Livre de Bord N°98 du 30 novembre 2010
Livre de bord, une émission présentée par Nicky & Brice DepasseInvités : Lorant Deutsch, Didier Vandermeulen et François SionnièreAu programme : Metronome illustré de Lorant Deutsch (Michel Lafon), Thomas Drimm 2 La guerre des arbres commence le 13 de Didier van Cauwelaert (Albin Michel), La mini bibliothèque de Maurice Sendak (L'Ecole des loisirs), La petite maison dans la prairie de Laura Ingalls Wilder (Flammarion), Fritz Haber (Un vautour c'est déjà un aigle) de Didier Vandermeulen (Delcourt), Blake & Mortimer : La malédiction des trente deniers de Jean van Hamme (Blake & Mortimer), Wayne Shelton : Son altesse Honesty de van Hamme et de Nayer (Dargaud), 1001 conseils pour écrivains en herbe (Casterman), La maison de Lulu (Père Castor), Où est monsieur Sommeil ? (Casterman), Je ne sais pas maigrir du Dr du kan (J'ai lu) et Psychedelic vynils (1965 - 1973) de Philippe Thièyre (Editions Stéphane Bachès).
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La prairie avait changé d'aspect. Elle était jaune foncé, presque brune, à présent, et des trainées rouges de sumac la zébraient. Le vent se lamentait dans les hautes herbes ou murmurait tristement dans l'herbe à bison, courte et bouclée. La nuit, le vent prenait les accents d'un homme en pleurs.
Marie était plus grande que Laura et elle avait une poupée de chiffon appelée Nettie. Laura n'avait qu'un épi de maïs enveloppé dans un mouchoir, mais c'était une bonne poupée. Elle s'appelait Suzanne.
Lettre de Rose à son père
"Something is happening which I think you should know, though to me, especially, it is a painful subject to contemplate. I notice Mama Bess (Laura) says nothing about it in her letters, but I can quite understand why she does not. Still, I feel it is only right you should know, and think it my duty to tell you. Wow. I was gearing up for Rose’s fears that Laura had Alzheimer’s or something, but here goes: Mama Bess is growing fat."
Il y a très longtemps, quand tous les grands-pères et toutes les grands-mères n'étaient que des petits garçons ou des petites filles, ou même de très petits bébés, s'ils étaient déjà nés, Papa, Maman, Marie, Laura et bébé Carrie quittèrent la petite maison où ils vivaient, dans les grands bois du Wisconsin.
En ce mois de janvier il y a cent ans, au nord de l'état de New York, partout la neige était tombée en couche épaisse. Un petit garçon, accompagné de son frère aîné Royal et de ses deux soeurs, Eliza Jane et Alice avançaient péniblement sur le long chemin. Royal, Eliza Jane et Alice étaient âgés, respectivement, de treize, douze et dix ans. Almanzo, qui était le plus jeune, n'avait pas encore neuf ans, aussi était-ce son premier jour de classe...
...C'était un fouet en peau de serpent noir, de quatre mètres de longs...le pantalon de Bill était transperçé, ses bras ensanglantés par la morsure du fouet...
...un jet brûlant l'atteignit au visage. Almanzo poussa un hurlement. Il n'y voyait plus. De grandes mains arrachèrent les siennes qu'il avait plaquées sur son visage. Père lui renversa la tête en arrière...

Elle vit le mocassin brodé de perles de l'Indien, son regard monta le long de la jambière frangée, qui pressait le flanc nu du poney. L'Indien s'était drapé dans une couverture aux couleurs vives. L'un de ses bras nus, à la peau cuivrée, maintenait son fusil légèrement posé au travers de l'encolure nue. Enfin, Laura leva les yeux vers le visage brun, farouche et impassible de l'Indien.
C'était un visage fier, impénétrable. Quoi qu'il arrivait, il demeurait toujours ainsi. Rien ne le changerait. Seuls les yeux vivaient dans ce visage, mais ils fixaient les lointains, vers l'ouest. Leur regard ne se laissait pas détourner. Rien, d'ailleurs, ne bougeait, ni ne changeait en cet homme, si ce n'étaient les plumes d'aigles, piquées bien droit dans la mèche du scalp, sur la tête rasée. Ces longues plumes se balançaient, s'inclinaient de droite et de gauche ou tournoyaient dans le vent, tandis que le grand Indien, perché sur le poney noir, les dépassait et s'éloignait.
Le blizzard a cédé la place au printemps dans la prairie du Dakota. De nouveaux pionniers arrivent de l'Est, et s'installent un peu partout : une ville est bien vite créée! C'est alors qu'une question se posent :
Que dirais-tu de travailler en ville, Laura ?
Durant les longues soirées d'hiver, il évoquait, pour Maman, les régions de l'Ouest. Là-bas se déroulaient d'immenses plaines et il n'y avait pas d'arbres. L'herbe y poussait haute et drue. Les animaux sauvages les parcouraient en tous sens et s'y nourrissaient comme s'ils se trouvaient dans un pâturage dont l'oeil de l'homme ne pouvait pas distinguer les limites ; et il n'y avait pas de fermiers. Seuls, les Indiens y vivaient...
" - Le beau temps n'est jamais éternel, sur cette terre."
« - Si tout le monde souhaitait toujours le bonheur de tous, alors ce serait Noël tous les jours ? demanda Laura.
- Oui, Laura, lui répondit Maman.