Chroniques lunaires, tome 3 : Cress

-Si vous le pensez sincèrement, dit Thorne,rangeant son pistolet dans sa ceinture. C'est que vous ne savez pas reconnaître la vraie valeur quand vous l'avez sous les yeux.

Une fois impératrice, la reine Levana ferait assassiner l’empereur Kaito, prendrait les rênes du pays et s’en servirait comme tête de pont pour regrouper son armée avant d’envahir le reste de l’Union. Elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir la planète entière sous son contrôle.

- Vous avez toujours ces fléchettes tranquillisantes que je vous avais données ?
- Vous êtes sérieux ? Avez-vous la moindre idée du nombre de fois où j'ai failli mourir depuis ce jour-là. Je n'en ai plus depuis longtemps.
- Je vais vous en préparer d'autres. J'ai comme l'impression que vous allez en avoir besoin.

- Vous avez dit que les habitants de la Lune avaient besoin d'une révolutionnaire. (Elle bomba le torse et le regarda droit dans les yeux.) Alors, je vais me rendre sur la Lune et déclencher la révolution.

Décidément, être humaine s'avérait aussi amusant qu'elle l'avait toujours pensé.

Quand Raiponce reconnut le prince, elle se pendit à son cou et se mit à pleurer, et deux de ses larmes tombèrent dans ses yeux.

"Le bel oiseau n'est plus au nid, le chat l'a emporté et de plus il va t'arracher les yeux.
Raiponce est perdue pour toi, tu ne la reverras plus jamais."

Si elle étai encore vivante, elle représentait l'héritière légitime de la couronne lunaire. Elle pouvait mettre un terme au règne de Levana.
Elle pouvait tous les sauver.

p.361.
L'idée le frappe avec la violence d'une balle.
Ce n'étaient pas des citoyens. Enfin, ils l'étaient, mais c'était plus compliqué que cela, depuis la loi de Protection des cyborgs instituée par son grand-père plusieurs décennies auparavant. Cette loi avait fait suite à une série de crimes atroces perpétrés par des cyborgs, crimes qui avaient inspiré une haine violente et conduit à des émeutes catastrophiques à travers l'ensemble de la Communauté. Or, si ces émeutes avaient été déclenchées par une flambée de violence initiale, elles étaient la conséquence de plusieurs générations d'un mépris croissant.

- Je vais prendre un bain.
- Bonne idée. Moi aussi.

Elle écarquilla les yeux, mais Thorne riait déjà. Il se redressa sur les coudes.
- Je voulais dire que j'en prendrai un quand tu auras terminé.
- D'accord, murmura-t-elle, avant de s'éclipser dans la salle de bain.