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Est-ce un recueil de poèmes en prose? un conte pour enfant? un rêve éveillé pour surréaliste? Plume-le-livre est tout cela à la fois, et bien plus encore.
Plume c'est surtout un personnage. C'est l'enfant rétif qui sommeille en nous, c'est l'éternel étranger, c'est le clown blanc attrapeur-de-nuages, c'est l'empêcheur de rationaliser en rond, c'est Candide en Absurdie.
Plume c'est la légèreté grave, la gravité en apesanteur..
.Il fait rire- c'est un clown- il fait pleurer -c'est un clown- il fait penser, critiquer, se rebeller, mais surtout rêver...
Plume se glisse sous notre oreiller...de plumes, et c'est toute la nuit qui s'agite et palpite au battement de ses ailes blanches.
Plume se met au bout des doigts de l'écrivain-peintre Michaux, comme une histoire un peu folle, un croquis volé, un conte esquissé à finir en songe...
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Pas simple, la poésie de Michaux ! Ce recueil est composé de 2 parties : « Lointain intérieur » et « Plume ». Mais j'ai vraiment eu des difficultés à séparer les deux parties tant elles se rejoignent dans la forme et le contenu. Ce qui m'apparaît le plus évident, c'est le décalage entre l'absurdité ou la naïveté apparente, à la manière surréaliste, et le sens, terriblement sombre. On retrouve cette différence quasiment à chaque page. Michaux, sous des allures rieuses, nous présente un monde sauvage et incontrôlé où les individus n'hésitent pas à s'entre-tuer.
« Ah, comprendre le monde maintenant ou jamais ! » p 116
« Aventures terribles, aventures douloureuses et guidées par un ennemi implacable. » p 151
« Alors, comme on était là avec un tas de Bulgares, qui murmuraient entre eux on ne sait pas quoi, on a préféré en finir d'un coup. On a sorti nos revolvers et on a tiré. » p 152
Et le pauvre Plume subit les mêmes turpitudes.
C'est un recueil que j'ai lu en prenant mon temps. Pour essayer d'en apprécier toute la saveur et la complexité.
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C'est un ouvrage assez étonnant, tant par sa structure (à mi-chemin entre la poésie et le récit, selon moi) que par ses textes. Ce recueil est composé de deux parties : Lointain intérieur et Plume.

Bien que j'ai lu l'intégralité du livre, c'est la partie sur Plume qui me reste le plus en mémoire : en effet, c'est celle que nous avons étudiée en cours de littérature française.

Cette poésie (puisque Gallimard la nomme ainsi) est étrange et absurde, si bien que j'étais parfois interloquée, que j'avais l'impression de passer totalement à côté du livre, et d'autres fois, j'appréciais ma lecture pour ce qu'elle était et je riais aux aventures de Plume. J'ai trouvé un certain humour cynique dans l'écriture d'Henri Michaux.

Malgré tout, je suis restée relativement hermétique aux nouvelles et aux poèmes proposés par l'auteur.
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J'ai beaucoup de mal avec les textes de Henri Michaux. Je ne ressens pas d'émotion. Cet auteur trop intellectuel et complexe n'est pas fait pour la petite lectrice que je suis. Dommage...
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Là où dans La Nuit remue Michaux faisait l'inventaire de ses « propriétés », il renie ici ce terme trop évocateur d'une possession figée, et se fait plus que jamais le sujet d'une dépossession permanente. le mouvement est intense, dans les images, les rythmes et les formes employées. Plume est une force centrifuge qui emmène vers une altérité introspective, un « Lointain intérieur », titre d'une partie du recueil dont la rédaction est postérieure de quelques années aux autres textes mais qui se retrouve placée au début : illustration éloquente du remue-ménage(rie) que constitue ce livre riche en animaux fantastiques, métaphore d'une identité en permanente métamorphose.

Alors on y tourne et on y retourne dans le monde de Plume. On espère y trouver et y retrouver du sens, balloté entre les brises du grand large comme un petit cheval intranquille, roulé en boule mais ne demandant qu'à se déployer, à se transformer, à s'envoler au-dessus de l'océan.

On aimerait y forger quelque chose en-Plume, mais faut-il pour cela marteler les mots d'une paire d'yeux attentifs ou au contraire laisser dériver son attention le long des lignes, avec la légèreté du duvet emporté par le vent ?

La brise tempêtueuse achoppe parfois sur un calme angoissé lorsque celle-ci est « ralentie ». La ralentie, c'est le principe féminin du poète, une pulsation qui duplique, multiplie, sa voix et le fait naître de toutes choses, à tout moment, sous des formes extravagantes. Et via ce nouveau tempo, le mouvement renaît lui aussi de plus belle.

Parmi les réincarnations de la voix de Michaux, on trouvera Plume. Plume n'en a pas conscience, mais il est atteint d'une légèreté ontologique qui semble tout faire glisser sur lui, même l'insoutenable. Il lui arrive de s'endormir dans son voyage vers un pays lointain, entre quelques cadavres et quelques réveils en sursaut. Plume est sans famille, sans amarres. le monde le tient pour coupable et ceux qui prétendent l'aider (avec une désinvolture maternaliste ou paternaliste) le rendent complice de crimes. Plume est passif, Plume se laisse faire, trop léger pour s'opposer, mais cette légèreté semble aussi bien le menacer que le sauver : moins soumis à la pesanteur, il tombe moins vite que les autres. Là où certains s'étouffent en avalant leur langue, lui accepte de la laisser partir nager avec les poissons et peut encore parler. Plume chute en tourbillonnant vers le plafond et il nous fait perdre la tête, afin qu'elle sorte des murs.

Plume nous démembre, nous change à travers les signes, nous change en signes transitoires. Il nous fait signe, et le monde nous fait signe à travers lui.
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Plume et Lointain intérieur, deux titres qui, longtemps après que j'ai découvert le recueil, restent chargés d'un charme poétique particulier.
Henri Michaux est de ces auteurs qui m'ont fait entrer en poésie, Plume précédé de Lointain intérieur de ces recueils qui m'ont et continuent de me marquer par son caractère mais aussi par l'histoire qui me lie à lui.

L'écriture d'Henri Michaux n'est pas des plus accessibles, elle surprend, peut déconcerter par certains aspects mais elle révèle cependant une intentionnalité, une originalité touchantes.

Dans toute son oeuvre, Michaux n'a jamais voulu s'installer dans une subjectivité figée, se compromettre dans un déjà vu, un ressassement de style. Il a toujours souhaité renouveler une écriture en mobilisant la langue, en se jouant des convenances morales, du sens donné aux choses. Très perceptible dans Lointain intérieur (oublié en 1938), Michaux se livre à un combat, à un affrontement verbal dans lequel il cherche à débusquer le sens, comme pour le mettre à mal, l'éprouver. Sous le désordre apparent de l'écriture et dans une variété des registres, le poète expérimente la ductilité, la souplesse du langage.
Cette malléabilité, ce renouvellement constant de la subjectivité sont chez Henri Michaux les conditions essentielles de son écriture, l'impératif de toute sa poésie.

Un peu différente est son approche dans Plume. C'est un ensemble de textes qui ont été publiés en 1930 puis retravaillés jusqu'en 1963 et qui mettent en scène un personnage, celui de… Plume. " Un homme paisible ", " Plume au restaurant ", " Plume voyage ", " Dans les appartements de la Reine ", " La Nuit des Bulgares ", " La vision de Plume ", " Plume avait mal au doigt ", etc. sont quelques-uns des titres des chapitres de ce récit poétique. Michaux utilise ici le registre de l'absurde pour imaginer un personnage qui peut nous paraître comme étrangement familier.

Indifférent à lui-même, à toute interaction sociale, à tout ce qui l'entoure (même sous la menace d'un danger ou de la violence), Plume incarne la vulnérabilité de l'être humain, le tragique existentiel. Michaux inverse le propos de l'homme livré à une société de consommation. Dans Plume, c'est la société qui a consommé l'individu. Face à une époque devenue violente et impersonnelle, le personnage de Plume va se désengager moralement du monde, se mettre en retrait de toute pensée, de toute conviction. Dans le comportement de Plume, apparaît la perte de toute valeur humaniste, l'abandon de tout projet historique pour l'homme, le délitement d'un rapport moral à soi et aux autres.

Plume n'est cependant pas un manifeste, un plaidoyer contre un monde en perte de valeurs. Il est avant tout une oeuvre poétique, l'expression libre d'un imaginaire à portée de la réalité.
Henri Michaux, qui était aussi peintre et voyageur, à toujours été à la recherche d'une totalité, d'une satiété poétique. Il voulait une écriture qui soit en perpétuel mouvement, qui soit mobile et mobilisante. Exercice mené jusqu'aux limites de la conscience, jusqu'à se perdre soi-même. Les exigences d'une poésie incomparable.
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Plume, précédé de Lointain intérieur est publié dans la collection Poésie de la NRF Gallimard. Point de vers pour autant, plutôt de très courtes nouvelles, voire quelques paragraphes, des dialogues aussi, indépendants les uns des autres, faisant offices de poèmes par leur absence complète de rationnalité, par leur puissance onirique, surtout leur absurdité notoire, phrases décousues, sans queue ni tête, destabilisantes à loisir, et pourtant si jolies, parfois si sensées sous couvert de l'absurde, étonnament elles interpellent le lecteur malgré lui, le questionnent, l'intriguent ou le bousculent. L'amusent. Henri Michaux m'apparaît avant tout comme un auteur ludique, aux écrits frais et vivifiants. de la poésie drôle en somme !

Mais finalement assez hermétique. Je m'excuse par avance auprès des fiers littérateurs que j'aurais pu offenser par ma candide ignorance.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Est-ce un recueil de poèmes en prose? un conte pour enfant? un rêve éveillé pour surréaliste? Plume-le-livre est tout cela à la fois, et bien plus encore.

Plume c'est surtout un personnage. C'est l'enfant rétif qui sommeille en nous, c'est l'éternel étranger, c'est le clown blanc attrapeur-de-nuages, c'est l'empêcheur de rationaliser en rond, c'est Candide en Absurdie.

Plume c'est la légèreté grave, la gravité en apesanteur..

.Il fait rire- c'est un clown- il fait pleurer -c'est un clown- il fait penser, critiquer, se rebeller, mais surtout rêver...

Plume se glisse sous notre oreiller...de plumes, et c'est toute la nuit qui s'agite et palpite au battement de ses ailes blanches.

Plume se met au bout des doigts de l'écrivain-peintre Michaux, comme une histoire un peu folle, un croquis volé, un conte esquissé à finir en songe...
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Ce fût une drôle d'expérience... dans les deux sens du terme : à la fois bizarre et cocasse.

L'une des caractéristiques les plus remarquables de ces textes, est de prendre sans cesse le lecteur à contre-pied. Il ne s'y passe jamais ce à quoi vous vous attendiez, Henri Michaux déployant une logique -ou une absence de logique- qui lui est propre. Lire "Plume", c'est par conséquent accepter de se détacher de nos critères de "normalité", de parcourir des chemins aux méandres inattendues, d'aboutir à des conclusions sans aucun rapport avec ce qui les a amenées...

Les historiettes qui composent le recueil ont tout de même un point commun, c'est de mettre en scène le même personnage, celui qui en l'occurrence lui a donné son titre.

Plume voyage, va au restaurant, chez le médecin, marche au plafond... il rencontre quantité de personnages souvent étranges, et qui bien souvent font preuve envers lui d'une violence ou d'une agressivité injustifiées. Et si j'évoque en préambule de cette chronique la drôlerie de "Plume", il faut préciser qu'il s'agit d'un humour certes décalé mais surtout d'un humour noir, qui en appelle à l'horreur davantage qu'à la joie. On rit d'épisodes en réalité dramatiques, voire sanglants, parce qu'ils sont décorellés de toute notion de gravité, et présentés comme des faits n'induisant ni suite ni conséquence (la femme de Plume, déchiquetée par un train en début de recueil, réapparaît par la suite dans toute son intégrité...).

N'allez pas imaginer Plume lui-même comme un joyeux boute-en-train. D'après la manière dont les autres le considèrent, il apparaît comme un individu plutôt insignifiant, victime d'événements extraordinaires qu'il subit avec une passivité qui peut donner parfois l'impression qu'il est dénué de toute sensibilité. C'est d'ailleurs aussi cette absence d'impact sur ses émotions des tragédies qu'il subit qui nous les fait considérer avec détachement. A d'autres moments, c'est davantage par commodité et volonté de discrétion qu'il semble accepter sans regimber brimades et atteintes à sa personne, se montrant alors magnanime et philosophe.

C'est à un voyage au coeur de l'absurde et de la fantaisie que nous convie Henri Michaux. Un voyage à pratiquer en visiteur curieux et sans a priori... Parce qu'au final, que reste-t-il, lorsque vous ne pouvez vous raccrocher à la rationalité, ou à vos repères habituels ?... le pur plaisir que peuvent procurer l'écriture, et l'intelligente insolence de celui qui, refusant de suivre les sentiers battus, sait jouer avec les mots !
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Plume » est un recueil de récits et de poèmes regroupés sous le titre "Lointains intérieurs". Les récits des mésaventures de Plume sont étranges, il y manque les décors et les portraits de personnages. de Plume lui-même on ne sait rien. Pourquoi voyage-t-il continuellement ? L'histoire se résume à une série de question et de réponses, une série de contraintes... .
Ces textes prennent sans cesse le lecteur à contre-pied. Il ne s'y passe jamais ce à quoi vous vous attendiez, les conclusions sans aucun rapport avec ce qui les a amenées... Henri Michaux déploie une logique -ou une absence de logique- qui lui est propre. Il nous force à nous pencher sur nos fantômes, nos fantasmes, nos rêves, nos peurs, nos désirs, nos espoirs. L'écriture est sublime, faites de trouvailles syntaxiques incroyables, d'images fortes.
Le recueil m'a enchantée, les aventures de plume sont fantastiques très proches pour certaines du surréalisme, il y a le plaisir de ces histoires un peu folles, de la qualité de l'écriture, de sa subtilité et parfois de sa sensualité.
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