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3,48

sur 183 notes
Le texte de Léonora Miano aurait été un coup de coeur si sa plume ne m'avait pas provoqué d'aussi intenses cauchemars pendant des mois. Tout le message sur les immigrés, les réfugiés était très intéressant et important, mais comme dit dans un autre commentaire, l'essentialisme m'a sidéré, et puis je n'ai trouvé aucun intérêt à cette romance... le personnage de Boya n'était pas dénué d'intérêt. {10}

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Cité dans « Blanche » de Catherine Blondeau, je m'étais dit qu'un jour il fallait que je le découvre. Pour une fois, c'est chose faite et j'ai pris le temps de savourer cet univers d'une richesse incroyable.


Un roman qui décortique un modèle sociétal qui pourrait être l'idéal, idyllique. Peut-être ? En tout cas il ouvre le débat.


Les deux cents premières pages sont consacrées à la mise en place du contexte, géopolitique, culturelle, religieuse, spirituelle et sociétale. C'est assez long et difficile d'en saisir les fondements. Mais l'essentiel est là. Hormis cet aspect omniprésent tout au long du roman, une histoire sentimentale vient bouleverser la rigueur quotidienne du chef de L'Etat.


Ce roman est d'une grande richesse que cela soit du point de vue de la connaissance de l'Afrique et de la plume. L'auteure aborde de nombreux thèmes comme la discrimination, l'ostracisme, la spiritualité, la bienveillance, la tolérance, la tradition, les moeurs, l'ouverture d'esprit et l'Amour. Une immersion instructive au coeur d'un peuple à la beauté étincelante.


Une lecture qui se savoure où j'ai pris le temps de m'immerger dans cet univers, d'analyser les méandres d'une histoire envoûtante.


Oui ce roman est une méga claque ! Sortie de mes sentiers battus, ce livre est subjuguant !
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Roman de science-fiction afrofuturiste, histoire d'amour ou critique sociale : pourquoi choisir ? Et Leonora Miano s'en tire avec brio. Au XXIIe siècle, dans un continent africain presque entièrement unifié, le chef de l'état et la femme dont il tombe amoureux se retrouvent en désaccord sur un un point : le sort à réserver aux descendant·es des migrant·es d'Europe.

Dur d'entrer dans les premières pages. Il faut s'habituer aux longs pavés narratifs, aux rares dialogues directement intégrés en italique dans la narration, aux nombreux mots empruntés à diverses langues africaines (ne sachant pas lesquelles, je ne peux malheureusement pas être plus précise). La plupart des mots inconnus se devinent bien dans le contexte, mais la présence du glossaire m'a beaucoup servi au début. C'est long, lent et dense, ça demande de prendre son temps au lieu d'avaler les pages à toute vitesse. le point de vue omniscient et la rareté des dialogues donnent l'impression de flotter, comme dans un rêve. Bref, une fois dans le bon état d'esprit, la lecture devient fluide, parce que c'est sacrément bien écrit - mais tout le monde n'adhèrera pas. La fin semble à la fois précipitée et ouverte, ce qui donne ironiquement l'impression que quelques pages de plus auraient été nécessaires.

L'histoire d'amour en tant que telle a un côté rafraichissant, car les valeurs des personnages sont assez différentes des nôtres, ce qui permet d'échapper à un certain nombre de clichés agaçants. En plus, Boya est intelligente et rationnelle et cela fait du bien. Néanmoins, passé les premières difficultés, les personnages s'accordent si bien que leur relation manque d'obstacles internes - au contraire des obstacles externes qui, eux, ne manquent pas. Dommage, car il y aurait eu moyen d'interroger la manière de construire une relation saine malgré la grande différence de pouvoir (l'homme, Ilunga, étant le chef de l'État). le début semblait tendre dans cette direction, mais cet aspect est complètement éludé ensuite. Les quelques passages (heureusement ténus) qui pointent vers l'idée d'une nature féminine m'ont fait tiquer également.

Le gros point fort de ce roman, c'est l'univers afrofuturiste très immersif, entre redécouverte de traditions oubliées et développement des technologies modernes. La prise en compte des enjeux écologiques lui donne un côté presque solarpunk. On tire plutôt du côté de l'utopie que de la dystopie, contrairement à ce qu'en disent certaines critiques (d'ailleurs, il faudrait arrêter de toujours qualifier de « dystopique » n'importe quelle histoire qui se déroule dans le futur).

Utopie, peut-être, mais utopie imparfaite. L'autrice n'esquive pas les difficultés : l'Afrique (ou plutôt Katiopa) a réussi à se reconstruire hors des carcans occidentaux, mais maintenant que cette étape est franchie, les protagonistes ne sont pas d'accord sur la direction à prendre. Ce conflit est cristallisé par l'enjeu principal du roman : le sort à réserver aux Sinistrés, descendant·es de migrant·es d'Europe qui vivent en marge de la société. Simple inversion des enjeux actuels? Pas exactement, car les Sinistrés, autrefois du côté du pouvoir, sont maintenant nostalgiques d'un passé colonial révolu. Et cela place le lecteur dans une solide dissonance cognitive. On en vient à comprendre tous les points de vue, y compris celui de l'antagoniste Igazi, chef des armées et du renseignement et partisan de la ligne dure. Notons qu'on trouve également, en filigrane, une réflexion sur la nécessité ou non d'un pouvoir fort, la tentative d'utopie étant mise en parallèle avec une autre, celle des gens de Benkos, communauté anarchiste ressemblant beaucoup aux hippies.

Une lecture riche, nuancée et définitivement marquante.
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Et c'est un Coup de Coeur !!

J'ai adoré!

Enfin, pour tout vous avouer, j'ai eu du mal à rentrer dedans. le style d'écriture est particulier, le vocabulaire est riche et beaucoup de mots ont besoin du lexique en fin de livre pour faire sens.

Le bouquin est dense, le 1er chapitre fait 50 pages sans saut de lignes, il faut vraiment passer ce cap pour rentrer dans l'histoire.

Une fois cette étape passée, j'étais absorbée par l'univers, j'ai aimé certains personnages, je me suis attachée à eux, j'ai également été agacée par certains mais l'oeil que l'autrice leur porte, m'a fait changé ma perception des choses et entrer plutôt en empathie avec eux plutôt que de les détester.

Et c'est tout ça que j'ai aimé dans ce livre, on y rencontre beaucoup de personnages avec des opinions diamétralement opposés mais l'on arrive à comprendre le point de vue de chacun et avancer au fil de l'histoire absent de tout jugement.

J'aime le côté SF d'un monde légèrement différent de celui que l'on connait actuellement sans totalement être sur une autre planète, ni rentrer dans un univers fantastique, magique. Je crois que l'on appelle ce style de planet opéra mais je n'en suis pas sûre.

En tout cas, ce livre a vraiment matché pour moi et je vous encourage vraiment à passer le cap des 1ers chapitres si vous vous lancez dedans pour apprécier totalement la richesse de ce récit.

J'ai tellement aimé, que je suis très frileuse pour lire un autre roman de Léonora Miano de peur d'être déçue... je verrai si j'ai l'occasion j'essayerai peut être ;)


Lien : https://lecoindemaynem.blogs..
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Genres : anticipation, utopie, afrofuturisme.

Thèmes abordés : panafricanisme, colonialisme, racisme, multiculturalisme, autarcie, utopie, intrigues politiques, gouvernement d'un État, féminisme, sororité, spiritualité, traditions africaines, âmes soeurs.

Contexte :
Le récit se situe en 2124 de notre calendrier, en Katiopa (le continent Africain), dont une grande partie des pays s'est réunie en une forme d'États-Unis d'Afrique, remettant ainsi en cause le découpage colonial. La toute jeune Alliance, qui a pris le pouvoir par la rébellion, doit asseoir son autorité et réussir la transition vers ce nouveau super-État.

Le pitch :
L'intrigue entremêle une histoire d'amour entre Boya, professeure d'université indépendante, et Ilunga, le chef de l'État, avec les nombreux obstacles politiques auxquels doit faire face l'Alliance. Notamment, Ilunga doit prendre une décision concernant les Sinistrés, des descendants d'immigrés de la vieille Europe, qui vivent repliés sur eux-mêmes en Katiopa. Or, si Ilunga est favorable à leur expulsion, Boya défend le dialogue et l'inclusion, ce qui va être la cause de remous au sein des proches collaborateurs d'Ilunga, et positionner Boya comme une femme dangereuse à éliminer.

Mon avis :
J'ai été très impressionnée par ce livre, qui m'a énormément apporté, que ce soit par la profondeur et la diversité de ses réflexions, l'originalité de ses idées, ou encore la qualité de ses personnages loin des caricatures.
C'est un ouvrage à l'écriture très littéraire, avec un niveau de langue soutenu. Il développe une multitude de sujets, toujours de façon intelligente et fine. L'intrigue mélange étroitement histoires d'amour et complots politiques, ces deux pans étant reliés notamment par la spiritualité et la magie africaine.
Les personnages nous font partager toutes leurs réflexions, aussi bien sur des questions d'ordre personnel, comme la vie de couple, que des questions d'ordre politique, économique, philosophique ou sociologique. On aborde par exemple les utopies, la manière de prendre des décisions lorsque l'on dirige un État, l'importance du respect des traditions, la taxation des riches, les transports en commun, et bien d'autres sujets encore.
Ces réflexions constituent le coeur du livre : il comporte assez peu d'actions, mais ses personnages ont une vie intérieure passionnante. L'autrice ne reste jamais en surface, elle développe et ramifie les sujets abordés, et nous permet de bénéficier de différents points de vue bien argumentés.
La forme peut être déroutante, en particulier le premier long chapitre, qui est très dense, avec peu de respirations, et sur lequel j'ai un peu peiné. Cela s'atténue ensuite, et c'est là que j'ai vraiment accroché, même si globalement l'écriture reste très resserrée, avec de longs paragraphes et pas de dialogues en tant que tels, puisqu'ils sont retranscrits dans la narration.
On peut également être un peu perdu au début face aux nombreux mots de diverses langues africaines, pour lesquels un glossaire est prévu à la fin du livre. Si vous êtes familier des histoires de fantasy, vous ne serez pas plus déstabilisés que ça, et sinon pas d'inquiétude : au fil des pages on s'habitue aux termes nouveaux et on consulte moins le glossaire.
J'ai pris du temps à lire ce livre, pour me permettre d'assimiler son fourmillement d'idées, et il s'agit clairement d'une lecture pour laquelle il faut être bien réveillé.
Du côté des points plus négatifs, j'ai noté quelques répétitions. Je pense également que la fin ne plaira pas à tout le monde, et je suis moi-même restée un peu sur ma faim, même si cela n'a pas du tout entaché ma lecture.
Globalement, l'ouvrage est tellement intéressant et novateur qu'il serait vraiment dommage de passer à côté. Il suffit de le considérer comme une lecture au long cours et de prendre son temps.
Des semaines après sa lecture, je reste émerveillée et marquée par son incroyable richesse. C'est un livre audacieux et brillant, auquel je ne connais pas d'équivalent, et il me tarde de découvrir d'autres ouvrages de Léonora Miano.

Points forts du roman :
La richesse des sujets abordés, l'originalité des idées, les personnages réalistes et profonds.

Pour une analyse détaillée, rendez-vous sur curiosites-litteraires.fr
Lien : https://curiosites-litterair..
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J'arrête là lecture au bout d'un bon tiers. 

Je n'arrive pas à rentrer dedans. 

La langue est riche. 

L'idée de base est intéressante :le continent africain unifié est l'endroit prospère de la terre. 

Mais ca tire à la ligne... 

Et je n'arrive pas à rentrer dans cette histoire d'amour entre deux personnages qui manquent de densité et d'originalité. 

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Comme j'aurai aimé mieux noter ce roman! L'idée de base est très intelligente: imaginer une Afrique unifiée, qui se retrouve une identité, une façon de vivre ensemble et de gouverner libérée des carcans coloniaux. Sur le même modèle que Black Panther ou que Noughts and Crosses, mais en beaucoup plus intellectuel, réfléchi, politique. le langage même est bouleversé. Cette proposition passionnante souffre malheureusement de sa longueur (j'ai peiné pour aller au bout du roman), d'intrigues parallèles polluantes (honnêtement l'histoire d'amour et de ménage au coeur de l'intrigue n'apporte pas beaucoup) et d'une difficulté à aborder franchement le thème des immigrés européens.
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Ce roman est dans le top 5 de mes livres favoris car il m'a complètement téléportée dans cette Afrique dystopique. Je manque de mots car ce sont mes sensations que l'autrice a réussi à convoquer. Grande lectrice, j'ai pourtant peu souvent vécu une telle immersion bien loin de mon identité de quadra urbaine, transportée par un style à la fois puissant et précis et un univers original. J'espère revivre cela un jour ! Je n'ai pas encore lu d'autres romans de L. Miano mais cela ne saurait tarder...
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1er livre que je lis de Léonora Miano. J'ai été déçu.
Le postulat de la dystopie m'intéressait mais j'ai eu du mal à accrocher (le fait de lire en Espagne a pu jouer). Je l'ai trouvé un peu long et parfois confus même si j'adore l'Afrique.
Une déception, dans l'ensemble ... le sujet méritait mieux
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Leonora Miano pousse le bouchon loin avec Rouge impératrice, nous entraînant dans une science fiction ou l'Afrique s'est unifiée et est devenue grande puissance mondiale, après La saison de l'ombre qui parle d'une Afrique de la traite négrière vus par les africains de l'époque qui deploraient en même temps le mauvais sort qui s'abattait sur eux et les conflits intérieurs qui n'ont fait qu'envenimer les choses.
Rouge impératrice met en valeur un personnage féminin intéressant Boya, une universitaire albinos mais dont la coloration de la peau a pris plutôt une teinte plutôt rouge que jaune. Une fois qu'Illunga, le chef de l'État tombe sur cette femme dite rouge, c'est une histoire d'amour qui va commencer. A côté de cette histoire d'amour qui va bousculer un peu les codes dans la marche de l'Etat, il y a plus dans ce livre la description de ce nouveau monde de Kathiopa unifié, ce qu'on appelle parfois le continent où l'évolution scientifique et technologique s'est inspirée d'un retour vers les sources culturelles anciennes africaines, au point que le nouveau monde emploie un nouveau vocabulaire, et on se perd plus souvent dans ce labyrinthe mots pas du tout commun (c'est vrai, il y a un glossaire à la fin du livre). Puis, il y a des immigrés blancs dits les sinistrés, dépourvus de tout privilège...
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