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EAN : 9781300485643
Panini France (01/01/2009)
4/5   6 notes
Résumé :
L'ancien amour de Matt Murdock, Karen Page, a malencontreusement révélé l'identité de l'homme sans peur. Daredevil doit alors rassembler ses forces pour affronter le Caïd ! Découvrez aussi la véritable histoire de Matt, de son enfance tourmentée à l'accident qui l'a doté d'incroyables pouvoirs.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les épisodes 226 à 233 parus en 1986. L'épisode 226 constitue une forme de tour de chauffe (il a d'ailleurs été relégué en fin de volume), les épisodes 227 à 233 forment l'histoire intitulée "Born again".

Dans l'épisode 226, Melvin Potter (Gladiator) reprend sa vie de criminel en cambriolant des bijouteries. Matt Murdock a du mal à croire qu'il ait ainsi retourné sa veste et il se décide à enquêter même s'il souffre d'un fort sentiment de déprime. Cette histoire est écrite par Denny O'Neil et Frank Miller, et dessinée par David Mazzucchelli et Dennis Janke. Elle ressemble à un galop d'essai avant "Born Again". C'est un peu court, un peu manichéen et parfois un gauche dans les illustrations. Par contre, ça permet aux lecteurs de se faire une idée de l'état émotionnel de Matt Murdock.

Épisodes 227 à 233 (scénario de Frank Miller, illustrations de David Mazzucchelli) - Quelque part dans un bled paumé au Mexique, Karen Page dévoile l'identité secrète de Daredevil à un dealer pour obtenir un fix. À New York, c'est l'hiver, Matt Murdock est sans emploi, et le courrier du matin apporte son lot de mauvaises nouvelles et de tracas : la banque qui refuse d'honorer des chèques, les impôts qui inspectent sa comptabilité et bloquent ses comptes, une cassette audio de sa copine et pas d'offres d'emploi... et le facteur qui apporte un ordre de comparution devant le tribunal pour une accusation de corruption contre Matt Murdock. Glorianna O'Breen (la copine du moment de Matt) est victime d'un saccage dans son appartement et va trouver refuge et réconfort auprès de Foggy Nelson. Ben Urich est victime d'intimidations. Et pas un malfrat ne sait quoi que ce soit, même sous les coups assénés par Daredevil.

Frank Miller a transformé Daredevil de 1980 à 1983 : d'un personnage au bord de perdre sa série mensuelle, Daredevil est devenu le symbole du renouveau des comics de superhéros. En 1986 il revient donc le temps de ces 7 épisodes, en tant que scénariste. le fond de commerce reste le même : mélanger au genre superhéros, des ingrédients du polar urbain. le Kingpin a récupéré l'identité secrète de Daredevil et il utilise tous les moyens à sa disposition pour dépouiller Matt Murdock de tout ce qu'il possède, au propre (emploi, logement, possessions matérielles, argent), comme au figuré (amis, espoirs, projets d'avenir). La descente aux enfers est celle d'un homme qui perd tout jusqu'au sens de sa lutte contre le crime dans un costume coloré. En ce sens Miller franchit un nouveau pas vers la maturité, vers la sophistication des histoires qui peuvent être racontées avec un superhéros. La violence est toujours présente, les superpouvoirs de Matt Murdock également, mais il s'agit bien d'un criminel omnipotent qui écrase un ancien adversaire grâce à une information. Les codes du roman noir (chantage, cous et blessures, intimidation, pègre, etc.) sont intégrés au récit de manière naturelle et organique. le personnage de Murdock génère de l'empathie chez le lecteur tout en restant un individu peu probable dans la réalité, ne serait-ce que du fait de sa capacité à voir malgré sa cécité.

Mais pourtant dans le deux premiers tiers, Frank Miller n'arrive pas complètement à s'affranchir de certains clichés, ou de certaines facilités narratives. Foggy Nelson reste un personnage se limitant à 2 ou 3 caractéristiques psychologiques superficielles. Glorianna O'Breen reporte son affection de Matt sur Foggy d'une manière soudaine, entière et peu crédible. Et j'ai vraiment beaucoup de mal avec l'arrivée providentielle de la bonne soeur, ainsi qu'avec son identité secrète, même si Miller joue le jeu de "non, je ne l'ai pas dit". À la fois je ne peux pas croire un seul instant que de vrais individus auraient joué ce jeu de cache-cache consenti, à la fois cette apparition providentielle s'apparente plus à une grosse ficelle de comédie dramatique dans le genre coup de théâtre impossible à avaler (comment aurait-elle pu rester travailler dans le quartier fréquenté par Matt sans que jamais il ne la croise ?), qu'à un développement sensé de l'histoire. Miller succombe au sensationnel qui dessert l'histoire, plus qu'il ne l'enrichit.

Mais à coté de ces rémanences infantiles, Frank Miller construit des séquences et des situations d'une maturité impensables dans ce médium à cette époque. Il y a tout d'abord le chantage effroyable dont est victime Ben Urich : machination implacable pour broyer l'individu et museler la vérité. Miller ressert l'étau de manière magistrale. Et puis il y a Karen Page. Impossible de la cantonner au rôle de traître tragique, elle existe en tant que junkie comme jamais auparavant dans un comics. Miller dépeint une femme consciente de sa déchéance, souffrant du manque, esclave de sa dépendance, amaigrie physiquement, payant de sa personne, abjecte à ses propres yeux. D'un coté, Karen Page existe tellement qu'elle fait ressortir les facilités du scénario comme autant de maladresses impardonnables, de l'autre elle a une telle véracité qu'elle éclipse tout le reste et qu'elle porte le récit, qu'elle le transforme en roman intelligent et sensible sur l'addiction et le manque.

Karen Page existe d'autant plus que David Mazzucchelli s'occupe fort bien d'elle. Il soigne son apparence physique pour que le lecteur ne puisse pas ignorer les ravages de la drogue et de son métier sur son physique. Il n'y a ni complaisance, ni voyeurisme, juste une femme abimée. Dans le premier épisode, Mazzucchelli semble complètement sous la coupe de Miller, jusqu'à copier sa célèbre mise en page : une case verticale de la hauteur de la page, et des cases superposées à coté. Puis petit à petit, il gagne en confiance pour une mise en page très traditionnelle de cases rectangulaires sagement juxtaposées. Il gagne également en efficacité et en précision dans ses traits, plus marqués, plus signifiants. Les illustrations deviennent de plus en plus organiques, simples, évidentes, proches de ces êtres humains. La case la plus anodine se révèle à chaque fois la plus efficace. Comment oublier cette scène de baiser de cinéma devant la gare (épisode 230) ? Karen Page met en oeuvre tout son savoir-faire pour un geste écoeurant, veule, résigné, atroce. La symbiose entre le dessin et le texte transforme cette vision banale en une vision d'horreur absolue.

Et puis arrivée à l'épisode 232, la narration (scénario et dessins) bascule soudainement dans le registre superhéros pur et dur. Je me souviens qu'à la première lecture j'avais été particulièrement décontenancé et déçu par cette rupture de ton. À la relecture, j'ai pleinement apprécié le fait que Murdock reconquiert également sa place parmi les superhéros, par l'efficacité de Miller dans ce registre, et par les particularités évidentes de ladite place de Daredevil par rapport aux autres superhéros. Miller s'en donne également à coeur joie avec Captain America qu'il transforme en une vision patriotique crédible et respectable (un exploit). Miller et Mazzucchelli arrivent même à rendre Nuke crédible et tragique.

La présente édition se termine avec la reproduction des couvertures sans logo, ni texte, 24 pages de crayonnés de Mazzucchelli, et le script de Miller pour l'épisode 233.

"Born again" sort de l'ordinaire des superhéros, transfigure Daredevil et Matt Murdock et atteint une narration romanesque sophistiqué, malgré quelques facilités. À la relecture, j'ai été surpris et transporté par l'humanité inattendue de Karen Page et Nuke.
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critiques presse (1)
Sceneario
23 juillet 2014
Mazzucchelli est alors au fait de son style, mais il lui manque peut-être cette petite touche narrative qui le fera complètement décoller. Avec Miller il trouve à la fois cette énergie graphique qui le pousse à épurer son trait [...].
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un homme sans espoir est un homme sans peur.
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Vidéo de Frank Miller
À l'occasion de ses 60 ans, l'Homme sans peur dévoile tous ses secrets à Aurélien & Émile dans ce nouvel épisode du Panini Cast !
Titres abordés :
Je suis Daredevil - Edition 60ème anniversaire (Marvel Anthologie) - Collectif
Les épisodes de Daredevil avant Miller sont à retrouver dans la collection intégrale
Daredevil par Frank Miller (Marvel Omnibus) - Frank Miller, David Michelinie, Roger McKenzie
Daredevil par Frank Miller : Companion (Marvel Omnibus) - Frank Miller, Bill Sienkiewicz, David Mazzucchelli & John Romita Jr.
Daredevil : En disgrâce (Marvel Epic Collection) - Collectif
Daredevil Jaune (Marvel Hors collection) - Jeph Loeb & Tim Sale
Tout Daredevil par Brian Michael Bendis & Alex Maleev est disponible en 4 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Ed Brubaker est disponible en 3 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Mark Waid est disponible en 2 volumes dans la collection Marvel Omnibus
Daredevil T01 : Connaître la peur (Marvel Deluxe) - Chip Zdarsky & Marco Checchetto
Daredevil T01 (Marvel 100%) - Saladin Ahmed & Aaron Kuder
LE titre par lequel débuter selon nous : Aurélien : Daredevil : Sous l'aile du Diable (Marvel Must-have) de Kevin Smith & Joe Quesada Emile : Daredevil : Renaissance (Marvel Must-have) de Frank Miller & David Mazzucchelli
Notre histoire préférée : Aurélien : Daredevil : L'homme sans peur (Marvel Must-have) de Frank Miller & John Romita Jr. Emile : le Décalogue (histoire disponible dans le 4ème et dernier tome du Daredevil de Brian M. Bendis)
Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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