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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Acquis en 2004 - Relecture avril 2024

Petite Pépite que j'avais depuis longtemps dans ma bibliothèque....Vrai trésor d'émotions d'autant plus fort que l'auteur dans sa narration, reste d'une sobriété absolue...

Quatre soldats en perdition issus de l'Armée Rouge, qui sortent d'une forêt où ils viennent de passer un hiver terrible. Il y a la beauté des scènes muettes : razzias dans les villages, baignades dans un étang, bataille...

Parmi ce groupe, Pavel, le plus déterminé, à l'autorité naturelle, Kyabine, gros ours au coeur tendre, le Monsieur Muscle du groupe toujours serviable..Sifra, compagnon très habile de ses mains mais le " taiseux" de notre fine équipe, et le dernier larron, le narrateur, ayant perdu ses deux parents, s'était décidé à s'engager dans l'armée rouge afin de combattre sur le front roumain....

Texte poignant, bouleversant...qui met au centre la fraternité, l'entraide, la franche camaraderie dans ce monde belliqueux et fou !

Il y a ce gamin,Evdokim, enrôlé volontaire, dont la présence devient très précieuse aux quatre hommes car il écrit quotidiennement dans un petit carnet, il est donc le seul à savoir écrire. Chacun de ses nouveaux compagnons va le solliciter pour écrire et conserver des moments importants qu'ils ont partagés ensemble, gais, émouvants ou simplement amusants....

On constate chaque jour les épreuves invraisemblables qu' ils doivent traverser, dans une déroute et absurdité absolue...Ils tiennent le coup car ils sont ensemble et trouvent des astuces pour se rassurer les uns et les autres..

Des rituels se créent entre eux pour garder courage et espérance, comme celui du prêt à tour de rôle, chaque soir, d'une montre ancienne cassée, mais qui contient une photographie de femme, leur redonnant comme la perspective du retour à une " vie normale", où chacun retrouverait fiancée ou famille aimante...

Tout est bon pour garder l'espoir, coûte
que coûte !

Un très court texte, avec des mots simples, une narration loin de toute sophistication, qui, toutefois, expiment à merveille l'absurdité de toute guerre...tout conflit massacrant des pauvres gens, leur avenir et les complications, lorsqu'ils ont la chance de survivre, de se réadapter à la vie civile...

Cette fiction n'est pas sans me rappeler le texte de Buzzati, " le Désert des tartares"...par certains côtés !
Découverte toute première de cet écrivain avec ce récit singulier et vibrant, ramenant à l'universelle humanité !...

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Le récit est simple, presque sans histoire. Sa beauté et sa profondeur viennent probablement d'ailleurs de sa simplicité. Ecrit à la première personne du singulier, il crée de plus une vraie proximité entre le narrateur et et le lecteur.
Un simple soldat évoque un épisode de sa vie, alors qu'il se trouvait en 1919 avec trois compagnons de guerre en Galicie. A ces quatre soldats s'était bientôt joint un enfant rencontré par hasard, un enfant qui sans cesse écrivait sur un carnet.
Ce roman raconte de façon bouleversante une histoire de camaraderie entre des soldats de l'Armée Rouge perdus au milieu d'une guerre dont ils ne savaient plus rien, attendant des ordres qui ne venaient pas. On leur avait dit de se réfugier pendant l'hiver au coeur de la forêt et d'y construire une cabane pour survivre. C'est ce qu'ils avaient fait. On leur avait dit que les combats reprendraient au printemps, mais lesquels, puisqu'il semblait que la jeune Union Soviétique avait signé en 1918 un traité séparé ?
Au printemps donc, les quatre soldats sont sortis de la forêt et, en attendant des consignes totalement hypothétiques, ils ont continué à vivre ensemble, au milieu d'une nature plutôt bienfaisante, notamment au bord d'un étang, un lieu qui évoque à lui seul la pêche, la baignade, la contemplation de la nature, la beauté de l'instant, le goût de la Vie tout simplement.
Quant au jeune "écrivain" que le hasard avait mis sur leur chemin, il va être pour eux une lumière dans le chaos général, car c'est celui qui pouvait mettre des mots sur ce qu'ils avaient vécu.
Un très beau livre sur l'amitié et sur la puissance des mots. Un message intemporel sur l'absurdité de la guerre.
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Ca se passe en 1919 dans l'Armée Rouge sur le front roumain, mais ce pourrait être pendant n'importe quelle guerre. Quatre soldats, très jeunes, essaient de survivre tant bien que mal en formant un "clan", en évoquent leurs souvenirs, en partageant des moments ensemble qui formeront peut-être plus tard eux aussi des souvenirs. le tabac (rare), le thé (encore plus rare), le froid, l'angoisse. Mais aussi la présence des autres, la communication, souvent maladroite entre eux, les rites qu'ils s'inventent.

Comme toujours dans les livres de Mingarelli, c'est la relation entre les êtres qui est primordiale, le roman est situé géographiquement et temporellement mais ce qu'il exprime est universel et intemporel. C'est un roman magnifique, tragique et épuré.
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"Et nous aurions je crois
A l'instant de périr nous poètes nous hommes
Un souci de même ordre à la guerre où nous sommes

Mais ici comme ailleurs je le sais la beauté
N'est la plupart du temps que la simplicité.."

Guillaume Apollinaire me pardonnera d'avoir pensé au Poète pour parler de ce livre.

Qu'en si peu de mots ici aussi, tant de choses simples sont dites..
Des choses qui font le bonheur avant qu'il ne s'échappe. Qu'il n'explose. Et ils le savent, les soldats , qu'il va exploser. Et on le sait aussi. le bonheur explose toujours. A un moment ou à un autre. Encore faut-il avoir su le goûter avant. Il explosera plus vite pour eux parce qu'ils sont soldats, et que c'est la guerre? Peut-être. Et peut-être pas. Qui sait?

Tant de choses? Les rencontres, le bien-être, les petites choses . Un thé " plein de nostalgie" , ce qui est quand même mieux que pas de thé du tout. La beauté d'un étang. Une couverture propre. La fin de la solitude, l'amitié qui se noue, l'attention à l'autre, les regards, le dialogue, l'écoute. Ce qu'on peut faire ou pas. le rire jusqu'à la fin de la guerre . le besoin de témoin, de souvenir, d'existence.

Et aussi que le ciel est sans fin, et qu'il n'y a pas les mots.

Oui, mais avant? Avant, on vit.

Magnifique.
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De simples soldats, soldats de toutes les guerres, dépassés par les enjeux du combat qu'on leur fait mener, qui se taisent, ou parlent par petits coups, dans un décor hivernal où il ne se passe rien, avec tapie au fond de chacun, la peur égrenée dans l'écoulement du temps. Des dialogues de quatre mots, qui ne révèlent apparemment rien, et puis, soudain, à un moment de la lecture, l'émotion s'est emparée de moi, un incompréhensible abcès a crevé, fait de silence et de solitude dans un univers glacé enfoui dans notre condition humaine.
Du grand art. Une sorte de génie de la narration, aux antipodes des grands littérateurs. Merci.
Lire aussi "Marcher sur la rivière", et tous les livres de Hubert Mingarelli.
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C'est un roman difficile à résumer, et le pitch qui m'a été donné (« Quatre soldats dans une cabane sous la neige ») m'avait, comment dire, refroidie (ahahaha). Lectrice de peu de foi ! Quatre soldats est un petit bijou hors de toute classification. Quatre hommes de l'Armée Rouge, frustes, illettrés, vont construire en un hiver une formidable amitié, toute en non-dits et en sentiments inavoués, jusqu'à montrer une humanité splendide.
Lien : http://www.readingintherain...
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Superbe
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