Que celles et ceux qui n'ont pas une PAL vertigineuse me jettent la première pierre ! Je crois bien que j'ai une rentrée littéraire de retard… Merci à #Net Galley et aux éditions Grasset pour leur patience !
Je me souviens très bien du moment où j'ai entendu parler de ce roman de
Leonora Miano,
Rouge impératrice… J'avais été invitée, dans le courant de l'été dernier, par une librairie proche de chez moi à venir découvrir une présentation non exhaustive de quelques livres à paraître à la rentrée 2019.
Rouge impératrice m'avait immédiatement intriguée et attirée.
Un futur proche, sans doute, un peu plus d'un siècle après le nôtre…
Un renversement de l'équilibre économique et politique : Katiopa est un continent africain prospère et autarcique, presque entièrement unifié, comme de futurs États-Unis d'Afrique, où les Sinistrés de la vieille Europe sont venus trouver refuge.
Une histoire d'amour à la fois contre nature et sous haute surveillance entre Illunga, le chef de l'État, et Boya, une universitaire dont les travaux sont controversés.
En effet, Boya s'est rapprochée, pour ses recherches, des Fulasi, des descendants d'immigrés français qui ont quitté leur pays, s'estimant envahis par les migrants. Afin de préserver leur identité européenne, certains se sont regroupés dans les régions subsahariennes où l'on parlait leur langue, où ils étaient encore révérés et où ils pouvaient vivre entre eux. Mais les générations suivantes ne jouissent plus des mêmes prérogatives : précarisés, les Fulasi se sont repliés dans une posture identitaire.
Le chef de l'Etat, comme son Ministre de l'intérieur et de la défense, sont partisans d'expulser ces populations inassimilables, auxquelles Boya préconise au contraire de tendre la main.
Celle que l'on surnomme « la femme rouge » à cause de sa complexion, après avoir séduit l'un des principaux acteurs de la libération du continent noir, va-t-elle le faire changer radicalement d'avis et de politique ?
Si tout semblait réuni pour me plaire, cela n'a pourtant pas vraiment fonctionné pour moi. Voilà en effet un livre que j'ai eu beaucoup de mal à terminer, que j'ai lu sur la durée, me forçant presque à ingurgiter mon chapitre quotidien…
Mon principal reproche touche à l'écriture, désespérément narrative, descriptive, soporifique, sans le moindre dialogue, ou alors en style indirect…
Si je me suis accrochée à ma lecture, c'est que je voulais en savoir plus sur certaines structures matriarcales et sororales évoquées dans le récit, sur les niveaux de conscience au sein desquels évoluaient certains personnages et que, finalement, je tenais tout de même à savoir si Boya trouverait sa place dans les sphères du pouvoir. Il y avait aussi une dimension onirique, sensuelle qui m'attirait…, beaucoup de symboliques également, un soupçon d'ésotérisme, des questionnements sur la transmission…
Il y a quelques années, je me suis beaucoup intéressée aux problématiques coloniales et postcoloniales et aux littératures qui les exploraient. J'ai retrouvé ces thèmes dans ce livre, revisités, inversés… On y parle d'assimilation, d'identité, de territoires réels ou rêvés, de visions antagonistes.
Mais cela n'a pas suffi ici pour me faire accepter le pacte de lecture… Non seulement, je me suis prodigieusement ennuyée, mais j'ai trouvé que certains éléments mettaient trop de temps à se mettre en place, qu'il fallait trop souvent lire entre les lignes…
De plus, la version numérique rend difficile le recours au glossaire pendant la lecture et cela nuit à l'appropriation des mots africains ou des inventions de mots à consonances africaines…
Le dénouement n'en est pas vraiment un tant il est ouvert même si la métaphore du précipice demeure très parlante.
Une lecture laborieuse.
#
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