Superman : Red Son

Cet album regroupe les trois épisodes de la mini-série "Superman - Red Son", publiée aux Etats-Unis entre juin 2003 et août 2003. le scénario est de Mark Millar alors que le graphisme est passé du tandem Dave Johnson / Andrew Robinson au duo Kilian Plunkett / Walden Wong lors du deuxième fascicule.

Dans ce scénario «What if ...», Mark Millar ("Ultimates", "Authority", "Wanted") se demande ce qu'il serait advenu si notre super-bébé Kryptonien avait atterri en URSS au lieu de Smallville. Une idée originale et ambitieuse transposant ce superhéros de DC Comics au sein du régime totalitaire stalinien.

Malheureusement, je trouve le résultat de ce Superman arborant les emblèmes de l'Union Soviétique sans profondeur. Tout comme sa version originale trop lisse, ce superhéros soviétique est un peu trop sympa et idéologiste, rêvant constamment d'un monde meilleur. Alors que l'excellente série "Superman - identité secrète" se concentre sur le monde qui entoure Superman et sur le côté humain, Millar se concentre ici surtout sur l'influence de ce «What if ...» sur les relations entre les différents héros DC. Et malgré quelques personnages intéressants comme ce Batman terroriste aux gadgets bon-marchés, le fond de l'histoire est un peu faiblard.

De plus, une narration trop rapide basée sur des sauts temporels fréquents empêche d'approfondir quoi que ce soit au sein de ce régime stalinien pas vraiment convainquant non plus. Mais ce qui m'a vraiment pompé, c'est ce côté pro-américain qui émerge inévitablement de ce récit qui voit le monde libre (symbolisé par les States) triompher du communisme. Pénible !

Quant au dessin, même s'il tient la route, rien de révolutionnaire non plus. On remarque d'ailleurs à peine le changement d'auteurs au milieu du récit.

Et si Superman était tombé de l'autre côté du rideau de fer ? Voilà l'idée, excellente, de Mark Millar, pour un récit de Superman.
Malheureusement une bonne idée ne fait pas forcément un bon album. Cela démarre pourtant très bien, le début de l'album est intéressant, rythmé, les personnages ennemis, notamment Lex Luthor et Batman sont intéressant. Puis progressivement le récit perd de son intérêt, comme si la recette n'avait pas prise. Ce n'est évidemment pas un fiasco et la lecture, quoi qu'un peu brouillonne, n'est pas désagréable, mais c'est un goût d'inachevé qui prédomine.