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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Est-ce un recueil de poèmes en prose? un conte pour enfant? un rêve éveillé pour surréaliste? Plume-le-livre est tout cela à la fois, et bien plus encore.
Plume c'est surtout un personnage. C'est l'enfant rétif qui sommeille en nous, c'est l'éternel étranger, c'est le clown blanc attrapeur-de-nuages, c'est l'empêcheur de rationaliser en rond, c'est Candide en Absurdie.
Plume c'est la légèreté grave, la gravité en apesanteur..
.Il fait rire- c'est un clown- il fait pleurer -c'est un clown- il fait penser, critiquer, se rebeller, mais surtout rêver...
Plume se glisse sous notre oreiller...de plumes, et c'est toute la nuit qui s'agite et palpite au battement de ses ailes blanches.
Plume se met au bout des doigts de l'écrivain-peintre Michaux, comme une histoire un peu folle, un croquis volé, un conte esquissé à finir en songe...
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Plume et Lointain intérieur, deux titres qui, longtemps après que j'ai découvert le recueil, restent chargés d'un charme poétique particulier.
Henri Michaux est de ces auteurs qui m'ont fait entrer en poésie, Plume précédé de Lointain intérieur de ces recueils qui m'ont et continuent de me marquer par son caractère mais aussi par l'histoire qui me lie à lui.

L'écriture d'Henri Michaux n'est pas des plus accessibles, elle surprend, peut déconcerter par certains aspects mais elle révèle cependant une intentionnalité, une originalité touchantes.

Dans toute son oeuvre, Michaux n'a jamais voulu s'installer dans une subjectivité figée, se compromettre dans un déjà vu, un ressassement de style. Il a toujours souhaité renouveler une écriture en mobilisant la langue, en se jouant des convenances morales, du sens donné aux choses. Très perceptible dans Lointain intérieur (oublié en 1938), Michaux se livre à un combat, à un affrontement verbal dans lequel il cherche à débusquer le sens, comme pour le mettre à mal, l'éprouver. Sous le désordre apparent de l'écriture et dans une variété des registres, le poète expérimente la ductilité, la souplesse du langage.
Cette malléabilité, ce renouvellement constant de la subjectivité sont chez Henri Michaux les conditions essentielles de son écriture, l'impératif de toute sa poésie.

Un peu différente est son approche dans Plume. C'est un ensemble de textes qui ont été publiés en 1930 puis retravaillés jusqu'en 1963 et qui mettent en scène un personnage, celui de… Plume. " Un homme paisible ", " Plume au restaurant ", " Plume voyage ", " Dans les appartements de la Reine ", " La Nuit des Bulgares ", " La vision de Plume ", " Plume avait mal au doigt ", etc. sont quelques-uns des titres des chapitres de ce récit poétique. Michaux utilise ici le registre de l'absurde pour imaginer un personnage qui peut nous paraître comme étrangement familier.

Indifférent à lui-même, à toute interaction sociale, à tout ce qui l'entoure (même sous la menace d'un danger ou de la violence), Plume incarne la vulnérabilité de l'être humain, le tragique existentiel. Michaux inverse le propos de l'homme livré à une société de consommation. Dans Plume, c'est la société qui a consommé l'individu. Face à une époque devenue violente et impersonnelle, le personnage de Plume va se désengager moralement du monde, se mettre en retrait de toute pensée, de toute conviction. Dans le comportement de Plume, apparaît la perte de toute valeur humaniste, l'abandon de tout projet historique pour l'homme, le délitement d'un rapport moral à soi et aux autres.

Plume n'est cependant pas un manifeste, un plaidoyer contre un monde en perte de valeurs. Il est avant tout une oeuvre poétique, l'expression libre d'un imaginaire à portée de la réalité.
Henri Michaux, qui était aussi peintre et voyageur, à toujours été à la recherche d'une totalité, d'une satiété poétique. Il voulait une écriture qui soit en perpétuel mouvement, qui soit mobile et mobilisante. Exercice mené jusqu'aux limites de la conscience, jusqu'à se perdre soi-même. Les exigences d'une poésie incomparable.
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Est-ce un recueil de poèmes en prose? un conte pour enfant? un rêve éveillé pour surréaliste? Plume-le-livre est tout cela à la fois, et bien plus encore.

Plume c'est surtout un personnage. C'est l'enfant rétif qui sommeille en nous, c'est l'éternel étranger, c'est le clown blanc attrapeur-de-nuages, c'est l'empêcheur de rationaliser en rond, c'est Candide en Absurdie.

Plume c'est la légèreté grave, la gravité en apesanteur..

.Il fait rire- c'est un clown- il fait pleurer -c'est un clown- il fait penser, critiquer, se rebeller, mais surtout rêver...

Plume se glisse sous notre oreiller...de plumes, et c'est toute la nuit qui s'agite et palpite au battement de ses ailes blanches.

Plume se met au bout des doigts de l'écrivain-peintre Michaux, comme une histoire un peu folle, un croquis volé, un conte esquissé à finir en songe...
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Ce recueil est un de mes livres de chevet. Ouvrage constitué de brèves, de pensées et d'histoires farfelues, c'est une excellente piste d'introduction à l'oeuvre d'Henri Michaux, ce poète tourmenté et délicat. J'ai beaucoup d'affection pour "Plume", que l'on peut lire et relire tout au long de sa vie. le plaisir reste intact, la surprise permanente.
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Il me faut lire et relire Michaux, le découvrir et le redécouvrir encore. Alors, s'éloigne ma lassitude de vivre et je nais à un autre monde.
Un monde déréglé où d'autres lois agitent les êtres, où les objets familiers deviennent singuliers, se reconnaissent à peine à leur forme, sont souvent démembrés, parfois des morceaux de corps qui sollicitent alors notre attention, ainsi dans ce poème où "une tête sort du mur" et nous laisse songeur face à cette tête qui s'obstine à franchir un mur et encore un mur.
La poésie de Michaux nous semble échapper à toute définition, à toute analyse. Bien sûr ça et là se manifestent la fantasmagorie des rêves, la folie d'un aliéné qui pérore mais "l'animal mange serrure" ou "une femme me demande conseil", dans le recueil "entre centre et absence", par exemple dépassent les prouesses de l'imaginaire onirique ou la littérature des aliénés.
On rencontre là une forme d'absurde si étrange que frappé par les images, l'on suspend sa lecture ou bien on la précipite pour savoir à la fin ce qui va sortir de tout ce théâtre.
Ainsi Michaux ne fait pas qu'écrire avec son inconscient sur le mode de l'écriture automatique, ne fait pas qu'écrire sous l'emprise de la mescaline dont il fut un consommateur affûté.
Tous ces personnages, humains, animaux, objets en tout genre, vivent des aventures impensables. Michaux prend plaisir à les soumettre aux dangers les plus sanglants, à les placer en situation de fuite ou bien à les faire s'accoucher les uns des autres dans une ronde effrénée.
Nombre de ces poèmes en prose font une concession à la lisibilité en éclairant les scènes les plus effarantes à la lumière de l'humour.
Non, la poésie de Michaux n'est pas hermétique. Elle nous propose un autre monde ou plutôt notre monde dissocié, recomposé, éclaté ou ravaudé, en proie à des lois qui défient toute logique, où l'intégrité des éléments de la réalité est battue en brèche. Où les différents règnes naturels s'interpénètrent, s'imitent, se combattent.
Et bien sûr il y a "Plume". Monsieur Plume, l'anti-héro d'une nouvelle poétique restée célèbre, car tout en entrant de plain pied dans l'univers halluciné du poète, nous pouvons tout du moins nous identifier à Plume et partager ses multiples avanies à travers de courts poèmes en prose où l'imaginaire singulier du poète le dispute à une veine comique maîtrisée.
Que dire sinon que, certes, l"'on peut entrer dans la poésie de Michaux avec perplexité, mais que du chaos inénarrable qui y règne, l'on sort ragaillardi et, somme toute, allègre.

KP
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Mon texte préféré, paradoxal, de Henri Michaux.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/09/15/je-me-souviens-de-plume-henri-michaux/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Ecrit entre les deux guerres. J'ai un penchant pour Plume. Ce personnages balayé par les événements, sans véritable volonté. Aventures cocasses, humour noir, surréalistes.
Lu en 1972. (Une période où j'ai eu le bonheur de rencontrer, ou plutôt de croiser Henri Michaux, sans toutefois oser lui demander une dédicace.
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Une découverte à la fac, il y une éternité, mais qui est restée chère à mon coeur.
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Merci André Dussolier (grâce à sa lecture de textes de Michaux sur France Culture) d'avoir suscité en moi l'envie de lire la poésie de Michaux......
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très contente de ne pas avoir passé cet ouvrage à la moulinette de la critique et du commentaire composé, bien qu'ayant aimé cet exercice de style dans une vie antérieure, car il garde ainsi toute la fraîcheur d'un texte à rerererererelire...
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