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7 jours" de
Deon Meyer met en scène Benny Griessel en charge d'un enquête réouverte par la police du Cap. Un sniper menace d'abattre un policier par jour tant que le meurtrier d'une avocate n'aura pas été arrêté. Pour ce meurtre Benny Griessel n'a pas d'indices, pas de témoins, pas de mobile. Par contre, il peut compter sur la pression de sa hiérarchie.
Les choses vont être difficiles pour Benny. Ce flic est ancien alcoolique ne croyant pas en lui même, se trouvant en dessous de tout, considérant sa vie comme un marasme constant. Divorcée à cause de son addiction, perdant tout lien avec ses enfants, incapable de nouer une relation avec la nouvelle femme pour qui il éprouve des sentiments qui elle même est brisée comme lui par l'alcoolisme, il va tenter de lever le voile sur ce meurtre mystérieux.
Il pourra compter sur ses collègues. Tous vont lui prêter main forte et croire en lui. Il pourra également compter sur le soutient du lecteur. Car chose étrange, si Benny ne croit pas en lui, nous, on y croit !
Ce livre est un peu comme une gueule de bois au lendemain d'un fête bien arrosée. Au début on est encore pris dans l'euphorie de la veille. On souris, on apprécie. Mais très vite le mal de crâne nous rattrape. On se sent nauséeux, la bouche pâteuse, cet incessant *boum* *boum* dans la tête. On repense à ce que l'on a fait, ce dont on se souvient. On s'interroge sur ce dont on ne se souvient plus ... Puis au fil des heures on retrouve ses esprits, on se remet à y voir claire, on sort du tunnel.
Le récit suit un peu ce cheminement, avec une lente descente jusqu'à toucher le fond pour un final à toute vitesse.
Coté personnage celui de Benny est très intéressant. Il est tiraillé en permanence entre sa basse estime de lui et sa conscience professionnel qui lui dit de résoudre l'affaire. On s'attache alors à ce policier que l'on sent capable de grande chose mais qui semble ne pas vouloir essayer. Autour de lui, on retrouve un homme d'affaire puant, une enquêtrice obstinée, un chef bienveillant .. Une belle galerie qui agrémente le récit.
Au dela de l'affaire qui n'est pas une fin en soi,
Deon Meyer décrit la société d'Afrique du sud, ses problèmes de racismes, sont fonctionnement, ses commuantes fragiles.
Les ingrédients fonctionnent et on passe un très bon moment, nous donnant envie pour ceux qui ne l'avaient pas encore fait, de se plonger dans les précédentes enquêtes de Benny Griessel.