Il n'est pas bon de fuir devant l'épreuve, au risque de devoir en affronter une plus accablante.
Les femmes dorment. Dans leur sommeil, il leur arrive une chose étrange. Comme leur esprit navigue dans les contrées du rêve qui sont une autre dimension de la réalité, elles font une rencontre. Une présence ombreuse vient à elles, et chacune reconnaîtrait entre mille la voix qui lui parle. Dans leur rêve, elles penchent la tête, étirent le cou, cherchent à percer cette ombre. Voir ce visage. L'obscurité, cependant, est épaisse. Elles ne distinguent rien. Il n'y a que cette parole: Mère ouvre-moi, afin que je puisee renaître.
On ne leur a pas expliqué que la case commune devait abriter leur chagrin, jusqu'à ce qu'il soit certain que la douleur, désormais domptée, ne se transmettrait pas aux familles. Personne n'a proposé aux femmes dont les fils n'ont pas été retrouvés de chanter, de danser leur peine, afin de mieux la dépasser. C'est pourtant la tradition ici. Personne ne leur a dit si elles pouvaient pleurer. Les larmes sont réservées à ceux dont on a vu les corps sans vie. On ne leur a laissé que le silence, la solitude.
« A aucun moment, lors de ces sorties, il ne leur est venu à l’esprit de s’échapper. Où seraient-elles allées ? Il n’appartient pas aux femmes d’arpenter les chemins. Les femmes incarnent la permanence des choses. Elles sont le pilier qui soutient la case. »
"C'est d'être nommé qui fait exister ce qui vit."
Le rêve est un voyage en soi, hors de soi, dans la profondeur des choses et au-delà. Il n'est pas seulement un temps, mais aussi, un espace. Le lieu du dévoilement. Celui de l'illusion parfois, le monde invisible étant aussi peuplé d'entités maléfiques.
L'amour des mères pour leurs fils n'a que faire des astres pour trouver son chemin. Il est lui-même l'étoile.
Le rêve est un voyage en soi ,hors de soi ,dans la profondeur des choses et au-delà .Il n 'est pas seulement un temps , mais aussi ,un espace .Le lieu du dévoilement . Celui de
l 'illusion parfois ,le monde invisible étant peuplé d 'entités maléfiques .On ne pose pas sa tête n 'importe où ,lorsque l'on s'apprête à faire un songe .
Depuis sa fondation, la devise du clan dit : Je suis parce que nous sommes.
Un roman magnifique qui mérite tout à fait le prix Fémina. Plongé au coeur d'une tribu africaine au 19ième siècle, qui va devoir faire face à la réalité de l'esclavage et qui se verra trahie par ses frères de couleur. On trouve dans ce roman des personnages puissants, respectueux de leurs coutumes et traditions avec lesquelles on se familiarise.