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Citations sur On the brinks (63)

Bien sûr, je suis tombé sur Lowry, et je n'oublierai jamais le regard qu'il me lança, assis sur son bidet tendu de rouge avec ce ridicule haillon blanc pendouillant sur sa tête de bousier.
« Il n'y a aucun doute dans mon esprit que vous êtes un terroriste fervent », marmonna Lowry dans son exposé.
J'ai jeté un coup d'oeil sur le visage de mon père bouffé par le stress en m'interrogeant sur sa réaction quand il apprendrait qu'il allait devoir payer trente livres.
« J'ai, de par la loi, le pouvoir de vous condamner à huit ans. Mais je suis en même temps tenu, bien que réticent, de tenir compte de votre âge », sussura Lowry.
Je venais d'avoir dix-sept ans.
« Je vous condamne à trois ans de prison... »
Pendant un terrible moment, j'ai cru que Vieille Tête de Chiffon m'avait condamné à trois livres. Mon père prenait l'amende beaucoup plus mal que je ne le pensais. Il hurlait et montrait le poing à Tête de Chiffon pendant que mon avocat le consolait en lui donnant des tapes dans le dos.
« J'arrive pas à croire qu'il ne t'ait pas simplement collé une amende... Je suis terriblement désolé... »
Quelques années après, l'IRA a essayé de descendre Vieille Tête de Chiffon, mais malheureusement le diable veillait sur lui, et il survécut.
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L'abattoir était une sorte de tapis roulant gothique de transformation où des créatures vivantes et terrorisées entraient d'un côté, pour émerger nues, humiliées et démembrées de l'autre. Galvanisés par l'odeur du sang, quelques-unes, dans un essai dérisoire d'échapper à l'inévitable, sautaient par-dessus la barrière, se cassaient les pattes et gisaient, monceaux mutilés, avant d'être rapidement attaquées par des bouchers en colère qui laissaient derrière eux une autoroute sanglante jonchée de veines et de nerfs.
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Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'était Derry, mais ça sonnait de façon magique. L'odeur des fish and chips flottait dans l'air et me faisait penser à Bangor le dimanche après-midi.Nous étions le 30 janvier 1972, et personne n'imaginait le terrible cauchemar qui nous attendait.C'est devenu le moment phare de ma vie, un baptême du feu dans le monde réel d'un nationaliste en Irlande du Nord.
L'odeur des fish and chips fut rapidement balayée par la pestilence des gaz et de la poudre quand les parachutistes anglais commencèrent à tirer sur les manifestants et les marcheurs sans armes.
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Les Noirs marchaient pour leurs droits civiques en Amérique, et les catholiques du Nord eurent l'audace d'essayer de picorer aussi de ce gâteau.
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Les rumeurs. Châssis sans fondation. Les prisonniers vivaient dessus. Nous en avions tant entendu au cours des années qu'on se croyait immunisés. Mais non, pas nous.
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Chaque prisonnier avait sa propre Némésis parmi les matons et la mienne était connue sous le nom de la Verrue Humaine. C'était un pervers sadique dont le répertoire de farces consistait à uriner dans la bouche des prisonniers endormis et à les regarder à travers l'oeilleton pendant qu'ils se précipitaient aux toilettes.
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Nous n'arrivions tout simplement pas à comprendre que quelqu'un - surtout un OC - puisse quitter la Rébellion. Le fait qu'il n'avait pas eu le courage de nous le dire pesait aussi lourdement dans la balance. C'était un coup violent pour notre moral et pour notre sentiment inoxydable d'invincibilité. Après cette expérience traumatisante, notre regard sur nous-mêmes changea de perspective. Nous nous demandions qui serait le prochain.
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Et me voilà de retour à mon alma mater, probablement pour dix ans. Un endroit où les hommes font les règles, mais y obéissent rarement. Un endroit où, quelquefois, des hommes changent le cours de l'histoire...
Les vieilles cabanes en tôle avaient été remplacées par ce qui finirait un jour par évoquer aux yeux du monde les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques : les Blocs H.
Ils étaient les joyaux de la politique de « Normalisation », vouée à l'échec, du gouvernement britannique; une politique dont les Beefs espéraient qu'elle prouverait au monde entier que tout allait au poil dans cette minuscule partie du monde, et que toutes les horribles choses qui s'y passaient n'étaient que le fruit de l'imagination.
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« Te fais pas de bile, m'avait dit mon avocat à l'époque. Tu vas probablement t'en tirer avec une amende. Quelque chose comme trente livres. C'est ce qu'ils donnent à tous. »
Trente livres ! Où étais-je, putain ! Un nationaliste sans emploi qu'on avait éjecté de tous les boulots qu'il avait dégottés, condamné à payer trente livres ? Papa allait l'avoir mauvaise s'il se trouvait à devoir réunir cette somme. Je doutais qu'il ait trois livres sur son compte, sans parler de trente ! J'ignorais si je pourrais le regarder en face.
Avant que je ne puisse dire un mot, mon avocat ajouta sur un ton qui ne présageait rien de bon : « Pourvu bien sûr qu'on ne tombe pas sur le juge Lowry... »
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Ce n'était pas ma première « visite » au Kesh. J'en avais été relâché l'année précédente après une condamnation à trois ans pour activités politiques. Deux ans et demi plus tôt, le 15 octobre 1973, j'avais eu la distinction douteuse d'être le premier nationaliste à comparaître devant l'infâme Diplock Court.
J'avais été inculpé, indûment, au motif d'appartenir à une organisation « illégale ». En d'autres termes, d'être un républicain, quelqu'un qui se posait des questions sur l'occupation de l'Irlande du Nord par les Beefs.
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