Automne
Mourant ce feu sur le talus
Un soir, soupir
Précédant le regret.
Braise engourdie, buée
Fanée, dernières
Forces du bois mort.
Séparant son odeur
De sa fumée, comme on franchit
Un col, le froid.
Dans les plis des rideaux après
Avoir vibré le verre de trop près
Des mouches meurent de grosseur.
Un paysan s’immobilise avec des pommes
De terre devant la porte. Ses vignes
Lui montrent leur bois de pauvres vignes
Que la sève n’occupe plus.
Les feuilles dissimulatrices et le bleu
Du sulfate divin non plus.
C’est un de ces soirs non
Inscrits qui sentent le nuage froid.
Au jardin la bourrache est revenue dans le bleu
Sauvage, pour personne,
Et tout se perdra de ce bleu,
Comme pour des yeux myopes le baiser
Dans des lèvres, tout, sa présence bourrue,
Ses poils se perdront dans le jardin, c’est
Ainsi, du bleu se risque dans les fleurs
Et personne ne l’annonce, ne voit
Clairement que les lèvres pourraient
Faire confiance à d’autres baisers.