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3,48

sur 183 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le texte de Léonora Miano aurait été un coup de coeur si sa plume ne m'avait pas provoqué d'aussi intenses cauchemars pendant des mois. Tout le message sur les immigrés, les réfugiés était très intéressant et important, mais comme dit dans un autre commentaire, l'essentialisme m'a sidéré, et puis je n'ai trouvé aucun intérêt à cette romance... le personnage de Boya n'était pas dénué d'intérêt. {10}

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J'arrête là lecture au bout d'un bon tiers. 

Je n'arrive pas à rentrer dedans. 

La langue est riche. 

L'idée de base est intéressante :le continent africain unifié est l'endroit prospère de la terre. 

Mais ca tire à la ligne... 

Et je n'arrive pas à rentrer dans cette histoire d'amour entre deux personnages qui manquent de densité et d'originalité. 

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Comme j'aurai aimé mieux noter ce roman! L'idée de base est très intelligente: imaginer une Afrique unifiée, qui se retrouve une identité, une façon de vivre ensemble et de gouverner libérée des carcans coloniaux. Sur le même modèle que Black Panther ou que Noughts and Crosses, mais en beaucoup plus intellectuel, réfléchi, politique. le langage même est bouleversé. Cette proposition passionnante souffre malheureusement de sa longueur (j'ai peiné pour aller au bout du roman), d'intrigues parallèles polluantes (honnêtement l'histoire d'amour et de ménage au coeur de l'intrigue n'apporte pas beaucoup) et d'une difficulté à aborder franchement le thème des immigrés européens.
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1er livre que je lis de Léonora Miano. J'ai été déçu.
Le postulat de la dystopie m'intéressait mais j'ai eu du mal à accrocher (le fait de lire en Espagne a pu jouer). Je l'ai trouvé un peu long et parfois confus même si j'adore l'Afrique.
Une déception, dans l'ensemble ... le sujet méritait mieux
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Je vois que les critiques sont très contrastées, soit les lecteurs semblent avoir beaucoup aimé, soit ils semblent avoir eu du mal à finir. Personnellement, je suis partagée, ce livre a beaucoup de qualités, mais aussi beaucoup de défauts, qui l'ont emporté pour moi lors de ma lecture que j'ai trouvée très longue.
Le cadre uchronique pourrait être passionnant. Mais on en sait très peu sur cette catastrophe - deux phrases d'allusion à une bombe nucléaire lancée sur les Etats-Unis par la Corée du Nord - qui a bouleversé, voire détruit, une grande partie du monde, sans retombée sur Katiopa semble-t-il. On a donc un cadre post-apocalyptique sans connaître l'origine de la catastrophe. L'auteure a de nombreuses idées intéressantes sur la construction de cette nouvelle société, construction à la fois matérielle , politique et spirituelle, en croisant écologie, architecture, urbanisme, droits des femmes, spiritualité... L'environnement apparaît comme une notion majeure, ce qui se caractérise par l'abandon de la voiture individuelle, le développement des transports en commun, des quartiers repensés... C'est passionnant, mais en apprenant que cette société n'a que cinq ans, cela semble irréaliste que tout est été à ce point transformé si vite.
Et, en tant que géographe, il y a quelque chose qui me manque beaucoup dans la description de cette société, l'aspect économique : de quoi vit-elle ? Katiopa semble décrite comme étant quasiment en autarcie, mais j'ai du mal à concevoir que dans cent ans la pauvreté massive aura disparu du continent africain, qu'il n'y ait plus de bidonville. de même, le réchauffement climatique n'apparaît pas comme un problème, alors que pourtant l'Afrique souffre de plus en plus de la désertification qui progresse, ce qui a des conséquences sur l'agriculture et donc l'accès à la nourriture - cf la famine à Madagascar actuellement, considérée comme la première famine due au réchauffement climatique.
L'uchronie devient donc une utopie, un monde quasiment idéal - en tout cas pour les Katiopiens. L'auteure rejoint une caractéristique importante de ces deux genres, nous parler de nous en parlant d'un ailleurs éloigné dans le temps ou dans l'espace. Et c'est ici le sort des Sinistrés, ces réfugiés européens sur le continent, qui est en question. Cela permet à l'auteure de parler des thématiques d'intégration, de racisme, de discrimination... On retrouve même la phrase d'un ancien président de la République "Katiopa, tu l'aimes ou tu la quittes". Cette thématique est intéressante, surtout qu'elle décentre notre regard : que dirions-nous, nous Européens, si nous étions en position de réfugiés ?
Et c'est là que, à nouveau, l'auteure s'égare selon moi. Cet aspect politique est présenté sous forme de longs discours répétitifs. Et, surtout, il ne semblait pas être un problème avant que la femme rouge arrive. Là, je vais aborder ce qui m'a le plus dérangé : les personnages totalement cliché avec des histoires d'amour absolument irréalistes. Ilunga est tellement parfait que je n'y ai pas cru : intelligent, beau, séduisant, fort, un amant absolument parfait dès le premier soir... Quant à Boya, présentée au départ comme une femme forte, elle perd immédiatement sa personnalité en rencontrant Ilunga.
Je m'aperçois que je fais trop long, je vais donc essayer de conclure : de bonnes idées, mais pas assez approfondies, des personnages trop clichés, avec l'impression que l'auteure voulait caser beaucoup, beaucoup de choses, avec certaines thématiques actuelles - l'immigration, les droits des femmes, des minorités sexuelles...
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J'ai rencontré Léonora Miano dans Télérama qui lui a consacré un long article avec ce titre: 

Léonora Miano : “Je déplore la tendance du féminisme à vouloir tout coloniser” 

J'ai été interpellée par cette phrase et par ses accusations envers les féministes de victimiser les femmes africaines. J'ai voulu en savoir plus et j'ai chercher un de ses livres.

Au hasard, j'ai téléchargé Rouge Impératrice. 600 pages, 11 jours d'une lecture laborieuse.

C'est une dystopie : le roman se déroule au XXII ème siècle dans un état-continent Katiopa, sans doute l'Afrique mais sans plus d'indication géographique. Je suis mauvaise lectrice pour les dystopies : j'ai du mal avec la géographie inventée, les langues inventées, les diverses innovations techniques. Leonora Miano a prévu un glossaire, je m'y suis souvent référée, ce qui a ralenti la lecture. J'espérais retrouver des ambiances africaines, des saveurs, des animaux, les arbres...l'univers est aseptisé, dans cette Katiopa moderne on se déplace en superTGV qui traverse le continent, un tramway et des bicyclettes électriques, et des passerelles électrifiées sont installées dans des villes piétonnières où seuls les privilégiés ont des véhicules personnels...pas très exotique. 

Rouge Impératrice est un roman d'amour : Boyadishi, la quarantaine, universitaire, évidemment, très belle, très séduisante, très libre, est remarquée par Ilunga qui est le chef d'état de Katiopa. Ilunga aussi est très intelligent, très beau, très puissant (puisqu'il règne) ; il n'est pas aussi libre, il est marié mais ce n'est pas un problème puisque la polygamie est la règle et qu'il vit séparé de sa femme lesbienne. Les deux quadragénaires parfaits filent le parfait amour. Trop de perfection nuit à la littérature, à mon goût tout au moins. Et les passages érotiques m'ennuient prodigieusement. Heureusement il y a des méchants, Sheshamani, la lesbienne et Igazi, le ministre de l'Intérieur (cela ne s'appelle pas comme cela à Katiopa). il y a aussi l'amant que Boyadishi a éconduit et qui veut se venger....

Rouge Impératrice peut aussi être lu comme fable politique. Katiopa s'est libérée du colonialisme vient  de s'unifier et à vit en autarcie dans le rejet total des anciens colons. Par une inversion (que je ne suis pas arrivée à éclaircir) l'Europe est anéantie et les anciens colons deviennent des réfugiés : les Sinistrés. Quelle politique adopter vis à vis de ces Sinistrés : les expulser ou chercher à les intégrer? 

"Cependant, il pouvait se révéler néfaste pour la société d'abriter en son sein un groupe humain amer et revanchard."

Au cours d'une allocation télévisée Ilunga fait cette déclaration:

"Katiopa, tu l'aimes ou tu le quittes.

Cela sonnait bien, et on avait en effet les moyens d'une telle politique."

Cela ne vous évoque rien?


Un autre groupe se distingue, des sortes de hippies, babas cools qui ont fondé des communautés qu'il convient de surveiller  mais qui s'avèrent peu dangereux.

Malgré les lourdeurs du style pompeux, malgré mon désintérêt de l'histoire d'amour, les aspects politiques, les rapports des hommes et des femmes m'ont assez intéressée pour que je poursuive cette lecture.

Lecture curiosité plutôt que lecture -plaisir.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Pour qui s'était habitué à la langue et la poésie d'une Saison des ombres, Rouge Impératrice est déroutant.

Roman "afrofuturiste", qui pourrait être à la littérature ce que Black Panther a été au cinéma ; un essai, une tentative, un acte qui se veut fort...mais qui laisse sur sa faim. Et pose plus de questions qu'il n'en résout.

Certes la langue est belle, écrite dans un "Fulasi" flamboyant où les emprunts aux langues africaines n'ont pas besoin d'être traduits et les mots, à force de répétition, se comprennent. Ce n'est d'ailleurs qu'à la page 638 de l'édition poche que l'on découvre le glossaire.

Ce 22e siècle finissant sur Katiopa que nous dépeint Leonara Miano, est un monde séduisant par certain côtés : achèvement d'une longue décolonisation des esprits et des institutions suite à 2 révolutions, appui sur les "valeurs africaines" (comprendre anti-individualistes et animistes) pour retourner le paradigme économique, devenu anticapitaliste et ayant su préserver l'environnement (généralisation des transports en commun, absence de voiture, débetonnisation des littoraux, etc.) et se débarrasser en partie des monothéismes religieux...

La kitenta (capitale) du continent est nommée Mbanza, que l'on situerait volontiers du côté de Mbanza-Kongo dans l'actuel Angola, ancienne capitale du Royaume Kongo et berceau civilisationnel et linguistique "bantou". Des traditions ont été empruntées à chaque région pour construire un système politique unique.

Mais ce 22e siècle est aussi une vision d'horreur : un monde essentialisé (katiopien / sinistré / ressortissant de Bharat...) que l'on dirait réduit à des clichés raciaux ayant cours à la fin du XIXe siècle. Ce qui frappe dans ce roman, c'est l'absence de prise en compte du cosmopolitisme des fin de 20e et début de 21e siècles. de l'état des sociétés modernes pour aboutir aux changements décrits. Une ellipse historique regrettable compte tenu de la densité du roman.

Tout au long du roman, le monde décrit avec emphase est celui d'une Afrique sortie de l'esclavage, de la colonisation, de l'apartheid et d'une mise sous tutelle néo- ou post-coloniale, prenant sa revanche historique sur l'Occident, et en particulier l'Europe. Idée géniale. Mais les diasporas n'ont droit de citer que comme 5e colonne retournée à ses origines premières, le métissage n'existe pas (du moins pendant 500 pages), pas plus que les diasporas européennes en Afrique...

Les Africains-Katiopiens décrits dans le roman présentent aussi des traits figés : Ethiopie peu fiable, BaSotho irrédentistes, Afrique de l'ouest ayant exercé une influence historique (culture Nok, langues) mais très peu présente (tout comme l'Afrique du Nord à l'exception de l'Egypte), pouvoir plutôt masculin, hormis le pouvoir spirituel et l'influence des épouses "de l'ombre"...

Le "Sinistre" originel est abordé par touches, suggestives, sans que le lecteur ne comprenne toujours l'enchaînement des circonstances qui ont poussé certains Européens (en l'occurence des Fulasi à particules, que l'on dirait sortis de vieilles familles vendéennes...) à s'installer dans certains lieux du Continent (ils ne disposent d'ailleurs de Consulats / Ambassade qu'au Nord de celui-ci).

Autant d'éléments qui laissent mal à l'aise...

L'auteur, tout en signant un roman haletant et intelligent, n'a-t-elle finalement pas su aller au bout de sa logique et transmettre le type de relations réellement souhaitées entre l'Afrique de demain et le reste du monde, hormis une volonté de puissance et de respect ? L'identité exclusive et mantra des principaux protagonistes (Katiopa, tu l'aimes ou tu la quittes !) est loin des identités rhizomes glissantiennes ou même d'un afropolitanisme Mbembien. Elle reste (trop) proche des leitmotivs militants panafricanistes.

Quoi qu'il en soit le but est atteint ; le roman ne laisse pas indifférent.





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Une histoire d'amour dans une nouvelle Afrique conquérante et futuriste qui domine une Europe dévastée.
Le récit est original, politique, féministe, écologiste et engagé.
La langue est riche, dense, poétique et foisonnante.
Le sujet est ambitieux mais c'est long vraiment trop long avec des lourdeurs qui ont engendré chez moi des pertes d'attention ; c'est vraiment dommage car cela aurait pu être un grand roman éclairé.
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Livre terminé dans la douleur : il a fallu se battre tous les jours pour ne pas abandonner. C'est le style qui m'a tenue (je retenterai donc l'expérience Léonora Miano avec un autre de ses livres) mais je ne suis pas rentrée dans l'histoire. Je n'ai pas ressenti d'empathie pour les personnages, je me suis souvent perdues dans tous les mots inconnus (sur)employés (... je ne me suis aperçue qu'en arrivant au bout qu'il y avait un glossaire) et je n'ai pas aimé le choix de bannir les dialogues du roman. Dommage.
Aussi, si quiconque peut me proposer un autre de ses livres... je suis preneuse !
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Je viens de passer deux semaines à lire ce roman de 674 pages.

Durée exceptionnelle pour un roman lu "d'une traite", sans aucune autre lecture en parallèle,  mais que j'ai pourtant eu envie de laisser tomber à de nombreuses reprises pendant ma lecture de sa première moitié ! 

Un roman foisonnant, écrit dans une langue employant énormément de mots africains, existants ou inventés (avec un glossaire en fin de volume que je n'ai découvert qu'à la fin, véritable inconvénient des livres numériques!) 

Une histoire d'amour et une intrigue politique se croisent en 2124, dans un pays d'Afrique leader dans la confédération qui règne sur le monde après la chute des différentes nations européennes qui un siècle plus tôt se sont peu à peu dissoutes sous l'afflux des crises migratoires et climatiques.

Retour des traditions millénaires, déterrées après le colonialisme, des cultes animistes ancestraux qui cohabitent avec les avancées modernes notamment en termes d'outils de communication servent de socle aux volontés politiques en germe qui doivent cependant éviter le retour des prédateurs internationaux et l'accueil des sinistrés - comme sont appelés les anciens colons repérables à leur absence de couleur.

Sur le plan des relations interpersonnelles, les femmes ont un vrai pouvoir, même si la polygamie est de mise, et les relations homosexuelles cachées même si non réprimées ! 

Ce roman m'a emportée dans un ailleurs étrange, d'autant que lu en temps de confinement, la description qui y est relatée de la chute des civilisations occidentale semblait d'un oracle troublant.

N'étant pas non plus très amatrice de dystopies ou uchronies, je suis ravie d'avoir opu ainsi cocher plusieurs items de mes challenges de lecture ... mais je pense me replonger désormais vers des valeurs plus sures et moins troublantes ! 


Lien : http://les.lectures.de.bill...
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