui dont la femme a disparu.
« L'homme qui pleure » la regarde, lui parle, l'écoute. Jamais un homme ne s'était comporté de cette façon avec elle. Il l'accueille dans son foyer, auprès du petit Mathias. Sandrine a enfin trouvé sa place. Mais un jour, la première femme revient…
Pourtant, ce n'est pas elle le problème.

Louise Mey nous décrit avec un immense talent les violences d'un homme sur une femme ou comment les mécanismes de l'emprise se déploient au sein d'un couple. le thème des violences domestiques et conjugales est de plus en plus traité dans la littérature mais il est ici abordé d'une manière à couper le souffle grâce à un personnage avec qui le lecteur ne fait qu'un, Sandrine.
Sandrine, la deuxième femme, a été conditionnée depuis son enfance par les violences d'un père humiliant et cassant. Sa vison masculiniste de la vie est très claire : les hommes sont supérieurs aux femmes, ils ont des métiers importants - docteur, policier – et lorsque Sandrine découvre que des femmes exercent ces professions, c'est qu'elles le font moins bien car elle le sait, elles sont incompétentes, inutiles. Et ce n'est pas l'homme qui pleure qui la contredira, bien au contraire. Car très vite, après les premiers temps, Sandrine va déchanter. La surveillance paranoïaque, les punitions, les insultes, l'isolement progressif, les viols puis les coups. La machine est en route, la petite voix en colère le dit dans la tête de Sandrine, pourtant, elle veut y croire encore. Pour Mathias et pour le petit haricot qui grandit en elle. Alors Sandrine se retire en elle-même et voile la réalité, scindant en deux hommes celui qui n'en est qu'un : l'homme qui pleure et qui l'aime, et Monsieur Langlois, qui est violent.
Etre Sandrine, c'est également s'interroger sur le rapport qu'a la femme avec son corps, cette masse dissociée de nous-même qui ne correspond jamais à ce que l'on est véritablement mais que les autres voient en premier. Et que l'on malmène le plus souvent.

Le style de Louise Mey, une narration saccadée, totalement introspective, nous glisse dans la peau de Sandrine. Nous sommes Sandrine, nous sommes cette barre à la nuque de Sandrine. Nous devenons un bloc de frayeur comme elle.

Sandrine n'est pas une caricature des femmes battues, l'auteure prend soin de le souligner en parlant d'une autre femme battue, importante, avec du pouvoir, bien installée dans la vie... Peu importe d'où l'on vienne, peu importe sa personnalité, peu importe sa CSP. Car toutes les femmes sont des victimes potentielles.
Ce n'est pas Sandrine, Caroline et toutes les femmes, le problème. le problème, c'est lui, l'homme qui pleure sur lui-même, Mr Langlois, l'homme qui humilie, frappe et violente. L'homme qui ne mérite pas de prénom.

Un roman à la tension psychologique incroyable omniprésente dès les premières lignes, une ambiance oppressante et glaçante, un livre impossible à lâcher. Jamais je n'ai lu une histoire qui immerge le lecteur à ce point dans l'histoire.
Bravo Louise Mey.
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