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EAN : 9781907992476
144 pages
Rebellion (13/10/2011)
4/5   2 notes
Résumé :
1669, three years after the Great Fire has devastated London. From the ashes rose an army of the undead hungry for human flesh. Titus Defoe and his elite squad of zombie hunters protect the living from the legions of reeks. Now they face their greatest foe - La Voisin, the Queen of the zombies!
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Que lire après Defoe, book 2 : Queen of ZombiesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il s'agit du premier tome d'une série consacrée au personnage de Titus Defoe, exterminateur de zombies en 1668, en Angleterre. Il contient 2 récits. Cette série en noir & blanc est écrite par Pat Mills, dessinée et encrée par Leigh Gallagher, sérialisée dans le magazine britannique 2000AD. L'histoire continue dans Queen of the Zombies des mêmes auteurs.

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1666 (2007, Prog 1540 à 1549) - En 1666, une comète est passée au dessus de Londres provoquant un grand incendie et générant une épidémie de zombies. Parallèlement les avancées scientifiques d'Isaac Newton, Leonardo de Vinci et d'autres ont été plus rapides que dans notre réalité, permettant le développement d'armes et de véhicules plus élaborés. Lorsque l'histoire débute en 1668, Titus Defoe est un des exterminateurs de zombies les plus efficaces et il intervient pour contenir une zone d'infestation dans le quartier de Whitechapel. Il va se retrouver confronté à un de ses anciens camarades des Niveleurs (Levellers, mouvement politique né pendant la guerre civile anglaise de 1642-1648). Fear-The-Lord Jones (un journaliste) s'est mis en tête de suivre Defoe pour écrire un article sur ses opérations. Pendant ce temps, Isaac Newton et Robert Hooke discutent science appliquée aux armements, et politique internationale. Oliver Cromwell se trouve dans une position des plus inconfortables, la tête encore consciente au sommet d'une pique.

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Brethren of the night (2008, prog 1589 à 1598) - En 1669, les zombies semblent plus organisés que l'année précédente, et plusieurs cas de zombies douées de parole sont signalés. Titus Defoe a rassemblé autour de lui une dizaine d'exterminateurs de zombies, au passé trouble, voire criminel. Il est amené à collaborer avec Bendigo (ex-boxeur ayant acquis sa renommée lors d'un match de boxe en 92 rounds, authentique), exerçant la profession de collecteur d'urine (pour en extraire le salpêtre nécessaire à la fabrication de la poudre à canon, également authentique) et accessoirement pilleur de sépulture. Fear-The-Lord Jones a été capturé par la comtesse Madalena von Konigsberg (surnommée Prussian Blue, et reine des zombies), puis relâché blessé. Il essaye de rejoindre If-Christ-Had-Not-Died-For-Thee-Thou-Wouldst-Be-Damned Jones (son frère) qui travaille pour la couronne.

Pat Mills est un scénariste britannique à la longue carrière ayant travaillé pour 2000AD (par exemple Nemesis the warlock avec Kevin O'Neill), pour d'autres magazines anglais (l'incroyable reconstitution de la guerre de 14-18 du point de vue d'un tommy, Charley's war), avec quelques rares incursions aux États-Unis (une charge haineuse et drôle contre les superhéros, Marshal Law). Il a depuis longtemps réalisé son rêve : écrire des BD pour le marché français (Requiem, Sha). La série "Defoe" est une de ses productions récentes pour le magazine 2000AD.

Dans un premier temps, le lecteur retrouve les idiosyncrasies du style de Mills, à commencer par ses maladresses narratives : environnement présenté de manière partielle, ellipses violentes (en particulier les circonstances des percées scientifiques résumées en 1 phrase, et jamais répétées par la suite), personnages racontant leur vie pendant les scènes de bataille, transitions brutales, clichés utilisés de manière peu crédible (personnage blessé à l'article de la mort, survivant pendant un temps improbable, capable de voyager au-delà de toute plausibilité). le style de Leigh Gallagher est tout aussi déconcertant, avec une apparence vieillotte, ou en tout cas qui évoque les dessinateurs des débuts de 2000AD, avec une forte capacité à masquer des fonds vide par des hachures ou des coups de crayons griffés, pas toujours plaisants à l'oeil. Il alourdit également ses planches avec un fond de page noir au lieu d'être blanc, et des cases avec un encrage très appuyé ralentissant sensiblement la lecture du fait d'une obligation de déchiffrage de chaque case surchargée.

Bref, il faut avoir envie pour se lancer dans cette lecture. Et pourtant dès l'introduction d'une page de Pat Mills, le lecteur a la puce à l'oreille. Il déclare qu'il n'a jamais fait autant de travail préparatoire que pour cette série (en remerciant au passage Steve Earl qui a réalisé une partie de ces recherches pour son compte, de l'humour anglais je suppose) et en insistant sur l'importance du contexte historique à commencer par le mouvement des Niveleurs. C'est vrai que d'un coté le lecteur se retrouve dans une histoire de zombies (à une époque originale) où les bons massacrent les méchants (des zombies) sans arrière pensée, avec des armes exhalant un parfum clockpunk irrésistible et très inventif. D'un autre coté le contexte historique suinte par tous les pores et toutes ses composantes sociales, politiques, scientifiques. Au bout de quelques pages, le lecteur se rend compte qu'il avance dans un récit très, très dense où le personnage de Defoe est d'autant plus tragique que sa position le contraint à tourner le dos à ses idéaux. Et les dessins surchargés de Gallagher donnent une apparence et une présence incroyable à Defoe, avec sa gueule de prolétaire bas du front, et ses bajoues naissantes. Voilà un homme massif sans être gros, déterminé jusqu'à l'obsession qui en impose par sa seule présence. Et cette abondance de traits permet de conférer une texture peu commune aux différentes armes pour lesquelles il est visible que Gallagher a, lui aussi, bien fait son travail de recherches.

Dans une interview, Mills a expliqué qu'il avait réussi à allier les exigences des responsables éditoriaux de 2000AD (un récit d'aventures, avec des zombies bien crades, exterminés avec violence), avec certaines de ses propres préoccupations (à commencer par les Levellers). Les habitués des BD de Mills savent qu'il a des principes politiques bien arrêtés, et il est facile de comprendre ce qui l'a séduit dans un mouvement revendiquant la tolérance religieuse, le libre-échange économique, une extension du droit de vote et des droits garantis par une constitution écrite, à l'époque d'une monarchie bien assise. À l'évidence, il a dû également beaucoup apprécier la possibilité d'évoquer des figures historiques telles que Newton, Hooke, Cromwell, mais aussi Charles II, Léonard de Vinci, Francis Bacon, John Dee, et beaucoup d'autres. Enfin, il apparaît qu'il a construit un récit en plusieurs chapitres dont ce tome ne comprend que les 2 premiers, avec un environnement d'une richesse époustouflante, habillé dans un thriller horrifique très efficace.

De même le talent de Leigh Gallagher se révèle au fil des pages. Il investit beaucoup de temps pour définir l'apparence visuelle des personnages qu'ils soient sinistres, ténébreux, ou terrifiants (de dangereux psychopathes dont un rendu encore plus angoissant par son strabisme divergent plus que prononcé, une grande réussite visuelle). Chacun dispose d'une gueule inoubliable et unique, malgré le nombre de personnages. Il a passé beaucoup de temps pour dessiner des décors plausibles et historiquement justes. Il en va de même pour les tenues vestimentaires. Ses zombies sont assez crades et répugnants, l'encrage massif masque les aspects les plus gore mais laisse aussi la place à l'imagination du lecteur pour envisager le pire. Il donne corps à la composante clockpunk avec une inventivité réjouissante, en particulier pour les véhicules à vapeur utilisés pour décimer les rangs des zombies (je suis prêt à échanger 2 batmobiles contre un de ces véhicules).

D'un coté, Pat Mills et Leigh Gallagher ont créé un monstre narratif à la densité impressionnante, souffrant de maladresses visuelles et structurelles. de l'autre, ils emmènent le lecteur dans un monde pleinement réalisé, pour un divertissement intelligent à base de massacre basique de zombies, et de politique fiction sophistiquée en arrière plan. Heureusement quelques pointes d'humour permettent de faire passer les moments indigestes (que ce soit l'étrange slogan "Baebe magnette" sur une veste, "aimant à poulettes") ou Mendigo déclarant "Your country needs gong" (Ton pays a besoin de ton urine), l'index pointé comme l'Oncle Sam sur les affiches pendant la seconde guerre mondiale.
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Ce tome est le deuxième de la série, il fait suite à 1666 des mêmes auteurs, qu'il faut avoir lu avant. le scénario est de Pat Mills, et les dessins et l'encrage de Leig Gallagher.

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Queen of the Zombies - L'histoire commence à Ipswitch en 1669. Titus Defoe et ses Frères de la Nuit (11 tueurs de zombies peu recommandables) ont suivi la trace de la Voisin (surnommée Reine des Zombies) jusque dans cette ville. Grace à une habile enquête (rapide, efficace et tranchante), ils découvrent les 12 zombies intelligents planqués en ville. Après un affrontement harassant, ils reviennent à Londres ayant accepté une invitation à une réception en l'honneur des chasseurs de zombies, donnée dans la Maison Nonsuch, sur le pont de Londres (London Bridge). En cours de cérémonie, ils apprennent l'évasion de nombreux zombies qui attendaient d'être embarqués pour les colonies, comme main d'oeuvre bon marché.

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A murder of angels - Titus Defoe et ses Frères de la Nuit sont retranchés dans la Tour de Londres qui subit l'assaut de hordes de zombies qui semblent avoir un but précis. Leur objectif : l'agence de la Monnaie Royale (Royal Mint). Heureusement dans les douves un crocodile veille. Entre 2 assauts, Titus Defoe se retrouve face à face avec un prisonnier peu commun qui a peut-être causé l'épidémie de zombies. L'assaut des zombies s'intensifie et une autre créature vient leur conférer des capacités inattendues.

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Si vous n'avez pas lu le premier tome, abandonnez immédiatement l'idée de lire celui-ci. Vous êtes prévenus. Pat Mills et Leigh Gallagher continuent leur récit clockpunk, perpétuant les mêmes défauts que dans le tome 1 (ellipses brutales, discours artificiels pendant les combats, dessins très sombres et très denses), en les intensifiant encore. Pour être clair, si vous n'avez pas d'investissement affectif dans le récit et les personnages, cette lecture sera une épreuve repoussante, traversée d'images fulgurantes et de concepts fulgurants, dans un brouet indigeste. Il m'a fallu à une ou deux reprises revenir en arrière pour m'assurer que je n'avais pas sauté une page par mégarde, ou mal compris la scène précédente (à ce niveau là, il n'est plus possible de parler de transition, mais plutôt de coupure). Malgré tout il surnage des moments d'une rare intensité et d'une grande inventivité : un homme sous les jupes d'une femme, une séance à haut risque chez le barbier, un arrachage de coeur, un dragster mode clockpunk, des hybrides zombies / automates, un crocodile...

Leigh Gallagher dépeint des environnements très détaillés, avec un encrage appuyé qui leur donne une consistance peu commune. Il n'y a qu'à regarder les murs de brique des souterrains d'Ipswitch pour sentir suinter l'humidité et pouvoir compter le nombre de briques. Les murs de la Tour de Londres bénéficient de la même minutie dans le dessin. le dragster présente une carrosserie aussi fantasmée qu'évocatrice. Les zombies sont répugnants. Les hybrides zombies / automates dégagent une aura contre nature difficilement soutenable. L'hybride dédiée au plaisir charnel (Miss Poppet) décroche le pompon de l'abomination. le scénario recèle plusieurs scènes horrifiques que Gallagher rehausse à merveille (ce ciel chargé de zombies en lévitation, brrr). Et le crocodile vaut le déplacement. Gallagher insère 2 graffitis irrésistibles : le "Baebe magnette" déjà vu dans le premier tome, et l'inscription "Killing zombies since 1666" sur la lame de l'arme blanche de Defoe.

Dans un recueil de Slaine, Pat Mills avait déjà expliqué qu'il n'écrit pas pour tout le monde, et qu'il se soucie peu de ceux qui ne captent pas son intention. Avec ce deuxième tome de Defoe, le lecteur peut ressentir cette impression avec acuité. Si vous faites l'effort d'accepter sa narration en l'état, vous pénétrez dans un monde peu commun. Si vous refusez de subir une narration qui ne vous tient pas par la main, tant pis pour vous. Cela peut générer des moments d'agacements, qu'il s'agisse d'ellipses radicales, ou de l'utilisation des zombies qui se font massacrer tant et plus sans réagir, comme s'ils en constituaient que de la chair à canon docile, avec comme seule fonction de relancer l'action régulièrement.

À condition de se soumettre à la fantaisie du scénariste, le lecteur replonge dans un monde dense et solidement charpenté. Cela commence bien sûr avec les apparitions de personnages historiques (Ferdinand Verbiest, Samuel Pepys, Nell Gwyn, Richard Brandon, Dom Perignon), la référence à un ouvrage majeur de la littérature de l'époque de Christopher Marlowe. Cela continue par l'inclusion d'horreurs aussi bien commises par des psychopathes (le livre relié avec une couverture en peau humaine), qu'instituées par la société (le recrutement de force dans la marine anglaise par le système de "presse"). Dans ce tome, Pat Mills développe plus les concepts et créatures dont la présence a contribué à créer cette histoire alternative. C'est ainsi qu'il intègre l'un des derniers druides (Morvran) qui s'exprime d'une façon imagée, et dont le caractère tragique se révèle dans toute son horreur.

Décidément la lecture de la lutte de Titus Defoe contre ces hordes de zombies se mérite. Elle s'avère parfois frustrante, souvent très intense du fait d'une narration sans concession, et sans douceur, mais intelligente.
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