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En plongeant dans la vie quotidienne de la famille Carver, qui a décidé de s'installer dans le Sud des États-Unis, on découvre le dur labeur des fermiers, la vie monotone des femmes, au service de la famille, les plaisirs décuplés par leur rareté, et les chagrins, courants à cette époque.
J'ai eu l'impression de revisiter "La Petite Maison dans la Prairie", en plus réaliste.
Ce qui interpelle aussi, c'est la cohabitation d'une croyance aveugle en Dieu et son monde meilleur, toute épreuve étant acceptée comme du fait de Sa Volonté, et les diverses superstitions et présages pris au sérieux( effacer les traces laissées par un serpent dans la poussière avec son visage, par exemple!)

Du barattage du beurre à l'abattage des cochons, la vie quotidienne est décrite précisément, mais d'une manière très fluide, c'est un réel témoignage de l'époque de la colonisation, la vie du Sud chez des petits fermiers avant la guerre de Sécession, mais on est aussi happé par les atermoiements des différents personnages, leurs évolutions suite aux diverses épreuves rencontrées.
Les nombreuses maternités de Céan la façonnent peu à peu, et ses relations à la famille sont très réalistes.

Prix Pulitzer en 1934, le livre eût un tel succès que la maison d'éditions rechercha d'autres livres "du Sud" et dénicha le prix Pulitzer suivant, un certain..."Autant en emporte le vent"!..



Lien : https://instagram.com/danygi..
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Quelle belle idée de rééditer ce roman, un peu oublié, qui a pourtant reçu le Prix Pulitzer en 1934 !
Il a malheureusement été éclipsé par Autant en emporte le vent, qui a reçu cette même distinction à peine trois ans plus tard, en 1937.
Et pourtant, avoir lu l'un ne dispense pas de lire l'autre, au contraire ils me paraissent complémentaires.

Dans Les Saisons et les jours, nous accompagnons Cean, une jeune fermière de Géorgie, du jour de son mariage avec Lonzo jusqu'à une vingtaine d'années (et beaucoup d'enfants) plus tard.
La parole est donnée à ces Blancs du Sud, plutôt pauvres, à la merci de la nature pour assurer leur subsistance, pour qui la vie consiste à travailler la terre en vue d'aller une fois par an échanger le surplus de leurs récoltes contre quelques objets de luxe.
Entre deux voyages sur la Côte, des mariages, des naissances, des décès, des accidents, le cycle naturel de la vie...

La postface souligne le travail de recherche de Caroline Miller pour faire résonner ces voix. Car faute d'argent et d'éducation, les paysans pauvres du Sud n'ont pas laissé beaucoup de témoignages.
Et en effet, j'ai été touchée par Cean dont la voix sonne très juste, très sincère, ainsi que par le réalisme de ces pages.
La nature apparait ici fourmillante, odorante, bruyante, accueillante ou dangereuse et les descriptions sont extrêmement vivantes.

Il y a également un côté romanesque non négligeable et je me suis vite attachée à ces personnages dont le chemin semble tracé d'avance mais qui ont des leurs propres rêves.
Une belle découverte qui donne une autre image du Sud américain que celle qu'on a l'habitude de lire ou de voir.
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Aujourd'hui je vous donne mon avis pour un roman historique écrit en 1930 et primé par le prix Pulitzer .


Je remercie Netgalley pour la lecture de ce livre qualifié de Vintage sur la couverture.
Il raconte la vie simple de fermiers, croyants , au début du 19eme siècle en Amérique .
Nous y découvrons la vie dure de ces gens qui triment du matin au soir , reconnaissant pour la nature qui les nourrit . Leur foi est très présente et rythme les saisons et leurs vies malgré toutes les vicissitudes.

Le premier tiers du livre ,je me suis dit que le livre serait long. Et puis , je me suis prise d'affection pour les personnages. Notamment pour Cean ,une jeune femme dont nous découvrons son enfance jusqu'à sa vieillesse. Une femme exemplaire et courageuse . Comme les autres membres de sa famille . Leur quotidien dans cette région dure nous plonge dans une authenticité frappante .
La description profonde des personnages et de leurs états d'âme m'ont vraiment touchée. Particulièrement les liens entre les enfants et leurs parents .
Une belle lecture !
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Il s'est produit des choses folles pendant ma lecture de ce superbe roman de Caroline Miller : d'abord, j'ai été prise d'une envie furieuse de baratter du beurre, de semer du maïs, et de confectionner avec mes petits doigts des vêtements pour l'hiver qui approche. Et puis, j'ai ai presque été tentée de me procurer du saindoux pour fabriquer mes propres chandelles...

Que mes proches se rassurent, je vais mieux maintenant!

L'écriture de Caroline Miller a ce pouvoir incroyable, celui de faire surgir en une succession de tableaux vivants la vie et la labeur de ces familles de paysans blancs du milieu du XIXe siècle. En plein coeur de la Géorgie, nous découvrons avec une fascination inattendue l'énergie, la force, l'humilité de ces hommes et de ces femmes qui exploitent la terre et assurent la subsistance des leurs. Les femmes surtout y sont impressionnantes, Cean et Margot en tête.
Les amours, les coups du sort, les naissances, les deuils,...les saisons se succèdent, semblables et pourtant si différentes, creusant jour après jour, le sillon d'une vie, et donnant à ce récit une portée universelle. L'attention à la nature et à ses changements y est également remarquable.

Caroline Miller décrit avec beaucoup d'empathie, de dignité et de poésie les heurs et malheurs de ces fermiers blancs. C'est d'un réalisme saisissant, et la narration est très habile.
Le succès public fut retentissant pour cette autrice géorgienne, récompensée rapidement par le Pulitzer en 1934. J'ai adoré cette lecture, très bien contextualisée par la postface d'Elisabeth Fox-Genovese qui permet notamment de comprendre le rapport entre Caroline Miller et l'autre grande autrice géorgienne, Margaret Mitchell, prix Pulitzer en 1938 à son tour.

Un roman culte, à (re)découvrir dans la très belle collection Belfond Vintage.
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Vous connaissez « Autant en emporte le vent », de Margaret Mitchell ? Ce roman se passe dans le Sud profond des Etats-Unis, aux alentours de la guerre de Sécession. En fait, il a été écrit peu après « Les saisons et les jours » qui a connu un succès exemplaire à son époque (1934).
Encore une femme-auteure, encore le Sud, encore le 19e siècle.

Mais la comparaison s'arrête là. Car si Margaret Mitchell décrit le monde des nantis, des Blancs riches ayant une multitude d'esclaves, ici c'est le contraire : dans la famille Carver (dont on va détailler tous les membres, en particulier la fille, Cean), ils doivent tous travailler dur pour s'implanter de façon durable dans cette Géorgie pas très hospitalière, où les serpents grouillent, où les années de sécheresse anéantissent jusqu'au plus petit brin d'herbe, où les incendies sont meurtriers, où il n'y a pas âme humaine à dix kilomètres à la ronde.
Les femmes accouchent seules, avec l'aide de leur mari ou de leur mère/soeur/belle-soeur. Elles ont une tripotée d'enfants pendus à leurs basques, leur mari étant parti aux champs ou à la Côte, à plus d'une centaine de kilomètres, pour vendre leurs récoltes et les objets qu'ils ont fabriqués. Et puis la mort rôde et emporte beaucoup d'enfants…

Bref, c'est un monde âpre que dépeint Caroline Miller, à coups de descriptions très fréquentes et détaillées. A vrai dire, si les romans historiques m'intéressent énormément, j'ai été rebutée par ces descriptions : le travail à la ferme, les alentours de la ferme, les pièces de la maison… A la longue, je passais même des pages tellement ça me semblait fastidieux.
Et pourtant, je reconnais que je suis sortie de cet univers avec davantage de connaissances sur la vie de ces Blancs pauvres, pour lesquels les esclaves noirs sont de parfaits inconnus.

J'ai suivi aussi avec sollicitude le trajet de la pauvre Cean, qui a tant et tant d'enfants et qui en perd aussi quelques-uns avec un désespoir immense, mais qui garde un caractère d'acier. Quelle femme !

Le roman traite beaucoup de la mort, celle des parents, des maris, des enfants ; de la pauvreté, du travail, des relations familiales, de l'amour, du couple. La vie, quoi, celle qui s'écoule tout au long des saisons et des jours…
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L'autonomie alimentaire, c'était plus qu'un concept au milieu du XIXe siècle dans les hameaux ruraux de la Georgie, il y allait de la survie des familles venues coloniser le territoire « racheté » aux Amérindiens par le gouvernement américain.
Prix Pulitzer 1934, le roman ramène du passé l'existence de ces gens vivant en autarcie autour d'un lopin de terre à cultiver, loin de la civilisation côtière et de tous les bourdonnements sociétaux. « Les choses s'enchaînaient comme des perles de bois régulièrement espacées, enfilées sur un cordonnet de coton. » Semailles, labours, traite des vaches, boucherie, tannage de peaux, confection de chaussures, tissage de la laine, fabrication du savon, barattage du beurre, pelleterie (ours noir, opossum gris, loup, renard roux, lapin) , apiculture, ébénisterie, culture du coton, du maïs et de la canne à sucre, élevage de cochons, de poules, d'oies, de pintades, cueillette de petits fruits sauvages, récolte et conserves, tout représentait un labeur incessant et exigeait une force de caractère qui venait avec les tâches à accomplir.
Caroline Miller raconte cette vie austère qui clouait sur place ceux et celles qui s'y engageaient, contraints par les nombreuses bouches à nourrir et l'implacabilité du temps qui passe. Les saisons et les jours, c'est un roman d'atmosphère qu'on se doit de lire lentement et d'en apprécier la force tranquille.
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Coup de coeur

Début du 19ème siècle, Georgie, Cean épouse Lonzo. Des propriétaires terriens qui exploitent leurs terres et leurs animaux sans esclaves.
Cean est une femme bien décidée à être une bonne épouse, travailleuse qui donnera des enfants à son mari. Et elle n'a pas failli.
L'autre couple phare de cette famille, c'est celui du frère de Cean, Lias avec Margot. Celui-ci est plus tumultueux avec rancune, tromperie et jalousie.
Les deux belles soeurs développent une très belle amitié.
Cette superbe fresque de famille est amplement ancrée dans le Sud, le milieu rural qui est merveilleusement décrit par l'autrice. Que ce soit le climat, l'atmosphère, la nature luxuriante et fertile ou l'environnement qui peut être dur et hostile, tout est maîtrisé. Les différents statuts de la femme restreints dans le domaine familial avec son rôle de génitrice ou avec la volonté d'émancipation sont exploités à travers les deux personnages des belles soeurs totalement différentes mais dont le lien est finement établi.
L'écriture est d'une telle puissance, d'une telle efficacité que le lecteur est imprégné, qu'on perçoit tout, même les subtilités qui ne sont pas écrites.
La psychologie des personnages est très bien construite et livrée.
Une écriture qui m'a réellement subjuguée tant elle nous enveloppe dans une ambiance comme dans les tourments des personnages.
J'aime beaucoup le choix de cette couverture représentative de ces corps pliés pour le travail de la terre.
Le livre a reçu le prix Pulitzer en 1934.
Cette lecture a été l'occasion de lire un livre qui parle de propriétaires du Sud avant la guerre de sécession sans esclave. Une première pour moi je pense.
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Les Carver sont une famille de colons américains, Cean leur fille se marie avec Lonzo et va fonder sa propre famille. C'est une oeuvre poétique, rythmée par les saisons et les drames qui vont toucher cette famille.
Ce livre a remporté le prix Pulitzer en 1934.
Caroline Miller nous raconte un autre temps, une époque où la religion, les traditions et les superstitions étaient omniprésentes et dirigeaient la vie des croyants. La famille Carver subit les drames et les scandales avec courage et dignité. La plume est pleine de poésie et très descriptive, on sent bien le temps qui passe, l'amour de la nature et du métier de paysan. Il émane du texte une douceur de vivre.
C'est la description d'une époque où les femmes étaient soumises et baissaient les yeux devant leurs maris. Elles se devaient d'accomplir leur devoir d'épouse en donnant des enfants et en tenant le foyer. Les mariages étaient plus basés sur la raison, le respect mutuel et le dur labeur que sur l'amour et la passion. Une époque où les valeurs morales avaient encore un sens.
Au fil des chapitres, j'ai fini par m'attacher à cette famille et j'ai aimé les suivre.
En revanche, je n'ai pas accroché aux longues descriptions et à la lenteur du récit. Les allers retours dans le temps au milieu du chapitre m'ont perdu également.
Je trouve que c'est un joli roman.
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Début du XIXème siècle aux Etats-Unis, la toute jeune Cean vient de quitter sa famille pour épouser Lonzo et s'installer avec lui. Les deux jeunes mariés vont vivre sur une terre qu'ils vont défricher, cultiver, faire prospérer. le travail quotidien est harassant et pour Cean les grossesses s'enchainent. Autour d'eux, peu de distractions hormis les visites à leurs familles et les voyages annuels vers la cote pour Lonzo afin de vendre les fruits de leur travail et acheter ce dont ils peuvent avoir besoin. Pour eux et les membres de leurs familles, les saisons se suivent apportant leur lot de joies, d'espoirs, de drames et de deuils.

Dans ce roman très terrien et charnel, Caroline Miller raconte le quotidien difficile des colons qui ont construit l'Amérique. Très dépendants du climat et de la nature, ces habitants doivent composer avec un environnement souvent hostile. L'auteure se focalise sur la famille de Cean et Lonzo, même si elle évoque l'esclavage et la guerre, et surtout sur la vie de la jeune femme et dresse un magnifique portrait de femme, volontaire et courageuse.

Au coeur de cette famille, les sentiments ne sont jamais exprimés mais l'entraide et le soutien sont permanents. Sans toutefois éviter que des conflits apparaissent parfois. Pas le temps de s'apitoyer sur son sort tant les tâches s'accumulent. Et les jours filent ainsi, faisant pousser les cultures et grandir les enfants, jusqu'à leurs propres mariages et l'arrivée de leurs propres enfants. C'est un temps à la fois lent et rapide, un temps où les événements se succèdent mais où rien ne change fondamentalement, une vie dont la tranquillité et la simplicité cache en réalité une grande âpreté et une certaine brutalité.

C'est un récit très éclairant sur la vie quotidienne des pionniers en Amérique qui n'est pas sans rappeler le cycle autobiographique de Laura Ingalls Wilder, La Petite Maison dans la prairie (les livres, pas la série TV qui a finalement peu de chose à voir avec ses mémoires).

C'est une nouvelle fois une belle découverte faite grâce à la collection Vintage des éditions Belfond et à la réédition de ce Prix Pulitzer 1934.
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Au début du 19° siècle, dans un coin isolé de la Géorgie, un couple de jeunes colons s'installe sur quelques arpents de terre avec un boeuf, une vache et des volailles. Aidés de la communauté paysanne locale et familiale, bravant les pires difficultés de la vie, ils créent les conditions d'une autarcie fragile et fondent un foyer riche de nombreux enfants. Bien sûr la vie ne sera pas toujours tendre pour cette famille confrontée aux aléas de la vie, aux caprices de la nature, et aux difficultés de vivre en couple dans une époque où se sent parfois coupable d'aimer.
Ce très beau texte de Caroline Miller récompensé par le prix Pulitzer 1934 permet de s'immerger complètement dans le milieu des colons américains du début du 19°siècle.La proximité avec la nature, les saisons et les animaux ; une vie uniquement consacrée au labeur et à la famille ; des valeurs morales construites sur une religion omniprésente : les parallèles avec notre histoire de la ruralité française s'imposent.
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