Bernard Minier nous livre un polar "d'anticipation", ou presque.
La technologie connectée, -surtout aux humains- et un robot , "DEUS", qui discute avec vous comme votre meilleur pote, qui va pouvoir répondre à toutes vos questions et même guider vos choix, dans un avenir proche.
On comprend assez vite où il faut en venir: ce sera un robot altruiste et humaniste ou un robot qui va détruire la race humaine, en faisant ressortir ce qu'il y a de plus mauvais et de plus pervers en elle, le Mal?
L'histoire se passe à Hong-Kong, et on se dit, l'auteur y vit ou y a vécu. Exact, il y a passé six mois pour l'écriture de son livre. Mais autant je peux visualiser le passage d'un boulevard parisien du 18 ème menant à la rue Lepic et à Caulaincourt, autant j'ai du mal à enchaîner avec les noms des rues de Hong-Kong (même si j'y suis allé, et que certaines me parlent).
L'histoire policière en elle-même est classique: un individu (mais qui cela peut-il bien être? Appartient-il au centre de recherches oeuvrant sur ce DEUS? nanani... nananère...) enlève des femmes dont il transperce le corps avec de grosses aiguilles. (non, non,il n'a pas loupé ses cours d'acuponcture, mais c'est un sale pervers) .
L'enquête est menée par deux flics, un jeune prometeur très légaliste, et un ancien, quelque peu porté sur la came. Et au milieu de tout cela, l'héroïne, employée par la firme MING, chargée de développer le programme DEUS. Vous l'aviez compris, elle va mener sa propre enquête.
En se mettant en danger, obviously!!
L'intrigue en elle-même atteint difficilement le chiffre 5 ou 6 sur l'échelle de Richter (litote), mais où Minier fait fort, très fort, c'est qu'il arrive à nous faire peur ou nous angoisser avec ces technologies modernes et piégeuses, et dans lesquelles nous sommes plus ou moins tous et toutes liés ou reliés (à un niveau moindre, je vous l'accorde), voire pour certains englués, sans se rendre compte que tous nos secrets, même les plus intimes, n'en sont plus.
Exemple tout simple: nous avons tous recherché, à un moment donné, un véhicule neuf ou d'occas sur un site dédié. Surprise, dans les jours qui suivent de voir arriver sur notre écran des propositions d'autres sites que nous ne connaissions même pas et que nous n'avions même pas sollicités.
Bernard Minier dévoile, liste et énumère tous les dangers de ces nouvelles technologies qui loin d'obéir à l'homme, vont, au fil du temps, le remettre dans sa position d'esclave, et nombre de ses références évoquent des projets actuels ou en passent de voir le jour.
Pour faire court, j'ai aimé ce monde de détraqués du "connectés", ses dangers potentiels, et la mise en garde est d'intérêt.
Mais sur l'histoire, je préfère de loin les enquêtes du commandant Servaz.
Ah oui, j'oubliais. Quand j'arrive chez moi, j'appui sur un bouton pour que la lumière arrive. Pas question d'appeler une "Chloé", "Céleste" ou autre "chose, truc" connectée, pour lui demander de le faire.
Et si je demande à un prénom masculin ou féminin d'allumer la même lumière, ils sont biens réels, il s'agit de notre fils ou de ma femme.
Ouf! Sauvé!
Pour le moment....