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3,48

sur 182 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une histoire d'amour dans une nouvelle Afrique conquérante et futuriste qui domine une Europe dévastée.
Le récit est original, politique, féministe, écologiste et engagé.
La langue est riche, dense, poétique et foisonnante.
Le sujet est ambitieux mais c'est long vraiment trop long avec des lourdeurs qui ont engendré chez moi des pertes d'attention ; c'est vraiment dommage car cela aurait pu être un grand roman éclairé.
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J'aime beaucoup Léonora Miano et j'avais hâte de découvrir son nouveau roman. Malheureusement la lecture a été assez compliquée. Il faut dire que l'auteur recrée totalement un univers, on est ici dans une dystopie où 100 ans après notre époque, l'Afrique est un continent uni et puissant. En plus de comprendre comment ce changement s'est affirmé, avec tous les enjeux politiques associés, l'auteur ajoute une histoire d'amour entre deux personnages qu'à priori tout oppose...

Je pense que pour ce roman extrêmement riche, la version papier est un réel plus par rapport à la version numérique, notamment pour recourir au glossaire...

Merci à Netgalley et Grasset pour cette lecture.
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Je vois que les critiques sont très contrastées, soit les lecteurs semblent avoir beaucoup aimé, soit ils semblent avoir eu du mal à finir. Personnellement, je suis partagée, ce livre a beaucoup de qualités, mais aussi beaucoup de défauts, qui l'ont emporté pour moi lors de ma lecture que j'ai trouvée très longue.
Le cadre uchronique pourrait être passionnant. Mais on en sait très peu sur cette catastrophe - deux phrases d'allusion à une bombe nucléaire lancée sur les Etats-Unis par la Corée du Nord - qui a bouleversé, voire détruit, une grande partie du monde, sans retombée sur Katiopa semble-t-il. On a donc un cadre post-apocalyptique sans connaître l'origine de la catastrophe. L'auteure a de nombreuses idées intéressantes sur la construction de cette nouvelle société, construction à la fois matérielle , politique et spirituelle, en croisant écologie, architecture, urbanisme, droits des femmes, spiritualité... L'environnement apparaît comme une notion majeure, ce qui se caractérise par l'abandon de la voiture individuelle, le développement des transports en commun, des quartiers repensés... C'est passionnant, mais en apprenant que cette société n'a que cinq ans, cela semble irréaliste que tout est été à ce point transformé si vite.
Et, en tant que géographe, il y a quelque chose qui me manque beaucoup dans la description de cette société, l'aspect économique : de quoi vit-elle ? Katiopa semble décrite comme étant quasiment en autarcie, mais j'ai du mal à concevoir que dans cent ans la pauvreté massive aura disparu du continent africain, qu'il n'y ait plus de bidonville. de même, le réchauffement climatique n'apparaît pas comme un problème, alors que pourtant l'Afrique souffre de plus en plus de la désertification qui progresse, ce qui a des conséquences sur l'agriculture et donc l'accès à la nourriture - cf la famine à Madagascar actuellement, considérée comme la première famine due au réchauffement climatique.
L'uchronie devient donc une utopie, un monde quasiment idéal - en tout cas pour les Katiopiens. L'auteure rejoint une caractéristique importante de ces deux genres, nous parler de nous en parlant d'un ailleurs éloigné dans le temps ou dans l'espace. Et c'est ici le sort des Sinistrés, ces réfugiés européens sur le continent, qui est en question. Cela permet à l'auteure de parler des thématiques d'intégration, de racisme, de discrimination... On retrouve même la phrase d'un ancien président de la République "Katiopa, tu l'aimes ou tu la quittes". Cette thématique est intéressante, surtout qu'elle décentre notre regard : que dirions-nous, nous Européens, si nous étions en position de réfugiés ?
Et c'est là que, à nouveau, l'auteure s'égare selon moi. Cet aspect politique est présenté sous forme de longs discours répétitifs. Et, surtout, il ne semblait pas être un problème avant que la femme rouge arrive. Là, je vais aborder ce qui m'a le plus dérangé : les personnages totalement cliché avec des histoires d'amour absolument irréalistes. Ilunga est tellement parfait que je n'y ai pas cru : intelligent, beau, séduisant, fort, un amant absolument parfait dès le premier soir... Quant à Boya, présentée au départ comme une femme forte, elle perd immédiatement sa personnalité en rencontrant Ilunga.
Je m'aperçois que je fais trop long, je vais donc essayer de conclure : de bonnes idées, mais pas assez approfondies, des personnages trop clichés, avec l'impression que l'auteure voulait caser beaucoup, beaucoup de choses, avec certaines thématiques actuelles - l'immigration, les droits des femmes, des minorités sexuelles...
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J'ai rencontré Léonora Miano dans Télérama qui lui a consacré un long article avec ce titre: 

Léonora Miano : “Je déplore la tendance du féminisme à vouloir tout coloniser” 

J'ai été interpellée par cette phrase et par ses accusations envers les féministes de victimiser les femmes africaines. J'ai voulu en savoir plus et j'ai chercher un de ses livres.

Au hasard, j'ai téléchargé Rouge Impératrice. 600 pages, 11 jours d'une lecture laborieuse.

C'est une dystopie : le roman se déroule au XXII ème siècle dans un état-continent Katiopa, sans doute l'Afrique mais sans plus d'indication géographique. Je suis mauvaise lectrice pour les dystopies : j'ai du mal avec la géographie inventée, les langues inventées, les diverses innovations techniques. Leonora Miano a prévu un glossaire, je m'y suis souvent référée, ce qui a ralenti la lecture. J'espérais retrouver des ambiances africaines, des saveurs, des animaux, les arbres...l'univers est aseptisé, dans cette Katiopa moderne on se déplace en superTGV qui traverse le continent, un tramway et des bicyclettes électriques, et des passerelles électrifiées sont installées dans des villes piétonnières où seuls les privilégiés ont des véhicules personnels...pas très exotique. 

Rouge Impératrice est un roman d'amour : Boyadishi, la quarantaine, universitaire, évidemment, très belle, très séduisante, très libre, est remarquée par Ilunga qui est le chef d'état de Katiopa. Ilunga aussi est très intelligent, très beau, très puissant (puisqu'il règne) ; il n'est pas aussi libre, il est marié mais ce n'est pas un problème puisque la polygamie est la règle et qu'il vit séparé de sa femme lesbienne. Les deux quadragénaires parfaits filent le parfait amour. Trop de perfection nuit à la littérature, à mon goût tout au moins. Et les passages érotiques m'ennuient prodigieusement. Heureusement il y a des méchants, Sheshamani, la lesbienne et Igazi, le ministre de l'Intérieur (cela ne s'appelle pas comme cela à Katiopa). il y a aussi l'amant que Boyadishi a éconduit et qui veut se venger....

Rouge Impératrice peut aussi être lu comme fable politique. Katiopa s'est libérée du colonialisme vient  de s'unifier et à vit en autarcie dans le rejet total des anciens colons. Par une inversion (que je ne suis pas arrivée à éclaircir) l'Europe est anéantie et les anciens colons deviennent des réfugiés : les Sinistrés. Quelle politique adopter vis à vis de ces Sinistrés : les expulser ou chercher à les intégrer? 

"Cependant, il pouvait se révéler néfaste pour la société d'abriter en son sein un groupe humain amer et revanchard."

Au cours d'une allocation télévisée Ilunga fait cette déclaration:

"Katiopa, tu l'aimes ou tu le quittes.

Cela sonnait bien, et on avait en effet les moyens d'une telle politique."

Cela ne vous évoque rien?


Un autre groupe se distingue, des sortes de hippies, babas cools qui ont fondé des communautés qu'il convient de surveiller  mais qui s'avèrent peu dangereux.

Malgré les lourdeurs du style pompeux, malgré mon désintérêt de l'histoire d'amour, les aspects politiques, les rapports des hommes et des femmes m'ont assez intéressée pour que je poursuive cette lecture.

Lecture curiosité plutôt que lecture -plaisir.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Je viens de passer deux semaines à lire ce roman de 674 pages.

Durée exceptionnelle pour un roman lu "d'une traite", sans aucune autre lecture en parallèle,  mais que j'ai pourtant eu envie de laisser tomber à de nombreuses reprises pendant ma lecture de sa première moitié ! 

Un roman foisonnant, écrit dans une langue employant énormément de mots africains, existants ou inventés (avec un glossaire en fin de volume que je n'ai découvert qu'à la fin, véritable inconvénient des livres numériques!) 

Une histoire d'amour et une intrigue politique se croisent en 2124, dans un pays d'Afrique leader dans la confédération qui règne sur le monde après la chute des différentes nations européennes qui un siècle plus tôt se sont peu à peu dissoutes sous l'afflux des crises migratoires et climatiques.

Retour des traditions millénaires, déterrées après le colonialisme, des cultes animistes ancestraux qui cohabitent avec les avancées modernes notamment en termes d'outils de communication servent de socle aux volontés politiques en germe qui doivent cependant éviter le retour des prédateurs internationaux et l'accueil des sinistrés - comme sont appelés les anciens colons repérables à leur absence de couleur.

Sur le plan des relations interpersonnelles, les femmes ont un vrai pouvoir, même si la polygamie est de mise, et les relations homosexuelles cachées même si non réprimées ! 

Ce roman m'a emportée dans un ailleurs étrange, d'autant que lu en temps de confinement, la description qui y est relatée de la chute des civilisations occidentale semblait d'un oracle troublant.

N'étant pas non plus très amatrice de dystopies ou uchronies, je suis ravie d'avoir opu ainsi cocher plusieurs items de mes challenges de lecture ... mais je pense me replonger désormais vers des valeurs plus sures et moins troublantes ! 


Lien : http://les.lectures.de.bill...
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J'arrête là lecture au bout d'un bon tiers. 

Je n'arrive pas à rentrer dedans. 

La langue est riche. 

L'idée de base est intéressante :le continent africain unifié est l'endroit prospère de la terre. 

Mais ca tire à la ligne... 

Et je n'arrive pas à rentrer dans cette histoire d'amour entre deux personnages qui manquent de densité et d'originalité. 

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Comme j'aurai aimé mieux noter ce roman! L'idée de base est très intelligente: imaginer une Afrique unifiée, qui se retrouve une identité, une façon de vivre ensemble et de gouverner libérée des carcans coloniaux. Sur le même modèle que Black Panther ou que Noughts and Crosses, mais en beaucoup plus intellectuel, réfléchi, politique. le langage même est bouleversé. Cette proposition passionnante souffre malheureusement de sa longueur (j'ai peiné pour aller au bout du roman), d'intrigues parallèles polluantes (honnêtement l'histoire d'amour et de ménage au coeur de l'intrigue n'apporte pas beaucoup) et d'une difficulté à aborder franchement le thème des immigrés européens.
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Présent dans la liste des livres sélectionnés pour le Goncourt 2019, Rouge impératrice est le nouveau roman de Léonora Miano publié aux éditions Grasset. Un roman lourd et imposant avec ses quelques 600 pages. Un roman à l'ambition claire : imaginer le monde de demain, pas nécessairement comme on l'imagine… Lettres it be vous livre sa critique !

# La bande-annonce

Dans un peu plus d'un siècle, nous voici à Katiopa : un continent africain presque entièrement unifié, devenu prospère, où les Sinistrés de la vieille Europe sont venus trouver refuge.
Les Fulasi, descendants d'immigrés français qui avaient quitté leur pays au cours du XXIe siècle parce qu'ils s'estimaient envahis par les migrants, sont désormais appauvris et recroquevillés sur leur identité.
Le chef de l'État veut expulser ces populations inassimilables, mais la femme dont il tombe amoureux est partisane de leur tendre la main.
La rouge impératrice, ayant ravi le coeur du héros de la libération du Continent, ne risque-t-elle pas de désarmer sa volonté ?
Pour les « durs » du régime, il faut à tout prix séparer ce couple contre-nature, car cette passion menace de devenir une affaire d'État.
Jouant avec les codes de l'utopie et les techniques narratives de la série, cette vaste fresque poétique et politique, d'une ampleur et d'une ambition rares, opère un renversement ironique : l'obsession nationaliste et le malaise des minorités y sont mis en scène dans un environnement panafricain.

# L'avis de Lettres it be

Il y a des personnages, une femme et un homme mal faits pour se rencontrer. Il y a un continent africain, panafricain même, redevenu l'Eden du monde. Il y a des migrants, à la peau claire cette fois. Puis il y a un monde qui se fait raconter dans ce nouveau livre de Léonora Miano. Au-delà du développement de cette histoire ambitieuse qui n'hésite pas à multiplier les excursions de fond et de forme, au-delà de ces mots issus de langues africaines diverses qui poussent à un glossaire pour garder la clarté tant l'immersion est totale, Rouge impératrice marque l'esprit ailleurs. En bien ?

L'ancienne minorité est-elle nécessairement louable quand, devenue majorité, elle cherche à développer son rapport avec sa suivante ? Cette question est au coeur de ce roman. Entre science-fiction et anticipation raciale, Léonora Miano développe des réflexions assurément saisissantes. Sur ce continent africain devenu hôte du monde, tout semble être inversé. Les « blancs » devenus Fulasi et sinistrés, ces descendants d'immigrés français, ont joint l'Afrique pour fuir les migrants arrivaient en sol européen. Mais d'où venaient ces migrants ? On n'en saura rien. Mais, de ce point de départ aussi interrogatif que saisissant, Léonora Miano va construire un livre fragile, mais droit dans ses bottes.

« La démographie du Continent le protégeait d'une éventuelle submersion par les Sinistrés ou par quiconque. La puissance de ses cultures permettait aussi que l'on se rassure quant à la capacité d'autres à dominer. Cependant, il pouvait se révéler néfaste pour la société d'abriter en son sein un groupe humain amer et revanchard. Les parents sinistrés ne pouvaient instiller, dans le coeur de leur progéniture, que des sentiments contradictoires : être de quelque part tout en ne le supportant pas, guerroyer sans fin avec une part de soi-même dont il était impossible de se défaire. »

Le racisme est-il le sombre apanage de tous les peuples ? le rejet de l'autre, tort partagé ? L'ancienne minorité traite-t-elle nécessairement mieux la nouvelle ? Sans conclure, Rouge impératrice a le courage de poser ses questions. Et c'est plutôt bienvenu. Malheureusement, on ne devine jamais vraiment les intentions de l'auteure, enferrée dans un récit puissant, à multiples tiroirs. Toujours est-il que l'on hausse les sourcils lorsque Rouge impératrice nous expose en fin de récit le possible intérêt d'un génocide des « blancs ». Nul doute que ce n'est que de la littérature et que la réception qui est faite à de tels propos serait la même pour tous, tout le temps…

Rouge impératrice est un roman-monde. Un texte qui se projette, qui déploie toute sa force en posant devant nos yeux le possible monde de demain. Un monde futur qui inquiète autant qu'il rassure, un monde de demain où les rôles ont été inversés. Mais les abimes guettent toujours autant. Léonora Miano veut chasser ce qu'elle considère comme le racisme d'aujourd'hui en imaginant une société où l'inverse a gagné. de lourdes et nécessaires questions sont posées. Conclure serait trahir, alors on se refuse à conclure sur les intentions de l'auteure. le pari est osé, les réflexions sont là. Et derrière le rideau, on ne saura jamais ce qui s'est joué.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Un roman bien écrit, coloré, vivant, aux belles couleurs africaines.
Dans un futur où les Européens ont du migrer en Afrique, les peuples doivent apprendre à vivre ensemble et à mixer leurs coutumes.
Ajoutons à cela, les nouveaux moyens de communication, technologiques avancés, on pourrait se croire dans un roman d'anticipation.
Une histoire d'amour entre le chef d'état Ilunga et Boya se tisse, alors que tout les sépare: les origines, la politique, les idées et se dresse autour d'eux: la jalousie de la femme d'Ilunga, les complots politiques pour expulser les migrants européens, on suit le développement de l'histoire d'amour qui se tisse et la force et le courage de nos héros.
C'est une belle histoire d'amour sur fonds de politique, de futur, avec une belle langue imagée.
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Livre terminé dans la douleur : il a fallu se battre tous les jours pour ne pas abandonner. C'est le style qui m'a tenue (je retenterai donc l'expérience Léonora Miano avec un autre de ses livres) mais je ne suis pas rentrée dans l'histoire. Je n'ai pas ressenti d'empathie pour les personnages, je me suis souvent perdues dans tous les mots inconnus (sur)employés (... je ne me suis aperçue qu'en arrivant au bout qu'il y avait un glossaire) et je n'ai pas aimé le choix de bannir les dialogues du roman. Dommage.
Aussi, si quiconque peut me proposer un autre de ses livres... je suis preneuse !
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